Marianne ne balança pas un moment, et elle répondit à M. […] Elle répondit que son parti était pris, et qu’elle n’avait que faire d’y penser davantage ; et puis elle rentra dans la chambre où était la compagnie pour prendre congé de M. de Lorraine qui, ayant appris de quoi il était question, se mil dans des transports de colère effroyables ; après l’avoir calmé autant qu’elle put, elle donna la main à M. […] Dès l’abord, M. de Tréville, cet homme d’esprit, cet ancien ami de Madame Henriette d’Angleterre, devenu l’un des amis de Port-Royal, ce pénitent sincère, mais qui avait lui-même ses variations, avait averti Lassay en essayant de le consoler ; et ce dernier lui répondait : Je sais que vous me faites l’honneur de me dire que le temps adoucit les douleurs les plus vives ; mais les grandes afflictions font le même effet sur l’âme que les grandes maladies font sur le corps : quoique l’on en guérisse, le tempérament est attaqué ; on vit, mais on ne jouit plus d’une santé parfaite : il en est de même de l’âme, elle ne peut plus jamais sentir une joie pure.
Là-dessus grande colère de ces dames, de Mme et de Mlle de Rambouillet et de leurs amies, qui le veulent punir d’avoir si mal répondu à leur attente en une telle occasion. […] Il écrit à M. de Puylaurens, le favori de Gaston, et qui plus tard paiera de sa liberté et de sa vie le malheur ou le tort de n’avoir point répondu aux intentions de Richelieu. […] Aujourd’hui qu’on veut savoir de chaque époque toute chose mieux que les contemporains, on essaie de contredire la tradition sur ce point ; on objecte que Voiture a lui-même parlé de son père dans une lettre, et n’a pas craint de comparer sa naissance, pour la roture, à celle d’Horace ; qu’il a logé chez son père dans un passage de la cour à Amiens… Je répondrai que la lettre dans laquelle Voiture parle de son père est un billet à Costar, et que tout ce qui est censé adressé par Voiture à celui-ci est suspect d’arrangement.
Le prince Thomas de Savoie lui ayant fait dire par un gentilhomme que, s’il était en même humeur que par le passé, et qu’il voulût s’approcher, lui, le prince Thomas, ferait une diversion dans le Dauphiné, Rohan répond qu’il est en meilleure humeur que jamais, et prêt à marcher aux premières nouvelles qu’il aura du prince. […] La manière dont il sut traverser la Suisse à l’improviste sans prévenir les cantons qu’au moment même, étant déjà entré avant qu’on s’aperçût qu’il y dût passer ; la rapidité, la précision de sa marche, la justesse de ses ordres et de ses calculs, tout répondit à sa réputation d’habileté. […] Qu’on l’aide un peu du côté de France, qu’on le renforce d’infanterie et de cavalerie pour garder les passages, qu’on le secoure surtout d’argent, ce nerf de la guerre, et plus nécessaire encore au pays des Grisons ; que le duc de Savoie aussi veuille bien l’épauler, et Rohan, à la tête de 4000 hommes de pied et de 500 chevaux, son idéal de petite armée, répond d’entrer dans le Milanais avec des desseins tout mûris, de s’emparer de Lecco et de Côme, et maître de tout le lac, ruinant le fort de Fuentes qui en est la porte du côté de la Valteline, de condamner les Allemands à n’avoir plus que le passage du Saint-Gothard pour entrer dans le nord de l’Italie.
. — Dans la leçon orale qu’il débita pour cette même agrégation, il avait à parler d’un traité de saint Augustin sur la Vie heureuse ; il commença vivement, a peu près en ces termes et dans cette donnée (je ne réponds que du trait) : « Saint Augustin était jeune, brillant, amoureux, entouré d’amis ; il avait remporté des prix de poésie et s’était vu applaudi en plein théâtre ; il était professeur de rhétorique à vingt-deux ans, et sans concours ; et cependant il n’était pas heureux ! […] Dans l’un, il répond à deux reproches qu’on faisait à l’éducation classique et qui partaient de côtés bien différents : en même temps que les catholiques (comme l’abbé Gaume) reprochaient à l’Université de faire des païens, les économistes libéraux (comme Bastiat) lui reprochaient de faire des républicains à l’antique et des Spartiates au rebours du siècle. Rigault répond aux uns et aux autres : il montre qu’on ne touche pas dans les classes à l’épicurisme d’Horace sans y mettre le correctif moral, et qu’on ne se rencontre pas face à face avec les Gracques sans avertir du danger des lois agraires : « On semble se persuader, dit-il, que nous n’admirons l’Antiquité qu’en ne la jugeant pas, et qu’à peine nous mettons le pied sur les ruines de Rome, nos habits deviennent des tuniques.
en lisant son article, je lui donnais raison presque à chaque phrase, et pourtant je résistais dans l’ensemble ; je ne suis certes qu’un demi-gaulois, mais ce demi-gaulois trouvait de quoi répondre, même à cette intelligence d’une élévation constante et qui sait y allier tant de sagacité et de finesse. […] Émile de Girardin, à qui l’on demandait, au retour d’un voyage d’Italie, comment il avait trouvé Rome, répondait : « Je n’aime pas Rome, ça sent le mort. […] Renan, ayant su qu’on voulait bien penser à lui pour une chaire, répondit qu’il ne pourrait en accepter d’autre que celle de M.
» Et Marie est censée répondre : « J’ai vu le sépulcre du Christ vivant et de ressuscité dans sa gloire… » et tout ce qui suit. […] nos ancêtres n’étaient pas si novices, du premier coup, que nous nous plaisions à le croire : « Qu’Adam lui-même soit bien enseigné pour donner à propos la réplique, et qu’il ne soit ni trop prompt ni trop lent à répondre. […] Après quoi la Figure Dieu, qui vient de former le premier homme du limon, l’appelle par son nom Adam ; celui-ci répond : Sire !
Ceux-ci, gens positifs, disaient d’abord Salve ; les autres disaient X, et on répondait : [caracteres grecs illisibles]. […] Quelques-uns seulement y auront perdu : Aristarque, je le sais, tel que l’analyse nous l’offre, ne répond plus tout à fait à l’idée proverbiale et grandiose qu’en avaient conçue les Anciens ; c’est le sort et le malheur des plus excellents critiques, dont les services se consomment en quelque sorte sur place, et qui travaillent à se rendre inutiles. […] Reinhold Dezeimeris me répondit : « Il peut bien se faire que Paul, et même Agathias, n’aient point été absolument ce que nous appelons des avocats » ; mais que nous importe au fond pour leur portrait ?
Chacun, dès que le grand homme paraît et se déclare, après l’avoir admis volontiers au premier degré, s’empresse aussitôt de le continuer à sa guise, de l’achever à sa manière et selon ses goûts, de lui dicter son rôle de demain ; et si le personnage ne répond pas à cette idée qu’on s’en fait et ne suit pas le programme, on est bien près de le renier, de s’écrier qu’il fait fausse route et qu’il se perd, ce qui arrive quelquefois, mais par d’autres raisons le plus souvent que celles dont on se payait d’abord assez à la légère. […] Armand Lefebvre, sans songer à se poser le cas d’une manière si générale, a observé le précepte ; à force d’interroger les faits et de les serrer de près, ils lui ont répondu en ce sens. […] « C’est une affaire à recommencer », lui répondit tranquillement l’empereur, sans que la question eût été un instant douteuse dans son esprit ; et elle était tranchée en ces termes depuis plusieurs heures lorsque M. de Talleyrand reçut communication de la nouvelle.
. — A quoi je réponds : Non, émouvoir ne suffit pas ; car il est des cas où j’emploierai émotionner et où j’en aurai besoin. […] De là est venu le mot collectionneur et le verbe collectionner : il sera difficile de les éviter, car ils répondent à un goût nouveau, à un besoin nouveau. […] Mais commettre cette ânerie pour le mot même qui répond juste à bien écrire, convenez que c’est jouer de malheur.
À la première question, personne n’hésiterait à répondre, non ; mais je crois qu’on peut aller plus loin : non seulement la science ne peut nous faire connaître la nature des choses ; mais rien n’est capable de nous la faire connaître et si quelque dieu la connaissait, il ne pourrait trouver de mots pour l’exprimer. […] Adopter le système de Ptolémée, c’est répondre oui ; adopter celui de Copernic c’est répondre non ; c’est affirmer qu’il y a un lien entre les trois phénomènes et cela encore est vrai bien qu’il n’y ait pas d’espace absolu.
Elle-même, répondant au notaire, qui cherche à la deviner, lui explique clairement son énigme. […] La princesse Georges sait cela ; toute à sa colère, elle lui répond qu’elle vient de chasser sa femme. « Et pourquoi ? […] Elle questionne le notaire, elle interroge sa mère ; la famille et la loi lui répondent par des fins de non-recevoir.
Le lecteur, à la séance prochaine, répondit que tout désastre avait sa cause, qu’il fallait oser la chercher et sonder les blessures de la patrie ; que les malheurs d’une mère, après tout, n’étaient pas une honte, et que lui n’était pas venu là pour flatter le patriotisme, mais pour l’éclairer. […] On parvint à le sauver, et on lui demanda pourquoi il avait voulu se noyer ; il répondit que c’était de désespoir d’avoir entrevu de si belles choses, et de sentir qu’il en était exclu par son ignorance. » On leur dirait : « Tout Grec libre savait écrire. […] Si l’on me demande ce que j’entends par ce mot, je répondrai que j’entends cette amélioration dans un sens qui ne saurait être contesté par les honnêtes gens d’aucun parti et d’aucune nuance d’opinion.
Peu s’en fallut, dit-elle, qu’elle ne répondît à son frère comme Moïse à Dieu en la vision du buisson : « Que suis-je, moi ? […] Aux Polonais qui haranguaient en latin, elle marqua qu’elle les entendait et leur répondit sur l’heure éloquemment et pertinemment sans s’aider d’aucun interprète. […] Ici Marguerite fit l’ingénue, assure-t-elle, et n’eut pas l’air de comprendre : Je la suppliai de croire que je ne me connaissais pas en ce qu’elle me demandait : aussi pouvais-je dire lors à la vérité comme cette Romaine, à qui son mari se courrouçant de ce qu’elle ne l’avait averti qu’il avait l’haleine mauvaise, lui répondit qu’elle croyait que tous les hommes l’eussent semblable, ne s’étant jamais approchée d’autre homme que de lui.
M. de Fontanes, qui répondait à M. […] Je me permets d’en douter, et la suite n’a pas répondu. […] Et Cavois répond : Je n’en suis pas surpris, il aime les beaux-arts ; Un homme tel que vous doit fixer ses regards : Sous ce rapport du moins il prouve qu’il est juste.
Nogaret, menu rimeur infatigable et des plus oubliés, qui lui demandait son avis sur une traduction française du vers de Turgot, il répondait avec beaucoup de franchise : Passy, 8 mars 1781. […] Franklin répond par cette lettre que je donnerai en entier, puisque, mieux que tout ce que je pourrais dire, elle exprime le vrai rapport où il est avec les philosophes du xviiie siècle, et le point par où il s’en sépare : J’ai lu votre manuscrit avec quelque attention. […] Son père m’ayant prié de lui donner les avis que je croirais pouvoir lui être utiles, j’ai pris occasion de lui citer la vieille histoire de Démosthène, répondant à celui qui lui demandait quel est le premier point de l’art oratoire : L’action. — Et le second ?
c’était plutôt y répondre et la servir. […] Il trouva créance chez un palatin, Georges Mniszek, qui le reçut en roi, et auprès de sa fille Marine, qui, apparemment séduite par l’appât de régner, répondit à son amour. […] Un jour, Louis XIV, apostrophant le maréchal de Vivonne, lui demandait à quoi servait la lecture : « Sire, répondit Vivonne, la lecture fait à l’esprit ce que vos perdrix font à mes joues. » Vivonne les avait rebondies et vermeilles, et il tenait peut-être une perdrix à ce moment.