Il suffit pour cela de rafraîchir la défense, de la mieux revêtir, en raison des récents et plus puissants moyens d’attaque, et de l’étayer en partie sur de nouveaux fondements, en partie sur les anciens, là où ils ont droit de subsister. […] Né (1637) d’une famille de robe originaire du Perche, qui se rattachait depuis deux générations au Parlement de Paris, l’un des cadets de seize enfants, il avait commencé, dit-on, par l’étude du droit et le barreau.
Jamais mère n’eut tant de droit de parler avec autorité que l’impératrice ; je l’ai représenté plusieurs fois dans les moments où les lettres chagrinaient : on convenait du principe, mais on s’est toujours figuré qu’on était peu aimée et qu’on serait traitée comme un enfant jusqu’à trente ans. […] Elle m’a bien répondu, et du ton de la persuasion, qu’elle en était bien sûre ; mais en même temps elle m’a montré évidemment que ses amis et sociétés lui tenaient lieu de tout. » Quoi qu’on puisse dire, de tels sentiments ainsi exprimés sont respectables, et on sera en droit désormais de conclure que l’abbé de Vermond, quels que fussent ses défauts personnels, valait mieux que la réputation qu’on lui a faite.
Napoléon avait été informé d’un rapprochement de Talleyrand avec Fouché pendant son absence, et il le soupçonnait de s’être également entendu avec Murat en cas d’accident et en prévision de ce qui pouvait soudainement résulter, dans cette aventure espagnole, d’une balle de guérillas ou d’un poignard de moine visant droit à sa personne. […] C’est lui qui m’a fait connaître l’endroit où il était, et, après m’avoir conseillé sa mort, il en a gémi avec toutes ses connaissances (l’empereur se remet à marcher, et, d’un ton calme, après un moment de silence)… Je ne lui ferai aucun mal ; je lui conserve ses places ; j’ai même pour lui les sentiments que j’ai eus autrefois ; mais je lui ai retiré le droit d’entrer à toute heure dans mon cabinet.
J’ai marqué la sorte d’estime respectueuse que m’inspirait cette jeune existence si sérieuse et si dévouée à quelques idées générales ; mais je ne me suis jamais dissimulé un défaut, selon moi capital, qui a présidé à toute la formation intellectuelle de ce beau talent, et que les années survenantes et la renommée établie ont plutôt masqué aux yeux qu’effacé en réalité : M. de Montalembert, comme esprit, n’a pas d’originalité ; il est disciple ; il l’a été de M. de Maistre en religion, et de M. de La Monnais plus particulièrement, de Victor Hugo en architecture et en admiration du gothique ; et quand il était disciple en un sens, il allait tout droit devant lui, il ne regardait ni à droite ni à gauche, il renversait tout. […] L’article lui agréa en effet, et il voulut bien me le témoigner de la manière la plus délicate en associant à son remerciement la personne qui avait le droit d’être la plus difficile et la plus exigeante à son sujet.
qu’il est bien peu vrai que ce qu’on doit aimer, Aussitôt qu’on le voit, prend droit de nous charmer, Et qu’un premier coup d’œil allume en nous les flammes Où le Ciel, en naissant, a destiné nos âmes ! […] Vers ce temps, un jeune homme, fils d’un riche notaire de l’endroit, pour lequel Mme M… avait eu en arrivant quelque lettre, mais qu’elle n’avait pas cultivé, parut désirer d’être présenté chez elle et d’obtenir le droit de la visiter.
Mais, en l’absence de son mari, elle n’avait pas le droit de faire grâce ! […] C’était Hyeronimo qui, entendant les cloches du supplice, et en ne me voyant pas arriver sur ses pas sous l’arche du pont, s’était défié enfin de quelque chose, était rentré dans Lucques, avait volé à la porte de la prison, et, apprenant là par le piccinino que les sbires me menaient mourir à sa place, avait volé comme le vent sur mes traces, et venait réclamer à grands cris son droit de mort, s’il était encore temps.
Perrault, en fervent cartésien, prétendait maintenir les droits de la raison, indépendante en chacun, précisément parce qu’elle est commune à tous. […] D’abord, pour défendre l’antiquité, il n’était pas un érudit : à un tel point que les érudits lui déniaient même le droit de se faire l’avocat des anciens, et qu’il se trouva pris à un moment entre deux feux, et obligé d’écrire sa Dixième Réflexion contre le docte Huet.
Ils ont même plus que le droit d’être : ils ont l’être. […] Ce qui semble rester, c’est un peu plus de largeur dans la conception du genre, et le droit de pousser l’impression jusqu’au sentiment et au pathétique ; ici encore on pourrait dire que Voltaire a exprimé la moyenne du goût de son temps.
On ne peut décemment faire partie à la fois de la Confédération générale du Travail et d’une ligue pour la protection du capital ; de la Ligue des droits de l’Homme et de l’Action française. […] Toutes ces idéologies sont unitaires : elles ont pour but de faire croire à l’unité intellectuelle, morale, politique, juridique, de l’espèce humaine ; à l’unité d’intérêts, de droits et de valeur morale des individus humains.
Joubert, j’eus à répondre à cette question, qu’on était en droit de m’adresser : Qu’est-ce que M. […] Ce qu’il faudra faire alors pour maintenir les justes droits de sa renommée, ce sera, en bonne critique comme en bonne guerre, d’abandonner sans difficulté toutes les parties de ce vaste domaine qui ne sont pas vraiment belles ni susceptibles d’être sérieusement défendues, et de se retrancher dans les portions tout à fait supérieures et durables.
Après quelques détails sur ses propres variations d’impressions et d’humeur depuis son arrivée : À présent, ajoutait-il, je commence, tout à fait à l’anglaise, à m’octroyer le droit d’être à ma guise. […] Elle fait de même chez Jean-Jacques : « Ne sachant que lire, j’ai repris l’Héloïse de Rousseau ; il y a des endroits fort bons, mais ils sont noyés dans un océan d’éloquence verbiageuse. » Sur Racine, sur Corneille, elle a des jugements sains et droits.
L’anniversaire du jour de l’an est une fête de famille, et Florian en est de droit. […] Une charmante actrice du Théâtre italien et de Favart, que plus d’un de nos contemporains a pu voir vieille et encore excellente dans le rôle de Ma tante Aurore, Mme Gonthier, alors très aimée de Florian (et même parfois un peu battue, dit-on), se disait qu’elle avait tout droit sur Estelle.
Il honore en tout sujet, il accepte et croit la religion, sans même songer à en discuter le fond, et, d’autre part, il venge et maintient la métaphysique et le droit de recherche spéculative dans de justes bornes. […] D’Aguesseau, comme Platon, comme Cicéron, croit à une certaine idée naturelle de la justice, qui n’est pas l’intérêt ni l’utilité, mais le droit ; il croit, indépendamment de la révélation positive, au triomphe de cette idée dans les lois des grands législateurs et des grands peuples, à la conscience du genre humain.
Tarare, qui avait peut-être été écrit sous l’inspiration de la pantoufle merveilleuse, et qui se jouait en concurrence avec le procès Kornman, était un opéra de Beaumarchais, très fou, très bizarre, mais très à propos, un opéra soi-disant philosophique, politique et déjà révolutionnaire, préludant à la Déclaration des droits, et où « la dignité de l’homme était le point moral que l’auteur avait voulu traiter, le thème qu’il s’était donné », disait-il sérieusement dans son Discours préliminaire. […] Il s’était remarié en effet, le 8 mars 1786, à Marie-Thérèse-Émilie Willermawla, et il avait droit désormais de dire, en terminant son troisième Mémoire contre Kornman : Ces débats ne troublent plus la paix de mon intérieur.
Il fit sa théologie en Sorbonne, mais il s’en dégoûta, et, après avoir suivi ses cours de droit, il se fit recevoir avocat. […] Quand son droit sens était choqué, il ne se contenait pas, il était prêt plutôt à se faire toutes les querelles : Et je serai le seul qui ne pourrai rien dire !
Dans les instructions à M. de Schomberg, ambassadeur en Allemagne, dans les lettres écrites au nom du roi à M. de Béthune, ambassadeur en Italie, il ne cesse de revendiquer cette gloire et presque cette fonction qui appartient de droit à la France comme étant le cœur de tous les États chrétiens. […] Quand Venise, qui a joué un jeu double, s’accommode par le canal de l’Espagne avec l’archiduc de Gratz, Louis XIII s’en montre offensé ; il s’en plaint comme étant fraudé d’un de ses plus beaux droits, qui est de tenir la balance : « Il semble, écrit-il, que pour tomber en une ingratitude volontaire, elle (la république de Venise) ait voulu, s’exemptant de reconnaissance envers moi, me priver de la gloire qui m’était due pour la conclusion d’un si bon œuvre, en la transférant à un autre. » Voilà le doigt de Richelieu et son cachet dans les affaires étrangères en cinq mois de passage au ministère, et au milieu des troubles civils qui semblaient compromettre l’existence même de l’État.