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784. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

. — Vous pourrez répondre que bien des déductions de la science ont ce caractère d’empirisme ; telle est celle par laquelle on affirme qu’un courant électrique circulant dans une direction donnée fera dévier l’aiguille aimantée dans une direction définie. […] Il est construit avec les mêmes substances chimiques, soumis aux mêmes forces physiques, assujetti aux mêmes lois mécaniques, et toutes les indications de la science concourent à le représenter comme autre en degré, mais le même en nature160 ; ce que nous appelons la vie est une action chimique plus délicate d’éléments chimiques plus composés. — Ainsi, en poursuivant l’analyse, depuis les plus hautes opérations des lobes cérébraux jusqu’aux phénomènes les plus élémentaires de la physique, on ne trouve que des mouvements mécaniques d’atomes, transmissibles sans perte d’un système à l’autre, et d’autant plus compliqués que les systèmes sont plus complexes. […] Extrait d’une leçon sur les forces physiques et la pensée faite à l’Association britannique pour l’avancement des sciences (session de Norwich).

785. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

C’était un disciple de Ronsard que ce capitaine huguenot qui, dans les loisirs forcés d’une blessure lente à guérir214, mettait au service de ses irréconciliables haines une science des vers formée par les exemples de la Pléiade et par la pratique de la poésie mignarde et galante. […] Autour de ces idées fondamentales, il groupa une théorie générale des formes diverses du gouvernement, de fortes études sur les progrès et les révolutions des États, des réflexions curieuses sur l’adaptation des institutions politiques aux climats, enfin de très libérales doctrines sur l’impôt et l’égale répartition des charges publiques : si bien que ce livre, sans éloquence, sans passion, pesant, peu attrayant, fonda chez nous la science politique, et ouvrit les voies non seulement à Bossuet pour la théorie de la royauté française, mais à Montesquieu pour les principes d’une philosophie de l’histoire. […] Il a tiré de Viret (Instruction chrétienne) une bonne partie de la science qui s’étale dans les Semaines.

786. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Par leur talent et leur autorité ils provoquent tous les deux l’étude et la critique ; par leur œuvre et leur ascendant, ils appartiennent tous les deux à l’histoire et à la science. […] Les vérités moyennes sont celles qui appartiennent à la conversation et non à la science, qui sont du domaine de tous et non du domaine de quelques-uns, qu’on entend et qu’on aime, non parce qu’on est un homme spécial, mais parce qu’on est un homme bien élevé : telles sont les questions de morale ordinaire, d’art, de politique, d’histoire. […] Qu’est devenue cette doctrine des signes, vérifiée dans toutes les sciences ?

787. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Jamais ce goût hardi, qui, sur d’autres points, s’est également bien aidé de l’originalité native ou de la science classique, ne toucha moins heureusement que cette fois au grand domaine de l’antiquité, soit que l’élégant Congrève, en invoquant l’immortelle Muse, fille de Mémoire, célèbre en strophes prétendues pindariques la reine Anne et la sagesse du grand trésorier Godolphin, soit que le mélancolique Young, par une autre imitation doublement pindarique, compare aux courses d’Olympie les promenades en calèche de ce même lord Godolphin, et le remercie pompeusement d’avoir fait couler dans le domaine aride de la poésie les flots d’or de la munificence royale. […] C’est que Gray, avec la science et le goût profond de l’antiquité, eut une manière originale de sentir et de rendre sa pensée. […] De retour dans sa patrie, dans la philosophique et opulente Angleterre, à l’époque même où les lettres accréditées y conduisaient au pouvoir, où les hommes d’État étaient de grands orateurs, William Pitt, Fox, Burke, où les lettrés se mêlaient partout aux affaires, Gibbon, Shéridan, Glover, Macpherson, il vécut loin du parlement, loin du monde, dans la modeste chambre d’un collège, où il semblait perpétuer la vie laborieuse d’étudiant, et d’où il s’échappait quelques mois, chaque année, pour voyager dans son pays, en étudier les beautés naturelles, les vieux monuments, et renouveler en soi la religion de la patrie comme celle de la science.

788. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

Oui, tous deux ont — dérivant d’un même esprit de catholicisme — l’Ironie féroce pour les tentatives d’affranchissements de ce temps-ci, l’éclat de rire homérique devant les agitations minuscules de la science et ses prétendues découvertes qui ne sont, au fond, que de laborieuses et pénibles reconstitutions. Et vous le connaissez, cet éclat de rire qui tressaute fiévreusement à chaque page de l’Ève future, cette grandiloquente Épopée, nouvelle adaptation de la légende du Faust où la Science a conquis le rôle du Diable.

789. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Il croit que « la science ne peut établir aucune théorie, mais qu’on peut démolir toutes celles qu’on établirait ». « Il faut tâcher, dit-il, de rester toujours à ce stade ; la seule recherche féconde est la recherche du non vrai. » Ce genre de déclaration déconcertera toujours les gens sincères qui, comme nous, cherchent à s’approcher le plus qu’ils peuvent de ce qu’ils croient être le vrai. […] Il croit que « la science ne peut établir aucune théorie, mais qu’on peut démolir toutes celles qu’on établirait ». « Il faut tâcher, dit-il, de rester toujours à ce stade ; la seule recherche féconde est la recherche du non vrai. » Ce genre de déclaration déconcertera toujours les gens sincères qui, comme nous, cherchent à s’approcher le plus qu’ils peuvent de ce qu’ils croient être le vrai.

790. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

… où la voyons-nous dans ces revues où passent les uns après les autres des gens d’esprit, des gens de science, des gens d’infiniment d’agrément, qui viennent tous déballer leurs petites curiosités devant le public, lequel se plaît à ces différents déballages ? […] Individualité pédante, qui n’a que l’empirisme de la science, qui raconte ses impressions comme si c’était la règle suprême de la beauté, et qui les raconte sans légèreté, sans bonhomie et sans grâce !

791. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Ils se sont pourtant trompés un peu Après la période de 1789 à 1815, il est vrai qu’il y avait une science politique à constituer ; mais après le xviiie  siècle tout entier il y avait une science morale à faire, et les bases d’une morale à établir. […] J’ai dit qu’au commencement de ce siècle il y avait une science morale et une science politique à créer. […] Il n’était point mondain, point amateur de sciences, point petit écrivain satirique. […] Pour le démocrate, la science sociale est de l’arithmétique ; pour l’aristocrate, c’est de la mécanique. […] Il dit simplement que l’avenir verra la conciliation de la religion et de la science.

792. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

Chastelet, [Gabrielle-Emilie de Breteuil, Marquise du] née en 1706, morte en 1749, s’est élevée au dessus de son sexe, par des qualités qui ne lui sont pas ordinaires, l’amour de l’étude & la profondeur des Sciences.

793. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 257

Belidor, [Bernard Foreste de] Inspecteur de l’Artillerie, des Académies des Sciences de Paris & de Berlin, mort en 1765, âgé de près de 70 ans.

794. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article »

] Abbé, de l’Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences & Arts de Bordeaux, né en 17..

795. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 187

DOMAT ou D’AUMAT, [Jean] Avocat du Roi au Siége Présidial de Clermont en Auvergne, sa patrie, né en 1625, mort à Paris en 1696, célebre Jurisconsulte, & également versé dans les Langues & les Sciences.

796. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article »

Il travaille au Journal des Savans, pour ce qui concerne cette derniere Science.

797. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Et maintenant la science et l’art se retournent vers les origines communes. […] L’art et la science, longtemps séparés par suite des efforts divergents de l’intelligence, doivent donc tendre à s’unir étroitement, si ce n’est à se confondre. […] Mais l’art a perdu cette spontanéité intuitive, ou plutôt il l’a épuisée ; c’est à la science de lui rappeler le sens de ses traditions oubliées, qu’il fera revivre dans les formes qui lui sont propres. […] En général, tout ce qui constitue l’art, la morale, et la science était mort avec le Polythéisme. […] Il dédaigne la science qui prétend expliquer les origines de la vie ; il ne lui accorde même pas le droit de le tenter, et il se rattache en ceci, plus qu’il ne se l’avoue à lui-même, aux dogmes arbitraires des religions révélées.

798. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Callon, P.-J.-Édouard »

Callon, bien des intentions nous échappent ; ce poète a certainement ce que les parnassiens ont appelé le don du vers ; la liste de ses rimes complète celle de la Légende des siècles ; son vocabulaire est prodigieux, sa science historique et mythologique semble vaste, sinon toujours de bon aloi, et il admire comme il sied M. de Heredia, à qui son livre est dédié.

799. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 297

Quentin, de l’Académie Françoise, de celle des Sciences, & de celle des Inscriptions, mort en 1744, âgé de 81 ans, de la même famille que le précédent, fut, comme lui, Bibliothécaire du Roi, & a justement mérité la même réputation.

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