/ 2489
826. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 392-394

Les deux Ouvrages dont nous venons de parler, ont une marche libre, noble, qui prouve que l’Auteur a su se rendre maître des événemens, & les disposer de la façon la plus propre à faire effet.

827. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

Le bonheur des élus, chanté par l’Homère chrétien, nous mène naturellement à parler des effets du christianisme dans la poésie.

828. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Bachelier  » pp. 147-148

C’est que la tapisserie ne demande pas la même vérité que la peinture ; c’est qu’il faut songer à la durée, à la gaieté d’un appartement, à un autre effet.

829. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Il ne nous le fait point apercevoir, dans son imposante et réelle structure, mais comme ménageant nos faibles sens, il nous le montre d’abord reflété dans quelque onde azurée, ou reproduit par quelque nuage irisé, C’est au commencement une large nappe dormante de mélodie, un éther vaporeux qui s’étend, pour que le tableau sacré s’y dessine à nos yeux profanes ; effet exclusivement confié aux violons, qui, après plusieurs mesures de sons harmoniques, continuent dans les plus hautes notes de leurs registres. […] Et, ainsi, malgré notre ignorance, nous avons subi tous, puissamment, l’effet de cet art nouveau ; nous avons, tous, éprouvé à souffrir une joie plus aiguë, parce qu’il a plu à Wagner de suivre la voie pessimiste de Schopenhauer, de dresser le gigantesque autel de ses œuvres à l’Idole du Cesser-Vivre. […] Et notre douleur, aussi, est le volontaire effet de notre Âme. […] Dans un autre ordre d’idées, les jets de vapeur sont considérés comme un effet pitoyable, alors qu’ils fonctionnent admirablement et sans bruit, comme on l’a pu voir depuis 1869 à Munich. Si, au contraire, cet effet de scène produit un bruissement désagréable, ce qui a lieu dans Sigurd, l’impression est « saisissante. » Qu’importe, après tout !

830. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Il nous avoue qu’alors, indépendamment du goût qu’il avait pour les costumes voyants, il était possédé de l’envie de produire un effet sur les passants : envie qui se trouvait mélangée d’une extrême timidité, le rendant tout honteux, et le faisant se sauver, quand l’effet se produisait. […] Elles empoisonnent l’individu attaqué, au bout d’un certain nombre d’heures, d’un certain nombre de jours, et je commence à en sentir l’effet. […] Nous nous asseyons sur un canapé du salon, et il me raconte ses troubles de la vue. « Oui, dit-il, avec la voix gémissante des personnes très faibles, oui, dans ce que je lisais, c’était comme s’il y avait des manques… tenez… ainsi que les trous que fait dans une feuille de papier, un coup de fusil chargé à plomb… J’ai averti le médecin… ça pouvait être, n’est-ce pas, l’effet de la digitale… il a changé le régime… ça a été mieux… mais un jour que j’avais été peindre une étude ici, tout près… il faisait un temps comme aujourd’hui… tout à coup il m’a semblé voir des nuages de mouches… mais vous avez été en Angleterre, vous avez vu un certain brouillard noir, qu’il fait là… Eh bien, c’était ça dans mes yeux… Ah ! […] À la gare de Saint-Germain, je tombe sur Dina, qui part pour acheter à Paris des effets de deuil, tout faits pour sa maîtresse.

831. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

La tension continue du style, la versification savante, variée, et cependant monotone par la recherche constante de l’effet, le ton souvent oratoire et souvent déclamatoire, font de la lecture de ces beaux vers une fatigue ; mais il faut savoir gré à l’auteur d’avoir eu des aspirations à un symbolisme grandiose. […] Elle trouvera sans doute ce qu’elle cherche quand elle se sera délivrée de tout ce que le romantisme eut de faux : l’affectation et la déclamation, l’amplification, la recherche de l’effet et du succès, la subordination des idées aux mots et aux rimes, du fond à la forme, bref, le manque fréquent de sincérité. […] Nous voyons là, comme dans un brusque rayon, ce qu’il y a de folie et de hideur à être privé de la sagesse ; et nous y voyons aussi que, comme le Christ nous le donne à entendre, le royaume de Dieu n’est autre que la sagesse, qu’il n’est ni un lieu ni une chose visible, mais l’attribut du sage : — Le royaume de Dieu est au dedans de vous » (page 576). — Il y a des livres, selon Joubert, dont l’effet naturel est « de paraître pire qu’ils ne sont, comme l’effet inévitable de quelques autres est de paraître meilleurs qu’eux-mêmes ;  » le livre des Blasphèmes réunit les deux effets : il ne mérite d’être placé ni si haut, ni si bas.

832. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Il ne cherchait à produire aucun effet : il était las d’en produire sur la scène ; il se reposait et il reposait les yeux dans sa maison. […] Vos vers sont vraiment des vers, votre pièce est bien conçue et bien conduite ; il y a des scènes susceptibles de produire de grands effets, et, avec quelques corrections que je vous indiquerai à loisir, je me charge de la réception, du rôle et du succès. […] Cependant, comme la musique emportait les paroles sur l’aile des mélodies, l’effet de ce chœur répandait un parfum de recueillement, d’espérance et de prière dans la salle. […] Moi-même, quelque temps honteuse de ma peur, Je l’ai pris pour l’effet d’une sombre vapeur ; Mais de ce souvenir mon âme possédée À deux fois, en dormant, revu la même idée. […] Essayez, dès ce jour, l’effet de mes promesses.

833. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

On reconnaît son parti-pris d’harmonie ; on se rend compte des effets, on remarque les répétitions évitées. […] Le mérite de cette œuvre, c’est l’émotion par la sobriété, l’effet par l’abstention, le choix des détails incisifs, une compréhension profonde de la poésie et une sûreté d’exécution qui arrive aux grands effets sans efforts. […] Stendhal obtient le même effet de réalité par la description psychologique minutieuse. […] Songez à la valeur des verbes et à l’effet des substantifs bien employés. […] Le saisissement qu’ils dégagent rend indifférent à l’absence des rythmes phrasés dont Flaubert tirait de si beaux effets.

834. (1902) Le critique mort jeune

Bourget a souvent cité, sur les salutaires effets du christianisme. […] On ne saurait mieux rendre par des paroles écrites les effets du pinceau flamand. […] Enfin, ses fautes mêmes et les effets de ses principes ruinent son influence et entraînent sa chute. […] Et certes ce romanesque atténué, discret, plaît un instant : c’est l’effet que produisent les romances du temps jadis. […] Lucien Muhlfeld ne décide pas si l’union libre entraînera de bons ou de mauvais effets.

835. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Il manie les procédés et sait produire les effets ; même il a de ces vers classiques où deux substantifs, flanqués chacun d’un adjectif, se font équilibre autour d’un verbe278. […] C’est par mon commandement qu’il a introduit dans les concerts la trompette marine, instrument harmonieux dont personne ne s’était encore avisé et qui est d’un si bel effet. […] —  Hydriotaphia, Religio medici. —  Ses idées, ses curiosités et ses doutes sont d’un homme de la Renaissance. —  Pseudodoxia. —  Effets de cette activité et de cette direction de l’esprit public. […] En présence de la force insaisissable qui fait geler les liquides, il se demande si les apoplexies et les cataractes ne sont pas l’effet d’une puissance semblable et n’indiquent pas aussi la présence d’un esprit congélateur. […] Et pour cela il faut, « par des rejets et des exclusions convenables », extraire la condition cherchée de l’amas de faits où elle gît enfouie, construire la table des cas où l’effet est absent, la table des cas où l’effet est présent, la table des cas où l’effet se montre avec des degrés divers, afin d’isoler et de mettre au jour la condition qui le produit360.

836. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertrand, Aloysius (1807-1841) »

Bertrand me fait l’effet d’un orfèvre ou d’un bijoutier de la Renaissance ; un peu d’alchimie, par surcroît, s’y serait mêlé, et, à de certains signes et procédés,

837. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 474-476

Le but de cet Ouvrage est moins de repaître la curiosité du Public sur l’origine, les progrès & les effets de cette cruelle maladie, que de présenter les moyens d’en délivrer la Nation & l’Europe entiere.

838. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Bellengé » p. 204

Il m’a semblé qu’il y avait du goût, même de la poésie, dans cette composition ; du luxe, de la couleur, qu’une urne dont je n’ai pas parlé et qui est parmi les fruits, et que le vase étaient bien peints ; le vase de belle forme et de belle proportion, le ramage de verdure jetté avec élégance, et les fleurs et les fruits bien disposés pour l’effet.

839. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans » pp. 64-66

Virgile met dans un autre livre, la fable miraculeuse d’Aristée, et la peinture des effets de l’amour.

840. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Pourquoi ne produit-il plus le même effet ? […] Toutes les règles de l’art sont rigoureusement observées, et l’on n’aperçoit aucune trace de gêne ; rien n’est donné à l’effet, au prestige du théâtre. […] On pourrait demander pourquoi Calchas était si bien instruit de l’équipée d’Hélène : était-ce l’effet d’une révélation divine ? […] Ce ne sont point des conjectures, mais des effets : répondre à de sages réflexions par un persiflage d’étourdi, ce n’est pas un trait de grandeur ni d’héroïsme. […] Racine le fils prétend que la pièce ainsi déclamée, sans apprêt et sans ornement, parut froide et ne produisit aucun effet.

841. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il aimait les conversations longues, suivies, sérieuses, bien qu’animées de bons et gaillards propos ; il les aimait non pour briller ni pour l’effet, mais pour se communiquer les idées et être en vrai commerce d’esprit : c’est ainsi qu’on étend ses horizons, « Quiconque n’écoute pas ou écoute mal, pensait-il, s’accourcit l’esprit plus encore que celui qui ne lit pas. […] Il est vrai que le jugement pur, sans mélange d’imagination et d’esprit, comme chez les bons Hollandais et chez les Allemands et les Suisses, produit des effets plus corrects et plus sages. […] Il a dit du maréchal de Saxe, sous le titre de Génie, esprit : On n’a jamais si bien reconnu les effets de l’esprit et du génie qu’à l’occasion du maréchal de Saxe ; il n’avait point l’esprit de la guerre, mais il en avait le génie.

/ 2489