/ 1897
912. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Qui ne se montre ami des vices devient ennemi des hommes.

913. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Samuel Bailey »

Esprit plus pénétrant qu’étendu, avide de clarté, il poursuit en ennemi acharné les métaphores, la phraséologie vague, les arguments de rhétorique qui usurpent la place de la science, les explications qui font semblant de résoudre les difficultés : il demande pour la psychologie une langue aussi précise que possible.

914. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Balzac composa là-dessus un poëme latin, intitulé Crudelis umbra, ombre cruelle, avec une lettre dans laquelle il applique à son ennemi ces vers d’Ovide* : Hé quoi !

915. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Le néologisme & les phrases de collège défiguroient le style, & l’on sentoit un peu trop que dans la distribution des éloges & du blâme, ils distinguoient leurs amis de leurs ennemis.

916. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

On dit qu’il y a des couleurs amies et des couleurs ennemies ; et l’on a raison si l’on entend qu’il y en a qui s’allient si difficilement, qui tranchent tellement les unes à côté des autres que l’air et la lumière, ces deux harmonistes universels, peuvent à peine nous en rendre le voisinage immédiat supportable.

917. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

On dit qu’un vainqueur féroce ayant fait égorger les bardes ennemis, un seul échappé au glaive monta sur une haute montagne, chanta la défaite de ses malheureux compatriotes, chargea d’imprécations leur barbare vainqueur, lui prédit les malheurs qui l’attendaient, le dévoua lui et les siens à l’oubli, et se précipita du rocher.

918. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

J’ai même entendu dire à des personnes dignes de foi, que parmi le bas peuple de Rome, il s’étoit trouvé des hommes assez ennemis de la réputation de nos peintres françois pour déchirer les estampes gravées d’après Le Sueur, Le Brun, Mignard, Coypel et quelques autres peintres de notre nation, que les chartreux de cette ville ont placées avec des estampes gravées d’après des peintres italiens dans la gallerie qui regne sur le cloître du monastere.

919. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Le parthe qui s’éloigne à bride abbatue après n’avoir pas réussi dans une premiere charge, et cela pour mieux prendre son temps et pour ne pas s’exposer sans fruit aux traits d’un ennemi qui ne plie point, ne doit pas être regardé comme coupable de lâcheté, parce que cette maniere de combattre étoit autorisée par la discipline militaire des parthes, fondée sur l’idée qu’ils avoient de la fureur et de la valeur véritable.

920. (1762) Réflexions sur l’ode

Si elle se trouve emprisonnée et mal à son aise dans des vers durs, faibles, ou prosaïques, ses ennemis, toujours empressés à la trouver en faute, s’écrieront avec satisfaction : Voilà à quoi s’expose le poète qui se fait philosophe.

921. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Ce Philippe II, que les ennemis du catholicisme appellent un monstre, sans son fanatisme religieux n’eût été, malgré tous ses crimes, qu’un monstre de médiocrité.

922. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Les ennemis de l’Église jouaient alors contre elle leur grande partie, et tout leur était bon pour la gagner.

923. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Nous avons entendu maintes fois de jeunes artistes se plaindre du bourgeois, et le représenter comme l’ennemi de toute chose grande et belle. — Il y a là une idée fausse qu’il est temps de relever.

924. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XI. Des éloges funèbres sous les empereurs, et de quelques éloges de particuliers. »

Après lui vient ce Tibère, d’une politique sombre et d’une cruauté réfléchie ; fourbe dans sa haine et tyran dans ses caprices ; aussi ennemi du courage que de la bassesse17 ; craignant de commander à des hommes, et s’indignant de ne trouver que des esclaves ; bourreau de sa famille, de ses amis, de ses sujets ; aussi redoutable par ses favoris que par lui-même.

925. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Si quelqu’un veut éprouver toute l’indignation que la flatterie inspire ; s’il veut apprendre comment on ne laisse échapper aucune occasion de louer un homme puissant ; comment on s’extasie sur ses bonnes qualités, quand il en a ; comment on dissimule les mauvaises ; comment on exagère ce qui est commun ; comment on donne des motifs honnêtes à ce qui est vicieux ; comment on rabaisse avec art, ou sans art, les ennemis ou les rivaux ; comment on interrompt son récit par des exclamations qu’on veut rendre passionnées ; comment on se hâte de louer en abrégé, en annonçant que dans un autre ouvrage on louera plus en détail ; comment, et toujours dans le même but, on mêle à de grands événements, de petites anecdotes ; comment on érige son avilissement en culte ; comment on espère qu’un homme si utile et si grand, voudra bien avoir longtemps pitié de l’univers ; comment, enfin, dans un court espace, on trouve l’art d’épuiser toutes les formules, et tous les tours de la bassesse, il n’y a qu’à lire ces soixante pages, et surtout les vingt dernières.

926. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

D’ailleurs, dur et impitoyable, avide d’or et de sang, en même temps féroce et faible, c’était un lion à la chaîne, que gouvernait Dioclétien, et qu’il avait approché du trône, pour le lancer de là sur les ennemis de l’empire.

927. (1927) André Gide pp. 8-126

En revanche, l’ascétisme radical est l’ennemi de l’art et du beau. […] Ce délicat n’est-il pas quelquefois, en effet, son pire ennemi et son propre bourreau ? […] L’école de la Vie ne peut que le traiter en ennemi, malgré les concessions coupables où l’entraîne parfois son dandysme, mais qui chez lui demeurent généralement théoriques. […] Que les ennemis des doctrines d’Hugo et de Flaubert les combattent, c’est bien leur droit, mais ne pourraient- ils y mettre quelque impartialité ? […] Des ennemis de la Sorbonne, avec un minimum d’impartialité, verront que M. 

/ 1897