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1086. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Malgré l’incurie de leurs parents, les deux Béjart se firent toujours remarquer par la noblesse et l’élévation de leurs sentiments. […] Le luxe qu’il remarqua dans ce magique séjour put bien l’indisposer encore contre l’amphitryon, mais ce qui l’outra, ce qui le mit hors de lui-même, ce fut un portrait de mademoiselle de La Vallière qu’il aperçut dans le cabinet de son rival infortuné. […] Marmontel, souvent injuste envers Boileau, s’étonne (et peut-être n’a-t-il pas entièrement tort en cette occasion) que ce soit là le seul mérite de notre premier comique que son ami veuille bien remarquer. […] On remarqua surtout parmi ses prôneurs un M. de Saint-Gilles, qui offrit de parier mille livres en sa faveur. […] Mais, frappé des travers sans nombre qu’il remarquait dans les gens de cour, il résolut de les mettre en scène.

1087. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Remarquez que Lamartine ne connaissait qu’à peine et de loin seulement Mme Valmore ; mais la divination du génie est comme une seconde vue, et du premier coup d’œil il avait tout compris de cette existence, il avait tout exprimé en images vivantes et dans un tableau immortel : Ils n’ont, disais-je, dans la vie Que cette tente et ces trésors ; Ces trois planches sont leur patrie.

1088. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

« — Dînant un jour chez la duchesse de Duras, vers 1820, il dit à Saint-Priest très-jeune : « Je n’aime pas l’aristocratie. » Et comme Saint-Priest remarquait que le lieu était singulièrement choisi pour cette confidence, Lamartine ajouta : « J’aime les personnes, mais je n’aime pas la chose. » — Moi, au contraire, un peu plus tard, je l’ai vu rattaché à l’aristocratie et nageant en pleine Restauration. » « — Quels que soient les torts et les fautes de Lamartine depuis quelques années, il les a rachetés par sa conduite au moment du péril : il a eu là un moment sublime, héroïque, — un moment immortel. 

1089. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Soubrany, noyé dans son sang, gardait, malgré sa douleur, le calme et l’attitude fière, qu’on avait toujours remarqués en lui.

1090. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Un dernier caractère de la langue des précieux est à remarquer : ils parlent comme les livres, en belles phrases littéraires.

1091. (1890) L’avenir de la science « VI »

Il est même à remarquer que les noms les plus illustres de la science moderne sont tous ceux de professeurs ; on chercherait en vain parmi les libres amateurs des Heyne, des Bopp, des Sacy, des Burnouf.

1092. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Ensuite l’écriture, grise, quelconque, ne se fait plus remarquer, sauf à longs intervalles par quelque gauche impropriété, trop souvent aussi par l’équivoque d’un même mot prononcé une seule fois et étourdiment employé dans deux significations voisines.

1093. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

On se plaint aussi de M. d’Alembert, de son peu de fidélité, de force même dans sa copie, de son projet de ne traduire que des morceaux, du reproche qu’il fait à Tacite de présenter des images ou des idées puériles, d’opposer, par exemple, « la rougeur du visage de Domitien à la pâleur des malheureux qu’on exécutoit en sa présence, & de faire remarquer que cette rougeur, étant naturelle, préservoit le visage du tyran de l’impression de la honte ».

1094. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Mais, dira-t-on, ne pourra-t-il pas arriver que les critiques à venir fassent remarquer dans les écrits que vous admirez des fautes si grossieres, que ces écrits deviennent des ouvrages méprisez par la posterité ?

1095. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Vanité d’auteur qui se met coquettement, pour être mieux remarquée, derrière un livre qu’elle croit sa gloire, et qui n’est qu’une obscurité par-dessus une autre obscurité, — ce qui fait deux !

1096. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Juger douze volumes par quatre paraîtra peut-être bien léger aux esprits graves ; mais je les supplie de remarquer que ce n’est pas du tout le texte, en soi, de ces quatre volumes publiés qui me fait induire le texte des huit qui vont suivre, c’est quelque chose d’un peu plus profond.

1097. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Je me permettrai de vous faire remarquer cette poudre étincelante, tombée des ailes de cette érudition d’abeille, qui a le vagabondage de l’abeille, qui en a le miel, mais qui n’en a pas l’aiguillon !

1098. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Julien réunit ces deux genres de mérite ; mais remarquons que cet avantage, si rare aujourd’hui, l’était beaucoup moins chez les anciens.

1099. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Dans les cas où cette conjonction de perspectives se produit, on remarquera combien l’acteur, tout en se trouvant démesurément grandi, perd en importance dramatique. […] Au surplus, je ferai remarquer que dans tout ce qui précède il ne s’agit nullement de conventions esthétiques plus ou moins fondées. […] Il me reste à faire remarquer que, précisément, notre théâtre contemporain tient grand compte, même parfois avec excès, de ces nuances psychologiques de costume. […] Nous pouvons déjà remarquer que la meilleure manière de mettre en scène la musique, c’est d’en masquer l’exécution et de soustraire les exécutants aux yeux du public. […] Toutefois, il est à peine besoin de faire remarquer que l’intervention d’une cause objective ne peut être admise que lorsqu’elle dérive d’une possibilité antérieure.

1100. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

À la fin de la première veille, elle remarqua que la figure avait jauni, les lèvres bleuirent, le nez se pinçait, les yeux s’enfonçaient. […] Oblomoff, enfoncé dans sa méditation, ne remarqua point Zakhare. […] Tu aurais dû deviner toi-même… Tu ne vois rien, remarqua sévèrement Élie. […] Je remarquai aussi qu’elle avait modifié son accent, qui ressemblait beaucoup à l’accent d’un de mes camarades de collège, qui était Hollandais. […] Le jeune homme de dix-huit ans ne mangea, lui, qu’un ortolan et une demi-orange de la Chine, et certes, s’il cherchait un moyen de se faire remarquer, il tomba on ne peut mieux, car le moins affamé des autres convives semblait affecter de prendre les faisans dorés pour des mauviettes, et les avalait par douzaines.

1101. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer, à ce sujet, combien on a tort aujourd’hui de s’écarter de cet usage : autrefois les places de professeur étaient données au concours ; il paraissait utile d’examiner publiquement le savoir de ceux qui devaient enseigner les autres. […] Lafon et mesdemoiselles Duchesnois et Georges parurent au premier rang ; on dut remarquer au second mesdemoiselles Volnais et Bourgoin, MM.  […] Ce talent se fait remarquer dans les feuilletons publiés sur la tragédie d’Hector, par M.  […] Puisque le hasard me fournit l’occasion de citer un feuilleton qui date déjà de quinze années, je ne puis m’empêcher de remarquer avec quelle persévérance les mêmes fautes se renouvellent toujours au Théâtre-Français. […] Dans le feuilleton du 15 juillet 1806, on remarquera sans doute peu de ménagement envers le personnage contre lequel il est dirigé ; mais l’abbé Morellet, qui, quoique académicien, ne laissait pas d’être méchant, avait commencé le combat.

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