L’ordre dans lequel nous rangeons les phénomènes conscients ne comporte aucun arbitraire. […] On a dit aussi que deux faits doivent être regardés comme simultanés quand l’ordre de leur succession peut être interverti à volonté. […] Si je crois avoir des raisons pour regarder les quatre faits A, B, C, D, comme liés l’un à l’autre par un lien de causalité, pourquoi les ranger dans l’ordre causal A B C D et en même temps dans l’ordre chronologique A B C D plutôt que dans tout autre ordre ? […] Ces deux phénomènes, quand on est témoin, se passent dans un certain ordre ; quand des phénomènes analogues se produisent sans témoin, il n’y a pas de raison pour que cet ordre soit interverti. […] Notre conscience nous apprend immédiatement que B′ précède C′ et nous admettons que B et C se succèdent dans le même ordre.
L’instruction adoucit les caractères, éclaire sur les devoirs, subtilise les vices, les étouffe ou les voile, inspire l’amour de l’ordre, de la justice et des vertus, et accélère la naissance du bon goût dans toutes les choses de la vie. […] L’enseignement ou l’ordre des devoirs et des études n’est point arbitraire, et la durée n’en est pas l’affaire d’un jour. […] On y enseigne l’anatomie, la chirurgie, le traitement des maladies dans toutes ses branches, les éléments d’histoire naturelle, la botanique, la chimie et la pharmacie ; il s’agirait seulement de fixer l’ordre et la durée de ces études. […] L’ordre des devoirs et des instructions est aussi inaltérable que le lien des connaissances entre elles. […] De l’ordre des études.
Louvois, surpris, écrivit aussitôt au premier président du Parlement de Metz : « Les commissaires de l’Empereur à la Diète de Ratisbonne ont mis en fait que Traerbach et ses dépendances n’avaient point été réunies ; sur quoi Sa Majesté m’a donné ordre de vérifier ce qui en est ; et comme le Mont-Royal, duquel cette seigneurie dépend, est d’une extrême conséquence, j’ai cru ne pouvoir mieux faire que de m’adresser à vous pour vous prier d’examiner sans délai, et sans que personne sache que vous en avez reçu d’ordre, ce qui a été fait sur ce sujet. […] L’ordre d’agir enfin, envoyé de Fontainebleau, et pendant que tout le monde semblait en fête, fut apporté avec des précautions non moins mystérieuses : « Le 10 septembre 1681, nous dit M. […] En conséquence des ordres ainsi donnés, dans la nuit du 27 au 28 septembre, les troupes françaises, commandées par le baron d’Asfeld, se rapprochèrent brusquement de Strasbourg et investirent la redoute la plus voisine du Rhin. […] Les magistrats aux abois s’adressèrent alors au baron d’Asfeld lui-même, lequel excipa de ses ordres et renvoya les réclamants à celui de qui il les tenait, le baron de Montclar. […] » Éternel problème où le droit de la force se dresse à nos yeux et nous apparaît régnant, dans le monde de l’histoire comme dans l’ordre de la nature !
En un mot, c’est l’anarchie dans l’individu réclamant l’ordre dans la nation. […] Mais où est la divinité de l’ordre social ? […] Le premier de ces instincts, d’abord physique, lui commande de se rapprocher de sa mère sous peine de mort ; il crée la famille, cette sainte unité de l’ordre social. […] Aussi voyez comme cela civilise, comme cela dure, comme cela multiplie la vie et l’ordre dans l’espèce humaine ! […] Devoir du commandement adouci par l’amour dans le père, pour que l’ordre, qui ne peut se fonder sans hiérarchie, du moment que les volontés peuvent se heurter entre des êtres nécessairement inégaux, pour que cet ordre, disons-nous, se fonde sur une autorité et sur une subordination incontestées ; autorité et subordination qui sont un phénomène social, nullement physique, mais tout moral.
J’ai le regret de te quitter ; mais nous servirons dans la même armée, et mon plaisir sera de dire : Friant a fait toujours son devoir étant sous mes ordres. […] S. : Tu seras sous les ordres du général Kléber, et tu seras charmé de connaître ce brave républicain. […] Le général Menou avait pourtant nommé Friant lieutenant général de l’armée d’Orient, pour en remplir les fonctions sous ses ordres ; mais il n’en écouta pas davantage ses avertissements militaires. […] J’aime mieux essayer de les faire sentir que de repasser sèchement toutes les grandes batailles où il fut un des vigoureux artisans, Austerlitz, Auerstaedt, Eylau, Eckmuhl, Wagram, Smolensk, la Moskowa : — une intrépidité de premier ordre, cela va sans dire ; — l’affection de ses troupes qui lui permettait de tirer d’elles de merveilleux surcroîts de fatigue et des combats acharnés au sortir des marches les plus rudes : — « Cet homme me fera toujours des siennes », disait l’empereur, en apprenant une de ces marches sans exemple à la veille d’Austerlitz ; — l’habileté des manœuvres et le coup d’œil sur le terrain, le tact qui lui faisait sentir l’instant décisif, ce talent pratique qui est du tacticien et du capitaine, et qui montre l’homme né pour son art (cela se voit surtout dans sa conduite à Auerstaedt, à Eckmuhl) ; — oser prendre, au besoin, la responsabilité de ses mouvements dans les circonstances critiques, sans se tenir à la stricte exécution des ordres ; et, quand il se bornait à les exécuter, une activité sans trêve. C’était chose reçue dans l’état-major du général Davout « que dès qu’un ordre de mouvement offensif parvenait au général Friant, il était aussitôt, sinon exécuté, du moins en voie d’exécution, sans observation ni réticence si la chose était praticable ; et que, dans le cas contraire, il en démontrait, sur-le-champ, le danger ou l’impossibilité, et que ses appréciations prévalaient toujours sur la combinaison projetée. » Rien n’égalait sa vigilance.
Cuvier considérait les Ruminants et les Pachydermes comme les deux ordres de mammifères les plus distincts ; mais Owen a découvert entre eux de si nombreux liens de transition, qu’il a dû changer toute la classification de ces deux ordres et placer certains Pachydermes dans le même sous-ordre avec des Ruminants. […] Ces trois familles, réunies aux nombreux genres éteints qui ont formé les diverses lignées généalogiques divergentes depuis la souche mère A, formeront un ordre ; car tous auront hérité quelque chose en commun de cet ancien progéniteur. […] Ainsi que nous venons de le dire, toutes les espèces éteintes et vivantes descendues de A forment un ordre ; et cet ordre, par suite des effets continus de l’extinction et de la divergence des caractères, est divisé en plusieurs familles ou sous-familles, dont on suppose que quelques-unes ont péri à différentes époques, tandis quelques-unes ont vécu jusqu’aujourd’hui. […] À une époque reculée, les mollusques les plus bas et les plus élevés de la série, c’est-à-dire les Brachiopodes et les Céphalopodes, fourmillaient en nombre ; aujourd’hui ces deux ordres ont beaucoup diminué, tandis que d’autres ordres intermédiaires, par le degré de leur organisation, se sont considérablement accrus. […] Ces représentants gigantesques du même ordre se sont complétement éteints sans laisser de descendants modifiés.
. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois La succession constante et non interrompue des révolutions politiques liées les unes aux autres par un si étroit enchaînement de causes et d’effets, doit nous forcer d’admettre comme vrais les principes de la Science nouvelle. […] Les deux traits principaux qui caractérisent les aristocraties sont la garde des limites, et la conservation et distinction des ordres politiques. […] De la conservation et distinction des ordres politiques C’est l’esprit des gouvernements aristocratiques que les liaisons de parenté, les successions, et par elles les richesses, et avec les richesses la puissance restent dans l’ordre des nobles. […] À Sparte, le roi Agis voulant donner aux pères de famille le pouvoir de tester, fut étranglé par ordre des éphores, défenseurs du gouvernement aristocratique101. […] De la conservation des lois La conservation des ordres entraîne avec elle celle des magistratures et des sacerdoces, et par suite celle des lois et de la jurisprudence.
« Je reçus l’ordre de Sa Sainteté de transmettre cette réponse à l’envoyé. […] D’après l’ordre que je reçus du Saint-Père, je rapportai tout ce que m’avait dit M. de Cacault, soit sur l’ambassade en général, soit sur le choix de ma personne. […] Alquier reçut contre moi les mêmes ordres que son prédécesseur, mais ils n’eurent pas plus de succès pendant un certain temps. […] Nous signâmes tous les treize par ordre d’ancienneté ; puis, vers quatre heures du matin on se sépara, et chacun retourna chez soi. […] Le ministre des cultes ajoutait qu’il ne serait pas en son pouvoir de suspendre les ordres signifiés la veille, de la part du maître.
Le divin fondateur du christianisme n’avait prétendu abolir ni l’État ni la famille, et ses apôtres ont nettement prêché le mariage et la soumission à l’ordre établi. […] Le général d’armée, impatient de couvrir sa personne de gloire, ne peut mener ses soldats au feu sans l’ordre de son gouvernement. […] Mais la puissance naissante du nouvel ordre de choses précipite Gœtz dans l’injustice, et rend sa perte inévitable. […] Don Quichotte est ridicule ; dans un monde légalement ordonné, il veut créer l’ordre par la chevalerie, quand celle-ci n’est plus bonne qu’à le défaire. […] Tout cela constitue une force et une puissance publique qui domine les individus, et les ramène à l’ordre, quand leur caprice entreprend de s’opposer à la loi et de la violer.
monsieur le maréchal, répondit-il, avec des garanties écrites, avec un ordre politique qui fondera nos droits, qu’y a-t-il à redouter ? […] Après quelques ordres de détails, l’Empereur, agitant ainsi le tumulte et l’orage de ses pensées, repartit pour Fontainebleau. […] Ordre fut donné devant les plénipotentiaires de ne faire aucun mouvement de troupes jusque-là. […] À force de présence d’esprit, d’émotion et de cordialité, il ramène à l’ordre ce corps d’armée, qui reprend les armes et le salue d’un dernier cri. […] Il eut ordre de se livrer à un travail spécial pour éclairer la question.
Je sais que nous y trouverions des faits, des renseignements de tous ordres, des discussions d’hommes et nullement un journal intime. […] A l’éclat de leurs yeux, à la dureté de leurs regards, je sens que leurs rêveries sont d’un ordre funeste pour la paix sociale. […] A l’École Normale, où je m’occupais de choisir les principes qui ont déterminé ma vie, une phrase de Stendhal m’a frappé : « Tant qu’on n’a pas six mille francs de rentes, ne penser qu’à cela ; quand on les a, n’y plus penser. » Il faudrait ajouter : « Se choisir un milieu social, un ordre où passer sa vie avec régularité, et, cette élection faite, n’y plus penser. » Un ordre dans lequel on puisse d’ailleurs travailler en toute indépendance. […] Séparons l’ordre moral de l’ordre scientifique, usons de distinctions, sans quoi il n’y aurait que désordre et mauvaise foi, mais fortifions ceux qui aspirent, eux aussi, au bien idéal.
Juger ces événements, de quelques noms qu’on les désigne, c’est les faire rentrer dans l’ordre des idées existantes, des idées pour lesquelles il y avait déjà des expressions. […] Il ne s’ensuit pas qu’il faille croire à la perfection dans l’ordre social ; mais il est utile pour les législateurs de se proposer ce but, de quelque manière qu’ils conçoivent sa route. […] Mais les uns croient que la garantie de la liberté, le maintien de l’ordre, ne peut subsister qu’à l’aide d’une puissance héréditaire, et conservatrice ; les autres, reconnaissent de même la vérité du principe, que l’ordre seul, c’est-à-dire l’obéissance à la justice, assure la liberté : mais ils pensent que ce résultat peut s’obtenir sans un genre d’institutions que la nécessité seule peut faire admettre, et qui doivent être rejetées par la raison, si la raison prouve, qu’elles ne servent pas mieux que les idées naturelles, au bonheur de la société. […] Il ne peut pas y avoir d’usurpateur dans un pays où il faudrait que le même homme ralliât l’opinion à lui, depuis le Rhin jusqu’aux Pyrénées ; l’idée d’une constitution, d’un ordre légal consenti par tous, peut seule réunir et frapper à distance. […] Indépendamment de tous les crimes particuliers qui ont été commis, l’ordre social a été menacé de sa destruction pendant cette révolution par le système politique même qu’on avait adopté : les mœurs barbares sont plus près des institutions simples mal entendues, que des institutions compliquées ; mais il n’en est pas moins vrai que l’ordre social, comme toutes les sciences, se perfectionne à mesure qu’on diminue les moyens, sans affaiblir le résultat.
Qu’on y regarde de près : on verra que l’écueil de tout idéalisme est là ; il est dans ce passage de l’ordre qui nous apparaît dans la perception à l’ordre qui nous réussit dans la science, — ou, s’il s’agit plus particulièrement de l’idéalisme kantien, dans le passage de la sensibilité à l’entendement. — Resterait alors le dualisme vulgaire. […] Pourquoi échoue-t-il, comme nous le disions tout à l’heure, à passer de l’ordre qui se manifeste dans la perception à l’ordre qui réussit dans la science, c’est-à-dire de la contingence avec laquelle nos sensations paraissent se succéder au déterminisme qui lie les phénomènes de la nature ? […] Ce sont ces intermédiaires et leur ordre rigoureux qui demeurent alors obscurs, soit qu’on érige ces intermédiaires en « sensations possibles », selon l’expression de Mill, soit qu’on attribue cet ordre, comme le fait Kant, aux substructions établies par l’entendement impersonnel. […] L’idéalisme, disions-nous, ne peut passer de l’ordre qui se manifeste dans la perception à l’ordre qui réussit dans la science, c’est-à-dire à la réalité. […] Ce qui est réel, ce n’est pas davantage une étendue divisée en parties indépendantes : comment d’ailleurs, n’ayant ainsi aucun rapport possible avec notre conscience, déroulerait-elle une série de changements dont l’ordre et les rapports correspondraient exactement à l’ordre et aux rapporte de nos représentations ?
Dans la formation des républiques héroïques, ces fiefs souverains, ces souverainetés privées s’assujettirent naturellement à la haute souveraineté des ordres héroïques régnants. 3º Domaine civil, dans toute la propriété du mot. […] Auparavant, l’ordre des sénateurs, composé entièrement de nobles, occupait seul les magistratures ; les plébéiens riches purent entrer dans cet ordre. […] Composées d’un ordre de nobles qui commandaient, et d’un ordre de plébéiens nés pour obéir, les cités eurent d’abord un gouvernement aristocratique. Rien ne pouvait être plus conforme à la nature sauvage et solitaire de ces premiers hommes, puisque l’esprit de l’aristocratie est la conservation des limites qui séparent les différents ordres au-dedans, les différents peuples au-dehors. […] Si quelqu’un tentait de soulager les plébéiens par une loi agraire, l’ordre des nobles accusait et mettait à mort le bienfaiteur du peuple.
Au bout de trois mois, il vint un ordre du roi, à Chanavas-Kan, de l’épouser. […] Ce méchant homme se chargea lui-même d’intimer l’ordre et de l’exécuter. […] Sa Majesté en fut courroucée et donna des ordres exprès d’envoyer à la cour la mère, la fille et le mari. […] On le fit descendre à l’entrée de la place Royale, et on le mena dans le même ordre à l’audience du roi. […] L’ordre était donné d’en faire trois mille d’abord, à ce que me dit le chef des orfévres, qui en avait l’intendance.
Que fait, par exemple, M. de Quatrefages, pour démontrer que l’homme arrive à former psychologiquement un règne à part dans l’ordre des êtres animés ? […] De son côté, l’école de Reid, bien que plus circonspecte et se rapprochant davantage de la méthode de Bacon, avait étendu outre mesure la liste des principes primitifs et inexplicables de la nature humaine, soit dans l’ordre des vérités métaphysiques, soit dans l’ordre des vérités morales. […] Ici, c’est l’amour qui est le principe de tout un ordre de sensations et de sentiments, au lieu d’en être le résultat. […] Il y a de l’ordre partout, comme disaient les stoïciens, dans la maison de Jupiter ; mais cet ordre a des caractères bien différents, selon les divers règnes de la vie universelle. […] Qu’importe que l’ordre et la régularité dans la succession des mouvements de la vie extérieure nous fassent penser à l’ordre de la nature et à l’universelle nécessité qui en fait le caractère ?