Remarquons ici en passant, à l’occasion des accents qui donnent la vie aux langues et qui sont un trait caractéristique de la physionomie des différents peuples, remarquons, dis-je, que la langue française, dépouillée d’accents plus qu’aucune autre langue, en est plus propre à remplir les fonctions de langue universelle, dont Dieu lui a imprimé le caractère.
Elle était proprement de ces esprits fins que Pascal oppose aux esprits géométriques, de ces « esprits fins qui ne sont que fins, qui, étant accoutumés à juger les choses d’une seule et prompte vue, se rebutent vite d’un détail de définition en apparence stérile, et ne peuvent avoir la patience de descendre jusqu’aux premiers principes des choses spéculatives et d’imagination, qu’ils n’ont jamais vues dans le monde et dans l’usage. » Mais, géométrie à part, l’usage même, le monde et son coup d’œil, sa finesse et ses élégances, le sang de princesse dans toutes les veines, une âme féminine dans tous ses replis, cette vocation, ce point d’honneur de plaire qui est déjà une victoire, de belles passions, de grands malheurs, une auréole de sainte en mourant, l’entrelacement suprême autour d’elle de tous ces noms accomplis, de Condé, de La Rochefoucauld et de Port-Royal, cela suffit à composer à Mme de Longueville une distinction durable, et lui assure dans la mémoire française une part bien flatteuse, que nul renom d’héroïne ne surpasse, que nulle gloire, même de femme supérieure, n’effacera.
Là, j’appris de quelques paysans que le batelier ne voulait pas quitter la rive opposée et qu’il avait refusé de passer des cavaliers français, bien qu’ils lui eussent offert une belle récompense.
Ma mère avait le plus beau chez la veuve de l’ancien maire ; le lit, gonflé de feuilles de blé de maïs, était haut comme un monticule ; des buis bénits étaient suspendus à la muraille, un bénitier en argent doré contenait de l’eau bénite ; une image coloriée du Juif-Errant donnant cinq sous au bourgeois de Bruxelles, et une gravure représentant Bonaparte faisant grâce de la vie à une dame de Berlin, dont le mari avait raconté dans une lettre à son roi l’entrée triomphale de l’Empereur des Français dans sa capitale, avec des expressions de respect pour le souverain de la Prusse, décoraient les murs.
Qui m’aurait dit alors, que quinze ans plus tard, la poésie inonderait l’âme de toute la jeunesse française, qu’une foule de talents d’un ordre divers et nouveau, auraient surgi de cette terre morte et froide ; que la presse multipliée à l’infini ne suffirait pas à répandre les idées ferventes d’une armée de jeunes écrivains ; que les drames se heurteraient à la porte de tous les théâtres ; que l’âme lyrique et religieuse d’une génération de bardes chrétiens inventerait une nouvelle langue pour révéler des enthousiasmes inconnus ; que la liberté, la foi, la philosophie, la politique, les doctrines les plus antiques comme les plus neuves, lutteraient, à la face du soleil, de génie, de gloire, de talents et d’ardeur, et qu’une vaste et sublime mêlée des intelligences, couvrirait la France et le monde du plus beau comme du plus hardi mouvement intellectuel qu’aucun de nos siècles eût encore vu ?
La littérature française finissait à l’abbé Delille.
Adolphe, premier comique du théâtre français de Berlin, un pauvre diable de bénéficiaire qui vient offrir une loge à madame la Comtesse ; et madame la Comtesse de saisir au bond cette occasion de s’encanailler un peu plus encore.
Paragraphe modifié par l’auteur depuis la troisième édition anglaise et inséré dans les deux éditions allemandes et dans notre première édition française.
Traduisez la phrase en anglais ou en allemand, elle deviendra simplement absurde, de comique qu’elle était en français.
Pour ne citer que des livres écrits en français, les personnes qui voudront bien se procurer les ouvrages suivants :
Il n’y a point une physique française opposée à une physique anglaise : ce qui était vrai pour Galilée l’était aussi pour Ampère et Faraday.
V Si vous voulez juger de l’impression que fit sur moi ce chef-d’œuvre exhumé d’une langue depuis tant de siècles muette et morte, écoutez celle que la première apparition de ce poème fit sur l’esprit de son savant traducteur français, M. de Chézy.
Harcourt. » L’auteur a modifié une première fois ce passage et sa rectification a été insérée dans la première édition allemande et dans notre première édition française, qui portait : « Madère ne possède non plus qu’un seul oiseau particulier, que plusieurs regardent comme une simple variété ; mais aussi, etc. », le reste comme précédemment.
Ce n’est pas seulement dans les études philosophiques et morales qu’on voit le défaut de sens psychologique de l’esprit français ; on le retrouve dans nos poésies et dans nos romans, si sobres de ces détails de la vie intime qui surabondent chez les poëtes et les romanciers de race saxonne.
Toute mon âme s’employait, sérieuse, à apprendre et à savoir pour travailler par là au bien commun ; je me croyais né pour cette fin, pour être le promoteur de toute vérité et de toute droiture. » En effet, à l’école, puis à Cambridge, puis chez son père, il se munissait et se préparait de toute sa force, « libre de tout reproche, et approuvé par tous les hommes de bien », parcourant l’immense champ des littératures grecque et latine, non-seulement les grands écrivains, mais tous les écrivains, et jusqu’au milieu du moyen âge ; en même temps l’hébreu ancien, le syriaque et l’hébreu des rabbins, le français et l’espagnol, l’ancienne littérature anglaise, toute la littérature italienne, avec tant de profit et de zèle, qu’il écrivait en vers et en prose italienne et latine comme un Italien et un Latin ; par-dessus tout cela, la musique, les mathématiques, la théologie, et d’autres choses encore. […] Comme Shakspeare, il imagine à tous propos, hors de propos même, et scandalise les classiques, et les Français. « Les corrupteurs de la foi, dit-il, ne pouvant se rendre eux-mêmes célestes et spirituels, ont rendu Dieu terrestre et charnel ; ils ont changé son essence sacrée et divine en une forme extérieure et corporelle ; ils l’ont consacrée, encensée, aspergée ; ils l’ont revêtue non des robes de la pure innocence, mais de surplis et d’autres habillements déformés et fantastiques, de palliums, de mitres, d’or, de clinquant, ramassés dans la vieille garde-robe d’Aaron ou dans le vestiaire des flamines.
C’est une expression heureuse que celle qui, en français, désigne un penseur vif, mais superficiel, comme incapable d’une œuvre de longue haleine 7 » Le bâillement qui suit un effort soutenu d’attention est probablement l’effet du ralentissement de la respiration. […] X ; Preyer, VA me de Venfant, trad. française, p. 250 ei suiv. ; Mantegazza, la Physionomie, ch.