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1503. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Je ne doute pas qu’il ne cherchât de son côté les moyens de s’unir à moi ; mais la différence de nos religions, puisqu’il est chrétien et moi sarrasine, l’empêchait de m’obtenir de mon père. Il songea à m’enlever, en abordant, au moyen d’un navire, sur la plage d’un beau jardin que mon père avait au bord de la mer. » Complice de cet enlèvement, Isabelle fuit à toutes voiles de sa terre natale. […] Astolphe s’abat sur le paradis terrestre où saint Jean l’Évangéliste lui enseigne les moyens de faire retrouver à Roland son bon sens.

1504. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Je trouvais donc ainsi le moyen de voyager chaque année pendant cinq mois et plus, sans manquer à aucune de mes obligations, et sans avoir besoin de congés et de permissions obtenus à l’avance. […] Je lui jurai que je tenterais tous les moyens possibles dans l’espoir d’atteindre ce but. […] On en répandit ensuite la nouvelle au dehors, par le moyen du tour.

1505. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Il proposa divers plans qui se fondaient tous sur une mesure législative quelconque, regardant tout autre moyen comme contraire à ses principes. […] L’empereur voulait de moi une bassesse, mais une bassesse inutile ; car, dans un temps où le succès est divinisé, le ridicule n’eût pas été complet, si j’avais réussi à revenir à Paris, par quelque moyen que ce pût être. […] J’invoquai plusieurs fois, dans cette anxiété, la mémoire de mon père, de cet homme, le Fénelon de la politique, dont le génie était en tout l’opposé de celui de Bonaparte ; et il en avait du génie, car il en faut au moins autant pour se mettre en harmonie avec le ciel que pour évoquer à soi tous les moyens déchaînés par l’absence des lois divines et humaines.

1506. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Il avait concouru pour un prix proposé par l’Institut sur la question suivante : « Rechercher les moyens de donner parmi nous une nouvelle activité à l’étude de la langue grecque et de la langue latine. » Son mémoire obtint une mention ; l’auteur n’en garda pas moins l’anonyme. […] L’ayant rencontré dans une maison tierce, il lui demanda la permission de les lui porter : « Non, non, lui répondit sir Charles, je ne reçois personne chez moi, et quand vous voudrez me voir, vous me trouverez tous les jours ici de deux à quatre heures ; mais, ajouta-t-il, si je ne puis vous recevoir, je vous serai utile d’une autre manière, en vous faisant connaître le terrain sur lequel vous vous trouvez. » Et sur ce, il passa en revue avec son interlocuteur tous les botanistes anglais, lui peignant le caractère de chacun avec une exactitude que celui-ci eut bientôt l’occasion de vérifier, lui indiquant les moyens d’être bien reçu de tous et de n’en choquer aucun.

1507. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

C’est cet humble frère qu’il s’agissait à tout instant de relever, de réconforter, de secourir aussi par de rares envois d’argent (20 francs par mois, quand on le pouvait) ; mais, en lui servant sa minime obole, cette âme de sœur trouvait moyen de diversifier à l’infini le baume moral qu’elle répandait sur ses blessures. […] Or c’était elle-même (on l’a su depuis) qui avait imaginé ce moyen de faire accepter un don.

1508. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Ce fut le temps où il se mêla de plus près à toutes les classes et à toutes les conditions de la vie, où il apprit à se sentir vraiment du peuple, à s’y confirmer et à contracter avec lui alliance éternelle ; ce fut le temps où, dépouillant sans retour le factice et le convenu de la société, il imposa à ses besoins des limites étroites qu’ils n’ont plus franchies, trouvant moyen d’y laisser place pour les naïves jouissances. […] Laffitte, et par d’autres moyens, l’homme de France qui a rendu dans sa vie le plus de services efficaces.

1509. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Or, on ne peut hésiter sur les moyens. […] Vinet le sont à certains morceaux de Pascal, c’est-à-dire quelque chose qui, incomparablement moindre sans doute pour le mouvement, l’éclat, l’invention, se rencontre plus immédiatement approprié, et d’une nourriture plus aisée, plus conforme à la moyenne et majeure classe des esprits philosophiques et chrétiens de nos jours.

1510. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Nisard, dans ces milieux divers, se disait honnête et il l’était ; mais il avait un sens qui le détournait des fausses espérances et des excessifs désespoirs ; mais, par ses goûts classiques mêmes, par son habitude raisonnée de prosateur, par un certain ballottage équitable qui neutralise les écarts, il se tenait, dans ses variations, à des idées moyennes d’expérience et de portée actuelle, que l’expression seule grossissait un peu ; il n’était du reste nullement fermé à plusieurs des discussions nouvelles qui s’agitaient, et il en retirait, après coup, matière à digression littéraire, sans s’éprendre du fond : autant de garanties contre l’erreur et pour la marche de ce genre de talent. […] Il blâme à tout moment dans Lucain ce qu’il trouverait moyen d’admirer comme des audaces dans Virgile.

1511. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Les poëtes primitifs, fondateurs, originaux sans mélange, nés d’eux-mêmes et fils de leurs œuvres, Homère, Pindare, Eschyle, Dante et Shakspeare, sont quelquefois sacrifiés, préférés le plus souvent, toujours opposés aux génies studieux, polis, dociles, essentiellement éducables et perfectibles, des époques moyennes. […] Ils font, sans trop s’inquiéter ni se rendre compte de leurs moyens de faire ; ils ne se replient pas à chaque heure de veille sur eux-mêmes ; ils ne retournent pas la tête en arrière à chaque instant pour mesurer la route qu’ils ont parcourue et calculer celle qui leur reste ; mais ils marchent à grandes journées sans se lasser ni se contenter jamais.

1512. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Le penchant est si grand de ce côté, qu’au moment suprême et dans le plus fort de la dernière angoisse, le personnage, seul et sans témoins, trouve moyen de plaider son délire et de mourir éloquemment. […] Au moyen d’un contrat, Rousseau fonde l’association politique, et, de cette seule donnée, il déduit la constitution, le gouvernement et les lois de toute société équitable.

1513. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

On n’a point entretenu Sa Sainteté sur l’objet dont tu avais recommandé qu’on lui parlât, parce que ce parti a paru plus sage ; on prendra une autre voie, comme tu le verras par les lettres des ambassadeurs : je crois que l’on trouvera un moyen plus commode et plus facile, dont tu seras content ; du moins je l’espère. […] Nul ne les égalant en zèle, nul ne pouvait les égaler en moyens ; leurs navires couvraient toutes les mers pour opérer le sauvetage du vieux monde et le rapporter à l’ancien monde italien.

1514. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

L’imitation n’est donc, en somme, pour Boileau, qu’un moyen de faire plus vrai ; et, quand il propose sans cesse les anciens pour modèles, il ne perd pas pour cela le droit d’écrire : Que la nature donc soit votre étude unique. […] Ne comprenant pas qu’elle seule pouvait lui fournir un sûr moyen de dégager le général et l’essentiel dans l’infinie complexité des apparences, il tâcha instinctivement d’y suppléer par l’étude des anciens.

1515. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

C’est à Bâle qu’il publia ce livre, sans le signer de son nom, « si peu, dit-il, je me proposois de me mettre en réputation par ce moyen » ; L’Institution chrétienne égala ce qu’on en avait attendu. […] Admettant la chute, il fallait bien qu’il donnât un moyen de se relever.

1516. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Il est vrai qu’il y ramenait le public par l’imagination plutôt que par la science ; mais ce moyen n’était pas le plus mauvais, surtout dans notre pays, où la raison même, avant de prendre pied, a besoin de s’introduire comme une mode. […] C’est le temps où, septuagénaire, on l’offensait en l’appelant vieillard illustre, quoiqu’il ne se refusât pas de parler de sa tête chauve, comme un moyen de la faire voir de plus loin.

1517. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Et s’il y avait encore à craindre de s’engager dans le sillage des belles, ce poète nous suggère le moyen de nous libérer d’emblée de l’illusion : Or l’autre, voilé par la nuit des brocatelles. […] Je veux bien que nous pensions Par-delà le Bien et le Mal, mais si c’est pour nous réunir dans la chasteté, à quoi bon nous disputer sur les moyens d’y parvenir ?

1518. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Et véritablement, il est aisé de faire voir, par de bons exemples, que les prétendus Philosophes du siecle, en se disant les zélateurs de l’humanité, en s’annonçant pour la lumiere des Peuples & les vengeurs de la raison, ont trouvé moyen de se faire croire & de se faire bénir, tandis que la plupart de leurs maximes ne respirent que trouble, sédition, renversement, & ne sont propres qu’à rendre le genre humain plus malheureux. […] A mesure que j’ai découvert des noms estimables, je me suis fait un plaisir de les faire connoître ; & ceux de nos Auteurs vivans qui ont ajouté par de nouveaux Ouvrages, soit à la gloire qu’ils s’étoient déjà faite, soit à la séduction dangereuse contre laquelle les Esprits droits doivent se tenir en garde, verront que je n’ai perdu de vue aucun moyen de rendre justice aux talens, ni négligé aucune des précautions qui peuvent en prévenir l’abus.

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