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412. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Remouchamps, Victor »

Mais vraiment je ne puis détacher la moindre phrase de l’ensemble de l’œuvre.

413. (1894) Propos de littérature « Dédicace » p. 7

Cet été, en Bretagne, lorsque nous parcourions ensemble les pages inachevées de ce petit volume, j’hésitais à confier au libraire un travail — du genre ennuyeux — qui m’a coûté quelque peine et me vaudra peut-être chez nos amis une solide réputation de pédanterie.

414. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Ainsi doué et disposé, il était fait pour un régime qui, dix heures par jour, mettait les hommes ensemble : le naturel inné s’est trouvé d’accord avec l’ordre social pour rendre les salons parfaits. […] Revient-on à se plaire, on se reprend avec autant de vivacité que si c’était la première fois qu’on s’engageât ensemble. […] Des époux qui ne vivent pas ensemble ne vivent guère avec leurs enfants, et les causes qui ont défait le mariage défont aussi la famille  Il y a d’abord la tradition aristocratique qui, entre les parents et les enfants, met une barrière pour mettre une distance. […] En pareil lieu et en pareille compagnie, il suffit d’être ensemble pour être bien. […] ne sont-ils pas venus ensemble ?

415. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Les réponses de Zerlina, le dialogue de Leporello avec Masetto, dont la jalousie est constamment en éveil, les éclats de la foule, tout cela forme un ensemble que dessinent harmonieusement les aparté des divers personnages. […] « Ce jour-là tous les parents et tous les amis de la maison se réunissent dans la soirée pour passer quelques heures ensemble en veillées de famille et en divertissements innocents. […] Alors mon père voulut que j’allasse enfin me reposer, et m’offrit la moitié de son lit pour dormir ensemble. […] Ce petit défi de beauté rappela la bonne humeur, on demeura encore quelque temps ensemble ; à la fin, ils sortirent tous et toutes pour me laisser la liberté de m’habiller. […] ” Nous pleurâmes ensemble, lui ses fils, moi mes frères ; je parvins à le consoler en lui promettant qu’avant de partir de Cénéda je lui ferais voir une chose qui compenserait un peu les pertes de famille que nous avions faites (sa jeune femme).

416. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

Et maintenant relisons, si vous voulez, une troisième fois ensemble ; je vais feuilleter page à page ce divin poème épique du cœur de la Chloé moderne avec vous ; vous jugerez si le charme qui m’a saisi à cette lecture vient de mon imagination ou du génie de ce jeune Provençal. […] Les fils poétiques sont si délicats et si indissolublement ajustés dans la trame qu’en enlever un c’est faire écheveler la trame entière ; citons-en plutôt quelques passages au hasard, et par induction jugez de l’ensemble du chant. […] En foulant ensemble la feuille dans le même sac, une fois il arriva que les jolis doigts effilés de la jeune magnanarelle se rencontrèrent par hasard emmêlés avec des doigts brûlants, les doigts de Vincent. […] Lorsqu’on trouve à deux un nid au faîte d’un mûrier ou de tout arbre pareil, l’année ne passe pas qu’ensemble la sainte Église ne vous unisse… Proverbe, dit mon père, est toujours véridique.” […] Et telles, comme, quand une cigale grince dans un sillon son chant d’été, toutes les autres cigales en chœur reprennent son même chant, telles les jeunes filles en chœur répétaient toutes ensemble le refrain de la ballade de Nore.

417. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

« Je parle pour les initiés ; fermez les portes sur les profanes, tous ensemble ; mais toi, ô Musée, descendant de la lune illuminatrice, écoute-moi, car je dis la vérité, afin que les anciennes croyances de ton esprit n’aillent pas te priver de la vie heureuse. […] Cette détonation inattendue de gaieté cruelle et d’agonie mêlées ensemble fait frissonner la peau et peint le siècle. […] Le malheur se ressemble, et le malheur s’assemble, Ensemble nous chantions, ou nous pleurions ensemble         Tous les jours et toutes les nuits. […] Les deux frères partirent le lendemain de leur visite chez moi, ensemble, pour Rouen, le 2 juin dernier. […] Son frère lui ferma les yeux et l’ensevelit à Rouen, dans le cercueil d’une sœur adorée, qui avait été la providence de ses mauvais jours ; là, ils dorment ensemble dans une terre étrangère : mais j’aimerais qu’une main charitable remportât ces deux enfants du Midi aux bords tièdes et poétiques de la Durance, comme j’aimerais qu’on ramenât mes dépouilles mortelles près de ceux et de celles que j’y ai déposés moi-même dans un sol qui ne m’appartient déjà plus, à Saint-Point !

418. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Consalvi et Cacault partirent ensemble de Rome en plein jour, dans la même voiture, pour donner confiance au peuple romain. […] Nous nous rencontrâmes presque tous ensemble dans l’antichambre du ministre, et on nous introduisit dans son cabinet. […] Je réussis ainsi à nous tirer de ce mauvais pas, et tous ensemble nous nous rendîmes chez le cardinal Mattei, qui demeurait à très peu de distance. […] « Dans ce dessein, tous ensemble nous libellâmes un écrit dont chaque mot fut pesé un à un, et cinq heures s’écoulèrent dans ce travail. […] Par exemple, on sépara les cardinaux Saluzzo et Pignatelli, qui vivaient ensemble depuis plus de trois ans, les cardinaux Mattei et Litta, Gabrielli et Brancadoro qui habitaient sous le même toit depuis quelques mois.

419. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

C’est dans notre conscience, en définitive, que jamais les contradictoires ne se sont présentés ensemble et comme la main dans la main. […] Pour cela, l’enfant fait au hasard une multitude de mouvements ; parmi ces mouvements, il en est qui le soulagent et qui, par la, se détachant de l’ensemble, fixent son attention, arrêtent sa volonté. […] Cela signifie simplement qu’un attribut n’est jamais à l’état abstrait, jamais séparé d’un ensemble réel et actif, auquel il est lié par une synthèse aboutissant à une certaine unité et à une certaine permanence ; que tout phénomène est accompagné de phénomènes simultanés et plus ou moins durables avec lesquels il est en connexion nécessaire, grâce à une communauté d’action réciproque. […] Dans notre conscience, d’ailleurs, rien n’est isolé ; nous ne pouvons concevoir un phénomène isolé que par un artifice, et, malgré nous, nous nous représentons immédiatement d’autres phénomènes simultanés, se conditionnant et le conditionnant, formant ainsi un ensemble réel. En outre, cet ensemble est plus ou moins durable.

420. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Raphaël et don Desiderio se grisent ensemble pendant que la Camargo danse au théâtre. […] À quelque temps de là, on les retrouve ensemble à Venise, dans une de ces rêveries nocturnes qui sortent de la mer et de l’ombre des palais de cette capitale des songes. […] — Dieu rassemble Les amants, dit Portia ; nous partirons ensemble. […] C’est du grec et du gaulois fondus ensemble dans le même vers. […] Comme le poète retrouve dans le détail, la vérité et le pathétique perdu dans l’ensemble !

421. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Encouragé par ce regard et par ce suffrage, il se remit activement à l’œuvre, et le tome Ier de son Histoire de France, avec tout l’ensemble d’images et de portraits qui la recommandent, put paraître en 1643, l’année même de la victoire de Rocroi et dans les premiers mois de la régence. […] Ce n’est pas en des temps de Fronde qu’il eût appris à les concevoir, et c’est pour avoir, en ses jeunes années, en sa saison de verve et d’entreprise, vu réunies entre les mains de Richelieu les pièces merveilleuses de cet assemblage, c’est pour lui avoir vu reconquérir ce Roussillon aliéné depuis un siècle et demi, et lui avoir vu refaire en tous sens une France, qu’il a su mêler lui-même à son Histoire cet esprit français étendu, cette intelligence d’ensemble qui y subsiste à travers les remarques plus ou moins libres et les réflexions conformes à notre vieux génie populaire. […] Mézeray a eu le mérite du moins d’embrasser le programme dans son ensemble, et d’ouvrir hardiment la route, sentant bien à quelle distance était le terme dans l’avenir.

422. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Joubert) a dit de lui : « Le plan des Sermons de Massillon est mesquin, mais les bas-reliefs en sont superbes. » Je sais de plus que les hommes du métier, et qui ont fait une étude approfondie de ces orateurs de la chaire, mettent Bourdaloue fort au-dessus de Massillon pour l’ordonnance et pour le dessin des ensembles. […] Cette bouche d’or, qui avait rempli le Temple, ce beau vase sonore et qui rendait des sons si humains et si divins tout ensemble, n’était point destiné à être la colonne pour porter le faix. […] L’Oraison funèbre qu’il prononça de Louis XIV, et dont j’ai cité l’admirable début, a de beaux détails, mais pèche également par l’ensemble : Massillon, en louant, ne sait point prendre de ces grands partis comme Bossuet ; il mêle des vérités et des restrictions qui font nuance, là où il faudrait une couleur éclatante, une touche large et soutenue.

423. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

On avait échoué, mais, selon moi, en partie seulement ; car il était possible encore, dans l’ensemble confus des poésies oubliées de cette époque, de recueillir à première vue et de faire goûter une certaine quantité de pièces vives, neuves, d’un rythme ferme et varié, d’une couleur charmante, d’une expression imprévue et pourtant bien française. […] Lui et ses amis ils avaient conjuré ensemble pour que la langue française eût enfin une haute poésie, et ils se mirent incontinent à l’œuvre pour la lui donner (1550). […] […] Quand vous serez ensemble bien unies L’Amour, la Foi, deux belles compagnies, Viendront ça bas le cœur nous échauffer : Puis sans harnois, sans armes et sans fer, Et sans le dos d’un corselet vous ceindre.

424. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

L’adversité a cela de particulier, qu’elle donne à Frédéric le sentiment du droit, qu’il n’a pas toujours eu très présent et très vif en toutes les circonstances de sa vie : en cette crise d’alors, il se considère comme iniquement assailli et traqué, lui le champion d’une grande et juste cause, le soutien de la liberté de l’Allemagne et de l’indépendance protestante : « L’Allemagne est à présent dans une terrible crise : je suis obligé de défendre seul ses libertés, ses privilèges et sa religion ; si je succombe, pour le coup, c’en sera fait. » Il ajoute ces remarquables paroles, qui ont dans sa bouche une singulière autorité et dont il paraît s’être mal souvenu dans d’autres temps : A-t-on jamais vu que trois grands princes complotent ensemble pour en détruire un quatrième qui ne leur a rien fait ? […] Pendant ce temps-là, on agissait également auprès du maréchal de Richelieu, alors général de l’armée française en Saxe, et, sans rien obtenir quant à l’ensemble des affaires, on parvenait personnellement, par des moyens indirects, à le ralentir. […] Si vous prenez la résolution que j’ai prise, nous finissons ensemble nos malheurs et notre infortune, et c’est à ceux qui restent au monde à pourvoir aux soins dont ils seront chargés, et à porter le poids que nous avons soutenu si longtemps.

425. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Bossuet n ;a si bien peint, dans leur ensemble moral du moins, et dans leur aspect terrible et majestueux, les grands orages d’Angleterre qu’il n’avait pas vus et dont le sens politique lui échappait, que parce qu’il avait observé de près chez nous ces temps d’ébranlement où toutes les notions du devoir sont renversées, et où les meilleurs perdent la bonne voie. […] Que serait-ce encore si l’on revendiquait ces autres savants d’un ordre élevé, ces moralistes implicites et d’autant plus sûrs qu’ils embrassent plus de rapports d’ensemble, ce Buffon qui se rendait d’autant mieux compte de l’homme qu’il était sorti comme naturaliste de la vue circonscrite de l’espèce, et qu’il inaugurait dans son ampleur l’étude, encore si neuve aujourd’hui, de la physiologie comparée en ce qui est des faits de sensibilité et d’intelligence ! […] Mais qu’on n’aille pas dire, à cause de cette inévitable imprévoyance mêlée à tant d’espérances légitimes et depuis justifiées, que le xviiie  siècle, dans son ensemble comme dans son élite, ne reste pas incomparablement supérieur à la seconde moitié du xviie  siècle par les lumières et la connaissance de l’homme vrai, de l’homme moderne en société, de l’homme civil, religieux, politique, tel qu’il sort et se prononce dans les cahiers des États-Généraux, et tel qu’il se retrouve, somme toute, après le naufrage même, au temps du Consulat : ce serait substituer un préjugé littéraire à un fait positif, à une vérité historique incontestable.

426. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

grandeur ou flamme du sentiment, éclat de l’expression et, s’il se peut, harmonie de composition et d’ensemble (et s’il n’y A pas de composition proprement dite dans Homère, il y a une flamme perpétuelle, un feu et un torrent de poésie qui rachète tout), — ce sont là quelques-uns des traits et des conditions de cette beauté plus aisée à sentir qu’à définir. […] Un jour, que les deux jeûnes gens jouaient ensemble aux échecs, Judas triche, une querelle s’engage ; Judas tue le fils du roi. […] Je ne saurais mieux comparer ces grands et longs mystères qu’à une série de bas-reliefs assez habilement et naïvement sculptés sur bois, représentant chacun une scène, mais une scène détachée, qui ne se lie pas nécessairement avec la précédente ni avec la suivante, et de cette série de compartiments juxtaposés, de scènes à tiroir continuées à bâtons rompus, résulte une œuvre interminable, bigarrée, morcelée, vivement historiée dans le détail, mais à laquelle ne présidait aucune vue d’ensemble.

427. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Le roman historique suppose nécessairement un ensemble d’informations, de traditions morales, de données de toutes sortes nous arrivant comme par l’air, à travers les générations successives. […] L’auteur ne se tient pas au-dessus de son ouvrage : il s’y applique trop, il a le nez dessus : il ne paraît pas l’avoir considéré avant et après dans son ensemble, ni à aucun moment le dominer. […] Si l’on aperçoit un homme qui vient à trente pas, on ne décrira pas par le menu les boutons de ses chausses ou les clous de son armure qu’on n’a pas le temps de distinguer, tout de loin se confondant dans un ensemble.

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