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765. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Mais on a lieu de se consoler en songeant que Fielding sut conserver des principes inaltérables et purs au milieu des occasions sans nombre de corruption et de débauche que sa charge lui offrait tous les jours. […] Pour retrouver de nos jours les traces de cette manière simple et pure, il faut aller chercher en Angleterre Mackenzie et Julia de Roubigné, et en France la prose contenue et arrêtée de Mérimée. […] Le style en est plus pur, plus châtié ; mais la composition tout entière manque d’ordonnance et de logique. […] Et sans doute on ne doit pas s’en étonner : le cœur et l’imagination d’une jeune fille pouvaient sans violence, sans le secours d’un travail factice, s’élever jusqu’au type le plus complet et le plus pur d’un pareil sentiment. […] Le savant impose silence au poète ; l’Évangile n’est plus qu’un beau livre, un roman ingénieux, d’un style pur et châtié ; mais le verset de l’apôtre n’a plus rien d’impérieux.

766. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Corneille, Bossuet, Racine en auraient eu plus souvent si, en s’élevant, ils n’eussent presque toujours emporté avec eux quelques draperies qui voilaient la pure nudité de leur pensée. […] Allons les goûter, lorsque fatigués de nos luttes et de nos plaisirs, nous éprouvons le besoin de respirer un air plus pur et plus fortifiant que celui de nos capitales. […] Lamartine avait trouvé, à côté de Macpherson et de Byron, les sources de la grande poésie et les avait pour ainsi dire canalisées dans la forme pure, élégante, harmonieuse du vers français. […] Vos pieds tendres et purs n’ont point l’âge où l’on marche ;           Vos ailes sont d’azur. […] Cette fois c’était l’amour le plus pur qu’il plaçait dans le cœur d’une femme galante.

767. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

— Qu’elle est rare à l’état pur. — Eh ! […] C’est l’égoïsme pur et simple. […] Le Dieu personnel, distinct du monde, et qui l’a créé tel qu’il est, est une pure et simple impossibilité. […] Cela me paraît être un pur et simple contresens. […] Son mot était donc une pure impertinence toute gratuite.

768. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Et le poète authentique ne peut pas être un civilisé, mais un barbare qui extériorise sa pure et intégrale sensibilité. […] Et, si dans maintes odes et épopées, figure le laurier rose, ce ne fut pas pour l’éclat de son feuillage, ni pour la frimousse en flamme de sa fleur, mais comme une pure et exacte métaphore de la gloire. […] L’individu n’est jamais pur, seules les fonctions des hommes sont divines, et c’est sur celles-ci qu’il eût fallu insister. […] C’est que ce furent là des cénacles d’art pur, et que le pauvre Lélian, qui demeurera éternellement le Poète du cœur, ne fut point un artiste littéraire. […] C’est là que rayonne son pur front blanc, plein de diaphanes visions et d’architectures subtiles, et que la rare sobriété de ses gestes dénonce à tout homme sensible la précieuse présence d’un Poète béni.

769. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Le Barillier, Berthe-Corinne (1868-1927) »

À côté du sombre et énergique tableau rayonnera cette pure fresque évangélique.

770. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Couyba, Charles-Maurice (1866-1931) »

l’amour sincère et sans nulle crainte d’être ingénu, l’expression de cet amour franc, net, chaste, — parce qu’il est sincère et pur, puisqu’il est ingénu ; l’accent juste sans plus ; le cri, en quelque sorte, de la passion, le cri non pas tout à fait, le chant vibrant, la note vraie du cœur, — et des sens aussi.

771. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — E — Ernault, Louis (1865-19..) »

Stéphane Mallarmé « Merci, Monsieur et poète, pour un des premiers très beaux aboutissements de la pensée magique à la poésie intègre et pure que j’ai lus.

772. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gineste, Raoul (1849-1914) »

Dans l’autre, il ouvre ses yeux au spectacle de la rue, aux misères du peuple, non pas en badaud, en flâneur misanthropique, ni même en pur artiste, mais en homme qui sait voir, comprendre et sentir, cela sans fade sentimentalité ni déclamation oiseuse.

773. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lafargue, Marc (1876-1927) »

Sa poésie est fraîche et réconfortante comme l’air pur et les sources des montagnes de son pays.

774. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Mouël, Eugène (1859-1934) »

Le Mouël, tout en parlant, comme Brizeux, le français le plus pur, nous donne la sensation de la poésie bretonne aussi complète, aussi intense que s’il parlait bas-breton.

775. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Souchon, Paul (1854-1923) »

Souchon la trouve tout naturellement, grâce à une langue souple et pure, à des images d’une belle et touchante sérénité.

776. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 126-127

De tous les Ministres Protestans, de l’autre Siecle, qui ont écrit chez l’Etranger, il est celui dont le style est le plus pur & le plus modéré.

777. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Et ce mot, je ne l’entends pas : Car je suis une faible femme, Je n’ai su qu’aimer et souffrir ; Ma pauvre lyre, c’est mon âme, Et toi seul découvres la flamme D’une lampe qui va mourir… Je suis l’indigente glaneuse Qui d’un peu d’épis oubliés À paré sa gerbe épineuse, Quand ta charité lumineuse Verse du blé pur à mes pieds… Envoyant à M.  […] Dans ce monde d’intrigues, de dissimulations, de faux amours et de haines mercenaires, où tout se vend, jusqu’au génie, elle a conservé son génie pur de toute atteinte, sa renommée toujours jeune, et son cœur exempt d’occasions de haïr.

778. (1890) L’avenir de la science « VI »

Ce ridicule préjugé est une des plus sensibles peines que rencontre celui qui consacre sa vie à la science pure. […] La vraie science est celle qui n’appartient ni à l’école, ni au salon, mais qui correspond directement à un besoin de l’homme ; celle qui ne porte aucune trace d’institution ou de coutume factice ; celle, en un mot, qui rappelle de plus près les écoles de la Grèce antique, qui, en ceci comme en tout, nous a offert le modèle pur du vrai et du sincère.

779. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Nous avons assez regretté de voir la grimace de la prétention et de l’effort nous gâter la ligne d’un si pur camée. […] Elle entra dans la sphère pure de cette simplicité de femme du monde qui est parfois une simplicité très savante, très profonde, où l’art et le naturel désunis partout, frères ennemis si souvent, se réconcilient et s’embrassent.

780. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Elle avait écrit, comme on cause dans une lettre un livre simple, naturel, passionné, quoique pur (cette chose si rare !), et intéressant pour tout le monde, comme s’il n’avait pas été si pur !

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