J’ai relu ma réponse ; et j’ai vu avec satisfaction que les mêmes vertus qui servaient de base à la bonté, servaient également de base à la véritable grandeur ; j’ai vu qu’en travaillant à rendre mon enfant bon, je travaillerais à le rendre grand ; et je m’en suis réjoui.
Enfin nous exigeons des acteurs de tragedie, de mettre un air de grandeur et de dignité dans tout ce qu’ils font, comme nous exigeons du poëte de le mettre dans tout ce qu’il leur fait dire.
quand on sait embrasser d’un trait Voltaire et le xixe siècle, que la grandeur de son succès étonne !
Nous avons vu jusqu’à présent, que dès qu’un homme en place, roi ou prince, cardinal ou évêque, général d’armée ou ministre, enfin quiconque, ou avait fait ou avait dû faire de grandes choses, était mort, tout aussitôt un orateur sacré, nommé par la famille, s’emparait de ce grand homme, et après avoir choisi un texte, fait un exorde ou trivial ou touchant, sur la vanité des grandeurs de ce monde, divisé le mérite du mort en deux ou trois points, et chacun des trois points en quatre ; après avoir parlé longuement de la généalogie, en disant qu’il n’en parlerait pas, faisait ensuite le détail des grandes qualités que le mort avait eues ou qu’il devait avoir, mêlait à ces qualités des réflexions ou fines ou profondes, ou élevées ou communes, sur les vertus, sur les vices, sur la cour, sur la guerre, et finissait enfin par assurer que celui qu’on louait, avait été un très grand homme dans ce monde, et serait probablement un très grand saint dans l’autre.
Né cent soixante-quatre ans avant la naissance d’Alexandre, il appartenait à l’âge le plus florissant de la Grèce, aux commencements de cette époque, sans égale pour la durée comme pour la grandeur, qui va du génie d’Eschyle et de Sophocle au génie d’Aristote.
Il s’agite pour s’accroître, en croyant peut-être qu’à un certain degré d’accroissement il se reposera dans la grandeur acquise et la conquête faite ; mais, abstraction faite de ceci, qui n’est qu’une illusion, il s’agite pour s’accroître et son seul vrai besoin est l’agitation pour la puissance. […] Voilà le petit champ de bataille et de douleurs du philosophe, qui ne laisse pas, lui-même, d’avoir sa grandeur ; et, comme dit Nietzsche, dans la page la plus belle qu’il ait écrite et dans une des pages les plus belles qui aient été écrites : « In media vita. — Non ! […] Il est prouvé aussi que l’élite de l’humanité ne peut vivre et aussi ne peut mener l’humanité dans les chemins de la grandeur et de la beauté qu’affranchie de cette morale. […] Cela peut être mauvais sans doute ; car, sans l’instinct de grandeur et de beauté, l’instinct de force lui-même est mauvais en ce qu’il est incomplet, en ce qu’il ne produit pas à lui seul une grande civilisation ; mais ce n’est pas là, pour autant, un mauvais symptôme. […] La plèbe restait attachée à l’aristocratie et à toutes les conceptions aristocratiques, à tous les rêves de conquêtes et de grandeur, à toute la vie dangereuse de son aristocratie.
Nous avons à choisir entre quatre siècles, dont chacun, y compris le nôtre, a sa beauté et sa grandeur. […] Mais, en revanche, le poète supplée par la grandeur des sentiments et la force des caractères à l’insuffisance de l’action. […] … Cette grandeur véritable n’est point farouche comme celle du jeune Horace ; elle ne rougit point d’être sensible. […] S’ils se rencontrent dans d’autres œuvres de notre poète, à propos de quoi les rappelle-t-on ici, où jusqu’à présent tout n’est que grandeur. […] Talma, à son tour, l’avait pris également en affection, à cause du mélange de familier et d’héroïque, d’ironie et de grandeur.
Quelle grandeur ne se remarque pas dans Porus, Mithridate et Burrhus ? […] Corneille était parfaitement de son temps en cela ; mais sa conception particulière de la grandeur morale l’a amené à dépasser son époque. […] Sévère comprend cette grandeur de sentiments, et se propose de s’en montrer digne. […] Il ne faut pas mesurer la grandeur de l’esprit à la grandeur du génie. […] Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ?
L’architecture n’inspire à l’esprit que des idées de grandeur, de noblesse, d’austérité majestueuse. […] D’un œil clairvoyant, il découvrit la misère profonde de toute cette grandeur et la folie de ce dévouement à des chimères, et il n’osa pas condamner son pays. […] Là, la passion, le meurtre, le brigandage même sont nobles et séduisent par leur air de grandeur. […] Son amitié pour Schiller tient presque de la grandeur d’âme. […] Le passé ne réveille chez la plupart des hommes que des idées de tristesse, de néant et de grandeur austère.
Les arts de l’esprit n’avaient encore aucune grandeur. […] Il se fit le panégyriste de ses actions et le partisan le plus zélé de sa grandeur. […] Nourri de l’étude des Grecs et de Cicéron, curieux amateur des beautés du langage, Quintilien prétendit rendre à l’éloquence sa grandeur par de sages conseils sur la manière d’écrire. […] Le caractère romain n’y paraît guère ; mais le cynisme d’une gloire avilie, ce délire de débauches et de prospérités, ce fatalisme du vice qui se précipite aveuglément à sa perte, y prennent une sorte de grandeur à force de vérité. […] Nul poète, depuis Homère, n’a eu plus de ce vrai sublime qui consiste, soit dans la magnificence et la splendeur des images, soit dans le plus haut degré de grandeur et de simplicité réunies.
La bête subit les lois de Dieu ; l’homme, et c’est là sa grandeur, s’y soumet. […] La médiocrité du but diminua la grandeur des œuvres. […] » l’historien de la philosophie peut, à plus juste titre encore, s’écrier, après avoir raconté les erreurs surprenantes des plus savants philosophes, que la science, comme la grandeur, n’appartient qu’à Dieu. […] Ce fut avec la chute de l’empire que commença la renommée de lord Byron dans notre pays, et il y a dans cette coïncidence de date quelque chose de remarquable : au moment où, avec Bonaparte, la grandeur positive tomba, les héros de lord Byron, ces grandeurs romantiques et indéterminées, prirent la place. […] On ne saurait dire combien sa théorie des génies méconnus et des grandeurs ignorées devait avoir aussi de succès en France, et quelle funeste influence elle exerça.
. — Grandeur de sa vanité et de son talent. — Sa fortune indépendante et son travail assidu. […] Vous croiriez être devant une famille naturelle de plantes ; si la grandeur, la couleur, les accessoires, les noms diffèrent, au fond le type ne varie pas ; les étamines sont en nombre pareil, insérées de même, autour de pistils semblables, au-dessus de feuilles ordonnées sur le même plan ; qui connaît l’une connaît les autres ; il y a un organe et une structure commune qui entraîne la communauté du reste. […] Ce sont presque tous des gens sérieux, spiritualistes, passionnés pour les idées nobles, ayant des aspirations ou des convictions chrétiennes, occupés à méditer sur l’homme, enclins à la mélancolie, aux descriptions, aux invocations, amateurs de l’abstraction et de l’allégorie, et qui, pour atteindre la grandeur, montent volontiers sur des échasses. […] Enfin paraît un paysan d’Écosse1134 malheureux, révolté et amoureux, avec les aspirations, les concupiscences, la grandeur et la déraison d’un génie moderne.
Je ne veux les déprécier ni l’un ni l’autre ; ils ont leur grandeur, que je ne nie point, et qu’atteste assez le culte mérité dont ils ne cesseront d’être l’objet. […] C’est la grandeur de l’esprit humain de n’accepter qu’après bien des combats l’empire même du vrai, et de ne jamais vouloir en subir le despotisme. […] Je n’insiste pas sur la grandeur et la vérité de ces considérations physiologiques. […] Le philosophe n’a donc qu’à recueillir ces infaillibles oracles ; et mieux il les aura écoutés, plus son langage prendra de grandeur et d’autorité.
Au rez-de-chaussée je trouvai une seule pièce d’habitation ; aux murs étaient suspendus quelques cartes et quelques gravures, et un portrait de Goethe, de grandeur naturelle, peint par Meyer quelque temps après le retour des deux amis d’Italie. […] Il sait très bien quelle est l’étendue de sa puissance, la grandeur de sa situation, et il a raison de parler comme il sent. […] La grandeur les gêne, ils n’ont pas d’organe pour la respecter, elle leur est intolérable. » * * * « Jeudi soir, 4 janvier 1827. […] Que Dieu est grand et que sa bonté égale partout sa grandeur !
Ayons même compassion de leur grandeur ou de leur misère ! […] Les avenues de cerisiers, les buis séculaires, ces ifs du Nord, ce velours des murs d’enceinte, les larges parterres, les immenses jardins, les pièces d’eau dormante dans leurs bassins de roseaux et de marbre, les fontaines bouillonnantes par la gueule des dauphins moussus sous le hêtre colossal, les longs méandres de charmilles taillées en murailles arrondies en berceaux, les gradins de gazon fuyant en perspective pour conduire le regard jusqu’au cœur des bois, enfin les forêts épaisses et silencieuses qui entourent la demeure, tout donnait au château de mon oncle un caractère de mélancolique grandeur et de sauvage majesté. […] Ce sont ces réflexions, que je n’ai faites que plus tard, qui m’ont appris comment cette femme, dont l’imagination n’était qu’ordinaire et dont l’instruction ne dépassait pas celle de son sexe, était cependant si supérieure par l’inspiration et par la grandeur d’âme. […] Il y a trop de grandeur et d’infini dans son œuvre pour qu’il soit un homme ; il y a trop de nature, de sensibilité et de larmes pour qu’il soit un dieu !
Je n’ai pas à peser ici sur ce premier livre de Féval, pour lequel la Critique du temps fut sans grandeur. […] » C’est qu’ici — dans ces Étapes d’une conversion — il y a une vérité qui palpite plus fort que le talent n’a jamais palpité, et qu’enfin, pour ceux qui comprennent la beauté et la grandeur de la vie, il y a mieux même que le génie d’un homme dans un homme, — il y a son cœur ! […] Isolement plein de grandeur, mais plein de tristesse ! […] Ma pieuse mère avait voué mon berceau au chef des milices célestes, au vainqueur immortel du mal… et je veux essayer d’écrire l’histoire de sa maison merveilleuse, où habite le dessein de Dieu. » Quand on parle ainsi dans une préface, on écrit l’histoire comme Dieu l’a faite, — sans la discuter ni la diminuer, et dans toute la beauté, tantôt claire et tantôt mystérieuse, de sa grandeur.