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2103. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

À l’ouest des côtes de l’Amérique s’étend un océan vaste et ouvert, sans une île qui puisse servir de lieu de refuge ou de repos à des émigrants : c’est encore une autre sorte de barrière.

2104. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Je vous ouvris la route, & votre noble audace De la barriere au terme a sçu franchir l’espace. […] Il nous ouvrit une nouvelle source de plaisirs avantage réservé à bien peu d’Ecrivains.

2105. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Un referendum sur Shakespeare Une revue très littéraire et qui, du reste, s’appelle les Lettres, ouvre une petite enquête sur la question shakespearienne. […] La première, elle nous a révélé le drame de Dumas et de Victor Hugo ; elle a marché avec son siècle ; elle a ouvert le chemin à une littérature nouvelle, et Mme Dorval, appelée à en suivre le progrès et à en assurer le triomphe, a recueilli là où l’autre avait semé ; ce n’est pas à dire qu’il faille reprocher à Mlle Mars d’être venue trop tôt… » Au fond, en sa qualité de « femme à l’œil sombre », George Sand est évidemment plutôt pour Mme Dorval. […] C’était un poète élégiaque qui s’est cru poète dramatique, mais qui ne l’était point du tout : « Tout ceci nous conduirait, si nous l’osions, à conclure avec Corneille que Racine avait un bien plus grand talent pour la poésie en général que pour le théâtre en particulier et que, s’il fut dramatique en son temps, c’est que son temps n’était qu’à cette mesure de dramatique : mais que probablement, s’il avait vécu de nos jours, son génie se serait ouvert de préférence une autre voie. » — Il aurait reconnu devant Hernani qu’il n’était point fait pour le théâtre, et il aurait fait des romances.

2106. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Une gloire, en termes de peinture, est la représentation du ciel ouvert avec des personnes célestes, Dieu, anges, saints, etc. […] Il m’est venu des scrupules, Madame, et j’ai ouvert les Jeux de l’âme sur ce que je faisais. […] Ouvrez-les : c’est le Combat spirituel, le Chrétien intérieur et l’Année sainte ; d’autres livres sont sous la clef. […] Il vient à ses fins sans se donner même la peine d’ouvrir la bouche ; on lui parle d’Eudoxe, il sourit où il soupire ; on l’interroge, on insiste : il ne répond rien, et il a raison : il en a assez dit. » La Bruyère a raison sur ce qu’il y a de trop audacieux dans la campagne que fait Tartuffe dans la maison d’Orgon, et son Tartuffe à lui est plus habile ; cela est incontestable ; mais qu’il n’y ait aucun intrigant et captateur qui s’attaque à la ligne directe, voilà ce qu’il ne pourrait pas soutenir et dès lors Molière est dans son droit.

2107. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Ce pélagianisme moderne aboutit en dernier lieu à la doctrine d’un père aimant qui a créé le monde, pour que tout s’y passe à la satisfaction et à l’agrément de chacun, — en quoi, à la vérité, il n’aurait guère réussi, — et qui, dans la suite, pour peu que nous nous accommodions à sa volonté sur certains points, nous ouvrira un monde plus agréable encore. […] ne croyez point que, pour écrire ces vers, il ait suffi de parcourir des yeux une carte du ciel, ou, comme on eût fait il n’y a pas longtemps, comme le bon Hugo faisait en ses vieux jours, d’ouvrir un Dictionnaire, Mais plus beaux encore, comme de vrais vers de poète, de tout ce qu’ils suggèrent à l’imagination que de tout ce qu’ils contiennent, il fallait pour les trouver, eux, cette inspiration intérieure qui fait ici la beauté de l’énumération ; il fallait que l’émotion de la science se joignît à celle de la poésie ; et il fallait que la sensibilité s’y échauffât de la chaleur de l’intelligence. […] Cela ne veut pas dire précisément qu’elle nous apprend à vivre, mais qu’elle nous ouvre le spectacle de la vie. » Et encore : « Une société sans lettres serait une société sans lumière, sans morale, sans sociabilité et même sans religion. […] Est-ce qu’il n’en tenait pas ouvertement école quand il répétait un de ses mots favoris : « Je suis très fort, j’amène cinq cents au dynamomètre, et je fais des métaphores qui se suivent. » On a même si bien retenu le conseil, qu’ouvrez vos journaux, et vous verrez que l’unique mesure qu’il y ait de la valeur du style d’un écrivain, ce n’est pas même la justesse, mais la « cohérence » de ses métaphores.

2108. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

C’est aussi une strophe qui annonce, une strophe qui ouvre. […] Par contre il y a quelque chose de désarmant, de vraiment touchant à voir l’opiniâtreté forcenée, frénétique, l’entêtement, l’efforcement, la persévérance, l’endurance, la force d’illusion sur soi, la méconnaissance de soi, la constance extraordinaire, l’application, le studieux, le sérieux, la patience, le scolaire avec lequel Corneille s’est efforcé pendant toute l’immense deuxième moitié de sa carrière, Le sort, qui de l’honneur nous ouvre la barrière, Offre à notre constance une illustre matière ; s’est appliqué laborieusement à faire des criminels extraordinaires, plus noirs que le noir de fumée, sans jamais parvenir, le vieux et le maître, avec tout ce labeur, malgré tout ce labeur, à faire un seul être disgracié. […] il est si secrètement sûr que c’est plus qu’une prière et plus qu’un vœu, (je ne dis pas seulement plus qu’un propos et plus qu’un rêve), (ce qui est hors de cause, car ce serait si grossier et si mince et si impie), que c’est un engagement, que c’est une promesse, que c’est déjà fait ; que c’est une réalité ; la saisie de la main d’une réalité éternelle ; que son martyre est déjà une chose entendue ; qu’il a un crédit ouvert, un crédit mystique ; (à peine) anticipé ; que son sang est disponible ; qu’il va commencer d’en user ; Tout votre sang est peu pour un bonheur si doux !

2109. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Mais déjà, sans doute, quand il écrivait cette dernière phrase, une idée encore plus hardie s’élaborait dans l’esprit de Léon XIII, et déjà son active imagination voyait s’ouvrir les perspectives de l’Encyclique du 20 juin 1894 sur l’Unité catholique : Pendant que notre esprit s’attache à ces pensées, — de réconciliation des Églises orientales avec l’Église latine, — et que notre cœur en appelle de tous ses vœux la réalisation, nous voyons là-bas, dans le lointain de l’avenir, se dérouler un nouvel ordre de choses, et nous ne connaissons rien de plus doux que la contemplation des immenses bienfaits qui en seraient le résultat naturel.

2110. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

Dupanloup, On ouvre le Vasistas, etc.).

2111. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Point de départ de toute une série de réflexions p. 93-113 qui ouvrent aussi bien sur la question chez Bergson des rapports de la conscience avec la durée subjective que sur la notion de « stream of consciousness » chez William James en 1890 dans Principles of psychology — ici : « les faits ou états de conscience forment une succession continue », p. 113 plus loin : « le moi est ce qui s’écoule, ce qui passe ou est passé, mais qui, une fois passé, souvent, redevient présent ».

2112. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Quoiqu’il en soit, dès que je ne conviens pas qu’Homere ait perfectionné l’art qu’il a inventé, Me D conclut que je le méprise ; moi qui ai avancé formellement que par une supériorité de génie il avoit saisi les prémieres idées de l’éloquence dans tous les genres ; qu’il avoit parlé le langage de toutes les passions ; qu’il avoit ouvert aux écrivains qui devoient le suivre, une infinité de routes qu’il ne restoit plus qu’à applanir ; et qu’enfin ceux mêmes qui le surpasseroient, devroient encore le regarder comme leur maître. […] Homere dit simplement : comme quand le mari de Junon la bien coëffée, fait briller les éclairs préparant une grande pluye, ou la grêle ou la neige qui blanchit quelquefois les campagnes, ou qu’il ouvre la grande bouche de la cruelle guerre ; ainsi Agamemnon soupiroit, etc.

2113. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Moins d’une demi-minute après, elle ouvrit et ferma souvent le bec ; sa queue était abaissée, et ses ailes tombaient presque à terre. À la fin de la troisième minute, elle était courbée, ne pouvant plus soutenir sa tête, qui tombait, se relevait, et chaque fois tombait plus bas, comme celle d’un voyageur fatigué qui sommeille debout ; ses yeux s’ouvraient et se fermaient.

2114. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Pour moi, ce que je veux, c’est un mot d’entretien, Où tout votre cœur s’ouvre et ne me cache rien.

2115. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il a, dit-il, long-tems cherché ce principe ; s’il eût ouvert le fameux livre de l’Avis aux Réfugiés, il l’y auroit trouvé tout de suite ; s’il eût cherché un peu plus long-tems, il auroit vu qu’il n’avoit rien trouvé.

2116. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Intermédiaire par sa date entre les Lettres Persanes et les Lettres Philosophiques, elle marque qu’une nouvelle période française s’ouvre, que le libre esprit du xvie  siècle reparaît sous une figure nouvelle, et que le groupe des amis de Montaigne va se reconstituer, se multiplier et vivre. […] Seulement le critique, qui construit des idées, fait une chaîne, trace une route, ouvre une avenue avec l’idée de la tradition classique.

2117. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Les Poëtes doivent supposer tous les détails qui n’ont rien d’intéressant, & auxquels la réflexion du lecteur peut suppléer sans effort : ils seroient d’autant moins excusables de puiser dans ces sources stériles, que la Philosophie leur en a ouvert de très fécondes. […] Les premiers maîtres du théatre sembloient avoir épuisé les combinaisons des caracteres, des intérêts, & des passions ; la Philosophie lui a ouvert de nouvelles routes. […] Dans le gouvernement monarchique, ils l’exercent quelquefois & ne la possedent jamais : c’est par eux qu’elle passe ; ce n’est point en eux qu’elle réside ; ils en sont comme les canaux, mais le prince en ouvre & ferme la source, la divise en ruisseaux, en mesure le volume, en observe & dirige le cours.

2118. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

  (J’ouvre ici une parenthèse ; et qu’on se rassure : je la fermerai. […] Dans un autre cahier si je le puis, et en commençant par le commencement, j’ouvrirai, moi-même j’introduirai ce grand débat. […] Je ne veux rien dire aujourd’hui que de public et d’ouvert et pour ainsi dire de paroissial.

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