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517. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 105-106

Ce Recueil, formé de beaucoup d'autres, offre un grand nombre d'articles intéressans, qui prouvent que si le Compilateur n'est pas en état de produire par lui-même de bonnes choses, il a du moins le mérite de les distinguer dans les Productions d'autrui.

518. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 159-160

En effet, ses Satires offrent plus d'aigreur que de gaieté, plus d'acharnement que de badinage, & tombent plus sur les personnes que sur les vices.

519. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre II. De la patrie d’Homère » pp. 258-259

Un passage précieux justifie cette conjecture : Alcinoüs, roi de l’île des Phéaciens, maintenant Corfou, offre à Ulysse un vaisseau bien équipé, pour le ramener dans son pays, et lui fait remarquer que ses sujets, experts dans la marine, seraient en état, s’il le fallait, de le conduire jusqu’en Eubée  ; c’était, au rapport de ceux que le hasard y avait conduits, la contrée la plus lointaine, la Thulé du monde grec (ultima Thule).

520. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

Cette facilité qui s’offre à l’écrivain de laisser les choses aller selon leur cours naturel et de s’abstenir de les soumettre à un plan original, est une dangereuse et forte tentation. […] Mais il est rare qu’il y ait cette inégalité entre les arguments qui s’offrent : on choisira alors les plus efficaces et on les disposera autant que possible selon leur degré de force, de façon que les plus décisifs viennent à la fin et terminent toute contestation.

521. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

Il ignore les Grecs, et méprise Pindare ; il est plutôt latin ; ou mieux il est tout français, et donne autorité à ceux des Latins qui lui offrent des modèles de son goût intime : aux orateurs tels que Tite-Live, aux moralistes tels que Sénèque, aux gens de savoir et d’esprit tels que Stace. […] Le « courtisan », c’était sans doute la forme exquise de la langue que le peuple de Paris offrait à l’état brut et non raffiné : les crocheteurs de la Grève devaient fournir l’étoffe, et la cour y mettre la façon ; mais il n’est pas au pouvoir de la cour, ni même du roi, de faire français ce qui n’est pas du français de Paris.

522. (1890) L’avenir de la science « VI »

Les meilleurs juges reconnaissent que, de toutes les branches des études philologiques, l’Orient, l’Inde surtout, peuvent offrir pour l’histoire de l’esprit humain les plus précieuses données. […] La vraie science est celle qui n’appartient ni à l’école, ni au salon, mais qui correspond directement à un besoin de l’homme ; celle qui ne porte aucune trace d’institution ou de coutume factice ; celle, en un mot, qui rappelle de plus près les écoles de la Grèce antique, qui, en ceci comme en tout, nous a offert le modèle pur du vrai et du sincère.

523. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Avant lui, notre Nation étoit réduite à admirer chez les Anciens ou les Etrangers les beautés du Poëme épique : Fénélon parut, & nous lui dûmes la gloire de pouvoir offrir un chef-d’œuvre capable de surpasser peut-être, ou du moins de balancer la gloire de ceux qui l’avoient précédé. […] Cet Ouvrage, composé pour l’instruction du Duc de Bourgogne, son Eleve, offrira à la Jeunesse un contre-poison victorieux contre les délires de notre espece de Philosophie.

524. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Fallait-il à sa main pensive, la feuille de laurier qu’en causant Mme de Staël aimait à tordre dans la sienne, ou le bouquet de roses quotidiennes que l’Amour fidèle offrait à Mme Récamier ? […] Mme Desbordes-Valmore offre-t-elle enfin au xixe  siècle le hasard de ce rare phénomène d’une femme poète, si rare, en effet, que dans l’histoire littéraire on le cherche en vain ?

525. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Le sixième siècle n’offre que la lutte des nations qui se disputent l’univers. […] Mais il s’offre naturellement ici un problème à résoudre.

526. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Là même, cependant, quelle vaste carrière et quelles inspirations offertes à l’activité morale de l’homme ! […] Mais, dans le génie comme dans la foi, il y a toujours des élus de Dieu : et tant que l’enthousiasme du beau moral ne sera pas banni de tous les cœurs, tant qu’il aura pour soutiens toutes les passions honnêtes de l’âme, il suscitera par moments l’éclair de la pensée poétique ; il éveillera ce qu’avaient senti les prophètes hébreux aux jours de l’oppression ou de la délivrance, ce que sentait ce roi de Sparte, lorsqu’à la veille d’une mort cherchée pour la patrie, il offrait, la tête couronnée de fleurs, un sacrifice aux Muses.

527. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Les symptômes de la mort par le curare offrent un aspect caractéristique sur lequel s’accordent tous les observateurs. […] Cela ne nous offrira d’ailleurs aucune difficulté, car, ainsi que nous l’avons déjà dit, le cœur est un muscle, et il en possède toutes les propriétés physiologiques. […] Ce n’est donc pas à l’absence de nerfs qu’il faut attribuer toutes les anomalies que le cœur nous a offertes jusqu’à présent, c’est à l’existence d’un mécanisme nerveux tout particulier, qu’il nous reste à examiner. […] Tous les organes du corps nous offrent alternativement un état de repos et un état de fonction dans lesquels les phénomènes circulatoires sont essentiellement différents. […] Le mouvement de régénération ou de synthèse organique nous offre deux modes principaux.

528. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Où aurait-il pris cette lumière intérieure parfaite, cette justesse infaillible, cette délicatesse de sainteté qui surgissent tout à coup en lui, comme la fleur surgit du fumier, pour se foudroyer lui-même, s’offrir en holocauste pour un misérable flétri d’avance, et pour s’écrier de sang-froid devant le jury, et devant Dieu, et devant ses concitoyens, dont la considération se change en exécration : C’est moi qui suis le forçat ! […] Pourquoi fanatiser le peuple, en style admirable, pour des misères ou inévitables ou impossibles, quand il n’y a malheureusement que trop de fautes et de misères réelles à offrir à la pitié des lecteurs ? […] Mais, avant de foudroyer ces héros, ils leur offrent les conditions honorables des champs de bataille civilisés. […] « Faire cette réponse à la catastrophe, dire cela au destin, donner cette base au lion futur, jeter cette réplique à la pluie de la nuit, au mur traître de Hougoumont, au chemin creux d’Ohain, au retard de Grouchy, à l’arrivée de Blücher, être l’ironie dans le sépulcre, faire en sorte de rester debout après qu’on sera tombé, noyer dans deux syllabes la coalition européenne, offrir aux rois ces latrines déjà connues des Césars, faire du dernier des mots le premier en y mêlant l’éclair de la France, clore insolemment Waterloo par le mardi gras, compléter Léonidas par Rabelais, résumer cette victoire dans une parole suprême impossible à prononcer, perdre le terrain et garder l’histoire, après ce carnage avoir pour soi les rieurs, c’est immense. […] Ce Cambronne, ce passant de la dernière heure, ce soldat ignoré, cet infiniment petit de la guerre, sent qu’il y a là un mensonge dans une catastrophe, redoublement poignant ; et, au moment où il en éclate de rage, on lui offre cette dérision, la vie !

529. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Les signes de l’affirmation et de la négation, en particulier, semblent venir de ce que l’enfant, pour rejeter la nourriture dont il ne veut pas, par exemple pour refuser le sein de sa mère, secoue latéralement la tête ; au contraire, pour prendre le sein de sa mère ou la nourriture qu’on lui offre, il penche la tête en avant ; ces mêmes gestes, étendus à toute négation et à toute affirmation, sont devenus héréditaires et instinctifs chez un grand nombre de races. […] On voit la difficulté qu’offrent toutes ces questions dans le détail physiologique ; mais ce qui intéresse le psychologue, c’est ce grand principe que la joie est une expansion libre, la peine une lutte qui s’accompagne partout des signes de l’effort, y compris les larmes, par lesquelles les yeux font effort pour se délivrer de ce qui les irrite. […] La peur offre le type de cette physionomie concentrique propre aux affections qui ont pour centre le moi. […] Les diverses races d’hommes offrent par cela même des différences de physionomie et, dans une même race, les diverses nations finissent par avoir une expression particulière qui les révèle63. […] Mais ce sont moins les sympathies intellectuelles que les sympathies organiques qui sont les vraies conditions de la vie affective et aimante : les fonctions intellectuelles, en effet, offrent encore un caractère d’intermittence ; les sympathies des organes entre eux, au contraire, ne cessent jamais entièrement jusqu’à la mort ; il en résulte un constant besoin de sympathiser avec autrui, qui est l’extension même du concert commencé dans notre organisme.

530. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Les fleuves les plus vastes n’offrent plus que de légers filets d’eau, coulant, à peine visibles, dans leurs lits rétrécis ; et, comme si elle était poussée par une force puissante, la terre semble monter rapidement vers moi. » On voit, à cette description du char prêté au héros par Indra, ce qu’on voit plus formellement encore dans les traditions de la Chine primitive, que cette antiquité avait ses navires aériens et ses aéronautes. […] X Il y a dans le théâtre indien, ajoutent les commentateurs, une singularité que n’offre aucun théâtre moderne, et qui atteste assez le prodigieux développement de l’éducation publique chez ces peuples, c’est que les personnages parlent plusieurs idiomes dans le même drame. […] Là nous ne sentions plus, tant nous étions heureux, que le temps nous échappait… » Des tableaux tragiques représentant les dangers dont Rama a sauvé son amante Sita s’offrent ici à leurs yeux, réveillent leurs souvenirs, font couler leurs larmes rendues délicieuses par le contraste avec le bonheur présent. […] Ne repousseriez-vous pas la prière de celui qui chasse son épouse, l’honneur de sa maison ; qui condamne au désespoir celle dont le sein porte le fruit de sa tendresse, qui la sacrifie comme la victime offerte pour les apaiser aux mauvais génies. […] Son âme succombe promptement. » XVI Sita elle-même, envoyée par une divinité bienfaisante pour offrir un sacrifice dans la forêt, paraît en ce moment sur la scène.

531. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

La religion a le droit d’être jalouse, puisque la récompense qu’elle offre est incommensurable avec les sacrifices qu’elle exige. […] Il faut pourtant noter, à titre de curiosité morale, une forme excessive du désintéressement littéraire, qui offre assez d’analogie avec la doctrine du quiétisme ou du pur amour de Dieu. […] Quand plusieurs cibles sont placées côte à côte, le tireur le plus maladroit a beaucoup de chance d’en toucher une : l’écrivain le mieux garanti contre la critique est celui qui offre le moins de surface. […] La science offre bien un refuge honorable à la médiocrité : là, tout le monde peut apporter sa modeste pierre à l’édifice commun ; mais tu n’es pas né pour un travail de maçonnerie. […] La pièce, plusieurs fois représentée, avait attiré peu de monde, et le directeur de l’Odéon était décidé à offrir au public un autre spectacle, quand tout à coup le temps changea, la pluie se mit à tomber, et le théâtre se remplit.

532. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Quel soulagement dans toutes les âmes, à cause d’une âme qui s’offrait ! […] Illustre sans paraître savoir qu’il fut illustre en effet, jamais il ne consentit à une autre ambition que celle d’être un poète et un journaliste républicain : on lui offrit d’être député, on lui offrit d’être sénateur, on pensa même à faire de lui un Président de la République. […] Il en vint, en dépit des épouvantes qu’inspirent les agonies, à aimer la mort pour elle-même, c’est-à-dire pour ce qu’elle offre de non-émotion, de non-sensation, de non-pensée. […] La minute d’alors offrait cette particularité, que le plus grand des poètes français souffrait en une petite île anglaise, tandis que le plus futile des musiciens allemands triomphait à Paris. […] C’est à la jeune femme qui baisa cette fleur que j’offre cette page funéraire aussi.

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