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490. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 515

Avec les talens qu'il paroît avoir, il eût pu choisir un autre genre que celui auquel il s'est attaché ; mais enfin ses petits Romans, connus sous le nom de Nouvelles, ont un but honnête ; la morale y est mise en action avec intelligence, avec sensibilité, & c'en est assez pour le justifier d'y avoir consacré son temps.

491. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Et il en sera ainsi tant qu’une foi commune n’éclairera pas les intelligences et ne remplira pas les cœurs. […] Ainsi la conscience et l’intelligence humaines étaient satisfaites. […] Je ne m’adresse pas à ceux qui ne voient que des yeux du corps, je m’adresse à l’intelligence. Quel est l’homme doué d’intelligence qui me niera que le ciel et la terre dont je parlais tout à l’heure soient aujourd’hui détruits ? […] À quoi me sert que la vie antérieure de l’Humanité ait développé mes sympathies et étendu mon intelligence, quand toutes mes sympathies sont blessées et mon intelligence confondue ?

492. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 60

On remarque dans sa Zaïde, Reine de Grenade, de l’ordre dans le plan, de l’intelligence dans la distribution des Scènes, du naturel & de la vivacité dans les idées & les expressions, du sentiment & du pathétique dans les situations.

493. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Conclusion de ce livre » p. 247

Nous pouvons conclure par le principe dont la démonstration était l’objet de ce livre : Les poètes théologiens furent le sens, les philosophes furent l’intelligence de la sagesse humaine.

494. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Voici un morceau qui porte la date de 1772 et qui est inscrit sous le titre d’Économie politique ; tout le dédain des faits existants, tout ce premier dessein de politique idéale qui occupa et passionna si longtemps l’intelligence de Sieyès, s’y déclarent et s’y accusent sans détour : Je laisse les nations formées au hasard. […] Il les compare à des pièces de musique qui manquent de l’unité de mélodie : « Les gens de lettres ressemblent trop à la musique sans unité. » Pour lui, dans toute cette première partie de sa vie, et quand on le surprend comme je l’ai pu faire, grâce à cette masse de témoignages de sa main, dans l’intimité de sa méditation et de son intelligence, on le reconnaît et on le salue tout d’abord (indépendamment de ses erreurs) un grand harmoniste social, un esprit qui a sincèrement le désir d’améliorer l’humanité et d’en perfectionner le régime ; qui a en lui, sinon l’amour qui tient à l’âme et aux entrailles, du moins le haut et sévère enthousiasme qui brille au front de l’artiste philosophe pour la grande architecture politique et morale. […] À l’occasion de je ne sais quelle séance de comité à laquelle il assista vers ce temps de pleine anarchie, il écrivait pour lui, sur un bout de papier, ces notes inachevées, mais qui rendent au vif l’impression répulsive d’une noble intelligence à la vue de procédés si déshonorants pour une nation et pour l’esprit humain : Comité du 20 mars. — Paillasse (Chalier ?) […] Si l’on parle des mesures qui ont eu du succès, de quelque intrigue habile, de quelque projet momentanément applaudi, ils vous regardent avec un air fin et d’intelligence ; ils vous louent presque et vous caressent comme voulant mériter auprès de vous d’entrer en participation de l’habile dessein qu’ils vous supposent ; ils croient à votre infamie, parce qu’eux s’en revêtiraient comme d’un honneur.

495. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

… Individuel comme les plus individuels de ce temps romantique, pour parler comme parlera l’histoire, bien plus près, par sa nature de talent, de Crabbe et de Wordsworth que d’André Chénier, Sainte-Beuve ne semblait pas alors avoir été créé pour faire étude de la muse antique, car c’est à elle qu’il devait revenir un jour, avec une intelligence qui est un hommage. […] cette unité du génie épique de l’antiquité qui s’appelle tour à tour Homère et Virgile, non seulement l’auteur de l’Étude que voici ne l’a pas assez déterminée dans ce que ses éléments ont d’identique et de différent, de commun et de particulier, de contrastant et de sympathique, mais il l’a méconnue encore de fait comme d’essence, — aussi bien sur le terrain de l’histoire que dans l’intelligence des poètes qu’il avait à juger. […] C’était, si vous le voulez, un homme d’esprit, une intelligence très sensible aux choses littéraires, qui les dégustait avec un goût plein de finesse, mais qui les dégustait comme on déguste avec sa propre sensation. […] C’est l’intelligence, le talent, l’aptitude qui restera ici jugée.

496. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Le principe de l’examen, si cher à l’orgueil, parlait éloquemment aux intelligences enivrées et les entraînait. Dans la Grande-Bretagne, au contraire, Henri VIII, insurgé contre l’Église, ne s’adressa point à l’intelligence, et ce ne fut point un sentiment public, mais l’abaissement public qui lui répondit. […] Or, cette réforme qu’on voulait n’était pas seulement une réforme dans la Réforme, mais aussi une réforme contre la Réforme, c’est-à-dire, pour qui n’est pas myope d’intelligence ou de préjugé, un commencement de restauration. […] Tout catholiques que nous soyons au plus profond de notre intelligence, et même parce que nous sommes catholiques, nous n’avons point à blâmer Oxford d’avoir essayé de maintenir par le châtiment ce qu’elle croit son orthodoxie.

497. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Quoi que l’on assure, l’artiste ne sera jamais un instrument passif, semblable à l’appareil du photographe qui, mis une fois en face du monde, en reproduit l’image servile : il a beau vouloir abdiquer son individualité, son intelligence, cette intelligence et cette individualité persistent malgré ses efforts ; aucune impression ne pénètre dans un cerveau humain qui n’y soit aussitôt déviée et transformée par ce cerveau même, et le plus tyrannique de tous les systèmes est peut-être de se persuader qu’on n’obéit à aucun système. […] Elle rencontre un ouvrier paisible, de mœurs honnêtes, d’une intelligence médiocre, d’une force physique moyenne, qui gagne des journées passables ; elle suppute tout cela, elle discute le pour et le contre d’un établissement avec lui. […] Delaplanche, je sens qu’il y a là une façon saine et robuste de regarder la nature ; il me semble pressentir là comme un art nouveau, plein d’espérances et de promesses, original sans renier les traditions, déjà grand et qui doit grandir encore ; celui-là fortifie les cœurs et les intelligences.

498. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Enfin, il se décida à donner au public le livre qu’il méditait et auquel il travaillait sans cesse depuis 1851, sa Théorie de l’Intelligence. […] L’Intelligence (1868-1870) en forme le centre et en donne la clef. […] Le point de départ de sa théorie de l’Intelligence, c’est le signe, l’idée n’étant pas autre chose pour lui que le nom d’une série d’expériences impossibles. […] Aussi ses ouvrages, à l’exception de son Voyage aux Pyrénées et de son livre l’Intelligence, sont-ils tous des ouvrages d’histoire. […] Au roman de l’amitié succède le roman des idées, car tout chez lui, l’intelligence même, est sentiment et passion.

499. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Alletz, Édouard (1798-1850) »

. — Harmonie de l’intelligence humaine (1845).

500. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 199

On y trouve des ressources infinies pour l’éclaircissement de l’Histoire, pour l’explication des mots hors d’usage, pour l’intelligence des Auteurs Grecs & Latins, tant des beaux siecles de leur Littérature, que des siecles où cette Littérature commença à s’affoiblir & se dégrader.

501. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 359-360

Sa Grammaire Grecque, destinée à faciliter l’intelligence de la Langue d’Homere & de Platon, est un Traité aussi clair que méthodique, de tout ce qui est nécessaire pour remplir le but qu’il s’est proposé.

502. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

On met l’intelligence partout, et l’on s’imagine qu’elle suffit à tout. […] Des impulsions sentimentales, des besoins imaginatifs commencent à troubler les opérations de la lucide et froide intelligence.

503. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — La synthèse »

— Ce travail de reconstitution qui consiste à façonner un homme visible sur le schéma de son intelligence, doit être étendu également à ceux que nous avons appris à considérer comme les semblables de ce type, à ses adhérents. […] Cette identification de « l’analyse » et de la mise à mort du réel, topos au moins aussi vieux que le Faust de Goethe, trouve une nouvelle expression à l’époque de la « décadence », décrite par exemple selon Bourget dans ses Essais de psychologie contemporaine comme un abus de « l’esprit d’analyse », inséparable de toutes ces « maladies de la volonté » (Ribot) caractérisées par le primat de « l’intelligence » sur « l’instinct ».

504. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Heureusement pour Rivarol, le mot que cite Quitard ne prouve qu’une chose, assez triste du reste : c’est que le talent le plus héroïquement et le plus fièrement spirituel put se laisser enfiler par une idée vulgaire, comme un grand homme par un goujat ; mais il ne détruit nullement cette certitude : que ce qu’on appelle le bon sens des peuples et des siècles, c’est l’intelligence des grands hommes — ignorés ou connus — qui ont fait tradition et rencontré leur écho. […] Si, comme je le crois, l’histoire des patois, ces langues roulantes qui ont précédé les langues assises et sont à ces dernières ce que sont les tentes et les quatre piquets des premiers âges aux palais des civilisations, si l’histoire des patois est un magnifique sujet à traiter en philologie, il en est un plus beau encore, c’est l’histoire des proverbes, car les patois ont été créés plus particulièrement par les besoins généraux des hommes, et les proverbes par l’intelligence individuelle de l’humanité !

505. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

Mais à la distance où nous en sommes, nous, les fils du xviiie  siècle et de la Révolution française, nous ne pouvons embrasser d’un regard pur de tout préjugé une politique qui avait son unité comme elle avait son principe, et parce qu’elle choque la personnalité de notre siècle, inconséquente et raccourcie d’intelligence, nous la condamnons sans réserve, en vertu de nos idées d’hier. […] profonde inaptitude politique, en contraste avec des qualités d’intelligence que nous aimons à reconnaître, et qui prouve une fois de plus qu’en matière historique, comme en toutes choses, les connaissances les plus étendues ne peuvent suppléer à l’instinct !

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