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737. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Les érudits éminents sont en assez grand nombre. […] Il est même bon nombre de choses qu’ils ont pu s’avouer à eux-mêmes. […] Ce nombre infini de nuances dans les idées et de particularités dans les faits, cette curiosité insatiable, l’essentiel perdu dans le superflu, rien d’oublié, rien d’omis, et l’incertitude sur toutes choses offerte aux esprits comme l’ombre de cette liberté dont ils sont si jaloux, voilà d’où vient l’illusion de ces personnes. […] Chez le plus grand nombre, Montaigne en tête, c’est l’esprit de curiosité et de libre examen.

738. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Il faut s’attendre qu’un peuple qui ne connut pas d’abord le mérite du Misanthrope et d’Athalie, et qui applaudit à tant de monstrueuses farces, sera toujours un peuple ignorant et faible, qui a besoin d’être conduit par le petit nombre des hommes éclairés. Chamfort enchérira lui-même sur cette doctrine du petit nombre des élus en matière de goût, quand il répondra à quelqu’un qui lui opposait sur un ouvrage le jugement du public : « Le public ! […] Ailleurs, au nombre des raisons qu’il allègue pour ne plus rien donner au public : C’est parce que je ne voudrais pas, dit-il, faire comme les gens de lettres qui ressemblent à des ânes ruant et se battant devant un râtelier vide. […] Je ne citerai pas un plus grand nombre de ces pensées atroces et corrosives qui brûlent en quelque sorte le papier ; les citer, c’est jusqu’à un certain point en répondre.

739. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Telle est la vraie idée du positivisme, comme il serait facile de le prouver par un très-grand nombre de passages empruntés aux maîtres de l’école. […] Nous ne sommes animés d’aucune mauvaise intention contre les croyances d’un si grand nombre de nos semblables ; si elles sont la vérité, nous sommes les premiers à désirer qu’elles reconquièrent le domaine des âmes, comme on prétend qu’elles le font en effet. […] Si l’on s’étonne de voir au nombre des dogmes chrétiens une doctrine toute philosophique, on s’étonne aussi de certaines omissions singulières dans le credo dogmatique présenté par M.  […] Guizot est latitudinaire, avec quelle liberté il fait son choix entre les dogmes, laissant de côté ceux qui peuvent être les plus désagréables à l’imagination de notre siècle (le diable, les peines éternelles, le petit nombre des élus…), pour ne conserver que ce qui lui paraît le strict nécessaire, il est difficile de voir dans cette théologie choisie et triée autre chose qu’un demi-christianisme logiquement entraîné au rationalisme.

740. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

C’est ce parti, chaque jour grossissant par le nombre comme il se complète par la doctrine, dont Pusey et Newman ont été les plus ardents promoteurs et les chefs. […] Malgré le nombre des anglo-catholiques au sein de l’Église anglicane, la Grande-Bretagne, cette image glorieuse de la concentration politique, n’en a pas moins ressenti les influences funestes du protestantisme continental. […] Les paroles de Pusey, empreintes d’une touchante tristesse, révèlent bien l’état de son âme, se débattant, comme épuisée, dans ces lassitudes que la Providence envoie souvent à un homme pour achever son cœur : « Je conçus, il y a plusieurs années, — dit le Dr Pusey, — les premières appréhensions de ce qui vient d’arriver, en apprenant que l’on priait pour lui (Newman) dans un grand nombre d’églises catholiques et de monastères religieux du continent. » Cet aveu de la force et de l’efficacité de la prière des catholiques, apostoliques et romains, a, selon nous, une signification bien profonde sous la plume schismatique encore du Dr Pusey. […] Le nombre de ces conversions et leur importance, les résistances que doit éprouver le mouvement puséyste avant d’arriver à l’unité et à la réconciliation avec Rome, les conséquences religieuses et politiques pour l’Angleterre d’un événement aussi capital, voilà ce que nous devons maintenant examiner.

741. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Vincent Voiture [Amiens, 1598 ; † 1648, Paris]. — Ses Poésies, — et qu’il y en a dans le nombre de bien fades ; — mais qu’il y en a quelques-unes d’exquises ; — très supérieures à beaucoup de celles de Cl.  […] — 2º de ses Entretiens ou Dissertations, au nombre de 67, ainsi divisés : Dissertations chrétiennes et morales, 25 ; — Dissertations politiques, 14 ; — Dissertations critiques, 28. […] Quant aux Sermons, qui existent pour le plus grand nombre en manuscrits à la Bibliothèque nationale, ils ont paru pour la première fois, de 1772 à 1778, par les soins de Dom Deforis. […] 3º Les Œuvres. — Les Œuvres poétiques de Boileau se composent — de ses Satires, au nombre de douze ; — de ses Épîtres, au nombre de douze également ; — de son Art poétique, en quatre chants ; — de son Lutrin, en six chants ; — et enfin de quelques Poésies diverses, dont l’Ode sur la prise de Namur, et un certain nombre d’Épigrammes. […] IV. — Les Comédies, au nombre de huit : Macate, Le Tyran, Abdolonyme, Le Testament, Henriette, Lysianasse, La Comète et Pygmalion, dont sept en prose, et la dernière seulement en vers.

742. (1802) Études sur Molière pp. -355

. — Celui de cette pièce offre sans doute nombre de fautes grammaticales. […] Ce rôle est au nombre de ceux qu’on appelait, du temps de Molière, rôles à grande casaque. […] savez-vous qu’il fut l’écueil de nombre d’actrices, et qu’il faudrait réunir les talents les plus célèbres, pour le rendre parfaitement ? […] Qu’il me soit donc permis, pour mon instruction, et peut-être pour le bien de l’art, d’en appeler au petit nombre : c’est à lui que je vais proposer mes doutes. […] Je le répète ; c’est au tribunal dont les arrêts sont, en dernier ressort, toujours respectés ; c’est au tribunal du petit nombre que j’en appelle.

743. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 68

Un grand nombre de Traductions l’avoient déjà fait connoître.

744. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 359-360

En fait de Livres élémentaires, le nombre des Editions est une preuve de la bonté de l’Ouvrage : le sien a été réimprimé plusieurs fois.

745. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 66

Si cela étoit vrai, on donneroit une bien mauvaise idée de la plume des Ecrivains de cet Ordre, parmi lesquels on en trouve un grand nombre de plus estimables du côté du style, que le P.

746. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 416

En lisant néanmoins ses Ouvrages, qui sont en très-grand nombre, on ne peut s’empêcher d’être étonné du feu, de l’imagination, & de la fécondité qu’il avoit reçues de la Nature.

747. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 269-270

Si on considere cependant que le goût n'étoit pas encore formé lorsqu'elle écrivoit ; que tel de ses Romans annonce lui seul plus d'esprit, d'imagination, & de connoissances, que le très-grand nombre de ceux dont on a inondé le Public depuis quelques années ; qu'on trouve dans Clelie & dans Artamene des traits d'une délicatesse & d'une supériorité qui feroient honneur à nos plus sensibles Ecrivains : on conviendra que les défauts ne doivent pas rendre aveugle sur les bonnes qualités.

748. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 397

On doit cependant rendre justice à Vadé ; quelques-uns de ses Opéra bouffons, un grand nombre de ses Chansons, sur-tout ses Vaudevilles, fourmillent de traits de naïveté, de finesse, de gaieté, & ont par-dessus tout une tournure qui peut plaire à l’esprit, dans des momens de délassement.

749. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Les longues et continuelles querelles entre le collège des chirurgiens, fondé au xiiie  siècle, et la Faculté de médecine, ont enfanté un grand nombre d’écrits qui peuvent faire connaître l’état et les prétentions de l’art chirurgical depuis Lanfranc jusqu’à Ambroise Paré. […] Dans les traductions sans nombre qui se firent alors des auteurs grecs en latin et en français, certaines traductions inédites pourraient être utiles, sinon à mettre au jour, du moins à examiner.

750. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Souvent on se laisse tromper par une apparence de brièveté ; et l’on prend pour brièveté ce qui n’est que longueur : ainsi l’on tâche de dire brièvement beaucoup de faits, au lieu de s’attacher à en réduire le nombre et à n’exprimer que les nécessaires. […]  » Un ne pouvait dire plus de choses en moins de mots : mais, comme il suffisait de dire : « Je ne le trouvai pas chez lui », le grand nombre des circonstances fait longueur… La clarté consiste à dire d’abord ce qui s’est fait dès le premier instant, à garder l’ordre des temps et des faits, à raconter les choses comme elles se sont passées ou auront pu se passer.

751. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Une œuvre a de l’unité, si les parties qui la composent sont en nombre assez restreint pour que l’esprit les embrasse toutes ensemble d’une seule vue, si ces parties ont entre elles assez d’affinité pour qu’il en saisisse aisément la liaison, si enfin les impressions qu’elles font sur lui ne sont pas diverses au point de se contrarier et de s’annuler. […] Elle est bornée en sa vivacité : dans la chaîne infinie des choses, elle conçoit bien la dépendance qui unit des anneaux médiocrement éloignés, mais pour ceux qu’une longue distance sépare, il faut qu’on lui montre les chaînons intermédiaires ; elle ne peut franchir d’un coup qu’un bien petit nombre de degrés dans l’échelle des idées et des sentiments.

752. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

Il estimait que la masse des esprits, peuple ou grands, n’est pas apte à recevoir la vérité, qu’elle est faite pour un petit nombre d’intelligences, où elle ne se déforme pas, et ne porte pas de mauvais fruits. […] Il n’accorde guère aux anciens que le mérite un peu négatif d’avoir diminué le nombre des erreurs possibles, d’avoir en quelque sorte usé les plus fausses absurdités, qui auraient eu chance, s’ils ne les avaient essayées, de retenir quelque temps la raison moderne.

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