D’autres prosateurs ont fait de la langue un instrument de notation plus subtil et plus exact. […] Cette langue a eu la fortune la plus extraordinaire. […] C’est le secret de l’énergie infuse dans cette langue et de son étrange saveur. […] Cette formule suppose, en effet, qu’il y a une langue poétique spéciale, laquelle a sa beauté propre, comme la langue de la musique et comme celle de la peinture. […] C’est une langue comme une autre, mais qu’il faut traduire.
Raymond Février (dans les Élévations poétiques) est chaste, grave, religieuse… Sa langue poétique est très ferme, très solide, et — chose plus rare — les pensées abondent sous sa plume.
Girodie parle la langue du Jules Laforgue des Complaintes, dans ses fantaisies d’amoureux, lettré, prudent, compliqué… De jolies pièces dans la série Tendresses, une bonne pièce à Paul Verlaine, un amusant Départ pour Cythère, ironique et familier comme il convient.
On a de lui des Traductions de certains Peres de l’Eglise, & de quelques Ouvrages sur l’Ecriture-Sainte, qui prouvent qu’il étoit habile dans la connoissance des Langues savantes.
DOMAT ou D’AUMAT, [Jean] Avocat du Roi au Siége Présidial de Clermont en Auvergne, sa patrie, né en 1625, mort à Paris en 1696, célebre Jurisconsulte, & également versé dans les Langues & les Sciences.
Il possédoit assez bien les Langues Orientales ; mais sa Traduction de l'Alcoran est écrite d'un style si diffus, qu'on n'en peut soutenir la lecture.
José-Maria de Heredia Dans le volume intitulé : Les Alouettes, de nobles inspirations, des vers d’une langue élégante et colorée, d’une facture solide, nous font très favorablement augurer de ce poète qui, après de si illustres devanciers, a tenté de trouver des formes nouvelles pour dire le charme de l’amour, la mélancolie du passé et la beauté des choses.
On ne les lit plus guere aujourd’hui, à moins qu’on ne veuille par caprice se former l’idée d’un homme très-versé dans la langue d’Auguste, & très-ignorant dans la sienne.
Ainsi en pense-t-on, du moins en Allemagne, en Angleterre & dans tous les autres pays [sans doute barbares], où l’on n’est pas encore persuadé, d’après nos graves Littérateurs, qu’il est impossible à un Moderne de bien écrire dans une langue morte.
Sainte-Beuve Je ne dirai que peu de chose d’un poète dont la langue m’échappe, M.
Il ressemble à cet égard à plusieurs de ses confreres, qui, en combattant pour la prétendue vérité, ont très-souvent abusé du raisonnement, & corrompu la langue.
La Traduction des Colloques d’Erasme, celle de l’Economique de Xénophon, & de son Traité des revenus de la Grece, font honneur à sa plume, & prouvent qu’il est en état de former la jeunesse dans la Langue des Grecs & des Latins, aussi bien que dans la nôtre.
Est-ce de la langue de Massillon ? de la langue de Saint-Simon ? de la langue de Bossuet ? […] est-ce de la langue de La Bruyère ? Les langues de ce siècle sont si diverses et si contraires.
Il ne suffit pas de posséder la langue de l’Auteur qu’on veut traduire, il faut encore connoître & savoir appliquer les finesses de la sienne.
Mais s’il y acquit de l’érudition, il y oublia le génie de sa Langue.
On les voit traduits dans toutes les Langues, & les Traductions en ont fait disparoître les vices de l’élocution & fait valoir l’énergie & la sagesse.