Jésus conclut de là que la vraie fraternité s’établit entre les hommes par la charité, non par la foi religieuse. […] Mais l’éclair deviendra le plein jour, et, après avoir parcouru tous les cercles d’erreurs, l’humanité reviendra à ce mot-là, comme à l’expression immortelle de sa foi et de ses espérances.
Il y a mandé les doctrines les plus opposées, et en vertu de sa modération, vertu moderne, et de ce style modéré qui est le style de la maison dans laquelle il juge, il a tout arrangé à l’amiable entre la Scolastique et la Philosophie, entre les ténèbres du Moyen Âge et les lumières de cet Âge-ci, entre la foi et la raison… Les esprits absolus n’accepteront probablement pas les décisions onctueuses, gracieuses et officieuses de M. […] La gloire de celui qui fut appelé l’Ange de l’école, son influence inouïe sur un temps où la foi primait encore la raison, sa préoccupation perpétuelle et absorbante des intérêts de l’Église, et jusqu’à son genre de génie, qui ne fut vraiment original que par sa souveraine certitude et la toute-puissante clarté de son orthodoxie, furent une gloire, une influence, une préoccupation et un génie, essentiellement théologiques.
Mais combien malheureux celui qui, comme moi, Brise à moitié le joug et guérit de la foi Sans guérir du besoin généreux du martyre ! […] Il y a l’inspiration de la foi religieuse, telle qu’elle est, par exemple, dans le livre divin (sans métaphore) des Harmonies, de Lamartine, Mais à côté, en descendant, il faut avouer que le scepticisme, quand il écrit de pareils vers, pénètre bien avant dans nos âmes !
Le sentiment religieux et la foi religieuse font pour lui partie du civisme. La foi est le premier élément social, l’élément social fondamental. […] La foi vive ne s’attachera jamais qu’à une Église qui ne sera pas le gouvernement. […] Combes : « Une loi, une foi ». […] Mais qu’un professeur enseigne la foi prouvée par la raison ; ou la nécessité de la foi, la raison étant infirme ; ou, comme veut M.
« Une vie », a-t-il été dit éloquemment, « est une profession de foi. […] Il n’avait jamais témoigné d’une foi bien vive à l’égard de cette conception optimiste, l’amour dans le mariage. […] D’ailleurs, aux lendemains de si douloureuses banqueroutes, quelle foi profonde entraînerait de ce côté une âme noble ? […] La foi se retrouve ainsi conciliable avec la science. […] Ce sont des martyrs sans Dieu et sans foi, et pourtant des martyrs.
La foi corrompt les meilleures causes. […] La foi le mure mieux que des pierres et le détient mieux que des chaînes ; la foi lui cache le jour, lui refuse l’air. […] Il est assuré, il a la foi. […] Toute autre formule est un acte de foi religieuse. […] La foi de ces gens auréolait leur sottise.
Quant au style, Dieu, la Prière, la Foi, le Temple, sont avec plus de mouvement écrits dans la langue des poètes de l’Empire. […] Ayant perdu la foi aux hommes, ce qui peut parfaitement se justifier, Sainte-Beuve avait en même temps perdu la foi aux idées. […] Que le peuple y voie, y écoute sa propre pensée, s’y nourrisse de sa jeune foi ! […] L’esprit si libéral d’Ozanam, de Lacordaire, d’Alfred Tonnellé, proche parent du catholicisme républicain de Buchez, d’Arnaud de l’Ariège, de Bordas Demoulin, domine cette œuvre de foi compréhensive et tolérante. […] Il lui a dû l’allégement de ses déceptions civiques, l’affermissement dans sa foi, la continuité de l’invincible espérance.
C’est à cette foi en le vrai et le beau qu’il doit ses meilleurs accents.
Frédéric Mistral Je ne doute pas de voire victoire, car vous avez une flamme de jeunesse et de foi capable de mettre le feu aux quatre coins de la ville, ou de la vie, si vous aimez mieux.
Ils n’ont rien de « fin de siècle », mais ils ont ce qui est éternel, la poésie, la douleur et la foi.
Une foi toute païenne gonfle leur poitrine. […] Ce sont eux qui ont affirmé les premiers le culte de l’homme, qui nous ont donné la foi dans l’évolution universelle et dans le progrès de la pensée. […] La plupart des esprits ajoutent foi à la doctrine de l’évolution, de la sélection divine des espèces, du transformisme auguste et merveilleux des races. […] Ce fut la science qui lui fournit non seulement sa méthode, mais encore cette foi puissante dans la vie, où ses aspirations de jeune païen devaient retrouver leur satisfaction. […] Et quel enseignement, dès le seuil du grand ouvrage, quelle foi dans la vie nous en tirons.
Le siècle qui marche à sa fin ne pourrait-il pas, en retour, transmettre comme un héritage, au genre humain, quelques gages de concorde, et l’espérance des grands bienfaits que promet l’unité de la foi chrétienne ? […] L’indépendance de notre pensée n’aura donc à souffrir que dans la mesure où la foi serait affaire d’expérience et de raisonnement. Mais, précisément, la foi n’est affaire ni de raisonnement ni d’expérience. […] La préoccupation même de la foi détruit ainsi l’espérance en son cœur, et dans le naufrage de l’espérance sombre à son tour la charité28. […] » Nous ne le pourrions, en tout cas, que dans la mesure où nous aurions la « foi » ; — qui est la chose qu’on ne se donne point.
Ses Ouvrages de Controverse, presque tous écrits d’un style éloquent, furent réfutés par Bossuet, Arnaud & Nicole [Adversaires, dont le nom célebre est un préjugé pour le mérite du Prédicant], & donnerent lieu à l’excellent Livre de la Perpétuité de la Foi touchant l’Eucharistie, composé par ces deux derniers.
Félix Gaudin, auteur de Poésies chrétiennes (1864), âme honnête, éprouvée, reconnaissante, que l’injustice a atteinte, que la foi a relevée et consolée, humble acolyte en poésie, et qui, dans le pieux cortège, me fait l’effet de psalmodier ses rimes à mi-voix, en tenant à la main le livre de l’imitation, d’on la joie et la paix lui sont revenues.
Le jour où il a écrit sur la Belle Hélène (26 décembre 1864), il a véritablement fait un acte de foi ; il a lancé l’anathème contre le burlesque, le grotesque, s’attaquant aux chefs-d’œuvre antiques et les profanant : le carquois résonnait ce jour-là sur son épaule ; on eût cru voir la colère d’Apollon. […] M. de Saint-Victor est un homme de foi et de conviction dans l’art et dans les lettres : il perpétue en lui une race d’esprits qui diminue de jour en jour.
L’Académie française a mis au concours cette question : « De la nécessité de concilier dans l’histoire critique des lettres le sentiment perfectionné du goût et les principes de la tradition avec les recherches érudites dites et l’intelligence historique du génie divers des peuples » ; et, bien que les concurrents aient évidemment peu de foi dans cette nécessité, puis que, d’année en année, le prix ne se décerne point, nous ne pouvons-nous empêcher d’admirer avec joie la foi de l’Académie elle-même dans cette nécessité non douteuse ; car, voyez !