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536. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VI »

L’étude des formes verbales n’en est pas moins légitime, ainsi que le souci de la conservation de la pureté qui détermine leur caractère et leur race.

537. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre IV. De quelques poèmes français et étrangers. »

……………………………………………… Mais Dieu fait sur ces fils, dans le vice obstinés, Tonner l’arrêt des coups qui leur sont destinés ; Et par un saint héros, dont la voix les menace, Leur annonce leur perte et celle de leur race.

538. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

J’appartiens à une autre race que ceux-là, mais ils me contraignent à rester ici, par le pouvoir d’un grigri qui m’ôte l’usage de mes jambes ; sans quoi je retournerais auprès des miens.

539. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Elles deviennent immenses aussitôt qu’on fait porter la comparaison sur les éléments les plus élevés de chaque race. […] Et il y a du déchet, sans doute, mais il y a encore de la race. […] C’est cette « race victorieuse », tant anglaise qu’allemande, c’est cette race antilatine, très contemptrice (voyez les discours du président Roosevelt) de la race celto-latine ou gallo-romaine, c’est cette race « qui n’est pas roumi » et qui, en effet, a très peu subi l’influence de la civilisation romaine ou y a très vite échappé, c’est cette race anglo-allemande, qui peuple tous les États du Nord de l’Union américaine. […] C’est lui qui, inconsciemment ou consciemment, a en lui le secret de la prolongation et du maintien de la race. Ce qu’il fait, c’est, à peu près, ce qu’il faut faire pour que la race dure et se soutienne.

540. (1888) Poètes et romanciers

La mission de la race sémitique est de conserver, dans le monde livré au Dieu-Nature, l’idée du Dieu-Esprit. […] Il y faut au moins, pour réussir, bien des précautions, des réserves, des explications qui étendent presque indéfiniment les limites que l’on s’efforce de tracer autour de chaque siècle, de chaque race, de chaque civilisation. […] On est attendri par le naturel de cette poésie avant même d’en avoir remarqué l’élévation, avant d’avoir noté la justesse de la langue dont il dispose, l’excellence de ce style qui est vraiment un style de race. […] On sent, au souffle fort et pur qui traverse ces nobles pages, que le poète est de cette race des fils de Platon qui se renouvellent à travers les siècles et qui sont comme le témoignage vivant du spiritualisme éternel de la raison. […] Il est noble de cœur comme de race, tout à fait aimable et spirituel, doué d’une grâce discrète, d’un charme irrésistible, d’une délicatesse, d’un courage, d’une ardeur et d’une pureté de cœur vraiment incroyables.

541. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Homère les décrit en peintre équestre et les chante en poète convaincu de l’intelligence, du cœur, de l’héroïsme des animaux, avec tous les détails de leur race, de leur éducation, de leur nourriture, de leur attelage aux chars de guerre. […] Cet assaut, où les guerriers de toutes les peuplades de la Grèce et tous ceux de la Troade sont tour à tour le sujet rapide d’un chant du poète, est pour chaque race, pour chaque ville et pour chaque île une inscription populaire qui répartit à chacun sa part de gloire éternelle. […] « Mais tels, disent-ils, que des abeilles ou des guêpes à corsage de diverses couleurs, qui, ayant construit leurs ruches sur les bords d’un chemin rocailleux, n’abandonnent point leurs creuses demeures, et, résistant à leurs ennemis, défendent leur race avec héroïsme, tels ces deux guerriers, quoique seuls, ne veulent pas déserter les portes, etc., etc. » La victoire est indécise, quand un prodige, où le naturel des animaux est décrit comme par Pline ou par Audubon, attire et suspend l’attention des deux armées. […] Moi-même, le dernier de toute ma race, demeuré seul sur le seuil de mon palais, les chiens se repaîtront de ma chair palpitante, lorsque, abattu par la lance ou le javelot, j’aurai rendu ma vie sous le fer d’un ennemi. […] Je n’assisterai point mon père dans sa vieillesse, et maintenant, loin de ma patrie, me voilà sur ce rivage pour ton malheur et pour celui de ta race !

542. (1925) La fin de l’art

De tout temps les races européennes, et surtout depuis l’extension du catholicisme qui en a fait un de ses fondements, ont bu du vin, s’y sont peu à peu habituées, l’ont incorporé à leurs mœurs. […] Ce qui importe, c’est la race, qu’un transfert de propriété ne saurait changer. Si l’histoire était une chose sérieuse et scientifiquement comprise, on dirait que Napoléon était corse, et on ne dirait jamais qu’il était français, car la race corse a complètement évolué en dehors de la race française. […] Il est certain que cette conception des races, opposée à la conception des nationalités, mettrait beaucoup de trouble dans les esprits et dans les manuels historiques… Mais je m’aperçois que, résumée en trente ou quarante lignes, la question est difficile à’ faire comprendre.

543. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Pour donner un exemple de ce que je veux dire, je citerai notre Cheval de course anglais qui ne diffère que légèrement des Chevaux des autres races, et qui cependant ne doit point les différences et la supériorité qui le distinguent à la descendance d’un seul couple, mais au soin continuel que l’on a pris de choisir et de dresser un grand nombre d’individus pendant de nombreuses générations. […] Il suit de là que, si l’on compare les êtres vivants des régions tempérées du Nouveau Monde et de l’Ancien, l’on trouve très peu d’espèces identiques, bien qu’un plus grand nombre cependant qu’on ne l’avait cru d’abord, ainsi que l’a dernièrement démontré Asa Gray ; mais on trouve dans chaque grande classe des formes que certains naturalistes regardent comme de simples races géographiques et que d’autres considèrent comme des espèces distinctes, et de plus une armée de formes proche-alliées ou représentatives que tous les naturalistes classent comme spécifiquement distinctes. […] Les êtres ainsi abandonnés sur ces rivages peuvent être comparés à ces races humaines sauvages, qui, chassées dans les montagnes de chaque contrée, y survivent, comme en des forteresses, pour y perpétuer la trace et le souvenir, plein d’intérêt pour nous, des premiers habitants des basses terres environnantes. […] Au contraire, en des régions distinctes, et présentant néanmoins des analogies de climat ou d’autres conditions physiques, la sélection naturelle peut se saisir de toutes les variations qui proviennent de la tendance de réversion aux caractères des aïeux, et donner lieu à des variétés et à des espèces convergentes vers l’ancien type de la race. […] Le plus souvent la question est insoluble au point de vue pratique, à moins qu’il ne s’agisse d’espèces, de variétés et de races domestiques formées sous l’influence de l’homme, et dont la formation et les progrès sont attestés par des documents authentiques.

544. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Béranger] » pp. 333-338

Béranger depuis des années ne chantait plus, mais la France, en le perdant, a senti à quel point il lui était toujours cher et présent, et combien l’âme de ses chants faisait partie de son âme, à elle, de son génie immortel, comme race et comme peuple.

545. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Signoret, Emmanuel (1872-1900) »

Ils expriment bien un des caractères essentiels de notre race, ce goût que nous avons de l’ordre et de l’achevé, cet amour de la clarté.

546. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

M. de Talleyrand avait eu beau se mêler à la Révolution, il était resté, lui, un homme de race, gardant au fond beaucoup des idées ou des instincts aristocratiques. Le baron de Gagern raconte qu’étant à Varsovie et passant des matinées entières auprès de lui, une des premières choses qu’il exigea fut que son interlocuteur ne l’appelât plus Votre Altesse, mais simplement M. de Talleyrand, et sur ce mot d’Altesse, il lui arriva de dire : « Je suis moins, et peut-être je suis plus » ; se reportant ainsi à l’orgueil premier de sa race. […] … ou tout autre mot58 ; ce qui fut fait et qui tint lieu de reçu. — Pour un descendant de si haute race, et un si fier aristocrate, n’est-ce pas deux fois honteux et humiliant ? 

547. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Un tel principe de diplomatie, que des fanatiques hors de sens cherchent à exhumer des croisades de Mahomet, ne laisserait ni une conscience libre ni une race indépendante sur le globe. […] Demandez à tous les États constitués de l’Europe s’ils reconnaissent ce principe des nationalités dans ces innombrables annexions de nations ou de fragments de nations qui, de gré ou de force, ont composé, avec le laps du temps, la puissance dont ces nationalités forment aujourd’hui le bloc national ; demandez-le à l’Écosse, demandez-le à l’Irlande, demandez-le à la Pologne, à la Galicie, à la Silésie, à la Hongrie, à l’Ukraine, à la Crimée, à tous ces démembrements de races, de tribus, de provinces, de peuplades, de familles humaines agglomérées aux noyaux des grands empires, des grandes républiques, des grandes monarchies. […] Enfin demandez à ces publicistes de Paris qui semblent emboucher chaque matin les trompettes du jugement dernier, dans un Josaphat européen, pour dire à toutes les nationalités de se lever et de se reconnaître dans cette vallée des morts, pour protester contre leur annexion à des races étrangères, demandez-leur s’ils trouveraient bon que Bretons, Normands, Francs-Comtois, Alsaciens, Flamands, Basques, Aquitains, se prévalussent de ce droit de nationalité originel pour revendiquer leur indépendance et pour décomposer la patrie désormais commune.

548. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Mais je pense qu’il vous paraîtra plus intéressant d’apprendre que plusieurs de nos compositeurs russes, encouragés par des critiques très autorisés, se sont ouvertement déclarés Wagnériens, et ont essayé de continuer avec l’originalité de leur tempérament et de leur race, l’œuvre admirable du maître de Bayreuth. […] Pendant que Beethoven, puis Wagner, traduisaient les émotions de leur âme et de leur race dans la langue musicale que leur avaient faite les musiciens classiques du XVIIIe siècle, nos compositeurs russes devaient traduire les émotions des âmes et des races slaves dans la langue musicale séculaire que les naïves chansons des paysans leur avaient créée.

549. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Avec ce sans-gêne méprisant que les artistes qui ne sont pas de race ont pour leurs œuvres, M.  […] Émile Zola met sur la couverture de son livre : « Physiologiquement, c’est l’histoire de la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d’une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations naturelles, humaines et instinctives, dont les produits prennent les noms de vertus ou de vices… » Ainsi que vous le voyez par cette lourde et pédantesque affiche, les livres de M. 

550. (1909) De la poésie scientifique

Jean Ott, son premier volume l’Effort des Races, à tendance évolutionniste (et qui comprend un admirable et sobre drame en vers : la mort de Zoroastre), atteste une pensée philosophique, très haute, très sûre, en un tempérament poétique vigoureux. […] Et, de la même loi de concentration ici pléthorique, d’amassement pesant des vitalités suivi de délivrance, dépend la volition à deux pôles qui engendre, conserve la race et améliore l’espèce, en un troisième mouvement de l’évolution. […] Sous le titre générique de : ŒUVRE, en trois parties (Dire du Mieux, Dire des Sangs, Dire de la Loi), elle se situe en l’âme et le milieu modernes de l’Individu, des Sociétés et des Races  pour, de là, reprenant tout comme aux racines du monde, remonter à la genèse cosmique et dérouler le chant de l’Evolution, préhistorique et historique, à traders les théogonies successives, d’une part : tandis que d’autre part, elle s’étend aux suggestions d’un devenir moralement et sociologiquement scientifique. […] « L’on peut dire de René Ghil comme du grand précurseur romantique : Il a renouvelé l’imagination, la matière poétique Française… « Il est le poète épique et lyrique du Cosmisme, de l’Ecoulement des Choses, des grands Etres indivis, stellaires et telluriques, des Espèces, de l’Humanité, des Races, des Peuples, des Morales, des Systèmes, des Sociologies améliorantes.

551. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

La vengeance, Nous la ferons éternelle, et sur la race inique Nous porterons ta colère comme un héritage légué par toi. […] La question de la décadence littéraire se rattache, selon nous, à la biologie et à la sociologie, car cette décadence particulière n’est que le symptôme d’un déclin, momentané ou définitif, dans la vie totale d’un peuple ou d’une race. […] Le système nerveux des races s’use comme celui des individus ; le fond de sensations et de sentiments communs à un peuple a toujours besoin d’être renouvelé et rafraîchi par l’assimilation d’idées nouvelles. […] Les prétendus raffinés sont des simplistes qui s’ignorent ; les blasés qui croient avoir « fait le tour de toutes les idées » sont des ignorants qui n’ont pas même fait le tour d’une seule idée ; les dégoûtés de la vie sont de petits jeunes hommes qui n’ont pas encore un instant vécu. — Paul Bourget met dans la bouche des décadents cette parole : « Nous nous délectons dans ce que vous nos appelez corruptions de style, et nous délectons avec nous les raffinés de notre race et de notre heure ; il reste à savoir si notre exception n’est pas une aristocratie. » — Oui, pourrait-on leur répondre, une aristocratie à rebours, comme celle des hystériques, des névropathes, des vieillards avant l’âge.

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