Ticknor et de tout le monde, de revenir sur ce sujet inépuisable, sur le grand homme auteur du chef-d’œuvre, et qui, dans sa vie misérable et tourmentée, a su être, à force de bonne humeur et de génie facile, un des bienfaiteurs immortels de la race humaine : j’appelle ainsi ces rares esprits qui procurent à l’homme de bons et délicieux moments en toute sécurité et innocence.
En résumé, ce rejeton d’une grande race avait de vagues instincts, de bons commencements, mais rien de complet.
Tout historien perspicace et philosophe travaille à celle d’un individu, d’un groupe, d’un siècle, d’un peuple ou d’une race ; les recherches des linguistes, des mythologues, des ethnographes n’ont pas d’autre but ; il s’agit toujours de décrire une âme humaine ou les traits communs à un groupe naturel d’âmes humaines ; et, ce que les historiens font sur le passé, les grands romanciers et dramatistes le font sur le présent. — J’ai contribué pendant quinze ans à ces psychologies particulières ; j’aborde aujourd’hui la psychologie générale.
La tendance positive et pratique de la race s’affirme ; la grande affaire est le plaisir.
Enfin, son originale propriété, l’inexplicable fond de son individualité, c’est, dans une race, dans un siècle peu poétique, la puissante expansion de son tempérament poétique ; c’est cette souplesse de l’âme universellement impressionnable, et capable d’absorber, d’amalgamer et de fondre toutes les autres influences.
En somme, ce n’est point à ces illustres devanciers qu’il faut demander d’être tout à fait justes et attentifs quand on est soi-même de leur race ; ils sont trop pleins d’eux-mêmes.
Et quand on y songe qui ne frémirait, en effet, à cette idée de vivre peut-être au milieu d’une race de dieux implacables parmi des êtres qui lisent peut-être couramment dans notre pensée, quand la leur se cache pour nous sous une triple armure de diamant !
Souvenons-nous que cette race éclatante des Homérides a cessé de régner sur nous, et qu’une nouvelle dynastie va se placer sur le trône de l’imagination, qui est vacant.
Des choses énormes les séparent ; et c’est moins à deux races qu’ils se rattachent, qu’à deux âges de l’humanité.
De par le mélange des races, de par les conditions durables de la terre et du ciel, surtout de par sa très ancienne civilisation, le caractère de ce peuple a un charme unique qui prend le cœur par les sens.
Mais quoi de commun entre le « citoyen de Genève » et cette race d’agréables effrontés, peu portés à se dévorer l’esprit ? […] Il a tout le réalisme des grandes races. […] Non certes qu’il y patauge ; par ses vertus de race, il est à cent lieues de l’idéologue et du sentimental ; mais s’il en a le jugement, il n’en a pas le caractère, il est impatient de ce qu’elles comportent d’impersonnalité, et, pour ainsi dire, de pesanteur ; c’est un fastueux, et tous les vrais hommes d’Etat sont des avares. […] Et celle qui après elle, avec beaucoup moins de continuité, par incursions frémissantes, lança son cœur au bouleversement, elle disait : à la rénovation, de tous les principes, George Sand était de race très mêlée. […] Mme de Staël engage dans les élans démesurés de sa sensibilité jusqu’aux destinées de son siècle et de la civilisation. « Oui, s’écrie sa préface, dans ce siècle où l’espoir du bonheur a soulevé la race humaine »108 Soulevé ?
C’est ce Dieu qui abat « les rois effrénés et superbes, et qui les déracine avec toute leur race. » « Relevés tout d’un coup par sa main visible vers le salut et la liberté presque perdus, guidés par lui, vénérateurs de ses divins vestiges imprimés partout devant nos yeux, nous sommes entrés dans une voie non obscure, mais illustre, ouverte et manifestée par ses auspices446. » Le raisonnement finit ici par un chant de victoire, et l’enthousiaste perce sous le combattant. […] La race des vivants a changé. […] Debout auprès du berceau nuptial d’Ève et d’Adam, il salue « l’amour conjugal, loi mystérieuse, vraie source de la race humaine, par qui la débauche adultère fut chassée loin des hommes pour s’abattre sur les troupeaux des brutes, qui fonde en raison loyale, juste et pure, les chères parentés et toutes les tendresses du père, du fils, du frère. » Il le justifie par l’exemple des saints et des patriarches. […] I cannot praise a fugitive and cloistered, unexercised and unbreathed virtue, that never sallies out and sees her adversary, but slinks out of the race where that immortal garland is to be run for, not without dust and heat.
Les poètes, ces précurseurs des littératures, naissent parmi eux ; les conteurs leur succèdent ; quelques historiens, jaloux de retrouver dans le passé fabuleux les traces du chemin que leurs races ont fait à travers le monde, recherchent ces traces dans les vieilles traditions et les gravent avec orgueil dans leurs annales. […] On sent dans son attitude, un peu indolente, l’énergique enfant d’une race croissante, qui amuse son oisiveté à des jeux littéraires, en attendant que son pays l’appelle aux combats. […] Il est né, en effet, d’une haute race aristocratique dans la Russie orientale ; à Orel. […] C’était une chienne de race espagnole, aux oreilles longues, à la queue touffue, relevée en trompette, et aux yeux expressifs.
Un voyage à Maroc laissa dans son esprit, à ce qu’il semble, une impression profonde ; là il put à loisir étudier l’homme et la femme dans l’indépendance et l’originalité native de leurs mouvements, et comprendre la beauté antique par l’aspect d’une race pure de toute mésalliance et ornée de sa santé et du libre développement de ses muscles. […] Les poëtes, les artistes et toute la race humaine seraient bien malheureux, si l’idéal, cette absurdité, cette impossibilité, était trouvé. […] C’est surtout dans la race humaine que l’infini de la variété se manifeste d’une manière effrayante. […] Mais, en dehors de ce cercle de famille, il est une vaste population de médiocrités, singes de races diverses et croisées, nation flottante de métis qui passent chaque jour d’un pays dans un autre, emportent de chacun les usages qui leur conviennent, et cherchent à se faire un caractère par un système d’emprunts contradictoires.
On les retrouve dans la doctrine de la race, du milieu et du moment, charpente de la Littérature anglaise de Taine, avec cette différence, fondamentale, d’ailleurs, que la suite de Taille est déterminée et déterminante, la suite de Nisard inspirée par une idée très décidée de la liberté humaine. […] Le premier grand dessein du Malouin fut, comme il convenait à sa race, un dessein de marin. […] La fidélité aux femmes de sa famille l’a fait chrétien, comme la fidélité aux hommes de sa race l’a fait émigré et royaliste. […] Il est d’une race où la vie a besoin de bases. […] Bien mieux que Bonald, il est un écrivain de race.
Puisque son fils ne lui donnait pas d’héritiers, il en donnerait à son fils : c’était son affaire de continuer la race, à défaut de ceux à qui, selon la nature, incombait ce devoir. […] La race que les désordres et les périls du xvie siècle ont formée, est une race robuste, intelligente, active ; elle a des sens brutaux, l’esprit vif, souple, lucide, pratique, la volonté saine et intacte. […] De là vient que, venu en Espagne dès 1710 avec Vendôme, il prend le pouvoir en 1715 sans avoir un soupçon du caractère de la nation qu’il va gouverner ; en 1718 et 1719, après huit ans et plus de séjour, le génie de la race lui est encore un sujet de surprise et d’indignation. […] Ainsi tombera le reproche trop souvent, et sans doute injustement, adressé aux héritiers d’un grand homme, d’avoir été les ennemis de sa réputation littéraire, par un faux orgueil de race, et comme si la littérature n’avait pas fait toute l’illustration de leur nom. […] Je vois que Scipion est un picaro de race et de génie : comment triomphe-t-il si facilement de l’hérédité ?