Le 27 février 1679, madame de Sévigné écrit au comte de Bussy-Rabutin : « On parle de changements d’amours à la cour ; le temps nous en éclaircira133 ». […] Je lui ai parlé du Bourdaloue. […] Je lui parle de Dieu, et elle me croit d’intelligence avec le roi. […] Madame de Maintenon parle en termes plus modestes, mais non moins significatifs, du changement arrivé dans la situation de la reine. […] La conversation avait marié des âmes faites pour s’aimer ; le mariage de ces deux aines était consommé, en pleine fécondité, quand se célébra celui dont l’histoire a tant parlé et dont il n’est heureusement pas resté d’autre fruit.
Ainsi aurait pu parler le vieux Buonarotti, accoudé sur un bloc de marbre ébauché, à quelque élève qu’il aurait surpris chez une Fornarine. […] Son tuteur lui parle mariage, et elle répond aussitôt par le nom de Paul. […] On parlait de Léa ; presque en même temps elle arrive calme et pâle dans sa robe de deuil, pour causer de son procès avec M. […] Il parle à son vieux père comme s’il le frappait ; il insulte et il méprise la femme qu’il chérissait la veille. […] Michel Forestier parle, aux bons endroits, comme un pater familias romain de Corneille.
Depuis les deux jours que je ne l’ai vu, le bruit de ma retraite s’est si fort répandu, que tous mes amis et mes proches m’en ont parlé. Ils s’attendrissent d’avance sur mon sort : je ne sais pas pourquoi l’on parle, car je n’ai rien fait qui soit marqué : je crois que c’est Dieu qui le permet pour m’attirer à lui plus vite. […] En vérité, ses sentiments ont quelque chose de si divin, que je ne puis y penser sans être en de continuelles actions de grâces : et la marque du doigt de Dieu, c’est la force et l’humilité qui accompagnent toutes ses pensées ; c’est l’ouvrage du Saint-Esprit… cela me ravit et me confond ; je parle, et elle fait ; j’ai les discours, elle a les œuvres. […] C’est ainsi que parlait et pensait sur lui-même, avec une simplicité touchante, ce grand évêque, l’oracle de son siècle et le plus élevé des hommes par le talent. […] Elle me dit mille honnêtetés, et me parla de vous (de Mme de Grignan) si bien, si à propos, tout ce qu’elle dit était si assorti à sa personne, que je ne crois pas qu’il y ait rien de mieux.
Il y primait par son talent naturel d’improvisation, dont tous ceux qui l’ont entendu n’ont parlé qu’avec admiration et comme éblouissement. […] Observez que je parle de la rapidité de l’idée, et non de celle du temps que peut avoir coûté sa poursuite… Le génie lui-même doit ses plus beaux traits, tantôt à une profonde méditation, et tantôt à des inspirations soudaines. […] — On parle à ses idées. […] — On parle à ses passions. […] N’est-ce pas là un croyant qui parle ?
On ne doit s’attendre à rencontrer dans cette étude aucune passion ancienne, pas plus qu’aucun appel aux directions sociales si inverses qui ont succédé : je parlerai de ces temps et de ces choses déjà si lointaines comme je parlerais de ce qui arriva en Angleterre sous Jacques II ou sous les ministères de la reine Anne. […] Carrel sentait si vivement l’esprit et la grandeur de cette époque et de l’homme qui la personnifiait, il en parlait sans cesse avec tant d’intérêt et d’éloquence, que ses amis Sautelet et Paulin l’avaient engagé à écrire une Histoire de l’Empire. […] C’est toutes les fois surtout qu’il parle de guerre que l’expression chez lui s’anime et s’éveille : lui qui, lorsqu’il traite des choses constitutionnelles d’Angleterre, dont le département lui était presque dévolu à cause de son précédent ouvrage, est assez terne et sans caractère, il devient lucide, intéressant, quand il parle de l’expédition d’Alger, de l’embarquement des troupes (18 mai 1830) ; il se met au-dessus de ses antipathies politiques, il s’élève à un sentiment militaire patriotique, qui confond un moment tous les drapeaux. […] Il l’a confessé bien des fois depuis, en parlant des journées de Juillet : « Nous y étions, nous l’avons vu, nous tous qui en parlons, qui en discutons aujourd’hui ; mais soyons de bonne foi, nous n’y avons rien compris. » (31 décembre 1830 […] Il commence donc à s’aigrir et à se retourner directement contre elle ; mais il ne passera décidément le Rubicon et ne parlera hautement république que depuis janvier 1832.
Après ce premier tribut payé à l’ancienne coutume, il parlait français et entrait dans cette voie moyenne qui semble si rebattue aujourd’hui, et qui était nouvelle alors. […] Combien de fois n’avons-nous pas relu ce second volume de l’Histoire ancienne, où l’auteur s’est complu à nous retracer dans Cyrus le plus accompli des héros et des conquérants dont il soit parlé dans l’histoire profane ! […] C’est le cœur qui parle au cœur ; on sent une secrète satisfaction d’entendre parler la vertu : c’est l’abeille de la France. » On ose à peine trouver excessive cette royale louange, née d’un si noble sentiment. […] Avec l’abbé d’Asfeld, il causait surtout de l’Écriture, des grands desseins de Dieu sur les peuples et de l’explication des prophéties ; avec le maréchal, il parlait des sièges, des batailles, et se faisait expliquer les détails militaires, pour s’épargner, disait-il ingénument, les bévues grossières et les méprises. […] Même quand il est le plus chez lui, Rollin ne parle qu’à côté et avec la permission d’un ancien.
Tout ceci redevient prudent et sage ; et, en terminant ses leçons, il a un beau mouvement contre la Terreur, une péroraison humaine et presque éloquente : De modernes Lycurgues nous ont parlé de pain et de fer. […] Pour parler de ces choses en toute précision, il nous faudrait des détails biographiques qui n’ont point été donnés. […] Je parlerai peu de ses derniers travaux, consacrés presque uniquement à l’ancienne chronologie, et à une méthode de simplification pour l’étude des langues orientales. […] Chaque année, quand l’hiver m’attriste, je parle d’aller en Provence, et, quand je songe au départ, je m’enfonce dans mon grand fauteuil, et je fais plus grand feu pour remplacer le soleil. […] C’est l’éloge le moins commun, lorsque l’on parle d’un voyage, et c’est celui que doit chercher à mériter celui qui publie le récit des siens.
Il faut chercher seulement à penser et à parler juste, sans vouloir amener les autres à notre goût et à nos sentiments ; c’est une trop grande entreprise. […] qu’il est tel, continue-t-il, que ce n’est pas un livre, ou qui mérite du moins que le monde en parle : Mais l’avez-vous lû ? […] je vous l’ai déjà dit, il me parle du sien. […] Si certains esprits vifs et décisifs étaient crus, ce serait encore trop que les termes pour exprimer les sentiments : il faudrait leur parler par signes, ou sans parler se faire entendre. […] Le peuple appelle éloquence la facilité que quelques-uns ont de parler seuls et longtemps, jointe à l’emportement du geste, à l’éclat de la voix, et à la force des poumons.
Les langues une fois formées peuvent se suffire à elles-mêmes ; quoique l’on n’ait pas d’exemple certain, parmi les parlers civilisés, d’une telle scission et d’un tel isolement, on supposera très logiquement que le dialecte de l’Ile-de-France, tout d’un coup privé du latin, se soit développé et ait atteint sa parfaite virilité à l’abri de l’influence extérieure. Si le latin avait péri au Xe siècle, le français, sans être radicalement différent de la langue que nous parlons aujourd’hui, tout en possédant le même fonds de mots usuels, tout en usant d’une pareille syntaxe, aurait cependant évolué selon d’autres principes. […] Peut-être ; à moins que la présence du latin n’ait été au contraire particulièrement bienfaisante ; à moins que, comme un vigilant chien de garde, le latin, posté au seuil du palais verbal, n’ait eu pour mission d’étrangler au passage les mots étrangers et d’arrêter ainsi l’invasion qui, à l’heure actuelle, menace très sérieusement de déformer sans remède et d’humilier au rang de patois notre parler orgueilleux de sa noblesse et de sa beauté. […] Ceux qui résistèrent à l’esprit du siècle se retirèrent dans l’Armorique ; leur entêtement a légué au français environ vingt mots66 : c’est tout ce qui reste des dialectes celtiques parlés en Gaule, puisque les Bretons d’aujourd’hui sont des immigrés gallois.
Une voix parla près de moi. […] Je parle comme M. […] Je ne parle pas des répétitions dans le jour, autre voyage ! […] dit-il, parlons peu et bien. […] — « Vous venez pour parler au ministre ?
La passion parle toujours la première, et la raison se tait, ou ne parle que tard et à voix basse. […] C’est un mort qui parle. […] tu étais, lorsque je te parlais ainsi ! […] Non, ce n’est pas lui qui parle ainsi ; c’est ainsi qu’on le fait parler. […] C’est Sénèque qui va parler.
Les deux vieux pères parlèrent d’abord du mariage, ensuite de la dot. […] Vite, vite, donnez-le-moi, me disait-il, en me laissant à peine le temps de parler. […] « Il parla ainsi, parce qu’il était devant ces cardinaux qui avaient entendu les paroles hardies de cette dame généreuse. […] Qu’on le porte sous le jardin, et qu’on ne me parle plus de lui, car il serait cause de ma mort. […] Que Votre Sainteté ne craigne rien, lui dis-je, je ferai et je parlerai encore mieux !
Dans les temps dont je parle, les poëtes et les sçavans étoient admis par nos rois à une espece de familiarité. […] Au contraire, le plus grand de leurs défauts est de les avoir imitez trop servilement ; c’est d’avoir voulu parler grec et latin avec des mots françois. […] Les livres dont je parle sont semblables à ces chaînes de montagnes, où il faut traverser bien des païs sauvages, pour trouver une gorge cultivée et riante. […] Quels sont, pour parler ainsi, les ancêtres poëtiques de La Fontaine ? […] Nous avons parlé de l’usage qu’on pouvoit faire des médailles pour connoître l’état où les arts se trouvoient dans le temps qu’elles furent frappées.
Et je laisse parler M. […] Et je n’ai pas parlé de Balzac. […] Je ne parle pas du néant de tout cela. […] Ensuite, je parlais sur des preuves. […] J’en parlerai comme d’un conte inventé.
Il vient à Paris ; il y fait abjuration ; parle de son livre à quelques personnes, qui lui disent que c’est un livre affreux, que l’auteur, ayant voulu ménager les protestans & les catholiques, avoit également déplu aux deux partis. […] Il écrivit & parla comme le devoit faire un homme emporté par une imagination qui prenoit feu sur tout & ne se repaissoit que de chimères ; un homme qui ne voyoit en Europe que révolutions & que carnage ; qui brigua d’être à la tête des fanatiques de son parti ; qui se mêla de présages, de miracles, de prophéties ; qui prédit qu’en l’année 1689 le calvinisme seroit rétabli en France ; qui se déchaîna contre toutes les puissances de l’Europe, & qui porta la fureur jusqu’à faire frapper des médailles qui éternisent sa démence & sa haine contre Rome & contre sa patrie. […] Quel dommage que ce recueil contienne tant de petits faits, parle de tant de petits écrivains qu’un lecteur judicieux ni la postérité n’ont aucun intérêt de connoître. […] Bayle y parle admirablement de la divinité. […] Il vit Bayle en Hollande, & lui parla de son pyrrhonisme.
Le frere du roi des parthes, Tiridate qui venoit à Rome faire hommage, pour parler suivant nos usages, de la couronne d’Armenie, auroit eu moins de peur du céremonial des romains, ajoûte l’auteur que j’ai cité, s’il les avoit mieux connus. […] Il parle du Tibre pris dans Rome comme d’un évenement ordinaire. […] Tacite nous apprend que le bras du Rhin dont je parle, celui qui séparoit alors la Frise de l’isle des Bataves conservoit la rapidité que ce fleuve a dans son cours, et c’est une preuve que le païs étoit montueux. […] Il est de niveau avec les plus basses, et c’est ce qui montre bien que le sol auquel tiennent par les racines les arbres dont j’ai parlé, est un terrain qui s’est abîmé. […] Notre auteur parle d’Hispahan, et Rome et Athenes sont des villes septentrionales par rapport à la capitale de la Perse.