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725. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Je ne sais pas de destinée plus particulière, en un certain sens, que celle de l’estimable Gandar. […] Ce dernier était plus orné, plus fleuri, plus rhétoricien, plus de seconde main, que sais-je ? […] On ne saurait proposer une meilleure étude du professeur. […] On sait les noms de MM.  […] C’est une remarque que sut très bien faire un orateur distingué, M. 

726. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Voilà tout le mystère de ces discours qui ont fait accuser Cicéron de pusillanimité par les rhétoriciens qui ne savaient pas assez l’histoire. […] Voyez combien il sait relever sa reconnaissance par toutes les images qui peuvent la rendre éloquente aux oreilles charmées de ses concitoyens. […] « J’ai reçu d’eux un frère, avant que je pusse savoir ce que j’en devais attendre. […] Et si elle ne sait pas ce que c’est que le souverain bien (la vertu), comment serait-elle la vertu ? […] Saluez l’antiquité : elle sait tout, même ce que vous croyez avoir appris hier.

727. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Il était parvenu à triompher d’eux tous au moment de la majorité du jeune roi qui se déclara pour lui : devenu à son tour premier ministre (1677), maître de la personne du roi et du gouvernement de l’État, il ne sut pas justifier les espérances qu’avait fait concevoir son élévation. […] La camarera répondit qu’elle ne savait point cela. […] Nous fîmes savoir à la reine la diligence que nous avions faite ; on ne pouvait pas moins après l’envie qu’elle avait témoignée que j’eusse l’honneur de la voir. […] Ce premier ministre n’avait pas plus de crédit, en réalité, que le roi et les deux reines : chacun le savait et le disait ; c’était le secret de la comédie. […] Au contraire, le voyage d’Aranjuez, dans le cas présent, n’était qu’un extra, une envie particulière du roi, embarrassante pour les ministres qui ne savaient comment y pourvoir ; « Ils parurent néanmoins en faire les préparatifs ; ils en flattèrent le roi, et tandis qu’ils l’amusaient par ces apparences, ils surent faire naître des difficultés qui rompirent insensiblement le voyage, tantôt à cause des méchants chemins, tantôt pour le mauvais air de ce lieu après les pluies qui étaient survenues.

728. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

les avantages l’emportaient de beaucoup, et l’on sait quelle forte et brillante élite est sortie de cette éducation féconde, orageuse, toute française. […] Il comprit bientôt qu’on ne saurait être un vrai philosophe psychologue sans savoir d’une part la langue des mathématiques, cette logique la plus déliée, la plus pénétrante de toutes, et de l’autre l’histoire naturelle, cette base commune de la vie ; une double source de connaissances qui a manqué à tous les demi-savants, si distingués d’ailleurs, de l’école éclectique. […] Il y a eu, il y aura toujours, espérons-le, des âmes délicates ; et, favorisées ou non par ce qui les entoure, ces âmes sauront chercher leur monde idéal, leur expression choisie. Et si elles ont reçu le don en naissant, si elles sont douées de quelque talent d’imagination, elles sauront créer des êtres à leur image. […] Je ne sais si je m’explique bien : c’est là le point vif que la méthode et le procédé de M. 

729. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

La reine est une bonne princesse qui, souvent, a eu de petites fantaisies, mais qui n’a jamais su comment s’y prendre pour les faire réussir. […] Ce que l’on vous demande n’est rien ; et vous savez vous retourner, quand même vous promettriez plus que vous ne voulez tenir. […] Vous savez qu’il a donné à M. le prince de C. […] Malgré tout, le maréchal, qui aurait pu se contenter de hausser les épaules, fut froissé et fit mine de l’être encore davantage ; il était fin, il savait qu’on avait besoin de lui. […] Hommes, argent, rien ne leur manque, mais ils ne savent pas s’y prendre (ces derniers mots sont en allemand).

730. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

Il y a, d’ailleurs, quantité de corrections à introduire dans le nouveau Dictionnaire et qui ne sauraient faire doute un moment. […] Et puis cette raison qu’il faut garder aux mots tout leur appareil afin de maintenir leur étymologie est parfaitement vaine ; car, pour une lettre de plus ou de moins, les ignorants ne sauront pas mieux reconnaître l’origine du mot, et les hommes instruits la reconnaîtront toujours. […] Il est vrai qu’en l’introduisant dans le Dictionnaire, il faudrait bien indiquer que ce mot émotionner ne saurait s’appliquer avec propriété que dans un sens abusif et défavorable. […] Pourquoi donc ne l’introduirait-on pas dans la nouvelle édition du Dictionnaire, tout en indiquant qu’il ne saurait s’employer justement que dans un sens un peu technique, dans un sens administratif, plutôt que dans la langue littéraire ? […] Cette espèce d’accident et d’affront qui a défiguré tout d’abord d’une manière irréparable le mot même exprimant l’art d’écrire avec rectitude, nous est un avertissement qu’en telle matière il ne faut pas ambitionner une réforme trop complète, que la perfection est interdite, qu’il faut savoir se contenter, à chaque reprise, du possible et de l’à peu près.

731. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Ce n’est point un paradoxe, je vous assure, de dire que c’est de nos jours seulement que l’homme a eu des yeux, a su voir entièrement le monde extérieur. […] Enfin, il fallait que l’écrivain sût exprimer ce qu’il avait vu et senti. […] Cette turquerie si connue, si usée, Pierre Loti a su la rajeunir. […] Je crains de n’avoir pas su rendre l’impression que ces livres font sur moi, et je crains aussi qu’on me reproche de n’avoir cherché à rendre que cette impression. […] A peine ai-je su dire que je l’aimais.

732. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Il leur était resté, de la date de leur naissance, je ne sais quelle tache originelle. […] Mais je ne sais pourquoi j’ai l’air d’inventer et de supposer, quand presque tout cela se fait dès à présent, et quand j’ai sous les yeux une liste de lectures déjà anciennes, que M.  […] Ces lectures ont commencé bien peu après les événements de juin 1848, et l’on sait que le Conservatoire n’est pas loin du clos Saint-Lazare. […] Le Palais-Royal est un lieu commode ; mais il ne saurait être unique sans inconvénient. […] Si l’on me demande ce que j’entends par ce mot, je répondrai que j’entends cette amélioration dans un sens qui ne saurait être contesté par les honnêtes gens d’aucun parti et d’aucune nuance d’opinion.

733. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Aucun Français ne saurait me surpasser dans cette idée, que mon roi et ma reine sont les meilleurs qui soient au monde et les plus aimables […] Il y a seulement quelques bagatelles en sus, et dont on pourrait se passer. […] Adams), qu’on ne saurait exprimer ni professer trop haut ces sentiments de gratitude pour la France, pour son jeune et vertueux roi. […] À un certain moment, des négociations s’ouvrirent avec l’Angleterre au su et du consentement de la France ; la France, de son côté, en ouvrit de parallèles. […] [NdA] Veut-on savoir, par exemple, ce que les idées de tolérance civile et religieuse de Franklin devenaient en passant par l’imagination gâtée et enfiévrée de Chamfort ?

734. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Marpha Timoféevna le savait. […] Du reste, Dieu le sait ! […] Tu as acquis tant de savoir à l’étranger ; et qui sait, pourtant ? […] Lavretzky se mit, — Dieu sait pourquoi ! […] Qui le saura ?

735. (1900) La culture des idées

Nous n’en savons rien. […] Je n’en sais rien, je n’y suis pour rien. […] On ne sait pas. […] On n’en sait rien et on ne peut rien en savoir. […] « — Qui sait !

736. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Savez-vous pourquoi ? […] On sait que M.  […] Péladan avoue qu’il n’en sait rien, et je n’en sais pas davantage. […] Qui sait ? […] Beata leur réplique qu’elles ne savent pas voir, qu’elles ne savent pas entendre.

737. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Rêves et réalités, par Mme M. B. (Blanchecotte), ouvrière et poète. » pp. 327-332

Mais qui sait ? […] Il y a même dans ce volume quelques cris trop déchirants pour être confiés à l’art et qui font mal à entendre ; mais l’auteur qui, tout en les laissant échapper par moments, sait qu’il ne faut pas tout dire, et qu’il y a la pudeur de la muse et celle de la femme, a d’ordinaire exhalé ses émotions et ses larmes par un détour et à travers un léger voile qui les laisse arriver sincères encore, mais non pas trop amères ni dévorantes. […] Nul ne sait ton secret, et nul ne l’outragea. […] vous ne saurez plus rien : Je n’irai plus jeter à la vague, à l’étoile, Les secrets de mon cœur que vous sûtes trop bien. […] Je n’irai plus jeter à la vague, à l’étoile, Les secrets de mon cœur que vous sûtes trop bien. » — Ainsi chantait un jour, loin des rives natales.

738. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Vous le savez comme moi, messieurs, Rome toute seule, et si elle n’avait été touchée du rameau d’or au moment même où elle le brisait, courait risque de rester à jamais une force puissante, écrasante au monde, sénat, camp ou légion. […] Je n’en sais qu’un, et bien grand en effet, Shakespeare ; et celui-là, êtes-vous bien sûr qu’il est tout à fait en dehors ? […] Thucydide, vous le savez, pour la composition de sa belle et sévère histoire, avait, pendant vingt ans, amassé des notes ; il avait dû écrire des espèces de mémoires ou de journaux détaillés sur tous les événements auxquels il assistait du sein de l’exil. […] Je sais que d’en bas, et quand on est de la simple majorité des mortels, il convient de moins compter ses paroles et de se moins garder d’admirer ; mais encore faut-il savoir diriger sa louange et ne pas la faire monter en fusée. Laissons d’autres s’exalter dans des admirations exagérées qui portent à la tête et qui tiennent d’une légère ivresse : je ne sais pas de plaisir plus divin qu’une admiration nette, distincte et sentie.

739. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Tu sais quel bonheur je trouve à remplir ma mission, et je te remercie d’avoir également rempli la tienne. […] Je vous ai tous quittés si jeune que je sais peut-être moins que vous de notre origine. […] Si la Vierge et Notre-Seigneur me regardent en pitié, ne le sauras-tu pas un des premiers ? […] Je ne sais, après tant de douleurs, ce qui pouvait me toucher davantage. […] Or c’était elle-même (on l’a su depuis) qui avait imaginé ce moyen de faire accepter un don.

740. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

En échappant de reste pour ma faible part au reproche qu’on a le droit d’adresser à M. de Valincour, je sais qu’il en est un autre tout contraire à éviter. […] Mais, dans cette éducation à la romaine, on n’apprenait pas le latin ; ce qui fit que Béranger ne le sut pas. […] Au lieu de se précipiter à sa suite dans les camps, Béranger sut se faire oublier de lui dans sa vie infime. […] Sans le savoir, ménageant tes retards. […] Il ne sait pas le latin assurément ; mais, à l’entendre parfois discourir du théâtre et remonter de Molière, Racine ou Shakspeare aux tragiques de l’antiquité, je suis tenté de croire qu’il sait le grec, qu’il a été Grec, comme il le dit dans le Voyage imaginaire, tant cet ordre de beauté et de noble harmonie lui est familier.

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