Lui qui n’est guère porté à abuser des paroles ni à les exagérer, il va sur ce sujet jusqu’à dire : Quand cet article (de continuer de faire la guerre conjointement avec la France, et de ne point faire de paix séparée) n’existerait point dans le traité, un honnête Américain se couperait la main droite plutôt que de signer un arrangement avec l’Angleterre, qui fût contraire à l’esprit d’un tel article. […] Je lui dis que cela avait été généralement entendu de l’action d’un orateur avec les gestes en parlant, mais que je croyais qu’il existait une autre sorte d’action bien plus importante pour un orateur qui voudrait persuader au peuple de suivre son avis, à savoir une suite et une tenue dans la conduite de la vie, qui imprimerait aux autres l’idée de son intégrité aussi bien que de ses talents ; que, cette opinion une fois établie, toutes les difficultés, les délais, les oppositions, qui d’ordinaire ont leur cause dans les doutes et les soupçons, seraient prévenus, et qu’un tel homme, quoique très médiocre orateur, obtiendrait presque toujours l’avantage sur l’orateur le plus brillant, qui n’aurait pas la réputation de sincérité… Tout cela était d’autant plus approprié au jeune homme, que lord Shelburne, son père, doué de tant de talents, avait la réputation d’être l’opposé du sincère.
Tandis que le vers classique ou romantique n’existe qu’à la condition d’être suivi d’un second vers, ou d’y correspondre à brève distance, ce vers pris comme exemple possède son existence propre et intérieure. […] Nous avons souvent rimé par des mots consonants semblablement mais à voyelles finales différentes : « Jules Romains tendrait à codifier qu’il faut mettre à la place de la rime un rapport de sonorité plus inédit, plus frais, plus approprié aux circonstances métriques. » C’est dire, en somme, qu’il suffit de suggérer la rime pour qu’elle existe, et cela est vrai ; les poèmes libres en offrent de nombreux exemples.
Ce que les anciens appelaient d’un mot charmant umbratilis vita n’existe plus guère. […] C’est qu’aux yeux de la génération qui existe à ce moment-là, l’écrivain qui vient de disparaître est suranné ; il était un peu vieux ; on en avait assez de sa manière.
… La littérature n’existe presque plus. […] … Quel rapport, direz-vous, existe-t-il entre Pascal, — le mâle Pascal, mâle jusqu’à la monstruosité, — janséniste, misanthrope, lycanthrope, génie effaré et terrible, et Vigny, femme par la pitié, grâce par le génie ; Vigny de la « Tour d’ivoire », sur lequel on exécute, quand on en parle, la symphonie en blanc majeur de Théophile Gautier ; Vigny, albâtre et albatros, qu’on pourrait très bien faire seigneur de Cinq-Cygnes, car il en entre certainement plus de cinq dans la composition de sa personne et de sa Muse… Quel rapport ?
Il y a tout dans tout ; seulement il existe dans chaque chose un élément générateur auquel se subordonnent tous les autres, et qui impose à l’ensemble son caractère propre. — Le drame est la poésie complète. […] En tout cas il y a entre elles des transitions innombrables, et, pour reprendre les mots de Victor Hugo, « il y a tout dans tout ; seulement il existe dans chaque chose un élément générateur auquel se subordonnent tous les autres, et qui impose à l’ensemble son caractère propre ».
Dans la société antique, l’individu n’existait pas, ou il existait si peu, il était placé si bas, qu’il ne pouvait venir à l’esprit du poète de le donner en spectacle à ses contemporains, soit à titre de leçon, soit comme un exemple. […] La nation seule existait, et, avec elle, et en elle les mille partis qui l’agitaient et se déchiraient dans son sein. […] De pareilles complications n’existent pas au théâtre de M. […] dût remettre les choses dans leur ordre véritable, c’est-à-dire attribuer une plus grande importance dans l’art à la femme laide, ainsi que cela existe dans le monde, où elle tient une si large place. […] Je ne suis même pas bien sûr qu’il existe ; en tout cas il jouit d’une complexion malingre et d’une assez pauvre musculature.
Il existe d’autres grands esprits, dont j’ai parlé ou je parlerai un autre jour. […] Il existe une édition moderne et complète de Diderot, et une seule : l’édition Assézat, que tous les lettrés ont dans leur bibliothèque. […] Il haïssait l’Autriche : elle n’existe plus. […] Il déclare expressément que « la musique existe par elle-même ». […] Entre les deux une barrière infranchissable : il existe, croyait-on, certains corps que la vie peut seule créer.
Ce personnage existât-il dans la nation, il faudrait encore qu’il fût connu, employé, ou déjà tout porté au premier rang, ou en passe d’y atteindre et en mesure de s’y maintenir.
Il ajoutoit, qu’il existe plus de vérités dans un principe de Métaphysique ou de Morale, que dans tous les Ouvrages historiques.
Cette abréviation, plus laide encore que le mot complet, est fort usitée ; kilo et kilomètre sont même à peu près les deux seuls termes usuels que le système métrique ait réussi à introduire dans la langue, puisque litre sous cette forme et sous celle de litron existait déjà en français44.
Hernani n’est jusqu’ici que la première pierre d’un édifice qui existe tout construit dans la tête de son auteur, mais dont l’ensemble peut seul donner quelque valeur à ce drame.
Introduction J’étais, en qualité de naturaliste, à bord du vaisseau de Sa Majesté Britannique « the Beagle », lorsque, pour la première fois, je fus vivement frappé de certains faits dans la distribution des êtres organisés qui peuplent l’Amérique du Sud et des relations géologiques qui existent entre les habitants passés et présents de ce continent.
Encore de telles invasions n’auraient point eu lieu, si les Français n’eussent pas été divisés entre eux ; et leur division n’existait que parce qu’il y avait des questions indécises, car la fidélité se trouvait également dans les deux partis.
Il ne doute pas qu’il n’ait existé, au neuvième siècle, une langue vulgaire. […] Il existe un catalogue fait par le savant Yriarté. […] Cette chanson existe dans les deux langues, celle des troubadours et celle des trouvères. […] Une telle puissance n’existait pas alors. […] Mais elle existait déjà.
Un pays existe, non en Chine, mais en Europe, où le point d’honneur a toute une casuistique d’une subtilité infinie, que le théâtre développe sans jamais l’épuiser. […] Il reconnaît à tous les types, à toutes les idées, à toutes les natures le droit d’exister, et content d’avoir atteint la source d’où coulent les beautés et les défauts, il montre simplement, comment, telle source étant donnée, tels défauts, telles beautés devaient naturellement suivre. […] La difficulté n’existe que pour les critiques qui veulent trouver la formule d’une race, d’un siècle, d’une nation, d’un homme. […] Elle existe ; mais c’est à peine si les développements les plus délicats, les plus nuancés, parviennent à en exprimer l’inexprimable variété, bien loin qu’un mot puisse y suffire. […] « Il n’existe dans la nature aucune chose particulière qui n’ait au-dessus d’elle une autre chose plus puissante et plus forte.
Il y a en lui un certain fonds caché, seul primitif, seul important, sans lequel il ne peut ni exister ni être conçu, et qui constitue son être et sa notion1477. […] Quant à l’argument qui distingue les axiomes et les propositions d’expérience, sous prétexte que le contraire des unes est concevable et le contraire des autres inconcevable, il est nul, car cette distinction n’existe pas. […] Pourquoi, demande Mill, ces agents naturels ont-ils existé à l’origine plutôt que d’autres ? […] Ni le froid, ni la rosée, ni le passage de l’état solide à l’état liquide, ni la cristallisation n’existent en soi. […] Que nous puissions les trouver ou non, ils existent ; l’axiome des causes serait démenti, s’ils manquaient.