Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.
Taxile Delord, lui, niant la réalité et même l’étrangeté de ses peintures, cherche et prétend ne pas reconnaître, dans les tableaux de la comédie nouvelle, les originaux du monde marron que le dramaturge a promis de révéler au public. […] Un jour ou l’autre, lorsque échoira le terme de ce rôle exceptionnel, qui n’est ni dans la réalité humaine ni dans les conditions normales du théâtre il faudra bien que Rouvière s’éveille de son rêve de gloire.
Pour un étudiant la paresse prend une figure technique, précise : elle est la réalité du travail qu’on doit faire et qu’on ne fait pas. […] Un jour de 1853 où, à Gênes, il fait bien clair en lui, il dit : « Aucune réalité, mais la réceptivité de chacun, — aucune originalité productive, hardie et spontanée, mais la reproduction passive, l’impressionnabilité illimitée. » À cette dépression Amiel échappait comme créateur d’une formule de vie intérieure, comme maître d’une conscience.
Il y a donc un grave danger à vouloir rédiger des idées a priori en constitution, et les philosophes sont plus impropres que d’autres à cette besogne, parce qu’ils ont des idées systématiques et une espèce d’idéalisme politique auquel ils veulent plier les réalités vivantes. […] Il faudrait que les personnes sociales eussent toujours les vertus de leur mission et les qualités de leur rôle ; or M. de Bonald lui-même, dans unTraité du ministère public, où il cherche à résumer tout le mouvement de notre histoire, est obligé de reconnaître combien la réalité reste loin de l’idéal. […] On ne gouverne point avec des abstractions, mais avec les réalités vivantes. […] Royer-Collard, après avoir étudié profondément l’origine de la notion de la durée, arrive à se demander, grave et insoluble problème, comment, à l’occasion de notre propre durée, nous concevons une durée nécessaire et illimitée, théâtre éternel de toutes les existences et de toutes les successions contingentes ; et comment, loin de nous borner à la concevoir, nous sommes invinciblement persuadés de sa réalité. « Non seulement je dure, dit-il, mais il me semble que tout dure autour de moi ; je crois à votre durée, comme à la mienne, et je crois à une durée antérieure et postérieure à ma durée comme à la vôtre : voilà un fait aussi certain qu’aucun autre dans l’histoire naturelle de l’esprit humain. […] Mais qui ne comprend que la certitude de la révélation, attestée par des hommes dont l’existence est problématique selon Locke, et contenue dans des livres dont la réalité est ébranlée par le doute que jette Malebranche sur l’existence de la matière, va tout à l’heure devenir impuissante à dominer les intelligences saturées de scepticisme, et qui se sont préparées à douter de l’évidence en doutant à la fois de la matière et de l’esprit ?
Puis, à soixante-treize ans, il confessera avoir trouvé jusque dans les réalités la séduction des chimères. […] Ainsi, les pires chimères viennent fondre sur Lamartine, écrivain et homme public « interposant un voile fallacieux et brillant entre sa pensée ou sa volonté et les réalités, brouillant l’une avec la vision vraie des choses et l’autre avec les conditions objectives de l’action ». […] Vous êtes une nature d’artiste, mais vous ignorez la réalité, vous êtes trop dans le rêve.
Il semble alors que sur les tablettes merveilleuses du cerveau la fantaisie et la mémoire tracent en même temps, et en deux langues diverses, des caractères qui se mêlent confusément, et l’on sent le texte vivant de la réalité se débattre sous la vaine surcharge des songes. […] Aussi, quelle perspective interminable de pensums, quelle éternité de retenues se déroule devant lui… Mais soudain, voyez ce jeune visage s’illumine, la conscience que tout cela n’est qu’un rêve a pénétré jusque dans son profond sommeil de collégien… ; il se dresse avec anxiété sur son séant pour ressaisir la bienheureuse réalité, l’embrasse d’un seul regard, et se replonge avec félicité dans le sommeil. […] L’esprit poétique souffle où il veut ; mais il faut que son souffle soit bien puissant, ce me semble, pour enlever un homme aux réalités d’une pareille existence. […] On y voit toute la distance qui sépare le vrai du vraisemblable, la réalité de ce qui nous eût paru la vérité dans l’art.
Il se plaisait à vérifier avec lui ce qu’il faut seulement y chercher, le premier aspect, « l’apparence pittoresque, sinon la réalité essentielle des choses », le premier essai largement jeté de la ligne ou de la couleur.
Homme de réalités, homme de faits et de calculs, homme qui part de ce principe que deux et deux font quatre, et rien de plus, et qui sous aucun prétexte et pour aucune raison n’accordera rien de plus !
Si l’on sent la faiblesse dans quelques grands hommes de lettres, c’est que l’action n’a pas retrempé leur âme dans la réalité des choses.
« J’emploierai donc, disais-je à ces amis, ma première jeunesse à la poésie, cette rosée de l’aurore au lever d’un sentiment dans l’âme matinale ; je ferai des vers, parce que les vers, langue indécise entre ciel et terre, moitié songe moitié réalité, moitié musique moitié pensée, sont l’idiome de l’espérance qui colore le matin de la vie, de l’amour qui enivre, du bonheur qui enchante, de la douleur qui pleure, de l’enthousiasme qui prie.
Les autres, tels que l’abbé Prévost, serrent de plus près la réalité et la nature ; ils écrivent les mémoires imaginaires d’un Homme de qualité, le Doyen de Killerine, ou les amours beaucoup trop cyniques de Manon Lescaut et du Chevalier des Grieux ; d’autres, tels que J.
Dans tous les ordres d’idées où l’on a vu la part du chimérique, il y a la part des réalités, des vérités pratiques et bienfait santés.
Zola accorde une réalité approximative aux peintures de province que j’ai faites dans mon roman Monsieur et Madame Fernel.
Des êtres, nés de ma rêverie, commençaient à prendre autour de moi une réalité vivante, des morceaux d’écriture se rangeaient dans le dessin vague d’un plan naissant.
Les femmes de Rembrandt sont généralement de celles qu’on aime mieux voir en peinture que dans la réalité.
Le style abandonné, courant au hasard des événements, peut d’ailleurs devenir lui-même grandiose par contraste, lorsque les événements qu’il suit sont eux-mêmes très grands, et que de plus ils s’enchaînent de manière à produire la suprême logique, celle de la réalité, et la suprême proportion, la proportion mouvante de la vie.