Mais laissons ces vaines subtilités, qui ne sont pas plus à leur place dans un discours que dans une dissertation ; passons à des observations plus sérieuses et plus solides. […] Scaramouche étant parti, Racine se laissa persuader de donner sa comédie au Théâtre-Français : elle ne devait pas lui en paraître plus digne depuis le départ de Scaramouche. […] Racine avait trop d’esprit pour se laisser séduire par d’aussi faibles raisons, si lui-même, séduit d’avance par l’amour-propre d’auteur, n’eût été d’intelligence avec ses amis. […] La Phèdre d’Euripide, au contraire, préfère à tout l’honneur : toute morte qu’elle est, elle calomnie encore Hippolyte, pour ne pas laisser après elle un nom couvert d’opprobre. […] « Dieu laissa-t-il jamais ses enfants au besoin ?
Tel est le texte à double-fond que René Ghil laisse en héritage à la postérité. […] Les deux chapitres que Ghil consacre au maître de Rome laissent deviner la courbe d’un affranchissement progressif. […] Il la laissa un soir à la maison… » Oui, l’on était loin de « l’Instrumentation verbale ». […] Je viens, me dit-il, le regard comme aveugle, laissez-moi terminer ma prière. […] Il ne laissa pourtant pas d’exercer sur tous l’influence la plus décisive.
Les documents sont les traces qu’ont laissées les pensées et les actes des hommes d’autrefois. […] Parfois le fait passé a laissé une trace matérielle (un monument, un objet fabriqué). […] Il en est que le fond des choses, et, pour tout dire, l’histoire, laissent indifférents. […] 1° On se demandera quelles sont les lacunes laissées par les documents. […] Malheureusement, dans le domaine des sciences historiques, le Collège de France avait laissé, jusqu’à un certain point, s’oblitérer sa tradition.
À quoi Hokousaï se refusa, aussi bien qu’à lui laisser un rouleau à 75 rios. […] Le quatorzième volume, tout moderne, paraît seulement en 1875, et est fabriqué avec des dessins laissés par Hokousaï après sa mort. […] Un faisan qui s’épouille au milieu des traces que ses pattes ont laissées sur une terre rouge. […] Une barque où un homme laisse flotter un linge dans l’eau. […] Ajoutez-y un go (un quart de litre) de saké extra bon, et laissez cuire au petit feu jusqu’à ce que le mélange devienne épais.
On se laisse végéter doucement. […] Beaucoup ne parviennent pas à rendre leur émotion : nous les laisserons de côté. […] La personnalité de Nietzsche ne se laisse pas embrasser du premier coup d’œil. […] Il prie qu’on le laisse souffler. […] Gouverner, c’est manger en petit comité une brioche dont on ne laisse que les miettes à ceux qui l’ont pétrie.
., est divisible par 9 avec un reste égal ait chiffré qui la représente ; que partant la somme de ces sommes est divisible par 9 avec un reste égal à la somme des chiffres qui la représentent ; que par conséquent le nombre lui-même tout entier est divisible par 9 avec un reste égal à la somme totale des chiffres qui le représentent ; d’où il suit que, si la somme totale des chiffres est elle-même divisible par 9, le reste disparaît, et le nombre tout entier, divisé par 9, ne laisse aucun reste. — Ici l’intermédiaire explicatif est un caractère inclus dans tous les éléments du nombre, sauf le premier, et commun à toutes les unités représentées par un chiffre placé à la gauche du premier ; ce caractère ainsi répété oblige tout nombre à se laisser diviser par 9 avec un reste égal à la somme de ses chiffres, et, par suite, le rend divisible par 9, à la seule condition que la somme de ses chiffres soit divisible par 9. […] Elle diffère en cela des autres combinaisons mentales par lesquelles nous concevons les objets réels ; elle ne court pas chance, comme celles-ci, de présenter des lacunes, de laisser de côté quelque caractère important inclus dans l’objet réel, d’omettre l’intermédiaire explicatif qui attache à l’objet réel la propriété énoncée ; affranchie de cette obligation, elle est exempte de ce risque. […] Dans celui qu’on nomme sphère, on met une infinité de demi-cercles égaux qui ont un diamètre commun, et les propriétés de la grosse boîte ainsi construite lui sont attachées grâce aux propriétés des moindres boîtes qu’elle contient avec leur contenu. — Il suit de là que la dernière raison, le dernier parce que, le dernier intermédiaire explicatif et démonstratif, qui relie une propriété à un composé géométrique quelconque, recule de boîte en boîte et de contenant en contenu, à mesure qu’on le poursuit, de la sphère au demi-cercle tournant, du demi-cercle tournant à la droite tournante, de la droite tournante à la droite simple, c’est-à-dire du composé à ses facteurs, de ceux-ci à leurs facteurs, et ainsi de suite, pour se laisser à la fin saisir dans les facteurs primitifs, c’est-à-dire dans les petites boîtes élémentaires où il est inclus. […] Si deux rayons lumineux s’éteignent par places, ou si deux sons continus deviennent muets par moments, c’est grâce aux vitesses des deux séries d’ondes propagées qui, par places ou par moments, interfèrent et s’annulent. — Il suit de là que, dans la loi expérimentale comme dans la loi géométrique, les propriétés d’un composé plus complexe lui sont reliées par l’entremise des propriétés de ses facteurs ou composés plus simples, qu’il en est de même pour chacun de ceux-ci, et que partant, si on cherche les derniers intermédiaires, les dernières raisons, les derniers caractères explicatifs et démonstratifs qui établissent la loi, on les verra reculer, de composé plus complexe en composé plus simple, pour se laisser saisir à la fin dans quelques facteurs très simples ou éléments primitifs dont ils sont les propriétés. […] Si jamais nous connaissons exactement la forme, la distance, la grosseur, le poids des molécules de l’oxygène ou du sodium, ainsi que l’amplitude et la vitesse de leurs oscillations, nous serons peut-être en face d’un système analogue à notre système solaire, sorte de tourbillon dont les éléments grossièrement semblables réclameront une décomposition ultérieure, et ne laisseront expliquer leurs propriétés que par les propriétés toutes différentes de leurs éléments, ceux-ci de même, et ainsi de suite, par un recul à l’infini.
Mais lorsqu’on eût appris à penser dans les Ecrits d’Athènes & de Rome ; lorsque le génie éclairé par ces guides immortels eût pris son essor, & que l’esprit solidement nourri ne se laissa plus entraîner au hasard, ou emporter aux caprices de la fantaisie, avec quelle fierté la langue Françoise ne brisa-t-elle pas ses entraves ? […] Molière en vint à bout, & n’a laissé son génie, son talent à personne. […] Puisque nos mœurs plus douces & moins fières avoient laissé usurper au beau sexe le souverain empire du goût, qu’étoit donc devenue la sensibilité qui lui est si naturelle ? […] Une lecture rapidement faite, avec toute la chaleur de l’amour-propre, à des oreilles peu exercées, à des amis complaisans, à de prétendus connoisseurs, à des esprits prévenus, à des sots même aussi vains que Midas, laisse-t-elle la liberté de remarquer les défauts d’un ouvrage ? […] « l’expérience faite le 16 Août 1771 dans le laboratoire du sieur Rouelle, Démonstrateur de Chimie au Jardin Royal, par laquelle il a été prouvé que le diamant s’évapore au grand feu, & s’y volatilise tout entier, sans laisser dans le creuset aucune trace de matière ».
Laissons-leur l’expressionnisme. » (Henri Albert, « Lettres allemandes », Mercure de France, 31e année, t. […] Laissez venir à lui ce doux air embaumé qui a passé sur un banc de violettes : il est essentiel à la mélancolie, comme il est nécessaire à ces enchantements. […] Laisser s’éparpiller l’esprit et noter les impressions que reçoit la sensibilité déliée du licol logique n’est point chose vaine. […] Tous, sans avoir en vue ni les satisfactions de l’amour-propre ni l’opulence des salaires, ils ont œuvré incomparablement sans jamais s’être laissé rebuter par l’ingratitude du métier. […] On se laisse maintenant absorber par la lecture comme jadis on s’égarait dans la prière.
Depuis deux mille ans les penseurs, les héros, les poètes, les artistes ont consacré la mort de Socrate par leur culte ; mais ces milliers de Suicides causés par le dégoût et l’ennui dont les annales de tous les coins du monde sont remplies, quelles traces ont-ils laissées dans le souvenir de la postérité ? […] Il était dans un donjon, derrière ces grilles qui ne laissent pénétrer qu’une lueur brisée par des barreaux funèbres : et non loin de cet horrible séjour une campagne délicieuse, sur les bords verdoyants de la Tamise, lui offrait la réunion de tous les plaisirs que les affections de famille et les études philosophiques peuvent donner. […] Mais ceux qui se représentent les Anglais comme des hommes d’un caractère froid, se laissent tout à·fait tromper par la réserve de leurs manières. […] — Il faut, lui répondis-je, laisser l’esprit divin se ressaisir de ce qu’il a donné. […] — Lord Guilford, me dit Asham, n’a pas exprimé d’opinion sur le parti que vous deviez prendre, mais quant à lui sa résolution de périr sur l’échafaud est inébranlable. — Oh mon ami, m’écriai-je, combien je vous remercie de m’avoir laissé le mérite du choix ; si j’avais su plus tôt la résolution de Guilford, je n’aurais pas même délibéré, et l’amour aurait suffi pour m’inspirer ce que la religion me commande.
Il laissa par testament 5,000 fr. de legs à la Société écossaise pour achever cette grande publication justificative, et pour perpétuer sa mémoire. […] Sa robe entr’ouverte laissait voir son beau sein, comme on voit la lune sortir à demi des nuages de la nuit. […] Et toi, Fingal, remets dans son fourreau ton épée homicide, et laisse combattre ton peuple. […] … Elle disparaît sur les vents, et laisse Fingal au milieu des ténèbres. […] « Voyez, dit le roi, comme l’armée de Loclin se partage sur la plaine ; ils ressemblent à une forêt de chênes à demi dévastée par l’incendie, lorsque ses arbres éclaircis laissent voir par intervalles les espaces du ciel, et les météores volants dans la nuit.
Si Horace dit à sa maîtresse, miseri quibus intentata nites : Dacier dit, malheureux ceux qui se laissent attirer par cette bonnace, sans vous connoître. […] De toutes les piéces du Poëte, il n’en a laissé que trois dans leur ancienne situation. […] Bien différent de ce Peintre admirable dont Pline fait mention, qui donnoit toujours plus de choses à penser aux spectateurs qu’il n’en exprimoit, Ovide ne laisse rien à déviner. […] L’un ne laisse rien à désirer à un esprit délicat & voluptueux ; l’autre satisfait pleinement une ame forte & rigide. […] Sa traduction restera entre les mains du public, & n’en laissera pas désirer d’autre.
Mais quand il tient Paul, Jean et Jacques pour des êtres semblables à lui, pourvus d’une conscience comme la sienne, il oublie réellement sa physique ou profite de l’autorisation qu’elle lui laisse de parler dans la vie courante comme le commun des mortels. […] En celui qui se meut on laissera sans doute des hommes ; mais ils auront abdiqué momentanément leur conscience ou du moins leurs facultés d’observation ; ils ne conserveront, aux yeux de l’unique physicien, que l’aspect matériel de leur personne pendant tout le temps qu’il sera question de physique. […] Quand vous laissiez S′ immobile et que vous vous placiez par conséquent à l’intérieur du système, la simultanéité savante, celle qu’on induit de la concordance entre horloges réglées optiquement l’une sur l’autre, coïncidait avec la simultanéité intuitive ou naturelle ; et c’est uniquement parce qu’elle vous servait à reconnaître cette simultanéité naturelle, parce qu’elle en était le signe, parce qu’elle était convertible en simultanéité intuitive, que vous l’appeliez simultanéité. […] Il n’y a donc pas, en M′ et en P′, à côté d’événements que l’on consent à laisser dans le « passé absolu » ou dans l’« avenir absolu » pour l’observateur en N′, tout un ensemble d’événements qui, passés et futurs en ces deux points, entreraient dans son présent quand on attribuerait au système S′ la vitesse appropriée. […] Si nous faisons surgir Jean et Jacques, tout vivants, du tableau où l’un occupe le premier plan et l’autre le dernier, gardons-nous de laisser à Jacques la taille d’un nain.
Je n’accédai point à leurs instances, et le pape ne m’en aurait point laissé le loisir si j’eusse voulu le faire. […] Toutefois je ne pus pas m’empêcher de me joindre à tant d’autres concurrents ; et je n’osai pas m’abandonner entièrement aux espérances que m’inspiraient les promesses que le Pape m’avait adressées deux ans auparavant, promesses se résumant en ces mots : « Nous veillerons nous-même à votre avancement. » « Je comptai plutôt sur ses bonnes dispositions, et ne me laissai pas arrêter par le peu de temps écoulé depuis ma dernière promotion. […] À dater de ce jour, je ne laissai jamais passer une seule soirée sans me rendre chez les Braschi, et je devins leur plus dévoué serviteur et ami. […] Herzan le laisse présumer sans l’affirmer ; on y renonce. […] Mais Chiaramonti se rendit bientôt maître de lui-même, puis il courut à sa chambre, et, se tenant à l’écart, il laissa les événements marcher selon les vœux de la Providence.
La moralité, dit Guyau, est l’affranchissement des instincts animaux et de toute passion… Mais en même temps que se dissolvent les tendances et les instincts contrariés, c’est-à-dire à mesure que ces associations d’aptitudes organiques innées cèdent aux changements extérieurs, se désorganisent et que l’homme devient plastique, la réflexion fait son apparition ; la conscience, la raison se font jour pour prendre la place vacante laissée par les instincts et les aptitudes innées. […] Cela est parfaitement logique du point de vue où se place ce penseur ; mais non moins logique est l’attitude du pragmatiste égotiste qui adopte la maxime des sophistes et de Stirner : « Ne t’en laisse pas imposer » et qui répète avec eux : « L’homme, l’individu, est la mesure de toutes choses. » L’attitude des uns et des autres est justifiée dans la mesure où elle leur « réussit ». […] L’unicité poussée à bout aboutit à l’instantanéité, Stirner craint par-dessus tout de laisser s’enchaîner sa pensée, de la laisser se cristalliser. […] La destruction de l’idéal ancien laisse un moment historique dévolu au doute. […] Elle semble tourner indéfiniment dans le même cercle Notre science a multiplié, il est vrai, les découvertes techniques et pratiques ; mais toutes ces conquêtes de la science nous laissent aussi ignorants des destinées de notre espèce et de la valeur même de noire science.
Si vous lui enlevez ce qui fait son prix, vous ne lui laissez qu’un résidu insipide, bon tout au plus à jeter à ceux qui ont besoin d’un os à ronger. […] La science n’est pas une dispute d’esprits oisifs sur quelques questions laissées pour servir d’aliment à leur goût pour la controverse. […] Aujourd’hui nous ne concevrions plus de grande éloquence sur une tombe sans un doute, un voile tiré sur ce qui est au-delà, une espérance, mais laissée dans ses nuages, doctrine moins éloquente peut-être, mais certainement plus poétique et plus philosophique qu’un dogmatisme trop défini, donnant, si j’ose le dire, la carte de l’autre vie. […] Le jet d’eau laissé libre s’élève en ligne droite ; gêné, comprimé, il biaise, il gauchit. De même l’esprit laissé libre s’exerce normalement ; comprimé, il subtilise.
. — et nommons ici le plus diligent et le plus génial, l’exemplaire Christophe Glück — jusqu’à ce que vinssent deux maîtres les derniers nés de la musique : Beethoven, qui inventa en ses derniers quatuors le mystère des plus hautaines expressions musicales, et qui, superbe et patricien de l’art, nous laissa l’épouvante de ses musiques vierges essentiellement de toutes compromissions ; et cet énigmatique ménétrier, âme d’authentiques aristocraties et de fondamentales démocraties mêlée, Wagner. […] » à la musique, ainsi, il ajoutera l’auxiliaire du mot et du geste ; et, par le mot et le geste, il interprétera les significations trop hautement spirituelles ; et il satisfera au végétant, à l’Impur, au pervers, à l’accoutumé des faciles vies banales, et à l’ignorant qui est en nous ; sous le drame intérieur de l’âme, il fera un drame matériel ; il fera un drame ; mais ce drame, prétexte, concession, sera le secours à notre faiblesse ; c’est lui qui, repaissant la chair, laissera l’âme libre d’entendre son langage et d’admettre, librement, la poignance de ses motifs, et de subir le flux effroyable de cette vie idéale. […] VI Ces considérations ne sont aucunement, on l’a jugé dès le début, une étude théorique sur l’art wagnérien ; j’ai négligé la suite méthodique et quelques entiers développements qu’eussent exigés une théorie ; encore ai-je voulu laissera l’écriture le ton d’une improvisation, avec les laisser-aller du style ici dans les familiarités du parler, là (quand m’y entraîne le sujet, et j’en demande pardon) dans les excessivités du lyrisme ; mes lecteurs m’excuseront — et peut-être me sauront gré — de n’avoir pas donné à ces trente-six pages les quatre ou cinq mois de labeur nécessaires à la correction de mes grammaticalités. Enfin j’ai voulu — et mon principal souci est de le déclarer — omettre absolument toute recherche documentaire ; à quelques uns de mes collaborateurs, spécialistes des travaux critiques ou scientifiques, je laisse le soin de nous fournir le classement chronologique définitif — si désirable — des œuvres de Richard Wagner. […] Puisque l’état de péché nous est si assidu que la miséricorde, par le fait d’être, porte la preuve de sa divinité ; puisque nous sommes ceints tellement de faiblesse charnelle que fut bénie une minute d’édification dans une vie humaine ; puisque nous sommes, oh chutés, les enfants prodigues de nos trésors, et, oh rachetés, les enfants du Père ; puisque le jour de sainteté est plus éloigné de nous que de nous les étoiles invisibles de l’immensité ; puisque nous vivons, les catholiques, pour le scandale des nations, en une tacite mélancolie, laissons que nous occupent les choses vaines, et l’art ; et bénissons encore si une œuvre vaut à élever les âmes hors nos misères, dans une voie féconde de mieux.