XII Malvina, veuve d’Oscar, fils d’Ossian, reste auprès de son beau-père ; elle y gémit… Elle y chante parfois ses peines ; voici un de ses poëmes ; elle y réveille le génie engourdi d’Ossian.
L’inégalité sociale crée des privilégiés ; elle dit à quelques-uns : Tu auras tout sans rien faire ; à la masse : Peine, non pour toi, mais pour eux.
Il lui apparut sous la forme d’un homme de haute taille, le visage empreint d’une majesté sévère, et lui ordonna de poursuivre l’expédition projetée, sous peine d’être châtié par les dieux.
Il est pourtant aisé, à mon avis, à l’aide d’une pareille documentation (mais personne ne s’en donna la peine)13, de déterminer nettement le principe qui est double et donne naissance à une double évolution.
On les pousse avec des bourroirs de fer, on les resserre avec des planches passées entre les barres de la cage, et, un moment, ramassés dans un espace où tiennent avec peine leurs deux corps, ils tournoient l’un sur l’autre, souples, élastiques, ondulants, se mêlant et se nouant comme deux serpents.
Et faisant un retour sur lui-même, sur la peine qu’il a eue à dompter ses colères, il dit qu’il y a bien certainement en lui, le restant d’une race sarrasine.
Cette spiritualisation de la peine donne au poëme une puissante portée morale.
A peine daignoit-on lire ses productions.
Le trouble, ou la passion que je ressens devant mon travail, m’engourdit souventes fois l’esprit, et les membres, au point de me laisser dans le désœuvrement pendant plusieurs jours ; mes mains ont comme peur de toucher au Rêve, et pourtant il nous faut bien descendre, par charité pour nos semblables, jusqu’à la peine d’atteindre la réalité de Rêve. » Des deux éternels qui ne peuvent être l’un sans l’autre, Filiger n’a point choisi le pire. — Mais que l’amour du pur et du pieux ne rejette point comme un haillon cette autre pureté, le mal à la vie matérielle.
Cette belle personne, poursuivais-je, mourut au printemps ; je n’étais pas à Paris ; j’y revins deux ans après, je parvins avec bien de la peine à me faire indiquer sa tombe sans nom dans un cimetière de village loin de Paris.
Tout de suite je m’y penche pour voir la tête du bullbringé venir à ma rencontre, et pour y boire l’image des feuilles… Quelquefois, accroupie, acharnée, elle gratte la terre, peine, sue, et je m’anime tout autour, dans la joie d’une besogne utile qui m’est si familière… Qui m’expliquera le peu de fermeté de ses desseins ?
Son égoïsmear que nous ne saurions comparer, ni de près ni de loin, au subjectivisme idéal, égoïsme ennemi de l’esprit par roublardise paysanne, accroché à tout ce qu’il croit notion de réalité, assez grande coquette pour vouloir jouer avec ce qu’il redoute le plus, nous voyons très bien quel secours furent pour lui les accessoires, guerre, patrie, Bérénice et, en dernier lieu, ce Jardin sur l’Oronte, entre deux séances de la Chambre des députés, comme les joies de la rue des Martyrsas pour d’autres, avec cette différence, encore, que, rue des Martyrs, on peut redouter une congestion, la mort, tandis qu’au jardin sur l’Oronte, les arbres bien taillés, les mannequins de velours et de soie n’ont jamais fait de mal à personne et seraient bien en peine d’en pouvoir faire.
Tout point de l’espace m’apparaissant nécessairement comme fixe, j’ai bien de la peine à ne pas attribuer au mobile lui-même l’immobilité du point avec lequel je le fais pour un moment coïncider ; il me semble alors, quand je reconstitue le mouvement total, que le mobile a stationné un temps infiniment court à tous les points de sa trajectoire.
Ceux qui ne peuvent ou ne veulent comprendre se font ici beau jeu : ils englobent toutes les sortes de mystifications dans le même sac, qui est d’ordinaire la valise d’un voyageur de commerce, et ils n’ont pas de peine à prendre Baudelaire en pitié. […] Le jour ou vous mettrez le pied dans la vie, dans la vie réelle, entendez-vous bien ; le jour où vous la connaîtrez avec ses lois, ses nécessités, ses rigueurs, ses devoirs et ses chaînes, ses difficultés et ses peines, ses vraies douleurs et ses enchantements, vous verrez comme elle est saine, et belle, et forte, et féconde, en vertu même de ses exactitudes ; ce jour-là, vous trouverez que le reste est factice, qu’il n’y a pas de fictions plus grandes, que l’enthousiasme ne s’élève pas plus haut, que l’imagination ne va pas au-delà, qu’elle comble les cœurs les plus avides, qu’elle a de quoi ravir les plus exigeants, et ce jour-là, mon cher enfant, si vous n’êtes pas incurablement malade, malade à mourir, vous serez guéri. » Ainsi parle Augustin à Dominique, et c’est la leçon qu’a acceptée et vécue Dominique. […] Mettre sur pied quelques pages sur Rousseau, pour une publication, lui coûte une peine infinie, des semaines de travail inhabile et gauche.
Il vaut la peine de les préciser, et, à cette occasion, quelques traits de la physionomie morale de M. […] Car sous ma redingote noire J’ai boutonné mon noir chagrin, Sans qu’un mot de mes lèvres sorte, Ma peine en moi pleure tout bas. […] … La rencontre du rêveur avec le réel, autant dire avec la douleur, le fait aussitôt se taire sur ses peines.
On n’aurait pas de peine à montrer que, dans le même temps, l’histoire elle aussi s’inspirait du même esprit ; et on n’aurait besoin d’appeler en témoignage que l’Histoire des Girondins, de Lamartine, qui faisait émeute, pour ainsi dire, en 1847 ; la Révolution de Michelet ; ou celle de Louis Blanc, dont les premiers volumes sont de la même année. […] Cependant, du fond de sa solitude, où il peine sur le plus laborieux des chefs-d’œuvre, un autre encore passe en revue les gloires du romantisme ; n’en reconnaît aucune, sauf Hugo ; se plaint que Lamartine écrit mal ; reproche à Musset de n’avoir cru « ni à lui, ni à son art, mais à ses passions », le raille de son « dandysme », s’irrite de l’« emphase avec laquelle il a célébré le sentiment, le cœur, l’amour » [Cf. […] Si les mots sont plus ambitieux, — depuis que le romantisme en a élevé le diapason, — nous n’avons pourtant pas de peine à reconnaître ici des idées qui furent chères jadis aux plus illustres de nos classiques ; et en effet, pour la simplicité du plan comme pour la force de l’expression, il n’y a pas de roman plus « classique » que Madame Bovary.