Quand ils nous opposent de semblables réponses, les optimistes ne prouvent qu’une chose, qui est qu’ils n’entendent pas la doctrine qu’ils croient réfuter. […] Nous objectera-t-on qu’en la résumant nous altérons peut-être la doctrine de Schopenhauer ? […] Mais ce que j’admire bien davantage encore, c’est qu’on n’ait pas pris garde, en affectant de railler une semblable doctrine, de quelles autres doctrines, sous le nom d’optimisme, — basses et plates, comme il a raison de les qualifier, — on faisait les affaires. […] ou plutôt le danger n’est-il pas dans la doctrine adverse ? […] Encore une fois, à tous ceux qui trouveraient cette doctrine trop dure, qui la trouveraient surtout étrange, je me contente de répéter que, puisque nous la retrouvons au fond de toutes les religions, il faut bien qu’elle soit la doctrine idéale où l’homme aspire depuis qu’il existe et qu’il a commencé de se connaître.
Quand j’ai commencé à mettre la main à ce volume, la révolution de 1848 venait d’élever à la dignité de maximes d’État les plus dangereuses des doctrines du dix-huitième siècle.
C’est ce sentiment qui le porta à rétracter l’Amusement Philosophique, & à composer son Exposition de la Doctrine Chrétienne par Demandes & par Réponses, divisée en trois Catéchismes, l’Historique, le Dogmatique & la Pratique, pour expier, disoit-il, la frivolité de cette premiere Production.
Si peu de place que tiennent dans les intérêts les doctrines artistiques et littéraires, elles engagent les gens de la profession et froissent ou contredisent quelquefois des opinions antérieurement émises. […] Si je vous adresse cette lettre, madame, c’est pour la vive curiosité pleine de bonne foi que vous avez montrée pour une doctrine qui prend corps de jour en jour et qui a ses représentants dans tous les arts. […] Il nous suffira de dire ce qu’est la doctrine par rapport à M. […] Courbet et de sa doctrine par-devant le public. […] C’est dire assez qu’elles ne sont dans ma pensée qu’une sorte de bilan de mes compréhensions actuelles, et non pas un manifeste de doctrine, ni une affaire de propagande.
Aussi est-ce une bonhomie presque niaise, de la part de nos critiques et du public, de prêter à messieurs les auteurs des convictions, des doctrines, lorsque leur seul but, leur seul désir est de gagner le plus d’argent possible. […] Elle n’a pu encore nous informer de nos origines et de nos fins ; mais nulle doctrine n’a pu le faire avant elle sans se livrer à la plus complète fantaisie. […] Il donne les preuves de la véracité de la doctrine en les faisant vivre, agir. […] La préface qui précède le roman, est une paraphrase de l’énoncé de la doctrine positive « Un organisme ou modification d’organisme étant donné, trouver sa fonction. » Ce problème, le maître naturaliste prétend le résoudre. […] Zola tombe d’inconséquence en inconséquence, faute sans doute d’être bien pénétré de sa doctrine.
En creusant maintenant au-dessous des deux doctrines, vous leur découvririez un postulat commun, que nous formulerons ainsi — la perception a un intérêt tout spéculatif ; elle est connaissance pure. […] Pour aucun sens la doctrine de l’énergie spécifique ne paraissait plus solidement établie que pour l’oreille nulle part aussi l’existence réelle de la chose perçue n’est devenue plus probable. […] Mais cette doctrine n’est pas seulement incapable de nous montrer clairement comment l’inétendu s’étend ; elle rend également inexplicables l’affection, l’extension et la représentation. […] Mais pour le réalisme comme pour l’idéalisme les perceptions sont des « hallucinations vraies », des états du sujet projetés hors de lui ; et les deux doctrines diffèrent simplement en ce que dans l’une ces états constituent la réalité, tandis que dans l’autre ils vont la rejoindre. […] Si la perception pure, en nous fournissant des indications sur la nature de la matière, doit nous permettre de prendre position entre le réalisme et l’idéalisme, la mémoire pure, en nous ouvrant une perspective sur ce qu’on appelle l’esprit, devra de son côté départager ces deux autres doctrines, matérialisme et spiritualisme.
Pour mettre nos Lecteurs en état d’en juger, il nous suffira de citer une des réflexions de l’Auteur sur la doctrine désespérante de ceux de nos Philosophes, qui n’offrent, pour toute consolation, à l’humanité souffrante ou malheureuse, que l’attente du néant & la résolution de la hâter par une mort volontaire.
On découvre ensuite dans la hiérarchie des anges, doctrine aussi ancienne que le monde, mille tableaux pour le poète.
En retour de la doctrine de vie, chantons ingénument le petit Enfant tout-puissant ! […] Mais il ne faut pas oublier qu’ici l’effusion même de la croyance était une arme de défense, et une réponse à la doctrine d’Arius. […] Né sous un autre ciel, n’ayant vu que la solitude et la ruine des écoles d’Athènes, que Grégoire avait fréquentées aux jours de leur éclat renaissant, Synésius tient plus d’Alexandrie et des doctrines abstraitement mystiques de l’Égypte grecque. […] Tout en invoquant la Trinité sainte, Dieu le Père, la parole divine et l’Esprit-Saint, le poëte semble tenir à la doctrine de ces sectaires à peine chrétiens qui donnaient place dans leur cosmogonie à deux puissances allégoriques ou mystiques, l’Abîme et le Silence, Βυθὸς καὶ Σιγή. […] Comme Grégoire de Nazianze lui-même, aux distinctions subtiles sous lesquelles l’école d’Arius enveloppait la doctrine future des Sociniens et des Unitaires, le théisme philosophique, il oppose ce qui est l’âme du christianisme, ce qui en est la métaphysique et la morale, l’adoration du Dieu fait homme, le culte du Christ ; il est disciple fervent de la foi de Nicée, comme de l’Évangile ; il a l’enthousiasme du dogme, comme de la charité.
Portraits, ses Pages de critique et de doctrine. […] C’est toute la doctrine de ces deux volumes. […] Mérimée souffre, lui aussi, du malaise que lui inflige le nihilisme de sa doctrine. […] Si fanatisé que fût Flaubert par sa doctrine, il n’y eût pas tenu sans une échappatoire. […] Et pragmatiste, de ce pragmatisme-là, qui est un moyen et non pas une fin, la voie vers une doctrine et non pas une doctrine, il l’est resté jusqu’au bout.
Les Dieux commencent par aveugler ceux qu’ils ont résolu de perdre, et, de fait, on s’expliquerait malaisément le progrès, la fortune, et, après un peu d’incertitude au début, la rapidité de propagation de la doctrine encyclopédique, si nous ne rappelions quelle part y ont prise, avec la plus regrettable imprudence ou la plus insigne maladresse, tous ceux dont la doctrine menaçait les intérêts : les adversaires eux-mêmes de l’Encyclopédie, le gouvernement, et surtout les « salons ». […] Il n’y avait qu’« erreur et folie dans la doctrine des sages » de l’Encyclopédie. […] La doctrine encyclopédique se réduit d’elle-même aux termes du déisme de Voltaire. […] L’Esquisse de Condorcet a fondé la religion de la science, et transmis ainsi jusqu’à nous, sous une forme pour ainsi parler portative et maniable, tout ce qu’il y a d’erreur et de vérité contenues et mêlées dans la doctrine encyclopédique. […] Neymarck, Turgot et ses doctrines, 1885 ; — Léon Say, Turgot, 1887 ; — Aug.
Également opposé aux excès de vengeance et de réaction contre la queue encore menaçante de Robespierre, aux excès de prévention et de rigueur contre les factions nouvelles qui se lèvent au nom de l’ordre, il maintient la doctrine républicaine dans son antique droiture et dans une mesure inaccoutumée ; il contribue au salut de la Convention en vendémiaire, et n’aspire qu’au régime des lois. […] Juger l’ouvrage en disant qu’abstraction faite des doctrines latentes et du but, il offre un résumé substantiel, un narré pressant, du meilleur style et d’une modération très-suffisante à la surface, ce serait aussi prouver de soi-même trop de complaisance ou de simplicité. […] On conçoit qu’obligé de rentrer sa politique en 1802, Daunou se soit dédommagé en donnant plus de jour à sa philosophie : en 1814, le triomphe des influences religieuses l’obligea au contraire de rentrer à jamais cette philosophie : il put s’en dédommager en revenant, bien qu’avec quelques gênes, à ses théories et doctrines politiques. […] Au risque de le trouver rigoureux, nous l’aurions voulu voir plus fréquemment aux prises avec les doctrines dont il se méfiait, comme, par exemple, dans son examen des Lettres sur l’Histoire de France, de M. […] Daunou conclut par une page qui est la plus éclatante manifestation en l’honneur du xviiie siècle ; il faut la citer en entier, parce qu’elle vérifie beaucoup de nos assertions précédentes sur l’auteur, et parce qu’elle résume et nous représente sous le jour le plus large et le plus lumineux toute sa doctrine.
Depuis les deux révolutions, le protestantisme, allié à la liberté, a paru la religion de la liberté, et le catholicisme, allié au despotisme, a paru la religion du despotisme ; les deux doctrines ont pris, toutes les deux, le nom de la cause qu’elles avaient soutenue. On a reporté sur la première l’amour et la vénération qu’on avait pour les droits qu’elle défendait ; on a versé sur la seconde le mépris et la haine qu’on ressentait pour la servitude qu’elle voulait introduire ; les passions politiques ont enflammé les croyances religieuses ; le protestantisme s’est confondu avec la patrie victorieuse, le catholicisme avec l’ennemi vaincu ; le préjugé a subsisté quand la lutte cessait, et aujourd’hui encore les protestants d’Angleterre n’ont point pour les doctrines des catholiques la bienveillance ou même l’impartialité que les catholiques de France ont pour les doctrines des protestants. […] Aussi éprouve-t-on un contentement profond et une sorte de paix intérieure, lorsqu’on quitte tant de doctrines écloses au jour le jour dans nos livres ou dans nos revues, pour suivre la marche assurée d’un guide si clairvoyant, si réfléchi, si instruit, si capable de nous bien conduire. […] Howe est exposé à des châtiments, s’il prêche avant d’avoir solennellement déclaré qu’il adhère à la doctrine anglicane touchant l’Eucharistie. […] Howe is liable to punishment if he preaches before he has solemnly declared his assent to the anglican doctrine touching the Eucharist.
En somme, il ne fut qu’une des pattes de la Bête immense à mille pattes qu’on appelle la Philosophie du xviiie siècle, de ce monstrueux perce-oreille qui perça tout, doctrines et moeurs. […] Son Jacques le fataliste est, doctrine à part, le Tristram Shandy de Sterne, sans l’adorable génie de Sterne, sans les grâces de son récit, sans l’oncle Tobÿ, sans le caporal Trim. […] L’esprit enthousiaste de Diderot se précipita de ce côté avec l’ardeur d’un tempérament qui valait mieux que ses doctrines, et qui le prouva par la plus complète inconséquence. […] Les ouvriers de l’Encyclopédie, dont Diderot et d’Alembert furent les premiers par le talent, ne s’oublièrent pas dans la gloire coupable de leurs doctrines. […] Mais c’est ici que vient se placer l’expiation des mauvaises doctrines.
Aussi quelques-uns de ses écrits sont-ils par un côté des œuvres de circonstance sans être moins pour cela des œuvres de doctrine. […] Une telle œuvre ne peut s’analyser ; mais elle peut servir de guide pour résumer sommairement la doctrine de Ballanche. […] La plus haute et en même temps la plus populaire expression de la philosophie ancienne, c’est la doctrine de Platon. […] J’ai acheté mon initiation à la doctrine du progrès. […] Les vers de la Henriade et les doctrines de l’Essai sur les Mœurs se supposent et s’expliquent mutuellement.
On est fâché de voir le même Ecrivain qui fait si bien nous peindre l’avénement du Messie, la sublimité de sa doctrine, la sainteté de sa morale, l’éclat de ses miracles, les circonstances de sa passion, les ignominies de sa mort, donner dans des écarts, dont une sagacité aussi profonde & aussi déliée que la sienne auroit dû le garantir.