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641. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Il rend la faute plus difficile à comprendre, au lieu de l’expliquer. […] Les leçons sont trop rares aujourd’hui de l’art difficile et des laborieuses préparations. […] Lavisse les félicite de s’être « composé une physionomie, ce qui est un art difficile ». […] Il lui a confié des missions difficiles. […] La situation des jésuites est chez nous particulièrement difficile.

642. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Le Français est la personne humaine dont il est le plus difficile d’établir l’identité. […] Molière ménage singulièrement Don Juan en tant qu’athée : cela me paraît difficile à contester. […] » L’attitude était excellente, point très difficile à soutenir et assez rémunératrice. […] Il était difficile de leur pardonner cela. […] Waldeck-Rousseau et ne fut plus obscur et plus difficile à comprendre que sa conduite.

643. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Casuistique. » pp. 184-190

De là des questions difficiles.

644. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Elle partagea avec Molière l’honneur de faire tomber les affectations et tous les ridicules de la préciosité ; triomphe qui ne fut ni long ni difficile à obtenir ; car les précieuses avaient commencé en 1651, et, Boileau disait déjà, en 1677, en parlant d’une précieuse : reste de ces esprits jadis si renommés, que Molière a diffamés.

645. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »

Elle est faite d’images, de mots détournés d’un sens primitif et choisis pour un motif qu’il est souvent difficile d’expliquer.

646. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 20, de quelques circonstances qu’il faut observer en traitant des sujets tragiques » pp. 147-156

Mais la raison ou bien les reflexions nous ont rendu depuis le peuple de l’Europe le plus délicat et le plus difficile sur toutes les bienséances du théatre.

647. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Ils se débattent contre une force dont ils ne se rendent pas compte ; ils se refusent à un plaisir qui leur devient volontiers une fatigue ; ils sont honteux, au fond de l’âme, de se savoir si peu dignes de tant de soins et d’être servis, mieux qu’ils ne méritent, par ces plumes vaillantes, animées à bien faire, ennemies des barbarismes, jalouses de la forme, en pleine abondance, en pleine énergie, actives à ce point que du jour au lendemain elles ont abordé les questions les plus ardues ; correctes à ce point qu’il serait difficile de rencontrer, dans ce va-et-vient universel de la langue pratique, officielle, intelligente, une faute aux règles les plus difficiles de la grammaire la plus sévère ! […] On admire beaucoup certains duos de la musique de Rossini, où l’un chante pendant que l’autre pleure, où celui-ci accompagne l’orchestre avec sa voix, pendant que l’orchestre déclame l’air que le chanteur devrait chanter ; mais combien cela n’est-il pas plus difficile de transposer ainsi, de Don Quichotte à Sancho, de Don Juan à Sganarelle, du maître au valet, du fait à l’idée, les plus excellentes qualités de la comédie, à savoir le rire et la leçon ? Tel a été l’aide tout-puissant dont s’est servi Molière pour tirer parti d’un pareil héros, plus difficile à remuer que Tartuffe en personne. […] Ainsi a fini plus d’une monarchie en plein abîme, en plein argot ; tant il est difficile de se tenir longtemps à la majesté du drame, à la hauteur du discours ! […] C’est un des privilèges de la jeunesse, ou tout au moins, est-ce un de ses défauts les plus charmants de ne pas savoir le premier mot de sa plus difficile entreprise ; elle ignore surtout le plus difficile de tous les arts, l’art par excellence de s’arrêter à temps, de commander à la rime cette esclave révoltée, le grand art de placer sous l’harmonie sonore d’un vers bien fait, une idée, un sentiment, un peu de bon sens.

648. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Ah dieux et déesses de la Courtille et des Porcherons, qu’allez-vous devenir, et par quel artifice imprévu votre ami Lesage, avec tout son esprit, saura-t-il se tirer de ce pas difficile ? […] Vous savez, au reste, que le plus difficile, le plus héroïque, le plus rare, le plus excellent, le plus méconnu de tous les arts, c’est l’art du comédien. […] À Dieu ne plaise que jamais nous maltraitions les grands seigneurs qui nous font vivre, ou que nous tenions école de ces difficiles et rudes emplois dont vous nous affublez ! […] — Autant le succès est difficile ici, chez Molière, quand il s’agit de se montrer la digne interprète du plus grand poète de l’univers. […] Naturellement l’injuste démontre, par des preuves sans réplique, qu’il est bien difficile de s’enrichir, si on ne mêle à son argent un peu de l’argent d’autrui.

649. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Quand il est déjà si difficile de distribuer le blâme et l’éloge dans un journal, vous demandez qu’on aille crier la vérité sur les planches, devant le peuple assemblé ! […] Voilà une position difficile à enlever, une vraie femme à triple enceinte, une femme devant laquelle on peut rester dix ans, comme devant Troie ! […] Le choix me paraît bien difficile, tant les divers épisodes se tiennent, se renforcent les uns les autres, dans ce livre où le ton ne défaut pas un instant. […] Il est simplement et fatalement un difficile, un délicat, et un délicat incorrigible. […] Tous font très facilement des vers difficiles.

650. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Il leur est difficile de ne s’y pas conduire en maîtres durs et insolents. […] Système à chercher, très difficile à trouver. […] Il n’était pas difficile de faire remarquer cela à Calvin et il lui était très difficile d’y répondre : « Dieu s’est repenti, lui criait-on : d’avoir créé l’homme, d’avoir élu Saül, d’avoir trop châtié son peuple. […] Elle fut antique et portant sur les parties les plus difficiles et les plus malaisées à aborder de l’antiquité. […] Mais c’est une question de mesure, et rien au monde n’est plus difficile que de déterminer cette mesure selon le génie de chaque peuple.

651. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Mais le centre et l’unité sont difficiles à atteindre, et le sens courageusement douloureux de son optimisme ne se révèle qu’à une attentive lecture. […] Je lui en veux aussi de certaines plaisanteries un peu bien pédantes et difficiles. […] Claire Sidon publia dans le Journal des vers difficiles à distinguer de ceux de son futur. […] Et il est presque aussi difficile d’apercevoir un bout de jupe sous la toge de l’une que de deviner une culotte sous la toge de l’autre. […] Il ne serait pas difficile de relever chez Mme Fréhel d’innombrables mouvements à la Michelet ou à la Diderot, et qui pourtant ne sont point imités.

652. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — P.-S. » pp. 38-40

Il n’y a pas de fumée sans feu, et comme dit le proverbe du Midi : « Quelque chose il y a, quand le chien aboie. » Nier tout me paraît donc bien difficile ; j’ai cherché l’explication morale, à la fois la plus douce et la plus naturelle.

653. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

J’écarterai le nom respecté de M. le comte Molé, et je dirai à notre honorable confrère que les services que lui-même a rendus à cette époque difficile, le rôle qu'il y a joué, peuvent lui faire quelque illusion dans l’impression qui lui en est restée.

654. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

Être éloquent sur des sujets difficiles et sérieux, de manière à plaire à la majorité de quarante membres qui pensent différemment sur toute chose et qui particulièrement ne sauraient être d’accord en matière de goût, c’est à peu près impossible.

655. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Dans la situation toute secondaire où est descendue l’Académie française et d’où il est difficile qu’elle se relève, n’ayant ni action directe, ni but propre, elle paraît décidée à se recruter en grande partie parmi les hommes politiques, comme autrefois elle faisait parmi les grands seigneurs, et elle aura raison, pourvu que, de temps à autre, elle ne dédaigne pas d’ouvrir ses invalides à quelque littérateur pur et simple qui aura la témérité de se mettre sur les rangs.

656. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Difficile en matière de science et de métier, l’impassibilité est, a priori, impossible à l’artiste10.

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