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1052. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « De Cormenin (Timon) » pp. 179-190

Il eut beau faire le grec aussi, il ne fut ni si savant que Courier, ni si parfumé d’archaïsme, ni si filtrant lentement la goutte d’encre au bout de sa plume jusqu’à ce qu’elle devienne — comme dit Joubert — une goutte de lumière.

1053. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Il l’invoquait contre les Français, qu’il accusait avec raison de n’avoir jamais entendu les idées dramatiques des Grecs, et il ne se doute pas que sa critique n’était que le combat d’un jour et que l’Art dramatique, en soixante-dix ans, allait se défaire de tous les Aristotes, faux ou vrais, et, purifié de toute théorie, n’aurait plus pour toute règle que la liberté du Génie qui crée l’émotion et exprime la vie dans ce qu’elle a de plus intense, — n’importe à quel prix !

1054. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Grecque ? […] Des gens disaient en sortant : — Comme c’est grec ! […] est-ce assez grec ? […] C’est du grec flamboyant, du Xénophon empanaché. […] elle n’a pas contribué, celle-là, à donner à la pièce de Banville l’air d’une chose grecque !

1055. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Wagner est un homme du moyen âge comme conception de ses sujets et un pur Grec comme conception de la construction de son œuvre et de toute l’organisation de son art. […] Comme art, il n’y a que l’art grec, et il faut pleinement y revenir. […] À un point de vue comme à l’autre, Wagner reste Grec, puisqu’il fait tout ce que les Grecs faisaient. Les Grecs, comme art, faisaient de la tragédie le concours et la conspiration amicale de toutes les formes d’art qu’ils connaissaient. […] Les Grecs, comme matière d’art prenaient leurs mythes nationaux et leurs légendes nationales.

1056. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Anatole France est essentiellement un adorateur de la sagesse et de la beauté grecques. […] Les Grecs ne se gênaient pas pour blaguer leurs héros et leurs dieux. […] Le paysage grec ressemble étonnamment au paysage provençal. […] Il est helléniste aussi, puisqu’il suivit jadis les cours de philologie grecque à l’École des hautes études. […] Les Grecs étaient sains : ils n’étaient pas durs.

1057. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Et, puisque vous dites que la Marchande de sourires, c’est du d’Ennery très gauche, il s’ensuit donc que c’est excessivement grec. […] Je ne parle pas de la beauté de la forme, ni des qualités proprement grecques, mesure, justesse, harmonie, ni des commencements de profonde psychologie qu’on y découvre. […] Et c’est ainsi qu’avaient déjà fait les Grecs, nos maîtres, Corneille, Molière et beaucoup d’autres excellents esprits. […] Je suis à peu près sûr que ce qui est dans Shakespeare est shakespearien, et que ce qui est dans Eschyle ou dans Sophocle est grec. […] Les Grecs primitifs se figuraient que les dieux pouvaient être jaloux, réellement jaloux des hommes, et qu’ils haïssaient toute créature dont l’élévation semblait menacer leur suprématie.

1058. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Trompés dans leur espoir, les Barbares s’inquiètent : car il n’était pas l’annonce de la fuite, cet hymne saint que chantaient les Grecs. […] Il s’irrite d’entendre dire que les Grecs combattent pour l’honneur, non pour l’argent : c’est donc qu’il comprend ce que c’est que l’honneur. […] Par suite, l’empire romain, outre qu’il eût été privé de l’enseignement grec, eût trouvé de sérieux obstacles à son développement oriental. […] Puis, tandis que les Grecs usaient de ce procédé avec choix et discrétion, M.  […] (Déjà, dans son généreux poème aux Grecs soulevés, M. 

1059. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Atala et Chactas sont à peu près aussi « sauvages » que les personnages du Télémaque sont grecs. […] Fils d’une mère grecque, il naît à Constantinople, voyage en Italie, reste trois ans à Londres. […] Mais surtout son contact avec la poésie grecque est probablement le plus intime qu’ait connu un homme moderne. […] Il nourrit pour le luxe, l’élégance, l’individualité de l’esprit, la même méfiance que Caton à l’égard des Grecs. […] Le sens esthétique du mythe a été découvert, en somme, pour la première fois depuis les Grecs, par Goethe.

1060. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Je ne saurais dire la signification du mot de candil ; mais je crois que c’est de ce terme qu’est venu celui de candil laphti (kandil-aphti)10, duquel les chrétiens grecs appellent ceux qui entretiennent le luminaire dans les églises, et qu’est aussi venu le mot chandelle, lequel se trouve en presque toutes les langues de l’Europe, dans une même signification. Les mahométans appellent candilgi (qandyldjy), ces mêmes officiers que je viens de dire, que les Grecs appellent candilaphty. […] Lisez κανδηλαναφτης, kandilanaphtis (allumeur de chandelles) ; c’est un mot grec moderne et un titre des fonctionnaires dans les grandes églises. […] Le premier est latin, le second grec ancien.

1061. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Sont-ce les Romains, sont-ce les Grecs, sont-ce les Égyptiens, qui ont pris pour « guides fondamentaux » l’inspiration divine et le mystère ? […] C’est pourquoi nous démontrerons, si nous le voulons, et autant que nous le pourrons « les beautés » de l’hellénisme en général et du stoïcisme en particulier ; nous établirons que les dogmes du christianisme ne sont qu’une greffe hellénique entée sur un tronc judaïque ; après quoi, si le tronc est judaïque, cela suffit d’abord à changer la qualité de la sève ; et il reste à déterminer non seulement comment, dans quelle mesure, pour quelle raison, le christianisme s’est approprié quelques-unes des idées de la philosophie grecque, mais en vertu de quel principe intérieur il les a organisées et refondues à son usage ou à son image. […] Supposons que le dogme chrétien, sa métaphysique et sa morale ne soient que des « adaptations » de la philosophie grecque aux exigences du texte biblique. […] La morale grecque, par exemple, a été sans aucun doute une conquête assez lente et assez difficile de la philosophie sur le polythéisme hellénique ; et, s’il en fallait croire Ernest Renan, dans son Histoire d’Israël, on en pourrait, on en devrait dire autant de la morale du judaïsme.

1062. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Esprit marseillais et grec, du plus fin et du plus léger, il excelle à sentir le génie des temps.

1063. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

quel poëte grec de l’Anthologie, quel Méléagre, quel Léonidas de Tarente, quel Agathias ferait mieux ?

1064. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

Dans le passé, je vois des hommes réunis en société par la religion, je les vois marcher vers un but commun, une destinée commune, auxquels ils croient, unis par la religion ; je vois des Perses, des Égyptiens, des Juifs, des Grecs, des Romains, des chrétiens, toutes sociétés religieuses dans lesquelles la religion avait résolu, à la satisfaction de tous, le problème de la destination de l’homme ; mais je ne connais pas de société aristotélique, platonicienne, épicurienne, cartésienne, newtonienne, leibnitzienne, etc., etc. ; enfin je ne connais pas de philosophie qui ait pu réunir en société un certain nombre d’hommes ayant foi à la solution qu’elle leur présentait, et se dirigeant d’après cette croyance.

1065. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

L’auteur de cet article courroucé peut, et même doit être un homme instruit, de sens, scholar distingué, sachant le grec, l’histoire, les langues.

1066. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Il étudia la théologie, puis le droit à Orléans avec Pierre de l’Etoile, à Bourges avec Alciat, le grec à Bourges aussi avec Wolmar.

1067. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

Vielé-Griffin s’éclaire à la haute flamme de la Joie, mais M. de Régnier s’appuie à la stature de la Douleur que la résignation rend encore plus humaine et si la Fatalité n’est plus, dans ses écrits, le geste pétrifiant qui se tendait soudain sur les héros de la tragédie grecque, sa forme lointaine a gagné en mystère ce qu’elle perdait en majesté.

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