Cette faute, c’est que tous ces médaillons multipliés outre mesure, tous ces profils fuyants de moines, qui ne fuient pas assez, manquent de variété, et je prie qu’on soit attentif à la raison que j’en vais donner. […] Mais s’il convenait de celle-là, c’était une raison pour ne pas y ajouter la sienne. […] Laissons pour le moment la composition même du livre, qui ne sait pas faire profondément et magistralement l’histoire d’une influence, sans se perdre dans les feux de file des faits, ou qui, faisant l’histoire des faits, s’y perd encore, car il ne peut les donner tous, et il n’y a pas de raisons pour qu’il choisisse plus les uns que les autres ; laissons cette maladroite succession de légendes qui ne fait pas l’unité d’un livre, car se suivre n’est pas s’enchaîner, et dans l’exécution de l’histoire de M. de Montalembert, demandons-nous ce qu’il y a de plus que des traductions assez fidèles et des transcriptions très honnêtes, car les notes du bas des pages, malgré leur place, sont supérieures à l’en-haut, et l’auteur n’a pas craint la comparaison !
C’est la dernière raison, — ou bien mieux ! […] D’ailleurs, il faut bien en convenir, quelle que soit la doctrine dont il est question, ce n’est jamais par des arguments tirés d’un ordre d’idées déterminé, qu’on peut enfoncer et ruiner les arguments tirés d’un bon ordre d’idées contraires, et tout de même que le Spiritualisme ne peut mourir que sous des raisons spiritualistes, tout de même le Matérialisme ne peut périr et crouler que sous des raisons, tirées de lui-même : or l’honneur de M.
La raison du succès de Feuchtersleben en Allemagne, je ne m’en occupe pas et je n’ai point à m’en occuper. […] Caro a, lui, pour vanter le livre de Feuchtersleben, des raisons que n’a pas M. […] que tous les gens d’esprit étaient malades et devaient l’être, en raison même de leur esprit, et il a fait, dans ce style charmant qu’il a, même en français, ronfler ce paradoxe comme le plus vibrant et le plus étincelant tambour de basque, sous le pouce de sa fantaisie !
La seule raison d’en douter, c’est qu’en bien des choses ces deux livres se ressemblent, et qu’il est assez rare que l’imagination se prenne deux fois au même miroir. […] Charles Bataille, n’est que la notion du satyriasis, revêtue d’une expression pourprée, pléthorique, qui veut être lyrique à toute force, et qui, sous son lyrisme artificiel, ne cache pas pour nous la honte de la chose, car l’auteur, lui, ne la connaît pas, et, quand il rougit, ce n’est pas de cela… Un tel livre, que l’expression et le bouillonnement empêchent d’être un livre à la de Sade, aurait un succès fou chez les singes, si ces messieurs lisaient des romans ; mais ce n’est pas là une raison décisive pour en avoir un parmi nous… III J’ai dit que je prendrais mes précautions pour raconter le livre de MM. […] Hugo aux miracles purificateurs de l’amour, et il a raison.
Il semble que l’esprit humain soit importuné de sa raison, et fatigué d’être libre. […] Il fallait, pour avoir raison, approcher au moins de ce qu’Homère avait pensé. […] Ils comblent le prince de tout ce qu’ils peuvent accorder à l’homme ; et quand sa carrière est finie, alors ils l’appellent pour habiter avec eux dans les palais célestes ; il monte, et sa gloire reste sur la terre. » Il me semble qu’il y a peu de morceaux chez les anciens qui vaillent celui-là pour la raison, la justesse et la vérité.
Après lui, on ne travailla pas davantage dans le même genre, mais pour d’autres raisons. […] À ce tableau il oppose celui de l’officier français : « Idolâtre de son honneur et de celui de son souverain ; bravant de sang-froid la mort, avec toutes les raisons d’aimer la vie ; quittant gaiement les délices de la société pour des fatigues qui font frémir la nature ; humain, généreux, compatissant, tandis que la barbarie étincelle de rage autour de lui ; né pour les douceurs de la société comme pour les dangers de la guerre ; aussi poli que fier ; orné souvent par la culture des lettres, et plus encore par les grâces de l’esprit. » Il parcourt ensuite rapidement nos victoires, nos exploits et nos pertes ; il célèbre cette brave noblesse qui partout a versé son sang pour l’État76. […] La suite est un mélange de raison et de sensibilité, de douceur et de force ; c’est le sentiment qui sait instruire, c’est la philosophie qui sait parler à l’âme.
Il y a des raisons à cela sans doute. […] Or, il semble dans la nature des choses que, tout immortelle, toute légitime qu’elle soit, une telle renommée doive, un jour ou l’autre, perdre tant soit peu, non pas en estime, non pas en reconnaissance, mais en vogue, en enthousiasme auprès de la postérité ; bien plus, il semble désirable que l’instant arrive, et qu’il arrive au plus tôt, où, la victoire étant décidée et le libre usage de la raison à jamais reconquis, on se mette, sans plus craindre d’être harcelé et distrait, à marcher dans les voies nouvelles plus loin que ses devanciers, et si loin que, tout en les voyant encore et les saluant toujours du regard, on ne les voie plus qu’à distance et dans le passé, environnés d’une consécration à la fois plus auguste et plus calme.
Et, par malheur, comme il est grand dialecticien, il appuie ce sentiment d’excellentes raisons. […] Les raisons qu’on donne d’une impression particulière impliquent toujours des idées générales.
De tels prodiges sont rares sans doute dans le Monde Littéraire, par la raison qu’ils sont des prodiges, & la Nature ne doit ni ne peut les répéter souvent. […] Cette assertion, qui trouvera sans doute des contradicteurs, n’en est pas moins fondée, & ne sauroit être démentie que par des Esprits étroits, plus jaloux des petites convenances, que propres à s’élever à la hauteur des grandes idées, & par cette raison incapable d’apprécier les grands traits.
Blum aurait raison, si notre pensée était la leur, et s’il s’agissait, en effet, de trouver les mêmes choses qu’ils ont trouvées, parce qu’il n’y aurait plus alors ni assimilation, ni transposition, mais identité. […] Blum a mille fois raison.
Il a mille fois raison, s’il la montre mille fois ; c’est pour détruire la légende qui le représenterait comme habitant un palais plus fastueux que les hôtels Rothschild. […] Taine qui, théoriquement, semble avoir eu tort de ne pas se prêter aux reporters, — tandis que son maître, Gœthe, en avait installé un d’office auprès de lui (Eckermann), — eut raison dans la pratique.
La raison doit en être que l’esprit humain, infini de sa nature, étant resserré dans la grossièreté de ses sens, ne peut exercer ses facultés presque divines qu’en étendant les idées particulières par l’imagination. […] Le public moderne, d’accord en cela avec l’ancien, veut que les opéras dont les sujets sont tragiques, soient historiques pour le fond ; et s’il supporte les sujets d’invention dans la comédie, c’est que ce sont des aventures particulières qu’il est tout simple qu’on ignore, et que pour cette raison l’on croit véritables. — 8.
Quant à la raison, à la vérité, à la sagesse, j’en vois bien les noms dans les écrits de Rousseau, mais j’en cherche en vain les effets. […] L’écrivain qui vous enflamme pour le mensonge peut vous faire admirer la supériorité de son éloquence ; mais il vous prouve en même temps la faiblesse de ses arguments et la nullité de votre raison. […] Si Jean-Jacques Rousseau subjugue la raison et la trompe, Bernardin de Saint-Pierre touche le cœur et cherche à l’éclairer. […] Sans la république, il n’y avait plus de France alors ; ce fut sa raison d’être et son excuse, si elle en avait besoin. […] Que si l’on veut combattre ou défendre avec des raisonnements des choses qui surpassent la lumière de la raison humaine, c’est ce qui n’est pas possible.
Pour eux, ils sont architectes et ils ont des principes, à savoir la raison, la nature, les droits de l’homme, principes simples et féconds que chacun peut entendre et dont il suffit de tirer les conséquences pour substituer aux informes bâtisses du passé l’édifice admirable de l’avenir. — La tentation est grande pour des mécontents, peu dévots, épicuriens et philanthropes. […] Il en tombe quelque chose dans l’étage inférieur, ne serait-ce que la poussière, je veux dire l’espérance, la confiance en l’avenir, la croyance à la raison, le goût de la vérité, la bonne volonté juvénile et généreuse, l’enthousiasme qui passe vite, mais qui peut s’exalter parfois jusqu’à l’abnégation et au dévouement. […] Loin de prévoir des malheurs, des excès, des crimes, des renversements de trônes et de principes, nous ne voyions dans l’avenir que tous les biens qui pouvaient être assurés à l’humanité par le règne de la raison. […] La noblesse de Mantes et Meulan affirme que « les principes de la politique sont aussi absolus que ceux de la morale, puisque les uns et les autres ont pour base commune la raison ». […] Le cri de la raison, par Clerget, curé d’Ornans (1789), 258.
Sa jeunesse avait eu ses tristesses, son âge mûr avait eu ses déceptions et ses colères ; sa vieillesse, libre de toute passion, excepté de la passion désintéressée de la raison publique, n’avait que la monotonie du bonheur humain. […] Dans les pages du Dictionnaire philosophique, où il laisse courir sa pensée sur tous les objets avec la liberté d’une confidence à voix basse, il parvient par les seules forces de sa raison jusqu’à des extases d’adoration et de vertu qui égalent le plus sublime mysticisme de l’Inde ou du christianisme. […] Les rêves de constitutions chimériques et contradictoires de ce philosophe génevois lui semblaient, avec raison, aussi creux et aussi impratiques que ceux de Platon et de Fénelon. […] Il ne voulait affranchir que l’esprit humain ; il jugeait les peuples en masse incapables de la liberté par leurs passions et par leurs faiblesses ; tribun de la raison, il n’était pas tribun de la foule. […] Rousseau, de Mirabeau dans leurs lettres ou dans leurs controverses, mais un polémiste incomparable par le don du rire comique ou du rire amer jeté comme le sel de la raison sur les ridicules des hommes ou sur les erreurs de l’humanité, le plus grand dériseur de l’esprit humain qui ait jamais vécu !
S’ils agissent ainsi pour des raisons de stratégie, c’est admissible mais autrement, s’ils sont assez naïfs pour le croire c’est tant pis pour eux. […] Car on ne perd la raison que par la raison effrénée et non par la fantaisie effrénée. Mais c’est encore une erreur que de diviniser, à l’instar de Nietzsche, la volonté, en la substituant à la raison. […] Il a un domestique de confiance Le Comte à raison d’avoir méfiance Il part en voyage et lui dit de veiller Sur les passe-temps de sa moitié. […] Ce sont là raisons pour moi d’apprécier ce recueil d’articles parus à la Revue de Paris.