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1506. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

On y vient, on y revient avec plaisir ; on y cause de tout, on y cause en commun de certains sujets qui intéressent tout le monde, et on le fait avec de légères discordances et dissonances dans lesquelles une maîtresse habile de maison, comme un chef d’orchestre sans archet et sans geste, maintient ou rétablit vite l’harmonie. […] Une autre circonstance de sa vie où elle paraît auniveau ou plutôt au-dessus de tous les éloges, c’est, bien des années auparavant (1834), lorsqu’elle reçutbrusquement la nouvelle du rappel de Paris et de l’exildu général Swetchine : l’empereur de Russie, par uncaprice inexplicable de bon plaisir, l’ordonnait ainsi.

1507. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

. — Pauline37 a été mon seul plaisir. […] Thierry. — Vous le lirez avec plaisir. — Paris est sans nouvelles

1508. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

J’ai si rarement le plaisir de vous recevoir, que je ne veux pas le perdre encore cette fois. »  « (18 février 1833.) […] Personne ne comprend rien à votre vie et n’en sait les plaisirs ou les peines.

1509. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Quelques fragments imprimés depuis dans la Revue de Paris, et un petit drame en prose, représenté sans succès et lu avec plaisir, n’avaient pas contribué à éclaircir l’énigme : aujourd’hui Un Spectacle dans un Fauteuil l’a-t-il résolue ? […] M. de Musset ne paraît pas s’être inquiété jusqu’ici d’établir en son talent une force concentrique et régnante : il embrasse beaucoup, il s’élance très-haut et très-avant en tous sens ; mais il brise, il bouleverse à plaisir ; il se plaît à aller, puis soudain à rebrousser ; il accouple exprès les contraires.

1510. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Gresset, n’en déplaise à l’enthousiasme trop continu de son panégyriste, n’a fait dans sa vie que deux choses qui se puissent relire avec un vrai plaisir, et qui s’attacheront toujours à son nom : il a fait Vert-Vert à son moment le plus vif, et le Méchant à son moment le plus mûr. […] Aucune comédie n’a peut-être autant fourni à la mémoire du public et n’a mis en circulation pour l’usage journalier un aussi grand nombre de ces mots devenus proverbes en naissant : Les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs… C’est pour le peuple enfin que sont fait les parents… Il ne vous fera pas grâce d’une laitue… ……….

1511. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

De très-bonne heure, à Brunswick et depuis, on peut remarquer que l’émotion et le malin plaisir de sa sensibilité consistaient à se partager, à se jeter dans des complications trop réelles, dont les embarras, les tiraillements et les déchirements même ravivaient pour lui l’ennui de l’existence ; il affectionna en un mot, de tout temps, cette situation entre les trois déesses, comme la définissait très-heureusement madame de Charrière. […] En attendant qu’elle nous réunisse, cher Fauriel, songez que nous sommes séparés, que je vous aime, et que vous me ferez un vif plaisir de m’écrire.

1512. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Il aima trop le jeu, la table, tous les plaisirs, et la pauvreté l’affola toute sa vie, parce que ses vices étaient plus forts que ses protecteurs et ses pensions. […] Les écrivains s’abandonnent et savourent le plaisir de ne pas se contraindre : de là cette composition un peu Lâche, cette abondance diffuse, cet écoulement paisible de pensées, cette largeur étale du style fluide et lent.

1513. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

je vous hais de me faire connaître l’espérance, la crainte, la peine, le plaisir : je n’avais pas besoin de tous ces mouvements ; que ne me laissiez-vous en repos ? […] Pourtant, je ne vois pas pourquoi on le rendrait responsable et coupable aujourd’hui du plaisir que nous font ces lettres.

1514. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Pour lui, ce n’était qu’un homme de plaisir, un dissipateur extravagant, outrageusement indélicat dans tout son procédé à l’égard de cette jeune femme, et qui se conduisit avec elle de telle sorte qu’il est impossible d’en rien rapporter ici, et qu’il faut renvoyer à ce qu’elle-même nous en raconte. […] Parison s’en est acquitté avec tant de bonheur, que, tout en conservant, sans les altérer, les récits de l’auteur, il a su extraire de l’« ébauche d’un long roman » (c’est ainsi que l’a qualifié Grimm dans sa Correspondance) des Mémoires fort curieux que tout le monde a lus avec le plus grand plaisir.

1515. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Mais je profiterai avec plaisir de la circonstance pour redire mon mot sur Diderot au point de vue littéraire et moral, qui est celui que nous affectionnons. […] » C’est dans un sentiment tout pareil qu’il a écrit quelque part encore ces admirables et humaines paroles : Un plaisir qui n’est que pour moi me touche faiblement et dure peu.

1516. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Il était de ceux en qui l’humeur domine le caractère ; l’amour de son plaisir, le libertinage, l’intrigue pour l’intrigue, le goût des déguisements et des mascarades, un peu trop de Figaro, si je puis dire, gâtaient le sérieux et rompaient dans la pratique la suite des desseins que son beau et impétueux génie était d’ailleurs si capable de concevoir. […] Lorsque Saint-Simon, de son côté, nous peint les délices et le chatouillement qu’il éprouve à pouvoir observer les visages et les physionomies de la Cour dans les grandes circonstances qui mettent les passions et les intentions secrètes à nu, il ne s’exprime pas avec un sentiment plus vif de délectation que Retz nous rendant sa jouissance à l’idée de se saisir du rôle tant souhaité : on en pourrait conclure que l’un était dans son centre comme observateur, et l’autre comme agitateur, artistes tous deux en leur sens, et consolés après tout par leur imagination, quand il leur est donné de raconter leur plaisir passé et de le décrire.

1517. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Enfant, dans les voyages presque annuels qu’il faisait à Boulogne-sur-Mer, j’ai eu plus d’une fois le plaisir d’entendre au dessert son odyssée : et, ce qui me frappait déjà chez un homme qu’on était accoutumé à considérer comme un des chefs du parti royaliste et religieux, c’est qu’il ajoutait que dans sa prison, et se croyant à la veille de périr, il avait fait demander et avait lu, comme livre de consolation, les Essais de Montaigne. […] Cette Histoire pour lui, c’était son devoir, son titre à l’estime, cet ouvrage solide que tout écrivain qui se respecte doit faire une fois dans sa vie ; le journal, c’était son plaisir, son second vin de Champagne, sa malice et sa gaieté.

1518. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

On vit qu’après la gloire de faire de grandes choses, il avait de plus conçu l’ambition de les écrire avec détail et avec étendue, et de composer moins encore des mémoires proprement dits qu’un corps d’histoire et d’annales : J’avoue, disait-il en parlant de ce travail de rédaction et de dictée qui, au milieu de tant d’autres soins si impérieux, avait partagé ses veilles, j’avoue qu’encore qu’il y ait plus de contentement à fournir la matière de l’histoire qu’à lui donner la forme, ce ne m’était pas peu de plaisir de représenter ce qui ne s’était fait qu’avec peine. […] C’est plaisir pour nous d’aborder et d’étudier le grand homme d’après ces documents nouveaux et complets qui nous le montrent à ses origines et à tous les degrés de sa fortune.

1519. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Necker dira : « Dans l’âge où le tumulte des sens distrait des grandes pensées, et où les plaisirs de la jeunesse, en rassemblant sur nous toute notre attention, semblent borner l’univers à notre individu, Colbert s’occupait d’être utile à la société. » Jamais on n’a trouvé, pour définir la jeunesse, des expressions moins souriantes et moins légères. […] Necker appelle la « législation des sous-entendus », et il trouve des expressions pour nous la traduire : … La souveraine habileté d’une maîtresse de maison, et peut-être son plaisir, si elle est en même temps grande dame, c’est de laisser voir qu’elle entend toutes ces différences, mais de le faire avec délicatesse, afin de ne donner à personne un juste sujet de plainte.

1520. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

1 Ce travail ne lui a pas été corvée et il ne dissimule pas que le plaisir d’entendre narrer des histoires que beaucoup tiennent pour uniquement puériles a tout d’abord sensiblement stimulé sa vocation naissante de folkloriste. […] Il y a lieu de distinguer cette catégorie de celle dont on parlera immédiatement après, en ce que le conteur n’imagine que pour le plaisir d’imaginer tandis que l’autre catégorie trahit des intentions d’enseignement moral.

1521. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Et nous, quoique affligés dans a l’âme, ô Muse aux paroles d’or, délivrés de grandes douleurs, ne restons pas comme abattus et sans couronne ; ne cultive pas en nous la tristesse : cessons des tourments inutiles ; laissons-nous vaincre à quelque plaisir. […] « Les Persanes en pleurs, souhaitant de voir l’hymen récent de leurs maris et les tissus moelleux de leur couche, plaisirs de la gracieuse jeunesse désormais perdus pour elles, se consument de gémissements sans fin ; et moi, je célèbre, comme je le dois, le sort lamentable de ceux qui ont déjà péri.

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