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729. (1914) Une année de critique

Elle veut se prouver et prouver à Georges que même dans les plaisirs que recherchent les hommes, elle ne le céderait point à la femme qu’on lui préféra. […] L’historien qui nous a prouvé l’irréalité de Napoléon, et son identité avec le soleil, s’en était-il avisé ? […] Aimer l’amour, c’est une attitude d’adolescent qui peut s’accorder avec de la générosité et ne prouve pas un irrémédiable égoïsme. […] Benda nous a prouvé de même par son livre, que la vie est difficile pour les intellectuels du genre de Félix. […] Le sophiste en faisant un pas vient de réfuter sa propre démonstration et prouve que le mouvement existe.

730. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

L’aventure de Fra Filippo Lippi quittant son couvent puis enlevant Lucrecia Buti, une jeune novice qui lui servait de modèle pour une Madone, suffirait à prouver le contraire. […] Elles nous prouvent trop que nous n’avons plus les puissances d’enthousiasme de notre jeunesse, en même temps qu’elles portent atteinte à des souvenirs où nous ne pourrons plus nous attarder aussi complaisamment. […] Le corps de nos officiers qui se recrutait parmi eux l’a prouvé sur tous les champs de bataille de 1870, comme auparavant dans les guerres d’Algérie. […] … Non, l’issue a prouvé que ses attitudes n’étaient qu’un rôle. […] Certes, la neutralité belge était garantie, mais l’événement a prouvé aussi que de telles garanties ne tiennent pas devant le cynique « il faut ce qu’il faut » des hommes d’État sans scrupules.

731. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Il se déclare pour la première fois nettement, il se propose et prétend s’imposer : reste toujours à savoir s’il fut accepté, et rien ne le prouve. […] Il prouve la vérité de ce que dit Rousseau, que c’est dans notre cœur que notre esprit réside80. […] Enfin les lettres de la marquise de Créquy que nous donnons au public pour la première fois, et dont nous devons communication à la parfaite obligeance de la famille de Bonneval, prouvent assez que Mme de Nanthia ne répugnait point au souvenir de sa mère, et que son cœur s’ouvrait sans effort pour s’entretenir d’elle avec les personnes qui l’avaient connue. […] La brutalité du garde qui trouve mauvais que vous tiriez, et la politesse du chien qui rapporte votre gibier, prouvent clairement que les hommes ont souvent moins de discernement que les bêtes. […] Celle lettre, écrite dans un intérêt de famille, prouve une seule chose, c’est qu’on était loin de croire alors et qu’on n’avait jamais admis jusque-là qu’Aïssé eût été sacrifiée à l’ambassadeur. — Voir ci-après la note [G].

732. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Le secret de cette inconséquence et de cette faiblesse apparente, c’est que Cicéron parlait devant César et devant les amis de César ; il savait, sans pouvoir le prouver, que César et les amis de César, dans le sénat, étaient secrètement complices de Catilina, mais il n’avait point de preuves contre eux. […] « L’idée seule de la vertu, dit-il, nous prouve que l’on peut comprendre et certifier certaines choses. […] si je prouve ainsi aux sceptiques que leur doctrine anéantit la raison et la nature humaine, persisteront-ils dans leur doctrine ? […] Goûter Cicéron, s’écrie à son tour l’esprit le plus antique de l’antiquité, Quintilien, c’est prouver qu’on avance dans la philosophie comme dans l’éloquence. […] « Tout est plein, cependant, de traités philosophiques où l’on se propose de le prouver.

733. (1910) Rousseau contre Molière

Ce qui le prouve d’abord, c’est qu’il est le seul homme de la pièce qui aime et qui estime Alceste. […] — Tout est bien et le fait, qu’ici vous alléguez, De cette vérité peut prouver l’évidence. […] Il a produit une pièce qui prouve la profonde noirceur de celui qui l’a fait décréter. […] L’auteur avait voulu prouver que quand on n’a pas de religion, on n’a pas de morale, que quand on n’a pas de morale on n’a pas de patriotisme, que quand on n’a ni religion ni morale ni patriotisme on est capable de tous les crimes. […] Comment nous prouve-t-on que Molière est un naturaliste ou un naturiste à la manière de Rabelais, de Montaigne et de Diderot ?

734. (1899) Arabesques pp. 1-223

Et cette valeur sera d’autant plus grande que le premier aura prouvé une personnalité intéressante en analysant le second. — En dehors de ce principe, il n’y a que bavardage, réclame payée ou confusion. […] J’ai par devers moi de quoi prouver ce que j’avance à ceux qui n’auraient pas gardé la mémoire de cette manière d’agir. […] Un autre prétend prouver que les Anglais sont des Sémites. […] Comme critique, il s’est prouvé plutôt… aveugle ? […] Plusieurs personnes le croient… Qui le prouve ?

735. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

L’utilité des laboratoires spéciaux de physiologie ne se prouve plus par des raisonnements, elle s’établit par des faits. […] Mais nous prouverons que ce cas est réalisé dans l’être en état de vie latente. […] L’étude physiologique des phénomènes prouve que rien de semblable n’a lieu, et que la nutrition est indirecte. […] J’ai prouvé de plus que le sucre se produit dans l’animal par un mécanisme identique à celui qui a lieu dans le végétal. […] Müller, qui a prouvé que le nerf séparé du corps s’éteint avant le muscle.

736. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Jules Sandeau » pp. 322-326

Jules Sandeau, le 26 mai, a été des plus intéressantes, et la foule élégante qui y assistait s’est montrée des plus satisfaites : elle l’a prouvé à diverses reprises par ses applaudissements.

737. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

Mais cela ne prouve rien : on sait que quantité de pièces insérées dans le recueil de Pavillon ne sont pas de lui.

738. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLV » pp. 176-182

M. de Ravignan n’arrivera pas à prouver que les jésuites soient une bonne chose en France ; mais il forcera ceux qui parlent en conscience à y regarder à deux fois et à distinguer ce qui est respectable.

739. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Tissot. Poésies érotiques avec une traduction des Baisers de Jean Second. »

En religion, en politique, en astronomie, il a prouvé de reste que l’invention ne lui manquait pas ; en littérature, il n’a pas moins tenté, et d’assez admirables monuments sont debout encore pour attester, dans leur rudesse première, ce qu’il a osé et ce qu’il a pu.

740. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

Quoique très attaché à la tradition classique, il poursuivit en tous sens l’inconnu et le nouveau, tantôt avec une inquiétude nerveuse, tantôt avec une décision clairvoyante et virile. « Le génie fait sa langue », disait-il, et les épigraphes de ses œuvres prouvent qu’il ne craignait ni les difficultés ni les injustices : Me raris juvat auribus placere… incedo per ignes !

741. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

La critique est à l’histoire de la littérature ce que la politique est à la sociologie, la médecine à la physiologie ; l’une applique ce que l’autre a trouvé et prouvé ; l’une veut agir immédiatement sur les hommes et les choses ; l’autre porte dans l’étude des lois de la vie un désintéressement absolu et une sérénité toute scientifique.

742. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

Lenglet Dufresnoy ; par un Eloge funebre, écrit en Latin, de Marie-Thérese-Félicité d’Est, Duchesse de PENTHIEVRE ; par un autre Eloge écrit aussi en Latin, du Comte d’Ons-en-Bray, Président de l’Académie des Sciences de Paris ; par plusieurs autres Productions de ce genre, qui prouvent que Mlle d’Eon eût pu enrichir notre Littérature de plusieurs Ouvrages d’Eloquence, si des occupations plus importantes lui en eussent laissé le temps, comme elle en avoit le goût.

743. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

Les causes de la grandeur & de l’abaissement des Romains se trouvent dans leur Histoire ; mais il n’y avoit qu’un homme de génie consommé dans la politique & la connoissance de l’esprit humain, qui pût les y découvrir, les lier ensemble, en former un tissu historique, qui prouve, d’une maniere lumineuse, ce qu’on s’est proposé de montrer.

744. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XIV. Parallèle de l’Enfer et du Tartare. — Entrée de l’Averne. Porte de l’Enfer du Dante. Didon. Françoise de Rimini. Tourments des coupables. »

. — Lethumque Laborque ; consonances qui prouvent que les anciens n’ignoraient pas l’espèce de beauté attachée à la rime.

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