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233. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Froissart, quoique clerc et sacré prêtre, s’éprit d’une jeune demoiselle de noble maison. […] Il s’en revint à la cour d’Angleterre où sa royale protectrice le mit dans sa maison et en fit son clerc. […] Il était attaché à la maison de Charles, duc de Bourgogne, qu’il accompagna dans ses guerres, et qu’il servit dans ses négociations et ses intrigues. […] Fidèle jusqu’à la fin à la maison de Bourgogne, Olivier de la Marche croyait continuer la chronique de cette maison en écrivant celle de Maximilien d’Autriche, qui avait épousé Marie, fille du duc Charles. […] On ne peut trop admirer avec quelle haute convenance et quelle force de raison il parle de Charles le Téméraire et des causes de la ruine de la maison de Bourgogne.

234. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

. — C’est pourquoi les premières maisons du royaume sont au pillage. […] On devine qu’en des maisons ainsi gouvernées les fournisseurs attendent. […] Même désordre dans les maisons qui entourent le trône. « Mme de Guémené doit 60 000 livres à son cordonnier, 16 000 à son colleur de papiers, et le reste à proportion. » Une autre, à qui le marquis de Mirabeau voit des chevaux de remise, répond en voyant son air étonné : « Ce n’est pas qu’il n’y en ait 70 dans nos écuries ; mais il n’y en a point qui ait pu aller aujourd’hui234 ». […] Chacun a sa maison, ou tout au moins son appartement, ses gens, son équipage, ses réceptions, sa société distincte, et, comme la représentation entraîne la cérémonie, ils sont entre eux, par respect pour leur rang, sur le pied d’étrangers polis. […] C’est une fureur, il n’y a pas de maison qui n’ait son jésuite. » 227.

235. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

On y entre, sans s’apercevoir qu’on y est entré, par une grande rue, (alors dépavée), bordée çà et là de pauvres maisons grises aux toits aigus, pour laisser glisser l’hiver les lourdes neiges. Ce groupe de maisons, c’était la Chaux-de-Fonds, la ville où Léopold Robert était né. […] « La maison de son père, disent ses biographes, M. de Lécluse, le Winckelmann des peintres français, et M. Feuillet de Conches, son ami, la maison de son père, où il naquit, est en dehors du village sur le chemin qui conduit au Locle. […] Bientôt l’exil politique de David, proscrit comme régicide en Belgique en 1816, ramena le jeune artiste, sans maître et sans patrie, dans la maison paternelle.

236. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

La maison paternelle de ce jeune homme, maison de paysan riche, entourée d’étables pleines, de vignes, de figuiers, d’oliviers, de champs de courges et de maïs, est adossée au village, et regarde par ses fenêtres basses les grises montagnes des Alpines, où paissent ses chèvres et ses moutons. […] non, Monsieur, répondait-elle en rougissant, ce n’est pas la coutume à Maillane ; nous savons que nous sommes les femmes de nos maris et les mères de nos fils, mais aussi les servantes de la maison. […] Mireille et Vincent, le fils du chanteur, restent seuls, attardés et jaseurs, sur le seuil de la maison. […] Mireille va et vient dans la foule, semblable à la jeune âme de la maison et de la saison. […] Meissonnier, poète, écrivain et philosophe retiré sous sa treille et sous son figuier dans la petite maison de Massillon, un des prophètes de Louis XIV, me fit faire le tour de la ville.

237. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Elle est facile à reconnaître, un enfant en bas âge y conduirait, car les maisons des Phéaciens ne ressemblent nullement à l’habitation d’Alcinoüs le héros. […] Si son cœur t’accueille avec bienveillance, espère alors voir tes amis et retourner dans ton élégante maison et dans ta patrie.” […] Un chien de boucherie, un chien l’a dévorée         À la porte de ma maison. […] Ce fut encore le bras de son frère qui l’amena chez moi la veille de son départ, et qui l’emporta à travers la cour de ma petite maison dans sa voiture : ils partaient le lendemain. […] Il paraît qu’une première hospitalité dans une maison banale de bains ne convenait pas, par son prix, à la modicité de ses ressources.

238. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Tous les jours, quand je passe triste devant cette place vide des Champs-Élysées, où fut sa maison, plus semblable à un temple démoli par la mort, je pâlis, et mes regards s’élèvent en haut. […] La maison paternelle ne le rappela que quatre ans après. […] « Mon père vécut dix-neuf ans à Tours, où il acheta une maison et des propriétés près de la ville. […] Deux ans après il rentra définitivement dans la maison paternelle. […] Le Cabinet des antiques, la maison Nucingen, Gambara, César Birotteau.

239. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

On peut crier, la maison peut brûler : j’ai un qu’est-ce que ça me fait… tout à fait sublime. […] Pauvre salle de spectacle, où jamais comédie ne fut jouée, et qui pourtant, s’élevant de terre et se parant de sculptures, dut prendre tant de place dans les rêves du bâtisseur de cette maison au temps jadis. Son nom, qui est quelque part dans un contrat de vente, je l’ai oublié, mais le personnage était un vieux marchand de sabots, — oui, un marchand de sabots artiste, — qui, sa fortune faite, avait donné asile, pendant deux ou trois ans, à deux sculpteurs italiens de passage dans la province, et qui, affolé de musique et de gentille sculpture, sur les marches de son perron, devant la fête de la façade de sa maison, amusait les échos de la grande place, debout toute la journée, penché sur le radotage d’un antique violon. […] Nous sommes trop nerveux pour attendre tranquillement la réponse chez nous, et nous nous sauvons à la campagne, regardant bêtement à la portière du chemin de fer passer les maisons et les arbres. […] * * * 13 décembre … À la sortie de cette soirée, on m’entraîne dans une maison d’amour, dont les attachés d’ambassade parlent comme d’un paradis des Mille et une Nuits.

240. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

— Voilà comme on perd une bonne maison ! […] Il n’y eut que le maître de la maison qui l’accueillit avec une indifférence voisine de la contrariété. […] — Mais comment faire pour retourner à la maison ? […] J’en ai cinq cent cinquante bouteilles dans la cave d’une très-bonne maison. […] La maison la mieux fournie et la plus en vogue est l’ancienne maison Sheppard, traduite plusieurs fois devant les assises, et tout récemment par M.

241. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

. — Chrémès, après avoir tout entendu : « Il y a de votre faute à tous deux, dit-il, bien que ce coup de tête annonce pourtant une nature sensible à l’honneur, et à qui certes le cœur ne manque pas. » — Ménédème a raconté ce qui lui était le plus pénible ; c’est alors que le malheureux père, en apprenant le départ de son fils et se voyant seul, a tout quitté et vendu de désespoir ; il a fait maison nette et s’en est venu se confiner dans ce champ pour s’y mortifier et s’y punir. […] Pour moi seul tant d’objets dont la maison est pleine ! Et mon unique enfant, l’héritier de ces biens Plus conformes aux goûts de son âge qu’aux miens, A quitté la maison, fuyant mon injustice ! […] Tout le temps qu’en exil vivra mon Clinias, Je veux tirer de moi quelque bonne vengeance, Amasser, travailler sans la moindre dépense, Épargner pour lui seul. » Aussitôt fait que dit : Je jette tout dehors, jusqu’à mon dernier lit ; Je ressemble en un tas meubles, outils, vaisselle ; Servantes et valets, je vends tout pêle-mêle, Y compris la maison, sauf, toutefois, les gens Dont le travail pouvait m’indemniser aux champs ; Et, des quinze talents que j’en obtins à peine, Pour bien m’y tourmenter, j’achète ce domaine, Pensant que, plus j’endure et vis en me privant, Moins j’aggrave mes torts envers mon pauvre enfant. […] Ici, c’est tout autre chose ; c’est le jeune homme en feu qui sort de la maison où il a conquis le bonheur ; il a besoin d’éclater, son cœur déborde ; il est dans l’impatience de dire au premier qui l’interrogera : Je suis heureux.

242. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Cet usage met toute la maison à l’aise : il dispense les parents d’autorité, et les enfants de respect. » Toutes ces pensées dont on voit l’originalité morose et dans lesquelles il entrait une part de vérité, avaient l’inconvénient toutefois de ne comprendre qu’un seul côté de la question, le côté qui regarde le passé, de ne tenir aucun compte des changements survenus, de l’émancipation des intelligences, du libre développement de l’individu, des progrès des villes, de ceux de l’industrie, des rapports multipliés avec l’étranger. […] Autrefois, après la lutte, on trouvait dans l’atelier et dans la maison la paix et un repos réparateur : aujourd’hui la lutte est dans la maison même ; elle continue d’une manière sourde, lorsqu’elle n’éclate pas ouvertement ; elle mine donc incessamment la société en détruisant toute chance de bonheur domestique. » La Révolution française, en s’attaquant aux désordres des règnes antérieurs et, du même coup, à tout l’ordre ancien, a dû faire appel à la passion plus encore qu’à la vérité. […] Cette conception de la famille-souche, cette reconstitution naturelle des grandes maisons sur une base moderne, qui est le noyau, le pivot, la pierre angulaire de la réforme proposée par M.  […] S’il se rapproche des publicistes de l’ancienne école et des admirateurs de la vieille société par son désir de voir se fonder des maisons durables, M. 

243. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Pendant qu’il crayonnait en vers quelques épîtres ou satires, et qu’il préludait à son génie comique par quelques farces données à la Comédie-Italienne en collaboration avec Dufresny, Regnard avait à Paris une maison qu’il nous a lui-même décrite ; elle était au bout de la rue de Richelieu, là où est aujourd’hui le faubourg Montmartre, c’est-à-dire située à peu près dans la campagne, ayant vue sur la butte et sur des marais. […] Dans cette maison d’assez peu d’apparence, et où tout se réduisait à l’exquis et au solide, Regnard eut quelquefois l’honneur de recevoir comme convives, vers le temps de la victoire de Neerwinden, M. le Duc, petit-fils du Grand Condé, et le prince de Conti, cet hôte plus sûr et plus aimable. […] Dans une scène du Légataire, Crispin, travesti en gentilhomme campagnard, et faisant le parent de Géronte pour dégoûter le bonhomme, arrive heurtant et frappant à tue-tête et bouleversant tout dans la maison : Bonne chère, grand feu ! […] Le style de Regnard est comme le bon vin qu’il versait à ses hôtes dans sa maison d’auprès de Montmartre ou dans son château de Grillon ; il a le corps et le bouquet. […] Il recevait toute la jeunesse des environs, et lui-même a ainsi défini son hospitalité pleine de facilité et de noblesse :         Grand chère, vin délicieux,     Belle maison, liberté tout entière ; Bals, concerts, enfin tout ce qui peut satisfaire         Le goût, les oreilles, les yeux ;         Ici, le moindre domestique         A du talent pour la musique.

244. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Goethe me conduisit ensuite dans l’intérieur de la maison, que, l’été précédent, j’avais oublié de visiter. […] En tournant autour de ces arbres, nous retrouvâmes la grande allée ; nous étions près de la maison. […] Une seconde promenade à sa maison des champs, où il emmène Eckermann, lui fournit l’occasion de lui confier ses pensées secrètes en politique. […] À rester dans la maison on se sent figer. […] Aujourd’hui un jardinier de bonne maison ne consentirait pas à y loger sans embellissements préalables.

245. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Il y perdit sa femme, habituellement négligée, et se fit bâtir une belle maison. […] Sa belle-mère s’en irrita, la maison devint intenable ; on s’apaisa, mais l’affection que la Béjart avait eue pour lui s’éteignit. […] Horace lui raconte les tendres regards d’Agnès du haut du balcon. « Quant à l’homme qui entretient Agnès dans cette maison, ajoute-t-il, on m’en a parlé comme d’un ridicule, ne le connaissez-vous pas ?  […] … Tartuffe, se démasquant tout à fait, prétend rester maître de la maison et des biens, en vertu du contrat de donation qu’il a obtenu de son ami Orgon. […] On peut s’attendre à tout d’un homme qui, arrivant dans sa maison, répond à tout ce qu’on lui dit par cette seule question: Et Tartuffe ?

246. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

Les filles des hommes célèbres qui se contentent de filer de la laine à la maison, au lieu de filer de la phrase dans les journaux et dans les livres, sont, à l’heure qu’il est, à peu de chose près, des chimères. […] La maison Dumas, cette manufacture dramatique à mouvement continu, ressemble un peu à cette fameuse guérite de Boulogne dans laquelle tout le monde se tuait. […] La maison Dumas, pour l’esprit qui l’a habitée, est la guérite de l’adultère, du duel, de toutes les rengaines dramatiques sur lesquelles cette grande pauvreté qui se croit un luxe, Je théâtre vit depuis des siècles, et quand on y a passé une partie de sa jeunesse, on reste imprégné de ces idées de duels et d’adultères, on les respire ; on les transpire ; on n’est plus capable de rendre autre chose, de créer autre chose que cela.

247. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Revenu sous un déguisement, il conseille à sa femme de se faire donner des colliers et des bracelets par les prétendants, et il ne les tue qu’après qu’ils ont enrichi sa maison. […] Il n’est point, comme les cathédrales du moyen âge, serré, étouffé par les files des maisons, dissimulé, à demi caché, inaccessible à l’œil, sauf dans ses détails et ses parties hautes. […] Un vieillard qui ne peut avoir d’enfants choisit lui-même un jeune homme qu’il amène dans sa maison : c’est que chaque maison doit fournir des recrues. […] S’ils veulent ajouter quelque chose à leur maigre ordinaire, qu’ils le dérobent dans les maisons ou dans les fermes ; un soldat doit savoir vivre de maraude. […] Voyez les vers d’Alcée sur sa propre maison.

248. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième cours d’études. Une classe de perspective et de dessin. » pp. 495-496

Mais qui est-ce qui n’habite pas une maison ? […] Le meilleur ouvrage pour l’enseignement de l’architecture militaire ou civile, ce serait, à mon avis, un grand plan qui représenterait le terrain ou d’une maison, ou d’un hôtel, ou d’un palais ou d’une église.

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