Depuis le grand journal qui traite des grands intérêts de la politique, qui défend, qui attaque, qui détruit ou qui fonde, jusqu’au petit journal, malin, frondeur, sceptique, cruel, sans frein, qui tire au caprice une flèche, un trait qui brûle, une épigramme vivante, comme l’autre est un conseil vivant ; depuis la Revue savante, philosophique, qui voyage au loin, jusqu’à la Revue de la ville, qui s’occupe de nos mœurs, de nos poètes, de nos écrivains, de nos chefs-d’œuvre du jour ; depuis le pamphlet sanglant et cruel, qui, sous prétexte de parler de modes et de chiffons, se livre à des personnalités plus que royales, jusqu’au journal des petits enfants, qui se fait petit avec eux, et parle leur langage, et s’occupe de leurs petits chagrins, de leurs joies naïves ; du gros dictionnaire où tout s’entasse, au petit livre qui résume en quelques chapitres toutes les sciences ; de l’Encyclopédie au prospectus, du livre de luxe au Magasin à deux sous ; en un mot, tout ce que la grande France dépense d’idées, de style, d’instruction, d’intérêt, d’oisiveté, de passion, d’émotions de tout genre, tout cela est de la littérature facile. […] et derrière l’empereur, 89, autre abîme qui sépare notre génération littéraire du xviiie siècle, ce grand, puissant, spirituel et philosophique moment de la pensée humaine, si violemment et à jamais interrompu pour la France, et que l’Allemagne seule a pu continuer. […] On plaint Didon, on plaint Oreste, on a pitié d’Ajax, un dieu les pousse ; mais les suicides modernes, le suicide philosophique qui procède par A + B ; les Werther, les Chatterton, les Escousse, improvisant, huit jours à l’avance, les vers de leurs funérailles, les philosophes, les déclamateurs qui vous disent : « Voyez comme je sais bien mourir ! […] Salgues, officier des eaux et forêts ; mais l’histoire des deux sœurs n’est pas faite pour arrêter un lecteur quelque peu gâté, comme ils le sont tous, par les grandes machines philosophiques et littéraires.
En Grèce et à Rome, où l’unité n’était recommandée que comme une vérité philosophique, elle n’a jamais jeté de profondes racines ; depuis le xie siècle jusqu’au xive de l’ère moderne, l’unité s’établit en Europe avec plus de force, parce que les institutions religieuses et la forme des gouvernements la protégeaient. […] Elle voulut voir de ses vers, l’invita à venir chez elle, l’entretint sur ses études classiques, et après lui avoir donné des conseils sur l’art d’écrire, elle lui prêta ses livres et plusieurs numéros de la Décade philosophique, espèce de revue très-recherchée à cette époque.
Voici un résumé sommaire de ce que les jeunes Américaines apprennent à Wellesley, ainsi que dans les universités de Vassar et de Bryn Mawr : Problèmes du travail ; origines et essais de solution ; progrès et condition actuelle des classes ouvrières ; législation des fabriques ; problèmes sociaux ; famille, divorce, paupérisme, charité, crime, folie, système pénitentiaire moderne, immigration ; — histoire et progrès des idées religieuses du peuple israélite ; les inscriptions cunéiformes, et l’Ancien Testament ; patristique grecque ; — théorie de Hegel sur le beau ; — la doctrine de révolution appliquée à l’explication des modes de conduite individuelle ; système de Wundt ; discussion de l’influence de Saint-Simon et des utopies sociales de Cabet, Fourier et Owen ; étude du socialisme scientifique de Karl Marx et des révolutions industrielles imaginées par Louis Blanc et Lassalle ; — théorie des équations ; — botanique médicale ; — zoologie philosophique ; étude de la conformation et des mœurs des insectes ; lecture et discussion de Darwin, Spencer, Wallace, Weisman, etc. ; — hébreu, sanscrit, mécanique, calcul intégral et différentiel, astronomie, embryologie. […] Henry Roujon : Savez-vous, mon cher ami, qu’en écrivant cette nouvelle, pour laquelle vous me demandez une préface dont elle n’a pas besoin, vous avez fait une étude des plus intéressantes, des plus vraies, des plus serrées comme observation, des plus colorées comme forme, des plus justes comme conclusion psychologique et philosophique ?
Il a le goût sûr, l’esprit philosophique, l’entente des causes, des effets et des rapports probables ; il expose bien, il raisonne bien, quoique peut-être il raisonne trop ; il a cette faculté, très rare, quand il parle d’un auteur, de bien garder sous son regard l’ensemble et les grandes lignes de toute la littérature du pays auquel cet auteur appartient ; il a le sens du théâtre ; il sait, quand il lit une pièce, la voir sur la scène, don très particulier, que certains auteurs, même très célèbres, de cours de littérature dramatique n’ont possédé à aucun degré. […] Un de ces sommaires serait : idées philosophiques de l’Encyclopédie ; un autre : idées générales de l’Encyclopédie relativement aux sciences, à leur classification et à leur progrès ; un autre serait : idées littéraires de l’Encyclopédie. […] Il s’agissait de nous y montrer : 1º des Arcis apprenant la vérité et qu’il a épousé une affreuse petite ribaude qui a traîné dans tous les tripots de Paris et qui, stylée par Mme de La Pommeraye, a joué la comédie de la vertu pour se faire épouser ; 2º des Arcis pardonnant et se résignant à son sort, sur cette pensée philosophique qu’il ne s’agit pas d’être le premier, mais qu’il s’agit d’être le dernier, quand on ne peut pas cumuler ces deux titres.
Et les motifs, censément philosophiques, au nom de quoi la société le punit, ne sont qu’hypocrisie et mensonge. […] … Ils sont peu nombreux, en n’importe quelle littérature, ceux qui dans une action dramatique, qui vous prend aux entrailles, au moyen des personnages qui ne sont point des personnages de féerie, ou des abstractions philosophiques, mais qui vivent réellement dans notre humanité, ils sont peu nombreux ceux qui furent capables de concréter un tel rêve, et de donner à ce rêve la forme d’une réalisation possible et vivante… Pour une œuvre aussi gigantesque — puisqu’il ne s’agit de rien moins que de remettre à la fonte tout un système social et d’en diriger la coulée nouvelle vers des moules nouveaux — pour rendre sensible aux yeux de tous une telle œuvre, pour la faire vivre, enfin, d’une vie plausible, il fallait un cerveau dont nous n’avons plus guère l’habitude, un cerveau où la conception de la science et de la philosophie s’alliât à toutes les ressources inventives, à toutes les émotions d’un art supérieur.
De toutes parts les conceptions philosophiques avortent ou languissent.
qui revient, qui consiste à dire, et à s’en vanter, que pour aborder une étude voluptueuse des Lettres philosophiques, il faut avoir établi vingt livres de notes, (c’est-à-dire de commentaires non pas sans doute étrangers au texte, mais soigneusement extérieurs au texte. Une lecture voluptueuse des Lettres philosophiques, par la volupté de vingt volumes de notes, le mot est de M.
Je voudrais bien, avant mon départ pour Lunéville, obtenir de vous, monsieur, que vous me fissiez l’honneur de faire un repas philosophique chez moi avec quelques sages. […] La première moitié est écrite par Fenouillot de Falbaire, et l’autre moitié par Diderot, qui s’y montre dans tout son déshabillé philosophique.
Le philosophe Plutarque lui prêtait une belle action philosophique, disant qu’il avait pris soin de sauver son hôte dans le sac de Corioles.
Introduction (1935) L’ouvrage sur Gustave Flaubert, publié en 1922 et depuis longtemps épuisé, est réédité après une révision attentive. La littérature flaubertienne s’est en effet considérablement enrichie depuis douze ans. Des centaines de lettres nouvelles ont été publiées. Une équipe de flaubertistes, à la tête desquels il faut placer et le regretté René Descharmes, et René Dumesnil, ont renouvelé sur plusieurs points notre connaissance biographique du maître. Je n’ai pas revu ce livre à douze ans de distance, sans en juger plusieurs points discutables ou erronés.
Dans cette composition saisissante, Albert Dürer n’a pas mis seulement des images, il a mis un effort de pensée philosophique. […] Une société, dit-il, ne réussit à s’affranchir, dans une certaine mesure, de la tyrannie des conventions, que lorsqu’elle est profondément renouvelée par l’infusion d’un sang étranger ou par de grands mouvements philosophiques et religieux.
Telle doit être la grande exactitude et justice et fidélité du génie philosophique. […] Et philosophique.
Pour la première fois avec Térence, la comédie latine se met à parler le plus beau langage des plus grandes maisons romaines : elle touche aux premières marches de la tribune, elle s’assied aux banquets de Scipion et de Lælius ; ceci est le commencement de la grande société philosophique et littéraire qui allait devenir le siècle d’Auguste. […] Il a été bien malheureux, bien battu de l’orage, bien pauvre ; il n’appartient à aucune coterie littéraire ou philosophique ; nul ne le prône, car personne ne le craint ; à peine s’il peut aller une fois ou deux, chaque année, causer du théâtre au café Procope ; il ne va au café Procope que lorsqu’il peut payer son écot.
Dans les longueurs et les minuties d’analyse de nos romanciers psychologues, il y a de la cuistrerie, quelque chose qui sent l’homme d’école et qui a fait métier d’enseigner les sciences philosophiques. […] Ce triple succès marque l’avènement d’une école ; et l’école est constituée d’autant mieux qu’elle a son code philosophique : elle ne fait qu’appliquer les théories déterministes professées par M.
Ses instructions, entre autres celles qu’il prêche devant le jeune roi Édouard, ne sont pas, comme celles de Massillon devant le petit Louis XV, suspendues en l’air, dans la tranquille région des amplifications philosophiques : ce sont les vices présents qu’il veut corriger et qu’il attaque, les vices qu’il a vus, que chacun désigne du doigt ; lui aussi il les désigne, nommant les choses par leur nom, et aussi les gens, disant les faits et les détails, en brave cœur, qui n’épargne personne, et s’expose sans arrière-pensée pour dénoncer et redresser l’iniquité.
Il était aumônier ou plutôt bienfaisant, la bienfaisance étant la charité philosophique et laïque. […] Par exemple, après s’être étonné que la pauvre Pia ait l’esprit si peu philosophique, on s’étonnerait que Severo soit, en revanche, si aisément philosophe sur un point ; on jugerait excessive la facilité avec laquelle il pardonne à sa mère, à sa « sainte mère », un acte excusable, sans doute, mais tout de même bien déplaisant à concevoir.