Lombard, Jean (1854-1891) [Bibliographie] Adel, la révolte future, poème (1888). — L’Agonie, roman (1889). […] Alfred Vallette En même temps qu’il dirigeait et rédigeait des revues et des journaux auxquels collaborèrent presque tous les jeunes gens de lettres parisiens, il composait Adel, poème de la Révolte future… Puis publiait Loïs Majourès, roman de mœurs politiques provinciales, et deux autres romans d’un travail énorme, deux vastes poèmes en prose plutôt, qui reconstituent, l’un, l’Agonie, la Rome décadente d’Héliogabale, l’autre, Byzance, le monde oriental sous Constantin Copronyme.
Par la séduction de son esprit, par la sincérité de sa conviction, par sa facilité brillante de versificateur, et l’éclat de ses premiers poèmes, Voltaire réduisit les théories de La Motte à passer pour des paradoxes sans conséquence. […] La Henriade irait rejoindre Alaric et la Pucelle, si Voltaire n’avait entouré son poème, truqué et fardé, de notes qui sont souvent de curieuses dissertations littéraires et historiques, si le nom de l’auteur aussi ne constituait pas seul un intérêt sensible à l’ouvrage. Les poèmes didactiques sont là pour prouver la supériorité de la philosophie du siècle, lorsqu’elle s’exprime en prose. […] Ce n’est aussi qu’une idée de la nature qui emplit tant de poèmes sur la nature, Saisons de Saint-Lambert, Mois de Roucher, Jardins de Delille. […] — Voltaire, la Henriade (la Ligue, Genève [Rouen], 1723, in-8), Londres, 1723, in-4 ; Discours sur l’homme, 1738 (éditions séparées), 1739 (recueil) ; Poème sur la loi naturelle, Genève, 1756, in-8 et in-12. — Bernis, Œuvres, 2 vol. in-12, 1770 et 1781
Si un vers défaille et manque d’une ou de deux syllabes, si tel autre dépasse le nombre qui donne au poème son allure, la marche du rythme emporte ces récalcitrants dans sa procession. […] Or il semble que le vers nouveau, le vers libre, peut aussi se dire tout simplement : une période musicale ; et cette période, demeurant liée harmoniquement à toutes les autres périodes du poème, doit cependant pouvoir en être séparée et alors vivre d’une vie propre, une, absolue. […] Même sans la musique le Victimae pascali laudes est un admirable poème en vers libres. […] Préface des Premiers Poèmes. […] Poèmes anciens et romanesques.
. — Les Poèmes de l’amour et de la mort (1898). — Chansons mauves (1899). — Les Colonnes du temple (1900). […] André Lebey inscrit ses délicats poèmes est sans doute celui de la Vie intérieure. […] Peut-être, cependant, le dessin du poème réclamait-il une pensée plus variée, un verbe plus net, une syntaxe plus sûre, une conception et une exécution plus volontaire et plus rigoureuse.
. — Poèmes de la solitude (1899). […] Henri Ghéon Les Poèmes de la solitude, de M. […] J’ai beaucoup aimé les poèmes d’André Magre, je les ai souvent relus et, dans ma mémoire, le livre fermé, chantent encore ces strophes d’une si délicieuse mélancolie : Tu viens, je te connais, ne me dis pas ton nom ; L’ombre est chaude, il fait bon rêver de mois de femme.
Miłosz, Oskar Wladisław de Lubicz (1877-1939) [Bibliographie] Le Poème des Décadences (1899). […] Milosz… Le titre de son poème ne m’a guère plu ; ses poèmes m’ont enchanté.
Après s’être remémoré le cours de notre histoire poétique, l’on arrive à cette conclusion fatale que de sensation, d’instinct et de sentiment ; fut la poésie, au gré omnipotent de l’heure de plaisir ou de douleur de poètes, enfants nuement géniaux : produisant, d’une certaine somme de notations passionnelles, des recueils de poèmes, au hasard, sans lien, sous un titre sans signification. […] Mais une idée de vérité le domine, du Symbole : quoique dans les poèmes détachés, les quelques sonnets surtout dernièrement parus et faits spécialement pour l’évidence de cette idée, elle n’apparaisse que comme jeu singulier et un peu puéril et faux (rappelons-nous tels sonnets descriptifs d’une console, d’un lit, etc., où tout l’effort du poète tendit à décrire sans les nommer ces meubles !) […] Moréas, on l’a vu très vite, n’est certes qu’un poète quand même, content de lui et le disant très haut, et ses pauvres poèmes en deux minces volumes où se sent un essoufflement extraordinaire ne sont remarquables, symbolistes en rien même, que par tout le vocabulaire de Rabelais ! […] Paul Verlaine qui très heureusement parfois et avec sagesse et science en ses premiers volumes la fit triompher — mais surtout, à cause de l’emploi quand même et irréfléchi, par deux poètes l’un mort l’autre disparu, qui (à part de leurs productions quelques poèmes d’allure remarquable) furent les maîtres certainement, de ce genre fumiste à l’heure actuelle si florissant en ceux qui s’honorent de porter le titre de Décadents : Tristan Corbière et Arthur Rimbaud. […] Et, le poème est certes une instrumentation véritable : avec, élus par l’importance des idées directrices, son leit-motiv, et ses motifs secondaires, passant et repassant, rappelés entiers ou fragmentés, en les mêmes ou diverses mesures, etc… C’est un poème un : et cette instrumentation et cet ordre grandissent du poème au livre, du livre aux livres et à l’Œuvre entière : c’est ainsi l’Œuvre-une voulue, tant par la pensée que par l’expression.
J’ose aller contre l’axiome de Boileau, ce janséniste en poésie, qui disait « qu’un sonnet sans défaut valait un long poème ». Il pensait, sans doute, au poème de Chapelain ! Si le poème a des défauts, ce n’est pas merveille qu’un sonnet sans défaut vaille mieux qu’un poème qui en a. Et encore je n’en suis pas bien sûr… Même avec des défauts, un poème (je ne parle pas de celui de Chapelain) est une œuvre d’haleine, de composition, d’invention, qui surpasse de beaucoup, en forces employées, les maigres et presque mécaniques proportions et difficultés du sonnet. […] le volume sera classé, et classé très haut, par ces Historiettes, qui sont des poèmes, comme Une Rencontre, Les Oiseaux deux à deux, Sanchette, Cerise, Les deux Lierres, L’Aquarelle à Héroult, Mens agitat molem, Incerta et occulta, La Soif de l’infini, Pâquerette, et enfin L’Arbre devenu vieux, qui me paraît sans comparaison la plus belle pièce du volume, par la hauteur de son inspiration et la luxuriance de ses magnifiques et infatigables strophes.
. — La Forêt magique, poème (1898). — Actes (1899). […] Or, les poèmes du Verger doré furent écrits à des dates diverses ; quelques-uns, lorsque l’auteur était dans sa quinzième année. […] Rambosson n’ait pas cru devoir nous présenter ses poèmes dans l’apparente incohérence de leur chronologie ; il a préféré les motiver par des sous-titres qualificatifs : Dans le Bruit du Vent ; Ritournelles de More, d’Âme d’Orgueil, d’Âme légendaire, etc.
Delarue-Mardrus, Lucie (1874-1945) [Bibliographie] Occident, poèmes (1900). […] Les poèmes en sont simples, d’une pensée douce et un peu grave, d’une forme et d’un rythme sûrs… Mme Lucie Mardrus peut être rangée au nombre des meilleurs poètes. […] Pierre Quillard Sans doute, Mme Lucie Delarue-Mardrus fit sienne quelquefois la règle des Stoïques, ἀπέχου ϰαί ἀνέχου, et elle en put épigraphier l’un de ses poèmes.
. — Livingstone, poème (1876). — Les Grands Cœurs, vers (1882). — Au caprice de la plume (1884). — La Côte d’Azur (1887). — Rêves et combats (1892). […] Victor Delaporte C’est une guirlande de quarante-cinq poèmes qui répondent bien au double titre : Rêves et combats, inspiré par le double amour des lettres et de la France ; avant de chanter les combats de son pays, il en défendit avec vigueur les intérêts comme orateur et député de la Moselle. […] Trop de toasts portés dans les banquets et de poèmes rapportés de l’Institut ou des Jeux floraux.
Je les goûte différemment, selon les nuances de mes pensées et leur harmonie avec tels ou tels de leurs poèmes. […] Vous consultez un peintre qui a composé quelques poèmes… plastiques. […] L’ouvrier inconnu d’un seul beau poème est parfois aussi mon poète. […] J’incline cependant à croire que, sans même en excepter le Lac, le plus admirable des poèmes de cette école est la Maison du Berger. […] Savoir prendre l’ouvrage qui s’harmonise bien avec notre état d’esprit, là gît le secret de trouver agréable la lecture de poèmes divers.
L’ouverture du poème se fait aux enfers, et pourtant ce début n’a rien qui choque la règle de simplicité prescrite par Aristote. […] Qu’on nous permette de penser qu’il y a quelque chose de plus intéressant, de plus grave, de plus semblable à la condition humaine, dans un poème qui aboutit à l’infortune, que dans celui qui se termine au bonheur. […] Car si le fils de Pélée atteint le but de ses désirs, toutefois la conclusion du poème laisse un sentiment profond de tristesse1 : on vient de voir les funérailles de Patrocle, Priam rachetant le corps d’Hector, la douleur d’Hécube et d’Andromaque, et l’on aperçoit dans le lointain la mort d’Achille et la chute de Troie. Le berceau de Rome chanté par Virgile est un grand sujet, sans doute ; mais que dire du sujet d’un poème qui peint une catastrophe dont nous sommes nous-mêmes les victimes, qui ne nous montre pas le fondateur de telle ou telle société, mais le père du genre humain ? […] Hector est autant le héros du poème qu’Achille ; c’est le défaut de l’Iliade.
Lafenestre, un écrivain tout nouveau ; son volume : Les Espérances, contient un sonnet sans défaut et un long poème, et le poème vaut le sonnet. […] Lafenestre, ce serait d’avoir écrit des poèmes avec la seule préoccupation du beau, sans songer un instant à la nécessité d’étonner, que la paresse des lecteurs modernes rend si implacable.
. — Poèmes de la guerre (1871). — Père et mari, drame en trois actes (1871). — Ange Bosari, drame en trois actes, avec Armand Silvestre (1873). — Séparés de corps, comédie en un acte (1873). — Théophile Gautier, entretiens, souvenirs et correspondances (1879). — Le Nom, comédie en cinq actes (1883) […] Théodore de Banville Voici un poème dramatique d’un éclat éblouissant, compliqué et mystérieux, dont le succès est assuré d’avance, parce qu’il répond non pas à-un besoin, mais, ce qui est bien plus, à une aspiration ardente, à un désir effréné. […] Bergerat a donné le Poème de la guerre, recueil d’odes et de poésies patriotiques écrites pendant le siège de Paris et dont quelques-unes ont atteint et conservé la popularité. […] Bergerat, à demi submergé dans une production presque quotidienne de journaliste militant, n’a plus donné à la poésie que le poème intitulé Enguerrande, par lequel il affirme ses convictions shakespeariennes.
. — Homère et Alexandre, poème (1801). — Les Trois Fanatiques ; Un de mes songes ; les Âges français, poème en quinze chants (1803). — Isule et Orovèse, tragédie (1803). — Beaudoin, tragédie (1808). — La Comédie romaine, pièce en vers libres (1808). — Christophe Colomb (1809). — L’Atlantiade ou la Théogonie newtonienne (1812). — Le Frère et la Sœur jumeaux (1816). — Charlemagne, tragédie (1816). — Le Faux Bonhomme (1817). — Mérovéide, poème en quatorze chants (1818). — Saint-Louis, tragédie (1818) […] — Panhypocrisiade ou la Comédie infernale du xvie siècle (1819-1832). — Moïse, poème en cinq chants (1820). — Clovis, tragédie en cinq actes (1820). — La Démence de Charles VI, tragédie (1820). — Frédégonde et Brunehaut, tragédie (1821). — Le Corrupteur, comédie (1822). — Les Martyrs de Souly (1825). — Le Chant héroïque des matelots grecs (1825). — Hérologues ou les Chants du Poète-Roi (1824-1825). — Camille ou Borne sauvée, tragédie (1826). — Richelieu ou la Journée des Dupes (1828). — Caïn ou le premier meurtre (1829). — Almanty ou le Mariage sacrilège, roman (1833). — L’Héroïne de Montpellier, drame (1837).