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594. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Vous aurez besoin à chaque instant de cette opération dans la philosophie moderne. […] Un instant après, il fourra les quatre volumes dans ses poches, boutonna son paletot sans mot dire et s’en alla courant.

595. (1874) Premiers lundis. Tome I « Hoffmann : Contes nocturnes »

Aussi, dès qu’il se borne à peindre l’art et les artistes dans ce moyen âge, où il y avait du moins harmonie et stabilité pour les âmes, quelque chose de calme, de doré et de solennel succède aux délirantes émotions qu’il tirait des désordres du présent ; depuis l’atelier de maître Martin le tonnelier, qui est un artiste, jusqu’à la cour du digne landgrave de Thuringe, où se réunissent autour de la jeune comtesse Mathilde, luth et harpe en main, les sept grands maîtres du chant, partout dans cet ordre établi, on sent que le talent n’est plus égaré au hasard, et que l’œuvre de chacun s’accomplit paisiblement ; s’il y a lutte encore par instants dans l’âme de l’artiste, le bon et pieux génie finit du moins par triompher, et celui qui a reçu un don en naissant ne demeure pas inévitablement en proie au tumulte de son cœur.

596. (1875) Premiers lundis. Tome III « Le roi Jérôme »

Et ici, franchissant les années pénibles, on n’a qu’à noter le bon sens avec lequel le roi Jérôme apprécia la situation que lui faisaient les événements de 1813 : « Roi par les victoires des Français, disait-il, je ne saurais l’être encore après leurs désastres. » Mais ce serait faire injure à sa mémoire que de louer la fidélité avec laquelle il s’exécuta, sans prêter un seul instant l’oreille aux fallacieuses promesses par lesquelles on essayait de le détacher.

597. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Pour encourager les riches. » pp. 168-175

Je n’ai pas nié un instant le rare mérite de la dame dont j’examine, comme j’en ai le droit, les actes publics.

598. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »

Personne avant Dierx n’avait aussi bien vu, dans la plus saisissante métaphore qu’ait trouvée la nature, soit la splendeur floue des beaux soirs, vivant un instant, sur la rapide destruction quotidienne, ce contraste du dur déterminisme universel et des toilettes coquettes de ce vieil univers insoluble, couronnes de roses sur le front dur du sphinx.

599. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

C’est, quelle qu’en soit la signification, un rappel aux choses du dehors, une voix qui arrive du monde ; cela ne fait pas partie intégrante du drame ; ces voix ne traversent pas l’œuvre comme tel souffle qui, dans les Aveugles, courbe toutes les têtes ; ici, à tel instant, le roi et la reine se doivent distraire du spectacle de la salle pour jeter les yeux vers ces hommes.

600. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Et en effet, nous savons qu’elle est quelquefois décevante, que c’est un fantôme qui ne se montre à nous un instant que pour fuir sans cesse, qu’il faut la poursuivre plus loin et toujours plus loin, sans jamais pouvoir l’atteindre.

601. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

Mais les sciences qui ne s’occupent que des propriétés des corps voient vieillir dans un instant leur système le plus fameux.

602. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Lettre, à Madame la comtesse de Forbach, sur l’Éducation des enfants. » pp. 544-544

« Je l’élèverai donc pour l’instant de son existence et de la mienne.

603. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVI »

Il est clair qu’en se cantonnant dans l’abstraction, en surélevant le point de vue, en méprisant les contingences d’exécution et les difficultés de détails, on peut un instant dominer le débat, passer pour avoir raison et présenter le problème comme résolu ou, plus exactement, comme inutile à résoudre.

604. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

Auguste Nicolas6 Si, comme nous le disions récemment, la littérature française est affligée de stérilité, nous n’espérons guères que cet état puisse changer en un instant.

605. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

Dans les pages qui suivent, à propos d’hommes et d’événements quotidiens, j’ai fixé durant quelques instants ma pensée sur quelques uns des problèmes capitaux de la vie artistique, sociale et religieuse.

606. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Quelques instants plus tard, à travers les sapins et les pins rouges, nous gagnons le pont d’Espagne. […] Elles reluisent un instant sous les rayons du soleil, puis tombent en cascade tandis que les arbres tamisent la lumière et que l’arc-en-ciel brille dans les vapeurs d’eau. […] Luis, — et c’est le trait vrai de cette étude psychologique. — Luis lutte jusqu’au bout, et se reconnaît seulement vaincu, dès l’instant qu’il est trop tard, pour douter encore de sa faiblesse. […] Dans nos grands mystiques, ce n’est qu’en un instant inappréciable qu’il peut y avoir anéantissement apparent, complète effusion du fini dans l’infini. […] Coiffée d’un zest de bonnet envolé en haut de la tête, en traînant ses pas las dans des babouches algériennes, elle jurait et faisait claquer la porte, à l’ordre et au coup de sonnette, qui la poussaient à chaque instant dans l’antichambre.

607. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Ils ne s’inquiétaient guère des vraisemblances ; on pouvait les promener en un instant sur des forêts et des océans, d’un ciel à l’autre, à travers vingt années, parmi dix batailles et tout le pêle-mêle des aventures. […] À chaque instant, les élégants, même les dames, mettent en tiers dans la conversation ce qui, depuis le seizième siècle, accompagne l’amour. […] Rien n’y est sérieux, ni le sentiment ni l’esprit ; ce sont des couplets qu’on fredonne en passant ; il en part un éclair de gaieté ; un instant après, on n’y pense plus. « Surtout, leur dit Dorset, pas d’inconstance ! […] On ne sait où l’on va ; à chaque instant, on est détourné de son chemin. […] Le colonel Hutchinson fut un instant suspect parce qu’il portait les cheveux longs et qu’il s’habillait bien.

608. (1921) Esquisses critiques. Première série

À de longs intervalles un recueil ressuscite un instant le souvenir qu’on garde de lui. […] Faites de peu, étirées plutôt que développées, elles déçoivent l’esprit dont elles n’ont qu’un instant excité la demi-curiosité. […] Ils sont destinés à être débités par un comédien avec aplomb ou bien avec autorité — et c’est le ton dont Ils sont prononcés qui peut seul leur donner un instant fugitif l’apparence d’exister. […] Tristan Bernard amène des silhouettes indolentes qui profilent un instant leur ombre singulière et qui s’effacent. […] Chacun, s’il est doué de cette précieuse faculté sans laquelle nulle activité esthétique n’est possible — et qui est l’antique Mnémosyne elle-même mère des Muses — récolte à tout instant les éléments de ses ouvrages.

609. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

L’Ange eut un instant l’idée d’appeler le Diable. […] Jusqu’à cet instant du jour, force m’est, presque, pour prendre mon chocolat, lire mes journaux et risquer la pipe du matin — fumer dans l’obscurité, non, n’est-ce pas ? […] Je fus là l’objet d’un accueil trop flatteur et de sympathie qui feront l’honneur de cet instant de ma vie. […] Suivirent alors quelques instants de loisirs, avant que l’étude recommençât. […] Le sujet dont je vous parlerai durant ces quelques instants pour moi si flatteurs et si émouvants, j’en ai certes quelque connaissance.

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