.) — Bien, vous voilà fort édifiés ; mais ces lignes se trouvent à la page 415 ; et, avant d’en arriver là, il vous faut passer, par de telles infamies, enjamber de tels monceaux d’ordures, sentir craquer sous vos pieds des débris hachés si menu de toute morale et toute pudeur, que ces lignes, encadrées dans un récit pareil, vous font l’effet d’un prêtre emmené de force dans un mauvais lieu. […] À cet âge, on peut parler du soin de sa santé et de ses goûts de retraite sans rencontrer d’incrédules ; aussi le conseil génevois ne fit-il aucune opposition, et voici ce qu’on lit dans ses registres en date du 1er février 1755 : « On a lu une lettre de M. de Voltaire adressée à noble Tronchin, par laquelle il prie Messieurs de lui permettre d’habiter le territoire de la République, alléguant l’état de sa santé et la nécessité de se rapprocher de son médecin, spectable Tronchin : l’avis a été de permettre audit sieur de Voltaire d’habiter le territoire de la République sous le bon plaisir de sa seigneurie. » Tel fut le point de départ : pour beaucoup de Génevois, et malgré sa passion pour le théâtre, qui faillit plusieurs fois le brouiller avec l’austérité calviniste, Voltaire, sexagénaire illustre, étincelant de génie et de gloire, entouré de cette popularité sans rivale qui donna son nom à son siècle ou son siècle à son nom, n’ayant pas encore écrit ou avoué les œuvres infâmes de sa vieillesse, riche, châtelain, homme du monde, presque grand seigneur, transformant le pays qu’il habitait en un lieu de pèlerinage, fut d’abord un personnage d’apparat, un demi-dieu dont le majestueux éclat était à peine terni par quelques taches légères. […] Mais il n’y a aucun lieu sur la terre où j’attende une justice plus éclairée qu’à Genève. » — Et cela est signé : « Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi !
Là dedans, un petit homme au front socratique, aux oreilles rouges de sang, au nez sensuel où danse une verrue sur une narine, nous récite de sa poésie, dans la langue de musique du lieu.
L’histoire moderne rassemblant trop d’objets, ne sauroit tenir lieu des histoires particuliéres.
Au lieu du christianisme, l’Église ; au lieu de la croyance libre, l’orthodoxie imposée ; au lieu de la ferveur morale, les pratiques fixes ; au lieu du cœur et de la pensée agissante, la discipline extérieure et machinale : ce sont là les traits propres du moyen âge.
s’irritant de voir les musées exhiber, comme en des lieux publics, la Beauté, il refuse de reconnaître à « tous les épiciers » le droit de contempler, dimanches et fêtes, la Vénus !
En vain le sage Despréaux, législateur du bon goût dans l’Europe entière, a dit dans son Art poétique, chant troisième : Qu’en un lieu, qu’en un jour un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli339.
Pour comble, sir Charles, voyant Harriett embrasser sa rivale, trace le plan d’un petit temple dédié à l’amitié qu’on bâtira dans le lieu même ; c’est le triomphe du rococo mythologique.
Un arrangement amiable a presque toujours lieu facilement.
» Il se peut que l’excès de la misère tienne quelquefois lieu d’excuse à celui qui, égaré par la douleur, porte sur lui des mains violentes. […] Comparez cela à l’influence du théâtre qui, chaque soir, en mille lieux à la fois, parle à une multitude toujours nouvelle et toujours attentive ; et qui, montrant partout la nature humaine dégradée et avilie, avilit et dégrade l’homme dans sa propre pensée et dans sa propre estime ! […] Ces questions viendront en leur lieu.
Guy de Maupassant fait une étude, il la pousse jusqu’au bout et ne se contente pas de répéter de vagues lieux communs ; on ne juge d’ailleurs pas le journalisme en quelques pages écrites tout simplement pour indiquer le lieu dans lequel se passe un commencement d’action. « Ici une rue », « Ici un parc » etc., se contentaient d’écrire les naïfs peintres décorateurs qui travaillaient pour la mise en scène de Shakespeare. […] Le rêveur évoque avec avidité les détails de la minute passée : la physionomie du lieu où elle s’écoula, le temps qu’il faisait, la couleur d’un ruban, le sens des phrases échangées.
François Rémy devient un vagabond, sans feu ni lieu. […] » Il s’exaltait : « Au lieu qu’on m’a mis au pilori ! […] L’on se signe et l’on s’éloigne ; ou bien, comme les anciens, on ferme une clôture sacrée autour de ce lieu où est tombée la foudre.
Quand un Français est trouvé mort dans un canton, les habitants doivent livrer le meurtrier, sinon ils payent quarante-sept marcs d’amende ; si le mort est Anglais, c’est aux gens du lieu d’en faire la preuve par le serment de quatre proches parents du mort.
. — Elle est à elle-même son lieu et son temps.
Le bal de monsieur Tirman — ressemble à la Fête-Dieu, — j’ai négligé le firman — qui fait entrer en ce lieu… Si je fusse plus Birman je le croirais élégant2.
Et, comme un chevalier, la Princesse vise à accomplir « ce qu’il y a de plus difficile » : une victoire sur elle-même, sur sa passion, au lieu, pour un chevalier, de victoires sur des monstres ou des musulmans infidèles. […] Mais aussitôt que la pauvre fille arrive dans ce lieu infâme, le roman devient médiocre.
Il y aurait peut-être encore lieu de montrer comment cette conception de la religion aboutit, ainsi que le pessimisme contemporain, ainsi que le pessimisme contemporain, ainsi que le bouddhisme dont elle est proche, à la conclusion de la délivrance dans l’anéantissement29. […] Dans l’Italie actuelle, on serait fort embarrassé de trouver un lieu pareil entre les œuvres de MM.