Viennent après, Les Hommes de lettres (reparus sous le titre de Charles Demailly), livre appartenant plus à mon frère qu’à moi, par l’esprit mis dans le livre par lui, et ces brillants morceaux de bravoure, qu’il recommencera plus tard dans Manette Salomon — moi, ayant surtout travaillé dans ce livre, à l’architecture et aux gros ouvrages de l’œuvre.
Puisque jadis, en des temps étrangement confus, l’Église avait triomphé de cette espèce d’éruption de l’instinct et de cette révolte de la nature, qui fut sans doute l’un des caractères essentiels de la Renaissance, et qu’elle avait même arraché l’empire de l’art au paganisme du xve siècle ; — puisque, cent cinquante ou deux cents ans plus tard, elle avait pu contrebalancer la redoutable influence du cartésianisme en l’absorbant, et même en s’en aidant pour développer ce qu’il y a de substance rationnelle dans son propre enseignement ; — et puisque, enfin, au début du siècle où nous sommes, elle n’avait pas refusé de traiter avec la Révolution, et qu’elle l’avait pu, sans rien abandonner de ses droits ni surtout céder de son dogme ; — pourquoi, dans un temps comme le nôtre, s’il y a dans sa tradition quelque vertu sociale, et qu’aucune considération de l’ordre temporel n’en gêne plus le libre développement, pourquoi n’essaierait-elle pas de se présenter aux peuples sous ce nouvel aspect d’elle-même, et pourquoi n’y réussirait-elle pas ?
Ce que je sais, c’est qu’elle est tellement liée à l’ordre fatal de la vie du poëte et de l’artiste qu’elle n’a pas pu venir ni plus tôt ni plus tard, et qu’il est absurde de la supposer précisément la même dans un autre être, dans une autre vie, dans un autre ordre de choses.
Nous dirons plus tard à ce propos deux mots d’Antony et de Richard.
Un peu plus tard j’essayerai de montrer de même comment l’œuvre se réalise, et quels sont actuellement les divers modes d’expression possibles de la poésie française.
Le public ne compare pas, en littérature principalement ; chacune de ses lectures, de ses impressions est isolée des autres, il ne peut pas mesurer son enthousiasme à la valeur proportionnelle des œuvres, surtout dans le premier mouvement ; mais plus tard il retrouve des sensations durables, gravées en lui par les bonnes choses, alors il retourne à celles-là et établit ainsi leur supériorité. […] La mode a toujours eu et aura toujours son heure de succès, mais à la fin la vérité l’emporte et a seule les applaudissements de la postérité. » « Il persista, dit un traducteur, dans la volonté de peindre la nature comme il la voyait : on ne le comprit point d’abord, vingt-deux ans plus tard il était célèbre et professait officiellement. » « Je sais que l’exécution de mes peintures est singulière, mais j’aime cette règle de Sterne : Ne prenez aucun souci des dogmes des écoles, et allez droit au cœur comme vous pourrez. » Steele parle d’un auteur qui prétendait faire une révolution dans la littérature en décrivant les choses telles qu’elles sont.
L’associationnisme universitaire, plus tard le syndicalisme universitaire, la liberté civique qu’acquirent pratiquement les fonctionnaires de l’enseignement, le mouvement des Universités populaires, une démocratie pratique du personnel doublant dans l’école la démocratie théorique de la doctrine, telles furent les conséquences de l’Affaire, le début d’une évolution qui n’est pas achevée, et qui inquiété aujourd’hui, légitimement, les gardiens stricts des droits de l’État. […] On dirait un produit de remplacement destiné à faire l’intérim entre les luttes religieuses qui étaient hier la raison d’être du parti, et celles que des imprudences de droite et sa bonne étoile lui ramèneront, espère-t-il, plus tard.
C’est Voltaire qui révèle Newton aux Français, servant ainsi cet esprit scientifique à qui, sachant trop mal et trop peu, il fit dire Non, mais qui devait, libre plus tard, s’engager dans la belle voie qui mène aux affirmations lumineuses. […] Racine — et aussi Chateaubriand — savent l’influence que la nature exerce sur l’esprit des amants, ils savent cette vérité que formulera bien plus tard un secondaire et délicieux poëte, qu’« un paysage est un état de l’âme42 ». […] L’enjambement devient nécessaire et très harmonieux, secondaire toutefois avec les multiples déplacements de la césure, les allitérations notant et scandant le nombre, les assonances troublant délicieusement le vers de mineurs échos où l’éclat majeur, l’éclat de cor de la rime perd de sa brutale importance, avec aussi l’emploi de ces rhythmes boiteux dont la symétrique absence de symétrie est une harmonie de plus dans tout ce très artistique désordre. — De tels moyens mis en œuvre, avec le tact infaillible d’un Maître, permirent à Verlaine d’accomplir l’œuvre qui tentait Sainte-Beuve, mais à laquelle, faute de ces moyens ou faute de ce tact, il renonça de bonne heure, poëte mort jeune. — Plus tard on admirera les vers de Verlaine comme ces toiles des vieux maîtres, où l’on s’étonne de trouver conduites à leurs expressions dernières les découvertes d’hier, les inventions de demain. […] Cela ne l’empêche pas d’être, à d’autres heures, frénétiquement gai, plus tard dans la nuit.
Ce croyant avait, comme plus tard Mahomet, des ruses profondes. […] Plus tard, j’ai vu des femmes qui pleuraient leurs enfants et qui trompaient l’absence éternelle en interrogeant des tables ; alors j’ai compris que le spiritisme était une religion et qu’il fallait le laisser aux âmes comme une illusion consolante. […] Quelques jours plus tard les coureurs du général autrichien Bubna se montraient aux portes de la ville. […] À cette époque, Asmodée comparut devant l’évêque de Poitiers et, puisque Paul Lucas le retrouva en Égypte soixante-douze ans plus tard, il faudrait croire que ce diable sortait quand il voulait de sa caverne et que l’ange Gabriel ne l’avait pas bien attaché.
À peine rassemblé, le public s’occupe des femmes élégantes qui arrivent et se placent avec fracas ; plus tard, il s’amuse à reconnaître les ministres présents et passés qui ont daigné se faire de l’Académie ; il considère les cordons et les plaques.
. — Puis, combinant entre eux ses composés primitifs, il fabrique des composés ultérieurs, le triangle, le quadrilatère, les polygones, avec deux, trois et plusieurs droites qui se coupent deux à deux ; le cercle, avec une droite tournante autour d’une de ses extrémités ; le plan, avec une perpendiculaire tournante qui en tournant reste perpendiculaire à la droite par rapport à laquelle elle était d’abord perpendiculaire ; plus tard, les polyèdres, avec des plans terminés par des polygones| la sphère, avec le demi-cercle tournant autour de son diamètre, etc.
Dès la première phase du développement de l’arbre, plusieurs des rameaux qui auraient pu devenir plus tard des branches principales se sont desséchés et sont tombés ; et ces branches perdues, de grandeurs diverses, peuvent représenter ces ordres entiers, ces familles, ces genres qui n’ont aujourd’hui aucun représentant vivant, et qui ne nous sont connus qu’à l’état fossile.
Puis, plus tard, d’admirables élans vers l’« homme », qu’il croit enfin découvrir parmi le brouhaha de la vie ; et sans autre, il implore son amour, l’amour universel de tous : Expressionnisme du sentiment.
plus tôt ou plus tard, n’est rien ; bien ou mal mourir, voilà la chose importante : bien mourir, c’est se soustraire au danger de vivre mal. […] — Mais cette fonction, assez indifférente en soi, est fâcheuse pour ma femme, pour mes enfants, pour mes concitoyens, et je la remplirai le plus tard qu’il me sera possible.
C’est ainsi qu’exposé à la rigueur du froid le plus vif, n’ayant pas même un manteau pour se couvrir, il était réduit à envier le sort de ces malheureux paysans qu’il trouvait rassemblés dans de pauvres cabanes, mais qui au moins se consolaient entre eux de leur misère ; il enviait, enfin, jusqu’au sort des chevaux attelés à sa voiture ; car la Providence, prévoyante pour eux, les avait couverts de poils longs et chauds, semblables à d’épaisses toisons: comme pour témoigner, pensait-il alors avec amertume, que l’homme seul est abandonné sur cette terre: comme pour témoigner, pensait-il vingt ans plus tard avec admiration, qu’il n’est pas un seul être au monde qui soit livré à l’abandon: Dieu leur donnant à tous, suivant le besoin, ce que leur intelligence ne leur apprend pas à se donner.
» Car c’est surtout cela cette cabale, et peut-être les gens qui la trouvent drôle, parce qu’elle n’atteint que nous, n’en riront pas plus tard.