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1360. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Il médite des projets contre eux pendant tout le règne, et ce n’est pas toujours à l’insu du maître ; il veut « mettre la noblesse dans le ministère aux dépens de la plume et de la robe, pour que peu à peu cette roture perde les administrations et pour soumettre tout à la noblesse. » — Après avoir blessé le roi dans son autorité, il le blesse dans ses affections. […] Le papier est muet sous l’effort d’une passion vulgaire ; pour qu’il parle, il faut que l’artiste ait crié.

1361. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Les vers d’un auteur qui se présente pour la première fois au public devraient être servis à plus petite dose, pour qu’on les puisse déguster et qu’on en saisisse à loisir la saveur particulière.

1362. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Les suivants, pires encore, sont trop atroces pour que je les transcrive.

1363. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

L’exemple d’une telle destinée d’artiste est d’ailleurs trop rare, et, malgré la terminaison précoce, trop enviable, en effet, pour qu’on n’y insiste pas un peu.

1364. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Il donna à ses amis, à Pintrel, à Maucroix, le seul bien qu’il eût, tout ce qu’il pouvait donner, c’est-à-dire son temps et sa gloire, traduisant des vers pour eux, mettant son nom à côté du leur pour qu’on lût leurs ouvrages.

1365. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Ce sont donc, si l’on veut, des chevilles ; mais elles peuvent être agréables et sembler naturelles ; car, étant donnée la rime du vers qui exprime l’idée nécessaire, le vocabulaire est assez riche et les désinences des mots sont assez variées pour qu’il soit toujours possible de rendre, dans un vers de rime pareille, quelque idée dépendante et voisine.

1366. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

On pourrait dire aussi que, le nombre des femmes auteurs étant relativement très petit, il y avait beaucoup moins de chances pour qu’il se rencontrât parmi elles un génie qui fût de premier ordre par le don de l’invention.

1367. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Je ne répondrais pas qu’en flétrissant ces perversions il défende à son imagination de s’y attarder quelque peu, ni qu’il n’éprouve point une sorte de plaisir obscur à prolonger, sur ces objets, sa colère ou sa raillerie (nous sommes faibles) ; mais il a trop souvent commenté le Naturam sequere, et cette antique devise est trop évidemment la sienne, pour qu’on puisse douter de la sincérité de ses vertueuses indignations.

1368. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

— Car il la faut ainsi, molle et incertaine, pas encore formée de corps ni d’esprit, pour que l’homme la puisse pétrir et créer entière et que, la créant, il soit à son tour renouvelé et achevé par elle.

1369. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Et ce serait une raison de plus pour que ses frères patriciens, lettrés, élégants, l’eussent non pas dédaignée, mais négligée un peu, et presque ignorée.

1370. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Retenir l’empire de la puissance est un héroïsme trop grand pour qu’il ne soit pas aussi peu rare, & qui peut blamer Christine parce que à sa place il auroit eu le courage de ne point abandonner l’autorité suprême, le Philosophe sera-t’il toujours orgueilleux de la trempe heureuse de son ame, & exigera-t-il sans cesse des Souverains cette même fermeté qu’il auroit pû avoir.

1371. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Il suffit de se rappeler ce que dit Brantôme du goût de Catherine de Médicis pour les spectacles de la commedia dell’arte, pour qu’on ne doute pas que l’apparition des artistes italiens parmi nous dût suivre de près le mariage de cette princesse et devenir, dès lors, de plus en plus fréquente.

1372. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Oui, des préventions demeureront : la signature nous attire ou nous met en défiance ; on peut s’entraîner assez pour que ces causes d’erreur disparaissent après une page de lecture.

1373. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Les âmes sont trop différenciées pour que l’art qui est précisément le domaine où s’affirme le mieux cette différenciation en arrive jamais à produire l’uniformité de sentiments souhaitée par Tolstoï. — Quant à Guyau, il oublie que si l’art est, en un sens, un élément de sympathie humaine, il est aussi, en un autre sens, un ferment de rivalités et de discordes.

1374. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Mais il suffit que la chose soit douteuse pour que je sois en droit de reconnaître et d’affirmer une divergence essentielle entre les deux sortes d’intuition ; elles n’ont pas le même objet et semblent mettre en jeu deux facultés différentes de notre âme ; on dirait de deux projecteurs braqués sur deux mondes étrangers l’un à l’autre.

1375. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

La supériorité de Jean était d’ailleurs trop incontestée pour que Jésus, encore peu connu, songeât à la combattre.

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