Le lieu d’abord est décrit : entre deux monts, en une plaine, Renart qui, en marchant, a une rivière à sa droite, aperçoit un très beau lieu dans la prairie, de l’autre côté de l’eau ; il y voit un hêtre dont l’aspect lui fait envie ; il traverse l’eau et se dirige vers l’arbre, tourne autour en dansant, puis s’étend sur l’herbe fraîche.
Arago s’attache à revendiquer pour l’illustre ingénieur et mécanicien une découverte que l’Angleterre et le monde savant attribuent généralement à Cavendish, celle de la décomposition de l’eau. […] Cette obstination à donner à Walt la découverte de la décomposition de l’eau, ajoute ingénieusement M. de La Rive, tenait à un remords de conscience ; il voulait le dédommager de lui avoir enlevé l’invention de la machine à vapeur pour la donner à Papin.
Ronsard, à son tour, dans une pièce adressée au cardinal de Châtillon, traduit et encadre cet éloge de la vie rurale d’après Claudien ; il suit son texte de plus près, et il y ajoute un joli vers : Il dort au bord de l’eau qui court parmi les prées. […] Il y a des tons qui crient et que ne suffisent pas à racheter d’agréables vers, tels que ceux-ci : Quant à moi, j’aime mieux ne manger que du pain Et boire d’un ruisseau puisé dedans la main, Sauter ou m’endormir sur la belle verdure, Ou composer des vers près d’une eau qui murmure… Mais, quelques vers plus haut, il était question d’un crocheteur qui, rien qu’à l’entendre nommer, me gâte cette vue champêtre.
Ces bruits des eaux, des vents, des bois, des monts et des vallées, les roulements des tonnerres et des globes dans l’espace, bruits magnifiques auxquels se mêlent les fines voix des oiseaux et des milliers d’êtres chantants… » C’étaient là de ses jeux d’enfant. […] Il me semble voir un Océan couvert de vaisseaux démâtés, dévoilés, faisant eau de toutes parts : ainsi m’apparaît le monde.
Si on ne l’avait pas mis en demeure une bonne fois de débiter sa science, et si on ne l’avait constitué à l’état de fontaine publique chargée d’en distribuer les eaux courantes à des générations qui en étaient avides, il n’aurait peut-être accumulé que des notes immenses et des réservoirs cachés. […] Vivre par la pensée dans d’autres temps et s’y oublier à volonté, tandis que l’on continue dans l’heure présente de jouir insensiblement et par tous les sens de l’air, de la lumière, de la pureté du ciel, de la limpidité des eaux, de la majesté des horizons, de tous les bienfaits naturels qui sont encore la plus vraie jouissance pour des êtres vivants, que faut-il de plus à l’homme qui est sorti de l’âge des passions et en qui elles n’ont point laissé la lie de leur philtre empoisonneur ?
Il se destinait à la carrière des Eaux et forêts ; il devait acheter une charge. […] » — « Aux Eaux et forêts. » — « Ah !
Les savants, après s’être livrés à l’analyse la plus minutieuse, pour laquelle on leur a laissé à peine le temps nécessaire, paraissent, — j’allais dire comparaissent, — Berthollet en tête, devant le Comité assemblé : ils déclarent dans leur Rapport « que les eaux-de-vie ne sont point empoisonnées ; qu’on y a seulement ajouté de l’eau dans laquelle se trouve de l’ardoise en suspension, en sorte qu’il suffit de les filtrer pour leur ôter toute propriété nuisible : « Robespierre, qui espérait une trahison, demande aux commissaires s’ils sont bien sûrs de ce qu’ils viennent d’avancer. Pour toute réponse, un d’eux (Berthollet) fait apporter un filtre, y passe la liqueur, et n’hésite pas à en boire : tous les autres suivent son exemple, « Comment, lui dit Robespierre, osez-vous boire de ces eaux empoisonnées ?
Je saute donc à pieds joints sur ces dix-huit ou vingt jours d’indignes tripoteries et de pêche en eau trouble, racontés déjà d’ailleurs et exposés en détail par plusieurs historiens de mérite (M. […] Un cours d’eau, détourné d’une source prochaine, vint par ses soins fertiliser ce jardin dont il devait jouir si peu.
Un peu plus tard, quand elle sait parler, elle entre en colère contre sa gouvernante qui, au bord d’un étang, prétend l’empêcher de monter sur un cygne ; car Sibylle voulait absolument chevaucher l’un des cygnes qui voguaient sur la pièce d’eau, et faire ainsi le tour de l’étang. […] Mais maintenant qu’il n’est plus en vue de la côte, qu’il est en pleine eau, il n’y a plus, pour s’en tirer, que la connaissance de ce vaste océan qu’un appelle la nature humaine.
Ici l’auteur est en pleine veine, il s’abandonne, il fait sa pleine eau. […] Berchoux y est remis à sa place pour ce poëme trop vanté de la Gastronomie, qui semble avoir été « composé en face d’un verre d’eau sucrée. » Il n’y a guère, en effet, que la forme de gastronomique dans ce badinage.
Venise traîne encor son linceul en lambeaux : Comme une voile immense, eh bien, qu’il se déploie Au faîte de ses tours qui nagent sur les eaux, A ses flèches de marbre, aux pointes des créneaux Où volent ces oiseaux de proie ! […] O champs de Pressagni, fleuve heureux, doux coteaux, Alors, peut-être, alors mon humble sépulture Se cachera sous les rameaux Où souvent, quand mes pas erraient à l’aventure, Mes vers inachevés ont mêlé leur murmure Au bruit de la rame et des eaux.
Aussitôt, pour te paraître belle, L’eau pure a ranimé son front, ses yeux brillants : D’une étroite ceinture elle a pressé ses flancs, Et des fleurs sur son sein, et des fleurs sur sa tête, Et sa flûte à la main……… La muse de Millevoye est bergère aussi, mais sans cet art inné qui se met à tout, et par lequel la fille de Chénier, sous sa corbeille, s’égale aisément aux reines ou aux déesses. […] Un critique ingénieux l’a exprimé plus énergiquement que nous : « Millevoye a fait de charmantes choses, mais la force lui manque ; c’est Narcisse qui s’écoule en eau par amour. » 161.
« Tel est le fertile rejeton d’un olivier, qu’un homme nourrit dans un champ solitaire, où jaillit une eau abondante, beau, verdoyant, que balancent les souffles de tous les vents, et qui se couvre de fleurs blanches. »207 Ainsi, le poëte n’observe la cause primitive que, dans ses effets dérivés, la loi unique que dans son action multiple, la force intime que dans sa vie extérieure. […] Mais il se déroulera uniforme, décoloré, avec un abandon enfantin, comme une longue complainte ; ce sera le bruit régulier, sourd, incessant et doux d’une eau molle et terne où nulle image ne se reflète, où toute lumière s’éteint, où tout mouvement s’alanguit, qui s’attarde en longs détours, et à qui l’on s’abandonne immobile et presque endormi. — L’auteur s’effacera comme les personnages.
Le pêcheur, parce qu’il attrape de loin en loin une truite, peut-il croire exercer une influence sur le cours d’eau ? Et nous-mêmes, dans ce cours d’eau, que sommes-nous, sinon « de très petits poissons » a ?
Était-ce donc le seul espoir de ressaisir le gouvernail, qui soutenait tous ces naufragés de la veille revenant sur l’eau, quand on les voyait si activement, pour leur part, aider à construire le radeau après la perte du navire ? […] Le malheureux, qui ne vivait que de poisson à l’eau, à cause de sa goutte, était encore privé par là du seul plaisir des sens auquel il eût été sensible ; car il était gourmand.
Il n’a jamais fait, en aucun temps, la traversée de l’Atlantique sans se livrer à des expériences sur la température de l’eau marine ou sur la vitesse de marche des vaisseaux, expériences qui devaient servir après lui aux futurs navigateurs. […] Comment cette toute petite île, qui, si on la compare à l’Amérique, ne fait l’effet que d’une pierre posée en travers pour passer un ruisseau, n’ayant à peine au-dessus de l’eau que ce qu’il faut pour empêcher qu’on ne se mouille le soulier ; comment, dis-je, cette petite île fait-elle pour réunir à souhait, dans presque chaque voisinage, plus d’esprits sensés, ingénieux et élégants que nous n’en pouvons recueillir en franchissant des centaines de lieues dans nos vastes forêts ?