Assurément on ne peut conclure de façon ferme que le noir présente les défauts ou possède les qualités qu’il attribue aux héros de ses récits. […] Aussi le héros de la vie pratique est-il le lièvre, symbole de l’homme avisé, ou bien encore des individus d’une honnêteté plus que douteuse mais débrouillards comme MBaye Poullo, NMolo Diâra, Féré (du Fils adoptif du guinnârou). Sans doute le héros principal du conte — littérature de passe-temps — est l’homme courageux ; mais celui des fables — littérature d’enseignement pratique (de fait plus encore que d’intention) — est le personnage roublard qui, malgré son peu de moyens physiques, arrive à ses fins et triomphe constamment de la force brutale.
Et tous ces héros du catholicisme ont des intentions diverses. […] Ces héros catholiques respirent avec la tranquillité la plus familière dans une atmosphère de surnaturel2. […] Ces héros catholiques respirent avec la tranquillité la plus familière dans une atmosphère de surnaturel….
Corneille en fit un Héros.
Cette fable, quoique rapportée dans l’Odyssée, y est peu convenable : dans ce poème, l’enfer n’est pas plus profond que la fosse où Ulysse voit les ombres des héros et converse avec elles.
Malgré cela, il aura au dessus d’eux la gloire d’avoir rappelé parmi nous la Tragédie à sa véritable destination, en y retraçant, comme chez les Grecs, des événemens nationaux, & en offrant à ses compatriotes des Héros propres à les attendrir & à exciter leur émulation.
Ce trait seul suffit pour faire connoître le caractere de ce Romancier, à qui l’on reproche avec raison d’avoir communiqué son gasconisme à la plupart de ses Héros.
Mercier n’ont pas encore eu les honneurs de la représentation, du moins dans la Capitale, pas même au milieu de ces Sociétés mornes & prétendues sensibles, où les soupirs factices d’un Héros, sanglotant de trois points en trois points, sont toujours sûrs d’être merveilleusement accueillis.
C’est Minerve, c’est une victoire qui soutiennent le portrait du héros ; c’est une Renommée joufflue qui trompette ses vertus.
L’homme ne peut vivre sans manger ; ce qui n’empêche pas que, s’il n’y a pas une raison spéciale qui vienne du sujet, on ne fait pas dîner devant nous les héros du roman, ni les personnages de l’histoire. […] Cet homme que nous fait entrevoir le grand romancier Tolstoï, lorsqu’il peint le défilé interminable des blessés de Borodino qui passe sous les yeux de son héros ému et navré, cet homme couché sur le ventre au fond d’une charrette, dans la demi-ombre de la bâche, blessé, on ne sait où ni quand, d’on ne sait quelle blessure, sans visage, sans nom, sans passé, sans avenir, forme obscure et vague un moment devinée et disparue pour jamais : c’est là, semble-t-il, un détail insignifiant ; et pourtant que de pensée, que d’émotion ramassée en ce seul trait !
Les héros de sa taille qu’il embrasse ou combat dans la boue politique ne vivent plus en nous que grâce à des souvenirs anciens et tenaces. […] Au lieu de dresser un héros unique, les auteurs, élevés au collège naturaliste, ont voulu nous intéresser à toute une famille et, sur chacun des lieux où doit se passer quelque chose, ils ont placé, témoin ému, un membre de cette famille.
Une théorie des héros, mais non pas providentielle à la Carlyle, semble être la pensée secrète de M. […] Il admet avec lui « un principe d’individuation, qui crée à mesure les types humains, et, entre autres, les types des artistes et des héros, — et un principe de répétition qui agrège et soulève l’humanité à ces protagonistes, principe qui se ramène, il y insiste, à une constatation ressentie de ressemblance entre les exemplaires et les adhérents ».
Et qu’est-ce que ce Robert Emmet lui-même, le héros de cette histoire qui porte son nom ? […] Lord Byron qui, comme quelques-uns de ses héros, est resté par bien des côtés un mystère, après ce livre, continuera d’en être un… Il semblait cependant qu’une femme, une nature de femme, ne devait pas être entièrement incapable de comprendre quelque chose à cette âme de lord Byron, à cette âme violente et douce, égoïste et magnanime, contradictoire comme toutes les femmes de la terre, et qui avait les deux sexes comme Tirésias.
Il ne donne pas les femmes de la Révolution, mais quelques héroïnes, quelques femmes plus ou moins célèbres… Il dit telles vertus éclatantes, et il tait un monde de sacrifices obscurs d’autant plus méritants que la gloire ne les soutint pas. » Mais pourquoi ce remords tardif ? […] Nous en avons nommé les héroïnes ; mais ce qui dépasse infiniment l’admiration et le culte que Michelet leur a voués, c’est le sentiment qui anime son livre de la première page à la dernière ; ce sont les détails à côté de ces quelques portraits épars, mis là pour attirer peut-être la curiosité sur autre chose que sur ces portraits.
Et il ne l’était pas uniquement par le théâtre de ses poèmes, par la tournure et le costume de ses héros. […] Byron s’est composé son masque comme un acteur… un masque de ruffian, de bandit, de grand coupable, presque d’assassin, comme il en mettait un à ses héros, et il l’ôtait avec ses amis pour en rire (voir ses lettres à Hobhouse et à Moore).
Rien n’est plus immortel qu’un poëte, que la grandeur de sentiment qui fait les poëtes et les héros, car les héros sont aussi des poëtes, les poëtes de l’action !
Pensant à ce jeune héros et à ses camarades, il écrit dans une lettre que j’ai sous les yeux : « Cette guerre a parfois renversé les rôles. […] Ces protestants, quand nous voyons leurs temples qui nous glacent et leurs prêches, toujours sur la morale, nous semblent des esprits calmes et modérés, raisonneurs au point qu’à les comparer avec les héros catholiques dont nous avons décrit les états de conscience violents et l’ivresse joyeuse, nous songions d’abord à parler de leur philosophie plutôt que de leur religion ; mais apprenons à mieux les connaître par l’amitié et l’admiration que nous inspirent de tels actes et de tels cris sublimes.