L’absence d’idées au théâtre serait-elle encore plus nécessaire que dans les romans ? […] Rabelais vient à propos soutenir son ministre à Montpellier et lui permet d’affirmer que le grec et le latin n’ont jamais été pour lui « matières à subtilités vaines et à bel esprit oratoire », mais qu’il les tient pour nécessaires « à pourvoir son élève d’une pensée ferme et d’un jugement clair ».
La collaboration de ce génie était nécessaire au progrès de la nation française. […] Cette œuvre de bienfaisance est tellement nécessaire que les meilleurs d’entre nous s’y emploient, s’y développent ou s’y transfigurent. […] Cette condition était rigoureusement nécessaire.
Je ne sais d’homme nécessaire Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien.
Un mystère d’honneur paraissait nécessaire à l’effet de toute œuvre poétique.
C’est la loterie de la princesse, la distribution de ses étrennes à sa société, au hasard d’un tirage de cartes : 32 lots comprenant des bracelets, des robes de velours, des nécessaires de voyage, des tapis, des lampes, etc.
Enfin, indispensable qualité de l’historien, il a l’esprit clair, parfaitement objectif, apte à reconnaître sous l’enchevêtrement des faits, la structure logique des événements directeurs, l’enchaînement des circonstances, et leur suite nécessaire. […] Deux écoles de critique sont à jamais en présence, l’une qui considère les œuvres en dehors des écrivains et qui croit manquer à la première obligation du critique ou de l’historien de la littérature en parlant de l’homme plus et autrement qu’il n’est nécessaire pour l’intelligence de son œuvre 90, l’autre au contraire qui ne peut séparer l’écrivain de son ouvrage et qui pense qu’une étude peut être une biographie morale continue à laquelle l’histoire des livres se mêlerait intimement 91.
Rappelle-toi ton désespoir et tout ce que tu m’as dit pour me faire croire que je t’étais nécessaire, que sans moi tu étais perdu. […] Il semble que pour lui, il y ait concordance nécessaire entre l’essence des choses et leur forme sensible.
Mais, encore une fois, qui sait si cette allure oblique ne fut pas l’escrime nécessaire des luttes compliquées qu’il eut à subir ? […] Quiconque, dans une principauté nouvelle, jugera qu’il lui est nécessaire de s’assurer contre ses ennemis, de se faire des amis, de vaincre par force ou par ruse, d’être craint et aimé des peuples, suivi et respecté par les soldats, de détruire ceux qui peuvent et doivent lui nuire, de remplacer les anciennes institutions par de nouvelles, d’être à la fois sévère et gracieux, magnanime et libéral, de former une milice nouvelle et dissoudre l’ancienne, de ménager l’amitié des rois et des princes, de telle manière que tous doivent aimer à l’obliger et craindre de lui faire injure ; celui-là, dis-je, ne peut trouver des exemples plus récents que ceux que présente la vie politique du duc de Valentinois. » César Borgia explique Machiavel : son Prince est calqué sur lui. […] Toutefois suis-je bien assuré qu’il n’est point de ministre d’État, de favori, de ce peu de gens de tous étages qui se trouvent initiés dans l’intérieur des souverains par le service nécessaire de leurs emplois ou de leurs charges, qui ne soit en tout de mon sentiment là-dessus. » Ces lignes de Saint-Simon pourraient servir d’épigraphe à l’esquisse que nous venons de tracer. […] Regarde la vie comme un voyage, et ce monde comme une foire étrangère, un lieu d’émigration pour les hommes : foule, marchés, jeux de hasard, hôtelleries où l’on s’arrête. « Si tu pars des premiers, ton voyage est le meilleur ; tu t’en vas déjà muni du nécessaire, et sans avoir d’ennemis.
Ne savez-vous pas qu’en ces sortes de choses un peu de galanterie est nécessaire ? […] Tout au rebours, le suicide de Phèdre, d’Ajax, de Didon ; ils se tuent sans déclamation, sans emphase, poussés par la nécessité, brusquement et sans justifier à l’avance cette fureur nécessaire. […] « Il est même nécessaire, ajoute Lucien, que l’historien ait mis parfois la main aux choses humaines, qu’il en ait vu les ressorts cachés, qu’il ait touché au gouvernement, et qu’il ait gagné des batailles ! […] Monteil a vécu au milieu de ces deux mondes, le monde au-delà et en deçà de la République, et, dans les bruits, dans le luxe et dans les fêtes de la toute-puissance, il est resté calme et silencieux, content de voir sourire sa femme et son enfant, et ne demandant au ciel que le pain nécessaire à l’accomplissement de la tâche qu’il s’était imposée. […] C’était là véritablement la plainte touchante et éloquente d’un jeune homme qui ne sait pas pourquoi il est proscrit, mais qui accepte la proscription comme une conséquence nécessaire de cette révolution qu’il ne comprend pas encore.
Il fallait y mettre le temps, et tout le temps nécessaire. […] La règle principale, — ne l’improvisez pas, la règle : — ayez en vénération la durée. — Mais il y a des changements nécessaires ?
Étant à Constantinople, il y a quelques années, pour une mission délicate (les Russes jouaient un double jeu, et de notre côté il devint nécessaire d’envoyer un négociateur supplémentaire), Leckerbiff, pacha de Roumélie, alors premier galéongi de la Porte, donna un banquet diplomatique dans son palais d’été à Bukjédéré.
Vendredi 10 février À propos de jolis détails amoureux, sur les vieux et les vieilles de Sainte-Périne, je répétais au jeune Maurice de Fleury, qu’il avait là un admirable roman à écrire, — le roman manqué par Champfleury, — et qu’il fallait continuer à prendre des notes, tous les jours, et à ne pas se hâter, et à attendre que son talent fût mûr, pour faire avec tout le temps nécessaire, une belle étude bien fouillée sur ces vieillesses des deux sexes.
Si cette région de Belgique a été divisée de façon si différente entre Germains et Gaulois, Allemands et Français, mais si elle a toujours été divisée, c’est que cette division, ce partage entre deux langues et deux sortes d’habitudes est fatal et nécessaire, et une loi inévitable de sa situation naturelle. […] Des forces mystérieuses et formidables ont beau nous dominer, nous menacer, seuls succombent ceux qui veulent bien s’y abandonner, incapables de puiser dans leur âme la sagesse et l’énergie nécessaires : Si vous vous défiez des tragédies imaginaires, pénétrez dans l’un ou l’autre des grands drames de l’histoire authentique ; vous verrez que la destinée et l’homme y ont les mêmes rapports, les mêmes habitudes, les mêmes impatiences, les mêmes soumissions et les mêmes révoltes.
Cette sorte d’esprit n’est pas plus nécessaire pour joüer le rôle d’Ariane, qu’il ne l’a été pour composer les fables de la Fontaine & les tragédies de Corneille. […] Dans ceux-là, l’entremise des dieux n’est point étrangere à l’action, & les Poëtes n’ont eu garde d’y observer ce faux principe d’Aristote : Si l’on se sert d’une machine, il faut que ce soit toûjours hors de l’action de la tragédie ; (il ajoûte) ou pour expliquer les choses qui sont arrivées auparavant, & qu’il n’est pas possible que l’homme sache, ou pour avertir de celles qui arriveront dans la suite, & dont il est nécessaire qu’on soit instruit. On voit qu’Aristote n’admet le merveilleux, que dans les sujets dont la constitution est telle qu’ils ne peuvent s’en passer, en quoi l’auteur de Semiramis est d’un avis précisément contraire : Je voudrois sur-tout ; dit-il, que l’intervention de ces êtres surnaturels ne parût pas absolument nécessaire ; & sur ce principe l’ombre de Ninus vient empêcher le mariage incestueux de Semiramis avec Ninias, tandis que la seule lettre de Ninus, déposée dans les mains du grand-prêtre, auroit suffi pour empêcher cet inceste.
Pour bien suivre et étudier les phases de la Bataille littéraire, il est absolument nécessaire d’établir une sorte de classement général, de composer des groupes et d’englober dans des camps différents les œuvres qui forment pour ainsi dire les bataillons des armées en présence. […] En faisant la part des soulignés, des exagérations nécessaires à l’intérêt d’un roman, on trouvera dans le Nabab des études de mœurs qui, il faut oser le dire, rappellent sans imitation les belles pages de Balzac. […] La marquise, bien que ne se rendant pas compte de ce qui se passe dans le cœur de Philippe, trouve qu’il met bien des lenteurs à établir pour l’avenir des relations nécessaires entre la famille de sa fiancée et la sienne ; la question des toilettes de mariage de la jeune provinciale va lui servir de prétexte ; elle agit de telle façon que c’est Jeanne elle-même qui demande à Mme de Talyas de faire certaines emplettes à Paris ; elle lui expédie des modèles de ses robes ; Mme de Talyas examine curieusement l’envoi de la jeune fille : Elle passa ensuite à l’ouverture de la caisse qu’elle avait fait déposer dans son cabinet de toilette.
Vous vous intéresserez aux passions par la sympathie de l’artiste ou par la compréhension du philosophe ; vous les trouverez naturelles en ressentant leur force, ou vous les trouverez nécessaires en calculant leur liaison ; vous cesserez de vous indigner contre des puissances qui produisent de beaux spectacles, ou vous cesserez de vous emporter contre des contre-coups que la géométrie des causes avait prédits ; vous admirerez le monde comme un drame grandiose ou comme un développement invincible, et vous serez préservé par l’imagination ou par la logique du dénigrement où du dégoût.