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916. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Elle avait la nouveauté, l’originalité et la simplicité profonde, si elle n’avait pas la vérité. […] Comme des philosophies beaucoup moins profondes, beaucoup moins savantes, beaucoup moins travaillées que la sienne, sa philosophie est égalitairement et vulgairement athée.

917. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

Or, le mal est absolu pour le concile de Bâle, qui méritait une flétrissure plus profonde. […] du Moyen Âge au xve  siècle, la chute est effroyablement profonde.

918. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Une douleur plus mâle et plus profonde a exalté les puissances du poète, et le sentiment paternel, — le plus beau sentiment de l’homme qu’avec leurs cris de bâtards contre la famille, des penseurs à la mécanique voudraient diminuer dans nos cœurs ou en arracher tout à fait, et qui résistera à leurs efforts insensés, — le sentiment paternel élève sa Muse à une hauteur et à une ampleur de ciel qu’elle n’avait pas jusqu’ici accoutumé d’atteindre et dont, sous peine d’affaiblissement, elle ne doit plus désormais descendre. […] Il faut bien que la Critique le dise aux poètes, puisqu’ils l’oublient aux tournants du siècle et dans l’ivresse égoïste de leurs facultés : hors du christianisme, il n’y a pas de poésie forte et profonde.

919. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Merlin est un pèlerin qui se promène à travers le monde, comme Ulysse, Pantagruel, Childe-Harold, Don Juan, le Cosmopolite ; mais par cela même qu’il est un enchanteur, le grand intérêt humain, profond et varié des célèbres pèlerins d’Homère, de Rabelais, de Byron, de Goldsmith, ne peut pas exister pour le pèlerin de M.  […] Il y a encore autre chose… quelque chose de plus malin et de plus profond, mais non de plus nouveau que l’action de cette épopée puérile et rabâcheuse, et c’est sa signification philosophique, son enseignement, sous les marionnettes ; enfin son quatrième dessous !

920. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Les Anciens, plus profonds qu’on ne croit dans leur naïveté, disaient heureux ceux qui meurent jeunes. […] André Chénier, qui, toute sa vie, s’était englouti dans le monde et les choses de l’Antiquité, André Chénier, ce patient et laborieux mosaïste, qui incrustait le détail antique avec un art si profond et si subtil dans l’expression des sentiments et des choses modernes, remonta par l’horreur vers le Dieu auquel il n’avait peut-être jamais pensé, et il jeta cette clameur des Iambes, le cri de la foi passionnée, la plus magnifique torsion d’âme et de main désespérées autour d’un autel invisible, la plus intense prière, enfin, que l’imagination d’un poète révoltée des abominations de la terre ait jamais élancée vers Dieu !

921. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Mais ce sont d’autres flots, c’est un bien autre orage Qui livre des combats dans les airs ténébreux ; La mer est plus profonde et surtout le naufrage            Plus complet et plus désastreux. […] … Là se pose pour la Critique une question plus profonde que la personnalité de madame Ackermann.

922. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Voilà ce sur quoi il n’a point assez appuyé, et ce qui a ôté à son livre tout sens profond en nature humaine et aussi en moralité. […] Son chroniqueur n’a pas cité dans sa chronique un seul acte de croyance profonde venant de ce héros obscur, de cet humble servant militaire à âme de chevalier, auquel il eût été plus séant qu’à personne d’être chrétien.

923. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

mais, à coup sûr, ce ne sera pas ce qu’un homme de talent consciencieux, profond et sévère, deviendrait jamais. […] Rien n’est saisi dans sa vérité complexe et profonde, ni vice, ni vertu.

924. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

qui n’est presque jamais l’intérêt profond, passionné, à impression ineffaçable, que donnent les livres forts et grands ; mais il a cette fleur de l’amusement qu’on respire et qu’on jette aussi (rarement pour la reprendre) après l’avoir respirée ! […] Dans Aimée, où il essaya de faire autre chose que de l’aventure, dans Le Drame de la Jeunesse, plus réussi, et où il révéla ce qu’il pourrait être, s’il voulait énergiquement remonter vers les hautes et profondes régions du roman ; dans Le Drame de la Jeunesse, où il reprit l’idée d’Aimée — l’influence des livres et du théâtre sur la pensée et la moralité modernes, l’altération du naturel par les réminiscences littéraires, la pose, la comédie éternelle jouée entre nous et Dieu, et qui nous empêche d’avoir l’originalité même de nos vices et de nos douleurs, — il poussa au comble du suraigu cette ironie15 qui est le caractère de son esprit et le symptôme de sa force, et qui pourrait faire de M. 

925. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Élevée au couvent, dans la communauté de Bérulle, elle y a laissé une amie d’enfance qui vient de prononcer ses vœux et qui incessamment lui rappelle dans ses lettres cette vie de cloître au sein de laquelle elle, Éliane, a passé les premières années de la sienne, et dont, âme pieuse et profonde, elle a emporté le regret. […] Francis Wey est à l’âge des œuvres profondes.

926. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Il est évident qu’au lieu de cette chose tranquille — et profonde et brillante dans sa tranquillité — des Caractères, nous n’avons plus là que cette chose violente, forcenée et un peu trouble, des caricatures. […] J’aime les Morts est un livre de cœur, profond et bizarre comme la chose même dont il parle.

927. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Telle est, si je ne me trompe, la pensée profonde et mélancolique à laquelle était parvenu Albert Vandal. […] En même temps, il écrivait de subtils et profonds essais de critique, de psychologie et de philosophie. […] Tel est, pour un Henri Poincaré, le mécanisme profond de l’invention mathématique. […] À son œuvre d’amour, d’élégie et de fête galante il ajoute une inspiration philosophique, une note de pensée profonde. […] Et, en les regardant, nous apercevons ceci ou cela ; mais nous ne voyons pas le principe vivant et profond qui assemble toutes ces contrariétés.

928. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Je remercie comme je dois et avec une reconnaissance profonde ceux qui m’ont confié ce périlleux honneur. […] Toute révolution profonde a des causes et des auteurs. […] Notez que cette réforme conservatrice, il en a bien l’instinct profond, puisqu’il commence par la faire sur lui-même. […] Voyez un peu d’où ont dérivé — et ils en ont dérivé, c’est incontestable — ces livres si larges, si spacieux et si profonds. […] L’impression de Rome sur Renan fut profonde, inouïe.

929. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

Sainte-Beuve Armand Renaud, après s’être terriblement risqué aux ardentes peintures d’une imagination aiguë et raffinée, en est venu à chanter ses propres chants, à pleurer ses propres larmes ; maître achevé du rythme, de recherches en caprice, et après avoir épuisé la coupe, il a trouvé des accents vraiment passionnés et profonds.

930. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trarieux, Gabriel (1870-1940) »

Émile Faguet Joseph d’Arimathée n’est pas précisément un drame, c’est une étude psychologique très attentive et très fine sur l’état d’esprit des premiers adeptes d’une religion et sur la manière dont un sentiment religieux se forme et se développe peu à peu dans les âmes… J’ai déjà dit qu’il n’est point du tout dramatique, et qu’il ne pourra jamais, au théâtre, soutenir et retenir l’intérêt d’un public un peu nombreux ; mais, comme étude psychologique, Joseph d’Arimathée est excellent… Il s’y trouve de grandes, de profondes beautés.

931. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 245-247

Puisqu’il s’est rendu ainsi justice à lui-même, on ne doit pas le priver des louanges qu’il mérite, pour les vues profondes, les pensées vives, les critiques justes, & sur-tout pour la maniere nerveuse & précise avec laquelle il y exprime toutes ses idées.

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