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1460. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Il est très amusant sur certaines gens, mais il en est un trop grand nombre sur lesquels il est odieux et infâme : je ne sais pas un meilleur mot. […] comme, après la lecture de ces pages bigarrées, toutes tachées encore de boue et de sang, et convulsives, image vivante (jusque dans les meilleurs endroits) du dérèglement des mœurs et des âmes, comme on sent le besoin de revenir à quelque lecture judicieuse où le bon sens domine, et où le bon langage ne soit que l’expression d’un fonds honnête, délicat, et d’une habitude vertueuse !

1461. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

je suis si faible et si changeante, que mes meilleurs désirs ressemblent à cette fleur des champs dont parle votre prophète-roi, qui fleurit le matin et qui sèche le soir. » Pour se préserver de ses rechutes, de ses faiblesses, « du doux poison de plaire à ce monde et de l’aimer », elle invoque un de ces coups de miséricorde qui affligent, humilient, et à la fois retournent vers Dieu une âme. […] Mme de Sévigné avait d’abord commencé par plaisanter là-dessus comme les meilleures personnes du monde ne peuvent s’empêcher de faire : « On dit qu’elle (Mme de La Vallière) a parfaitement bien accommodé son style à son voile noir, et assaisonné sa tendresse de mère avec celle d’épouse de Jésus Christ. » Mais quand elle fut allée elle-même à la grille et qu’elle eut vu Mme de La Vallière, elle n’eut plus qu’un cri d’admiration pour une simplicité si véritablement humble et si noble encore : Mais quel ange m’apparut à la fin !

1462. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Elle est aussi l’un des premiers moralistes qui, au sortir du xviie  siècle, soient revenus à l’idée très peu janséniste que le cœur humain est assez naturellement droit, et que la conscience, si on sait la consulter, est le meilleur témoin et le meilleur juge : « Par le mot conscience, j’entends, dit-elle à son fils, ce sentiment intérieur d’un honneur délicat, qui vous assure que vous n’avez rien à vous reprocher. » Elle donne, à sa manière, le signal que Vauvenargues, à son tour, reprendra, et qui, aux mains de Jean-Jacques, deviendra un instrument de révolution universelle.

1463. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Le 18 Fructidor, en le frappant et en l’obligeant de se cacher à la campagne, le rendit pour quelque temps au calme et à une meilleure santé du corps et de l’esprit. […] il faudra boire peut-être de ces malheureux vins (vous en avez des meilleurs crus), tandis que ces pauvres prêtres… — Mais le Seigneur n’abandonnera pas les siens. — Vous me forcerez peut-être à prendre le café (c’est du moka, sans doute) : au moins qu’il soit servi bien chaud… Les malheureux, s’ils savaient combien je partage leurs peines !

1464. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Je le laisse parler lui-même le plus que je peux ; c’est le meilleur moyen de le faire connaître, car on le lit bien peu aujourd’hui : Lorsqu’en 1783, écrit-il, je partais de Marseille, c’était de plein gré, avec cette alacrité, cette confiance en autrui et en soi qu’inspire la jeunesse : je quittais gaiement un pays d’abondance et de paix pour aller vivre dans un pays de barbarie et de misère, sans autre motif que d’employer le temps d’une jeunesse inquiète et active à me procurer des connaissances d’un genre neuf, et à embellir, par elles, le reste de ma vie d’une auréole de considération et d’estime. […] Bien qu’il ne se fît pas plus d’illusion comme observateur dans le Nouveau Monde que dans l’Ancien, et qu’il vît les hommes tels qu’ils étaient, il songeait pourtant par moments à s’établir sur quelque point de cette contrée hospitalière, lorsque des difficultés imprévues l’avertirent que l’Europe était encore pour lui une patrie plus sûre et meilleure.

1465. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Une telle apologie de la liberté de penser serait le meilleur moyen de la rendre odieuse : le dilemme qui nous forcerait à choisir entre la vérité et la liberté serait un cruel déchirement pour les âmes généreuses. […] Celui qui demanderait à sa raison s’il doit aimer son père, ses enfants, sa patrie, glacerait par là même les meilleurs et les plus naturels sentiments du cœur humain ; il ne serait plus qu’un automate pensant.

1466. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Georges Grappe ses espoirs les meilleurs. […] Édouard Beaudu était secrétaire, et qui compta parmi ses meilleurs rédacteurs MM. 

1467. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Le propre de l’éloquence est non seulement de remuer, mais d’élever l’âme ; c’est l’effet même de celle qui ne paraît destinée qu’à nous arracher des larmes ; le pathétique et le sublime se tiennent ; en se sentant attendri, on se trouve en même temps plus grand, parce qu’on se trouve meilleur ; la tristesse délicieuse et douce, que produisent en nous un discours, un tableau touchant, nous donne bonne opinion de nous-mêmes par le témoignage qu’elle nous rend de la sensibilité de notre âme ; ce témoignage est une des principales sources du plaisir qu’on goûte en aimant, et en général de celui que les sentiments tendres et profonds nous font éprouver. […] Cette contrainte et les avantages qui en naissent, sont peut-être la meilleure raison qu’on puisse apporter en faveur de la loi si rigoureusement observée jusqu’ici, qui veut que les tragédies soient en vers ; mais il resterait à examiner si l’observation de cette loi n’a pas produit plus de mauvais vers que de bons, et si elle n’a pas été nuisible à d’excellents esprits, qui, sans avoir le talent de la poésie, possédaient supérieurement celui du théâtre.

1468. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

mais comme l’esprit le moins raide et au contraire le plus souple, et le plus large, et le meilleur dans la Critique, et si j’osais — et pourquoi pas ?  […] On est perfide de cette façon-là dans la meilleure société.

1469. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Ce que Chateaubriand, dans un de ses meilleurs écrits (la préface de ses Études historiques), a fait uniquement pour la guillotine, pour les équarrissages de chair humaine, pour ces grands hommes à piédestaux d’ossements qui domineraient jusqu’à l’Histoire elle-même, sur leur sanglant juchoir de cadavres, si on ne les en renversait, Cassagnac l’a fait à son tour, mais avec quelle étendue, quel détail, quelle recherche ! […] Du reste, ce qui manque principalement à tous ces chefs de la Révolution française, à des degrés différents, il est vrai, mais ce qui manque profondément à tous, c’est le meilleur de la personnalité humaine : c’est le génie, c’est la foi, c’est le caractère.

1470. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

I L’un des meilleurs profits de la Critique, c’est de pouvoir replacer un homme et un livre dans l’atmosphère d’attention et de sympathie qui n’auraient jamais dû leur manquer. […] c’est cette idée (embarrassante, on voit maintenant pourquoi) que j’aurais désiré donner d’une telle poésie, et cela n’est pas possible, du moins par le plus simple et le meilleur moyen de faire juger d’un poète, — la citation.

1471. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Le dernier chapitre, celui de sa mort, où tout cet édifice artificiel s’écroule et où l’âme reparaît, est un des meilleurs morceaux de ce livre. […] Il y en avait une, assez belle et d’un prix élevé, mais qu’on pouvait me laisser à bien meilleur marché. […] » Qui ne reconnaîtrait là de l’Alphonse Karr, et du meilleur ? […] » Mais la politique ne joue aucun rôle dans le roman, tout d’action, tout de passion et l’un des meilleurs de M.  […] Notre liaison avait commencé sous de meilleurs auspices.

1472. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

C’est une femme du monde, du meilleur monde, une baronne, la veuve d’un zouave pontifical ! […] Avec la meilleure volonté du monde, ils bouclèrent leurs sacs et sonnèrent au drapeau. […] Le meilleur moyen de se préserver contre les déceptions, c’est de fermer son cœur à toute ambition généreuse et élevée. […] Il retrouvera, dans un monde meilleur, les personnes qu’il a aimées. […] Aujourd’hui, les gens du meilleur monde vont entendre, dans le cabaret de Bruant, l’interminable épopée des « petits joyeux ».

1473. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Quelque temps avant ces cérémonies, on mettait les prisonniers de guerre dans des cages, et on les engraissait, afin que leur chair fût meilleure au goût. […] Mais le meilleur portrait de Verlaine est celui qu’a tracé M.  […] C’est, je crois, le meilleur « gyp » que nous ait donné, jusqu’ici, le peintre amusé et amusant de M.  […] Les surcharges, les retouches, les bavures empâtaient ses meilleurs tableaux. […] Un Français amoureux est ce qu’il y a au monde de plus charmant, de plus fort et de meilleur.

1474. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « TABLE » pp. 340-348

. — Les meilleurs journaux français se font à l’étranger. — Brochure du cardinal de Bonald. — Franciscus Columna, par Charles Nodier     193 L. — La lettre des évêques au roi     195 LI. — Élections de MM.

1475. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Cependant, monsieur, je ferais tort à la vérité, si je ne disais pas que j’ai éprouvé, au milieu de ma confusion, un vif plaisir, et je me ferais tort à moi-même si je dissimulais ma reconnaissance, qui a été plus vive encore, et qui a fait la meilleure partie de mon plaisir.

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