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800. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

La Louise 10 d’Édouard Gourdon est, au contraire, une œuvre courte, fine, passionnée, sans grands événements extérieurs, un de ces livres dont le sens se perd un jour mais se retrouve l’autre, car il est éternel comme le cœur ; livres brefs, mais pleins, qui n’ont besoin pour intéresser le lecteur que d’une seule situation profondément creusée ou d’un seul sentiment éloquemment exprimé. […] Eh bien, demandez à ces livres palpitants l’émotion passée, demandez-leur l’idée qu’ils résument et expriment par leur conclusion même !

801. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Ainsi s’est à peu près exprimé M.  […] Je m’exprime mal. […] C’est que les personnages s’imaginent exprimer des sentiments louables ou pour le moins légitimes, et en expriment, en réalité, d’abominables. […] Ce que j’exprime là, c’est la pure doctrine des stoïciens. […] C’est nous qu’il flibuste, si j’ose m’exprimer ainsi.

802. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIII » pp. 291-293

Il nous est arrivé quelquefois de nous exprimer avec liberté et franchise sur M.

803. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Croisset, Francis de (1877-1937) »

Toute volupté le trouble et l’attire, brutale ou subtile, furtive ou continue, et il a su exprimer avec une grâce pénétrante des réalités ou des rêves, — qu’importe !

804. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

Du Camp exprime avec cœur des sentiments affectueux ; il y porte toutefois la marque de l’imitation.

805. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lapaire, Hugues (1869-1967) »

Hugues Lapaire, d’avoir participé à la vie rustique du Berri, à l’âme populaire qu’il exprime comme son âme même, sans artifice et sans effort.

806. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

Et c’est dans toutes ces manières personnelles de concevoir et d’exprimer qu’il faut chercher le secret d’un charme qui, dans Chantefable un peu naïve, attire tout d’abord, le charme d’une gracile fleur inconnue.

807. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 245-247

Puisqu’il s’est rendu ainsi justice à lui-même, on ne doit pas le priver des louanges qu’il mérite, pour les vues profondes, les pensées vives, les critiques justes, & sur-tout pour la maniere nerveuse & précise avec laquelle il y exprime toutes ses idées.

808. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 344-346

Il est difficile d’écrire avec autant de sagacité, & de s’exprimer avec plus de goût.

809. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 414-416

Bouhours cite souvent, avec éloge, quelques morceaux des Placets qu’il adressoit au Roi pour obtenir la fin de sa disgrace : ces morceaux sont éloquens, pleins de pensées délicates & bien exprimées, sans intéresser toutefois le sentiment, quoiqu’ils aient l’appareil du sentiment.

810. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 531-533

Versification leste, piquante, coupée avec une agréable variété : morale saine, ingénieuse, utile, & très-heureusement exprimée : fécondité d’invention dans les sujets, dans les tournures, dans les détails, dans les applications : imitations heureuses des graces ingénues de l’Auteur de Joconde : telles sont les richesses que la Muse de ce nouveau Fabuliste offre aux Amateurs de l’Apologue & du Conte, c’est-à-dire à toute espece de Lecteurs.

811. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 208-210

Après avoir essayé de se rendre utile aux Lettres par un petit Ouvrage, intitulé, le Temple de la Critique, où, parmi des jugements assez sains & vivement exprimés, on en trouve quelques-uns de faux & d’outrés, il a rendu de vrais services au Public par la rédaction de la suite des Lettres édifiantes.

812. (1901) Figures et caractères

Elle l’exprime d’ordinaire par plusieurs marques apparentes. […] Wilde s’exprimait en français avec une éloquence et un tact peu communs. […] Kipling a senti tout cela et il a cherché à l’exprimer par ses poèmes. […] Elle est intéressante par ce qu’elle exprime. Elle est intéressante par la façon dont elle s’exprime.

813. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Exprimer une idée, c’est-à-dire découvrir un rapport inconnu, prononcer la bonne parole, investir les hommes d’une sensibilité nouvelle, voilà une mission sainte et admirable. […] Des professeurs d’énergie, à la cervelle un peu légère et au verbe captieux, certains nerveux, quelque peu dégénérés de Stendhal, différents disciples de Loyola, mieux doués pour exprimer les pensées d’autrui en des phrases faisandées, toutes pourries d’archaïsme, que pour exprimer des idées originales avec quelque esprit de suite, toute sorte d’aimables personnes ne nous ont guère épargné leurs méthodes surannées. […] Par leurs idées, ce sont des hommes de leur temps, et ils ne vivent pas, comme chez nous, dans une atmosphère anachronique, dans un monde d’un autre âge, séparés du reste de la nation, formant de plus en plus une caste à part, condamnés à l’archaïsme, réduits à traduire des frissons isolés, à exprimer, au lieu des mystères du monde vivant, les péripéties de leur rêverie intérieure. […] Zola nous a d’ailleurs donné, à ce propos, des pages admirables de justesse et d’éloquence : « Toute la révolution littéraire de 1830 est là, dans une nouvelle société cherchant un mode nouveau d’exprimer ses sentiments. […] C’est d’abord celle des origines, le lent, l’interminable, le millénaire travail de la nature pour concevoir des créatures plus pures, essayant de s’exprimer dans de terribles balbutiements, réalisant des ébauches d’êtres, façonnant sans cesse des organes plus nobles et plus harmonieux.

814. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Et par suite, notre perception d’un objet distinct de notre corps, séparé de notre corps par un intervalle, n’exprime jamais qu’une action virtuelle. […] Alors ce n’est plus une action virtuelle, mais une action réelle que cette perception toute spéciale exprimera : l’affection consiste en cela même. […] Aucune perception ne peut résulter de là, et nulle part, dans le système nerveux, il n’y a de centres conscients ; mais la perception naît de la même cause qui a suscité la chaîne d’éléments nerveux avec les organes qui la soutiennent et avec la vie en général : elle exprime et mesure la puissance d’agir de l’être vivant, l’indétermination du mouvement ou de l’action qui suivra l’ébranlement recueilli. […] Et la même erreur, qui s’exprime en psychologie par une impuissance radicale à expliquer le mécanisme de la mémoire, imprégnera profondément, en métaphysique, les conceptions idéaliste et réaliste de la matière. […] Pour l’idéaliste au contraire, ces perceptions sont le tout de la réalité, et l’ordre invariable des phénomènes de la nature n’est que le symbole par lequel nous exprimons, à côté des perceptions réelles, les perceptions possibles.

815. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Mœurs et morale, règle au sens de constance et règle au sens d’impératif : l’universalité de fait et l’universalité de droit s’expriment à peu près de la même manière. […] Des mots tels que « mana », « wakonda », etc., expriment cette force en même temps que le prestige qui l’entoure. […] Mais nous verrons aussi que le dynamisme religieux a besoin de la religion statique pour s’exprimer et se répandre. […] Pour exprimer que deux clans constituent deux espèces différentes, on donnera alors à l’un des deux le nom d’un animal, à l’autre celui d’un autre. […] Comment alors les membres de deux clans différents se persuaderont-ils à eux-mêmes, comment exprimeront-ils qu’ils ne sont pas du même sang ?

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