« Nul héros ne pourra se comparer à lui dans la mêlée, quand les fleuves de Phrygie déborderont de sang troyen, et que, sous les coups d’une guerre lointaine, le troisième héritier du parjure Pélops ravagera les murs de Troie. […] « À ses grands exploits rendra témoignage l’onde du Scamandre, qui va se verser dans l’Hellespont rapide, par une route rétrécie sous l’amas des cadavres dont le sang par sa main échauffera le lit du fleuve. […] Mais, depuis que la terre s’est imprégnée de meurtres criminels, et que les hommes ont chassé la justice de leurs âmes avides, des frères ont souillé leurs mains du sang de leurs frères.
L’Anémone naquit du mélange du sang Que buvait lentement la féconde Cybèle, Et aux pleurs que versait Cypris en gémissant… Ami, vois-tu pâtir la vapeur violette… etc.
Le sang l’attachoit * au Ministre **, dont la confiance & la faveur lui étoient nécessaires ; &, par un double engagement, ce digne Ministre animoit & favorisoit les productions de l’Esprit par ce goût que nous avons naturellement pour nos propres richesses.
Leurs lèvres sont rouges du sang des cœurs broyés. […] Quand nous fûmes tout en sang, ils nous commandèrent encore d’avouer. […] Ils essayent des bonds effrénés, ils hennissent emportés par l’ardeur de leur sang. […] Un sang plus ardent coule dans mes veines. […] mon sang s’arrête dans mes veines !
C’est dans le sang ! […] Ses yeux s’injectaient de sang, son regard était féroce comme celui d’un animal enragé qui va mordre. […] Mais la maison entière en gardait le frisson, scellée à ces vieilles pierres, fondues en elles, vivant de leur sang. […] Tout prêt à s’enfouir il semble Frissonner du sang répandu. […] Légendes de rêves et de sang. — 1887.
La lance de la poésie est d’or aigu dans notre âme : elle en fait, couler le sang, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, et que toute la liqueur vitale soit lumière. […] Ici, on ne se flaire plus aux dents, au ricanement, à l’odeur du fiel et du sang : l’accueil des lèvres est baiser, salut tendre et sourire. […] Ceux d’aujourd’hui sont des individualistes pur sang et ennemis de toute relativité. […] Son dernier roman : Le Voyage de Genève scintille comme un ciel d’été de mille étoiles d’esprit, on y sent tourner le globe du monde et battre le sang de l’homme. […] Il est le modèle de Cripure dans Le Sang noir de Louis Guilloux.
Voici de beaux vers : Jette cet or de deuil où tes lèvres touchèrent, dans le miroir du sang, le reflet de leur fleur mélodieuse et douce à blesser !
Torpilles caressantes de la langue qu’elles ont engourdie, elles l’alanguissent sous prétexte de tendresse, elles la pâlissent sous prétexte de distinction, et si elles avaient pu lui soutirer tout le sang de ses veines, à cette langue généreuse qui venait de bouillonner avec les passions de deux siècles, elles l’eussent remplacé comme on remplace le sang des morts, par des infusions de parfums.
qu’un être qui l’a formé, qui l’a nourri de son sang, sa mère, ou bien qu’un être né de ses entrailles, sa fille, lui soit inférieur. » On pourrait peut-être rétorquer à Weill le sang et les entrailles de sa phrase, et lui demander de quoi donc il est infatué, lui qui reproche à l’homme l’infatuation de son sexe ?
La France, seule, a fait plus pour cette gloire que l’Angleterre, par exemple, dont le sang saxon touche au sang germain dans ses veines, et quoique son Walter Scott ait traduit Gœthe et que son grand Byron lui ait dédié respectueusement son Manfred.
Il y a le Régicide, la mort des Girondins, la Terreur, Charlotte Corday, puis Thermidor, le Vengeur, le sang rouge de Danton payé par le sang vert de Robespierre, — comme il dirait, Carlyle !
En un pareil homme, les opinions ne furent jamais que les sensations de l’orgueil souffrant, car la fierté ne souffre pas, et son talent, quand il en eut, le mouvement d’un sang irrité et jaloux. […] Elle aurait vu sur ce nom les quelques gouttes de sang résolument versé qui, dans l’opinion française, passeront toujours pour de la pourpre, et cela eût suffi pour parer une gloire imméritée, qu’elle est capable de lui retirer tout entière si on vient lui demander d’y ajouter encore, — si on vient quêter sur ce tombeau !
Puis, après ces Notices, voici une Histoire de la circulation du sang, à travers laquelle le lecteur et même la lectrice verront circuler le leur dans leurs veines. […] Après cette Histoire de la circulation du sang, vous avez l’Instinct et l’intelligence des animaux, une question qu’un fils de Buffon, comme M.
Je reconnais là le sang de cette pudeur qui fut Valmore ! […] Oui, laissons là pour un moment la personne et le talent de Mme Valmore, mais ce cri qui jaillit du fond du cœur frappé, comme le sang jaillit d’une veine ouverte, mais cette éloquence irrésistible de la blessure ou de la caresse, mais cette émotion qui doit être, en poésie, prépondérante même à la pensée, à plus forte raison à l’image, à la phrase, au rythme, à l’harmonie, enfin à tout ce qui entre nécessairement à n’importe quel degré dans la trame d’une poésie quelconque, cette émotion ne constitue-t-elle pas certainement et dans la mesure où elle existe la poésie la plus élevée et la plus profonde, et par la raison souveraine que l’homme mesure tout à lui-même et que c’est le battement de son cœur qui donne le branle à l’univers !
C’est à Barthélemy et à Barbier que se raccorde donc mieux qu’à personne le talent ferme de l’auteur du Livre de sang. […] Ils auraient pu jaillir impétueusement comme des sanglots et des larmes, mais ils ne furent ni une déchirante élégie, ni une ode désespérée et saignante qui jette son sang contre le ciel.
Dans une époque comme la nôtre, sans force de principe et sans force de volonté, je sais bien que ce misérable type d’homme ou de femme à deux amours, indésouillable du premier, ayant pris corps avec cette fange, est le type commun et presque universel ; que c’est le cri du sang, de ce sang que nous avons gâté, et que de son temps tout romancier, qui en porte le joug comme un autre homme, peut jeter ce cri à son tour !