« C’est l’heure de ceindre, d’enlacer à nos cheveux ou le myrte vert ou les fleurs nouvelles que la terre attiédie fait éclore. » Puis, tout à coup, passant sans transition de ces images de toutes les choses renaissantes qui convient les sens à jouir à la pensée de la mort qui commande aux vivants de se hâter de vivre : « La pâle Mort, s’écrie-t-il dans un vers d’un accent aussi funèbre qu’inattendu, la pâle Mort secoue d’un pied indifférent la porte de la cabane du pauvre ou des tours des palais des rois ; là, heureux Sextius, la brièveté de la vie nous interdit de concevoir les longues espérances. […] Vous ne pourriez pas déplacer un mot ni mettre une mesure longue ou brève dans la strophe sans produire un faux ton dans cette musique de l’oreille et de l’âme. […] Le petit billet suivant à son ami Bullatius, pour le détourner de longs voyages, est un véritable jet d’eau de proverbes jaillissant en vers d’une seule gerbe, plus sonores et plus étincelants que le cristal. […] Je vais vous décrire au long l’assiette et la nature de mon bien. […] — Pendant que l’on recueille le prix du passage et que l’on attelle les mules, une longue heure s’écoule ; les cousins bourdonnants et les grenouilles marécageuses écartent le sommeil ; les mariniers et les passagers, ivres de mauvais vin, chantent à l’envi leur maîtresse absente, jusqu’au moment où le voyageur fatigué et le batelier paresseux attache à une borne le cou de la mule, la laisse paître, et ronfle étendu sur le dos.
Un orteil des bas-reliefs du Parthénon donne une plus juste idée du génie de Phidias que le plus long commentaire sur le statuaire. […] Sita et Rama s’extasient ensemble sur les scènes reproduites par le pinceau : « Jours heureux pour moi », s’écrie Rama à l’aspect de ces peintures, « quand un père vénéré vivait encore, quand la tendresse d’une mère veillait attentivement sur mon existence, quand tout était plaisir pour mon jeune âge… Voyez… Voilà que ma jeune épouse, la belle Sita, attire l’admiration de ma mère… Le sourire est sur ses lèvres, sa bouche entrouverte laisse éclater des dents aussi blanches que les calices allongés du jasmin ; de longues nattes de cheveux souples, et doux au toucher comme la soie, répandent un crépuscule sur ses joues ; tous ses membres, élégants de formes, gracieux de mouvements, ont la blancheur et la flexibilité des rayons de la lune glissant dans le vague des airs ! […] Après un long combat, Rama cède au cri populaire ; il confie Sita à un sage vieillard pour la conduire en exil. […] » L’acte deuxième transporte le spectateur, après un long intervalle de temps, au sein d’une forêt habitée par des anachorètes et par des nymphes consacrées au culte des dieux. […] Ces aimables enfants au visage attrayant et doux, ombragé de longs cheveux bouclés, la bouche ouverte aux tendres sourires, quand entre leurs lèvres fraîches et vermeilles brillent deux rangées de perles pareilles aux boutons de jasmin qui vont éclore !
Sans cette sincérité matérielle, sans les attitudes et le langage qu’une longue pratique de l’hypocrisie a convertis chez lui en gestes naturels, Tartuffe serait simplement odieux, parce que nous ne penserions plus qu’à ce qu’il y a de voulu dans sa conduite. […] Le lent progrès de l’humanité vers une vie sociale de plus en plus pacifiée a consolidé cette couche peu à peu, comme la vie de notre planète elle-même a été un long effort pour recouvrir d’une pellicule solide et froide la masse ignée des métaux en ébullition. […] Nous revenons ainsi, par un long détour, à la double conclusion qui s’est dégagée au cours de notre étude. […] Il y a toujours au fond du comique, disions-nous, la tendance à se laisser glisser le long d’une pente facile, qui est le plus souvent la pente de l’habitude. […] Or le rire est simplement l’effet d’un mécanisme monté en nous par la nature, ou, ce qui revient à peu près au même, par une très longue habitude de la vie sociale.
« Bon peuple de Saturne, et si sage et si doux, « À votre longue paix pourquoi renoncez-vous ? […] « Ta vie était liée au long tissu des maux « Que la Parque aux humains file sur ses fuseaux. […] Gama lui seul épuise la durée de trois chants à raconter les aventures du Portugal et, de son passage au cap d’Adamastor, sans qu’un motif puissant nécessite ce long rapport écouté par le roi de Mélinde. […] Mais il faut avouer qu’une île enchantée, dont Vénus est la déesse, et où des Nymphes caressent des matelots après un voyage de long cours, ressemble plus à un Musico d’Amsterdam qu’à quelque chose d’honnête. […] Je ne connais de plus fort que l’image de l’hypocrisie dans l’enfer du Dante qui, pour exprimer par son supplice combien un long mensonge dut lui peser, l’habille d’un vêtement de plomb.
Il aime la nature comme il aime une longue course et un bain rafraîchissant au bout de cette course. […] La bête féroce domine dans tout son orgueil, et si longue est sa domination qu’il semble qu’elle ne finira jamais et que la civilisation ne parviendra pas à éclore. […] Emerson, qu’il avait secoué par sa longue barbe pour le punir des propos désobligeants qu’il avait tenus sur un de ses amis intimes ? […] Si vous voulez m’honorer, que ce soit par les lectures assidues, par les méditations fréquentes, par les longues rêveries, par les extases de l’imagination. […] It is a knowing imp : c’est un petit nain qui en sait trop long.
Le résultat de cette minutieuse et longue enquête est mélancolique. […] Il traîne quelque chose de cette attirance et de ce regard au long de ses vers, mystérieux et câlins, ironiques à demi, à demi plaintifs. […] Une dangereuse curiosité force l’attention et invite aux longues rêveries devant ces énigmes de peintre ou de poète. […] Tout au long de son œuvre, articles de journaux ou récits d’histoire religieuse, ce même esprit circule, attestant une constance de préoccupation qui gagne le lecteur. […] V) revendique pour le romancier l’honneur d’avoir porté le long manteau blanc et le casque aux longs crins noirs, comme les soldats que Julien voit à leur retour d’Italie attacher leurs chevaux contre la fenêtre grillée de la maison de son père.
Léon Riotor se déroule comme une longue fresque d’
Il m’aurait été facile d’être plus court, mais plus facile encore d’être plus long.
D’autres fois on supplée par cet artifice à une énumération ennuyeuse & impossible de noms propres ; les philosophes de l’antiquité, au lieu du long étalage des noms de tous ceux qui dans les premiers siecles ont fait profession de philosophie. […] Ils commencerent par employer des symboles représentatifs des choses, & ne songerent à peindre la parole même, qu’après avoir reconnu par une longue expérience l’insuffisance de leur premiere pratique, & l’inutilité de leurs efforts pour la perfectionner autant qu’il convenoit à leurs besoins. […] Mais qu’on y prenne garde : dans tous les cas que l’on vient de voir, toutes les langues ont pensé à diminuer le vice de l’hiatus ; la premiere des deux voyelles est longue à la vérité, mais la seconde est breve ; ce qui produit à-peu-près le même effet que quand la premiere est breve & la seconde longue. […] Synérèse), cette syllabe factice a toûjours été longue, comme les diphthongues usuelles. […] Par exemple, les mots voler, latrocinari, & voler, volare, ne different entre eux que par la prononciation ; la syllabe vo est longue dans le premier, & breve dans le second ; v[caractère non reproduit]ler, v[caractère non reproduit]ler.
Après une longue période de prospérité, la Belgique ne produira-t-elle point des écrivains qui sauront devenir universels sans le secours de la culture latine ? […] Dimanche, c’était jour de lentes promenades Par des quais endormis, de vastes esplanades, Au long d’un mur d’hospice, au long d’un canal mort Où le brouillard, à peine une heure, se dissipe… Dimanche ! […] Encore que n’ayant jamais accordé de très longs moments à notre pays, van Lerberghe est sans doute, parmi les écrivains dont nous nous occupons, le plus solidement nourri de la culture latine. […] Les années vécues hors de Belgique développèrent chez lui l’amour de la vie d’abord, puis d’un lyrisme plus large, plus ample ; il conçut ce poème assez long pour former tout un livre, La Chanson d’Ève. […] Ses mains s’étendre, et sa chevelure qui fond, Comme un flot d’or dans l’onde ou comme un long rayon.
L’antiquité, vue ainsi, était le chef-d’œuvre, élaboré lentement, d’une longue pensée. […] André Suarès, avec la même énergie, proteste contre la réforme de l’orthographe, qui dénuerait les mots de leur passé, qui leur ôterait le témoignage de leur longue vie, de leur longue et pleine réalité. […] ils ne songent pas que déjà Homère continuait une longue littérature. […] et pathétique, dans ces longues œuvres qui ont des dimensions de cathédrales. […] Fatigué de sa fantaisie, l’Enfant prodigue est revenu de sa longue absence.
Alfred de Musset ont été des plus remarquées et cela avec justice car nous ne craignons pas d’affirmer, dès l’abord, que longue vie est assurée au moins à une partie de ce qu’elles contiennent. […] N’est-ce pas méconnaître au grand détriment de l’art, cette loi naturelle qui donne d’autant plus de force à l’homme pour supporter le chagrin qu’il a une plus longue route à faire jusqu’à la tombe, ne laissant pleurer l’enfant qu’une heure et l’adolescent qu’un mois ? […] Dans la longue période de 1832 à 1844, on n’y découvre pas une seule modification, et partant, pas un progrès. […] Depuis de longues années que M. […] Je ne serais pas surpris que sa longue chasse aux grands hommes oubliés ait été la première cause du rare développement de si précieuses qualités.
Il y a plus d’esprit et de science que de sentiment et d’inspiration dans ces poèmes qui ne sont souvent que de longs madrigaux.
Les progrès rapides de sa Muse font juger combien il eût pu ajouter à sa réputation, si des jours plus longs & plus heureux lui eussent permis de cultiver son génie poétique.
La négligence du style, en plusieurs endroits, fait assez sentir que son Auteur n'étoit pas fait pour les Ouvrages de longue haleine.
Il faut également éviter de représenter des cadavres136 (quel que soit d’ailleurs le mérite de l’exécution), ou l’humanité succombant sous de longues infirmités137.