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779. (1899) Arabesques pp. 1-223

Selon le symbolisme, les jardins où il promène sa lassitude et son horreur de vulgaire seraient des habitacles de chasteté, à nul autre pareils. […] Quand on professe une religion pareille, on est mal venu de maudire ceux qui vous l’ont léguée. […] Autour de moi, les pierres formidables, arides, pareilles à des léviathans immobilisés soudain par une volonté souveraine. […] Il renaîtra, pareil à l’astre et plus vivace. […] Des siècles de barbarie hurlent à nos trousses, pareils à des chiens sauvages.

780. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Elles m’ont réjoüi moi-même, quoique ce fût à mes dépens ; je renonce pourtant à l’honneur d’en rendre de pareilles, je me prive volontiers d’un avantage que je crois injuste, et je ne veux ni me faire lire, ni avoir raison à ce prix. […] Me D par exemple, n’auroit-elle pas dû se passer d’un pareil artifice. […] Le Tasse n’a pas laissé de réüssir avec une pareille conduite. […] Craindrez-vous d’imiter, en suivant mes conseils, ceux qui doivent servir d’exemple à vos pareils ? […] Craindrez-vous d’imiter, en suivant mes conseils, ceux qui doivent servir d’exemple à vos pareils ?

781. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — III »

Ces derniers volumes éclairent enfin notre jugement ; nous étions, ce nous semble, et trop incrédules et trop sévères ; nous imputions obstinément à madame de Genlis un vieux péché de philosophie, et même quelques mauvaises pensées de patriotisme dont elle ne se souilla jamais ; jamais idées pareilles ne furent faites pour elle, et n’égarèrent son intelligence : cela nous est démontré, et le sera, nous l’espérons pour elle, & quiconque lira ses récits, d’une si inaltérable et si innocente frivolité.

782. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Un pareil caractère serait peut-être moins comique qu’odieux ; il serait vrai du moins quant aux mœurs du jour, tandis que ce M. 

783. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Vous voyez d’avance les tirades philosophiques, sociales et humanitaires que nous ne manquerions pas de lâcher en pareilles circonstances. […] Pour lui trouver des pareils, il faudrait remonter jusqu’à Thucydide ou Machiavel. […] C’est le pays des grands empires et des grandes destructions, et les Grecs rencontrèrent plus d’une fois de pareils débris, squelettes de cités monstrueuses, restes de civilisations qui avaient péri. […] Il me semble que tu m’as fait quelque chose de pareil, car véritablement je suis tout engourdi de l’âme et de la bouche, et je ne sais que répondre. […] Je me baignais dans sa rage, et je me délectais à le lui faire sentir. » — Un pareil homme ne devait pas faire fortune : pouvait-il être toujours maître de lui sous Louis XIV ?

784. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

IX Je n’ai pas renoncé à l’espérance pour le genre humain ; mais, comme un avare plusieurs fois volé, je l’ai placée, comme mon trésor, dans un autre monde où les hommes ne seront plus des hommes, mais des êtres de lumière et de justice, sans inconstance, sans ignorance, sans passions, sans faiblesses, sans infirmités, sans misères, sans mort, c’est-à-dire le contraire de ce qu’ils sont ici-bas : le monde des utopistes, le paradis des belles imaginations, la société d’Hugo et de ses pareils ! […] Le Seigneur en passant t’a touché de sa main ; Et, pareil au rocher qu’avait frappé Moïse         Pour la foule au désert assise, La poésie en flots s’échappe de ton sein. […] Comment répudier jamais de pareils souvenirs ?

785. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

De tant de maulx, amy, ce penser me console ; Onc n’a pareils vengié divin secours : Comme desgatz de flotz, de volcans et d’Éole, Plus sont affreux, plus croy que seront courts. […] Oui, m’apprenez, coulple d’oyseaulx fideles, Qu’en pareil cas ne reste qu’à mourir. […] » XIV On doit s’imaginer l’impression que de pareils vers éclos du cœur d’une jeune femme et retrouvés sur les lèvres d’une grand’mère en cheveux blancs faisaient sur moi.

786. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

De pareilles choses arrivent tous les jours… Les personnes pieuses de Tréguier étaient très fières du pontificat de leur saint patron. […] Dans un quart d’heure, notre linge va être porté chez vous. » Le vieux Kermelle se joignit à elle, et le vicaire laissa faire, ne se doutant pas naturellement d’un pareil raffinement de supercherie chez une créature à laquelle on n’accordait que l’esprit le plus borné. […] Quant à l’idée que la clef confiée à Kermelle eût pu servir à l’exécution du vol, une pareille idée eût semblé extravagante ; elle ne vint à personne.

787. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Aujourd’hui la hiérarchie naturelle des esprits exige, dans les musiques, une hiérarchie pareille : aux simples âmes incultes la mélodie, la chanson ; à beaucoup la mélodie plus parfaite de la musique d’opéra : à quelques-unes les complexes langages des contrepoints, les nuances des accents et des timbres. […] Il fut conduit à exprimer dans la langue compliquée du contre-point des émotions fort peu compliquées, presque pareilles aux émotions du peuple ; et pour parvenir à cette fin, il a modifié le contre-point de ses devanciers, si profondément qu’il en a fait une musique nouvelle. […] Pour rendre ces émotions ; il a choisi des thèmes mélodiques clairs et brefs, tantôt reprenant un motif populaire, construisant tantôt lui-même des motifs pareils.

788. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Mais que produiroit une pareille composition dans l’esprit du lecteur ? […] La description d’un hameau peut bien plaire par la naïveté et la grace ; mais Neptune calmant d’un mot les flots irrités, Jupiter faisant trembler les dieux d’un clin d’oeil ; ce n’est qu’à de pareilles images qu’il appartient d’étonner et d’élever l’imagination. […] Il n’y a pas lieu d’espérer une pareille révolution pour Ronsard ; et d’autant moins, qu’il a été suivi d’un poëte pour qui le bon goût a réuni tous les suffrages, et plus digne sans comparaison de servir de modéle à l’ode françoise.

789. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Vois comme cet oiseau dont le nid est la tuile Nous suit pour emporter à son frileux asile Nos cheveux blancs pareils à la toison que file La vieille femme assise au seuil de sa maison ! […] Envieux du champ de famille, Que, pareil au frelon qui pille L’humble ruche adossée au mur, Il maudisse la loi divine Qui donne un sol à la racine Pour multiplier le fruit mûr ! […] Non plus grand, non plus beau, mais pareil, mais le même, Où l’instinct serre un cœur contre les cœurs qu’il aime, Où le chaume et la tuile abritent tout l’essaim, Où le père gouverne, où la mère aime et prie, Où dans ses petits-fils l’aïeule est réjouie         De voir multiplier son sein !

790. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Janin devant le sérieux et le pathétique d’un pareil livre ? […] L’auteur de Fanny avait été accusé naguère d’appartenir au réalisme, non pas au réalisme du fond de la tonne, mais de la surface et des bords, et probablement humilié (et on le conçoit) d’être la fleur d’un pareil panier, il a voulu montrer comment il entendait l’idéalisme dans la forme et la poésie dans la prose. […] Pour mon humble part, il m’est impossible de souscrire à un jugement pareil ou de m’y associer.

791. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

 » Il est difficile de répondre sérieusement à de pareilles facéties ; on pourrait croire que M.  […] je n’aime rien de ce qui a un pareil envers. […] » Mais à cette époque-là une pareille idée est compréhensible.) […] À Paris, les petits journaux fourmillent de nègres pareils. […] — Mais il m’aurait tué pour une pareille gaminerie.

792. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Jamais je n’ai vu un enthousiasme pareil. […] ……………………………………………………………………………………………………… Jamais Paris n’a eu un mois d’octobre pareil. La nuit claire, semée d’étoiles, est pareille à une nuit du Midi. […] Par ici, par là, des scintillements de vitres de villas, toutes lointaines, pareils à des scintillements de lustres de cristal. […] » dans le bruit continu de coups de canon, pareils à des fracas et des écroulements de foudre en des montagnes lointaines.

793. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Nous sommes profondément touchés de ce que vous ayez songé à nous dans un pareil moment. […] L’amour heureux doit produire une impression pareille. […] Livrer de pareilles choses à quelqu’un, c’est se mettre à nu. […] Mais je ne suis ni vieille ni laide, et comme votre Lucrèce, j’ai encore lu tout ce que vous avez écrit ; rendez-moi la pareille. […] Trouvez-moi dans Paris un type qui écrive un pareil morceau d’un seul jet.

794. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Ainsi M. de Vigny lui-même, cette noble nature qui n’eut d’autre visée que de rester une et fidèle à son premier mot une fois proféré, — ainsi, pareil en cela à plus d’un, il vit se voiler en lui ses religions, s’éclipser et s’éteindre ses soleils, et il fut réduit comme un autre à dire non et jamais, après avoir dit oui et toujours. […] Mais loin d’ici de pareilles malices ! […] Quoique bien novice et inexpérimenté alors en matière d’histoire et en jugement politique, quoique mal édifié sur la vraie grandeur de Richelieu, j’en savais assez déjà pour relever dans cet ingénieux roman la fausseté de la couleur, le travestissement des caractères, les anachronismes de ton perpétuels : non, quoi que de complaisants amis pussent dire, non, ce n’était pas là du Walter Scott français ; M. de Vigny n’eut jamais, pour réussir à pareil rôle, la première des conditions, le sentiment et la vue de la réalité, — j’entends aussi cette seconde vue qui s’applique au passé. […] Un sacrifice illustre et fait pour étonner Rehausse mieux que l’or, aux yeux de ses pareilles, La beauté qui produit tant d’étranges merveilles… En un mot, Dalila est fière de Samson, voilà tout ; il lui fait honneur devant le monde, il la décore et la rehausse en public ; mais elle ne l’aime pas ; il ne l’amuse pas : elle met ses goûts moins haut.

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