La sagesse doit développer en lui ces deux puissances à la fois, la seconde par la première, de sorte que l’intelligence étant éclairée par la connaissance des choses les plus sublimes, la volonté fasse choix des choses les meilleures.
« Quand la terre forma les espèces animales, plusieurs périrent par plusieurs causes à développer. […] Et les dauphins accourent vers lui. » En attendant, il avait traduit, ou plutôt développé, les vers de Pindare : Comme, aux jours de l’été, quand d’un ciel calme et pur Sur la vague aplanie étincelle l’azur, Le dauphin sur les flots sort et bondit et nage, S’empressant d’accourir vers l’aimable rivage Où, sous des doigts légers, une flûte aux doux sons Vient égayer les mers de ses vives chansons ; Ainsi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Piscatori père, qui l’a connu avant la Révolution, m’a raconté qu’un jour, particulièrement, il l’avait entendu causer avec feu et se développer sur Rabelais.
Être, c’est être soi ; la vertu, comme le bonheur, c’est de conserver, de concentrer, de cultiver le moi ; il faut empêcher le monde extérieur de pénétrer ce moi, de l’altérer, de le dissoudre ; et il faut développer toutes les puissances de ce moi, toutes légitimes, dès lors que naturelles. […] Souvent elle ne sait pas où elle ira, lorsqu’elle s’assied à sa table pour commencer un roman : les incidents, les sentiments naissent les uns des autres, se suscitent et s’engrènent dans son imagination ; elle n’est que le spectateur et le rédacteur d’une action qui se développe en elle, sans elle. […] Balzac est déplorablement romanesque : la moitié de son œuvre appartient au bas romantisme, par les invraisemblables ou insipides fictions qu’il développe sérieusement ou tragiquement.
Qu’on nous permette donc de compléter, jusqu’à un certain point, et de développer l’opinion de madame de Staël, en citant quelques réflexions que ce sujet nous a inspirées autrefois. […] Mais il y a une autre raison qui rapproche de nous ses ouvrages : c’est qu’ils sont, comme je l’ai dit, profondément empreints du même esprit qui s’est développé plus tard. […] Seulement il faut avouer que le sentiment de l’Humanité y est fort peu développé, et que le sentiment de l’égalité ne s’y montre que sous l’aspect révolutionnaire.
Cette fondation a quelque chose d’aussi bizarre que le Journal, une académie a pour but de maintenir certaines traditions, de conserver, de développer, par une action commune, un art déterminé. […] Flaubert est fou quand se produit une répétition de mots, quand certains verbes qui forment l’armature de la phrase française, faire, être, avoir, se rencontrent trop souvent sous sa plume ; les qui et les que, qui permettent à une pensée de se développer dans toute son ampleur, le bouleversent. […] Il n’a peut-être point lu le marquis de Sade et pourtant sa philosophie se rapproche de celle du célèbre écrivain érotique, qui n’est point, comme on l’a dit, un amas de divagations, mais un système très intéressant où Sade semble avoir condensé, clarifié et développé l’œuvre de La Mettrie et d’Helvétius.
En Allemagne, de 1830 à 1880, se développait le génie de Wagner : d’artiste il devenait le maître de l’œuvre d’art de l’avenir. […] L’immense génie de Shakespeare ferait douter qu’après lui le drame pût encore se développer, si l’on ne devait le désigner comme l’Homère de l’art chrétien ; car, comme lui, il représente la mondalisation de la poésie. […] Émanant de la religion, elle reçut ses premiers grands mouvements du catholicisme qui a gardé de l’antiquité la plasticité, et du moyen-âge la magnificence des couleurs, et se développa plus tard dans l’Allemagne protestante.
Il faut donc admettre qu’il y eut en lui, comme en tout esprit inventeur, une initiative originale, un germe inné de génie historique et critique que développa une infatigable application, et que l’impartialité favorisa, mais qu’elle n’eût point suscité. […] Le morceau dans lequel vous montrez comment ses principes ou plutôt son système sortit du fond même de la vie qu’il avait menée, est très-habilement développé. […] Suard n’avait indiqué cette vue que pour la faire avorter, au lieu que vous l’avez fécondée et développée d’une manière qui ne laisse rien à désirer. […] Daunou, au moment de sa mort, préparait une biographie développée de Cabanis, qu’il n’a pas en le temps d’écrire. […] Ampère fut sensible ; il contribua à développer en cette vive nature l’instinct qui la tournait vers les origines littéraires, à commencer par celles des Scandinaves.
Les arts qui ont rompu avec l’ordre établi ou qui ont eu à se développer en l’absence de l’ordre, prennent une allure, ont un accent que ne tolère pas cette sorte de salon qu’est une société bien organisée. […] Le xixe siècle a développé une expansion de l’esprit dans toutes les directions ; il a favorisé le rêve aussi bien que la pensée, la science aussi bien que l’art, — tous les arts. […] Francis Vielé-Griffin La campagne, à laquelle fait allusion votre questionnaire, se développe, pour autant que j’en ai eu connaissance, dans le plan politique. […] L’appétit de la lecture a singulièrement diminué chez la jeunesse présente, de qui le septième art, autrement dit le cinéma, a développé la paresse.
S’il ne trouve rien de plus fort contre mes passions que le consentement passager que lui donne ma raison naturelle, au moment où il développe des maximes que j’ai déjà lues dans les livres, je risque fort de garder mon mal. […] Il ne faut pas la confondre avec le développement : développer est un art, amplifier n’est qu’un procédé. Bourdaloue nous offre un beau modèle de l’art de développer. […] Il développe les choses par leur fond ; Massillon amplifie.
Tout progrès pour elles consiste à développer tel ou tel procédé, à faire dévier le sens des radicaux, mais nullement à en ajouter de nouveaux. […] La religion ne commence à avoir conscience d’elle-même que quand elle est déjà adulte et développée, c’est-à-dire quand les faits primitifs ont disparu pour jamais. […] Différence plus remarquable encore : toutes les religions sémitiques sont essentiellement monothéistes ; cette race n’a jamais eu de mythologie développée. […] On ajoute ce qui a dû vraisemblablement arriver, on développe la situation, on fait des rapprochements.
On a dit de Turenne « qu’il avait toujours eu en tout de certaines obscurités qui ne se sont développées que dans les occasions, mais qui ne s’y sont jamais développées qu’à sa gloire ».
Il faut tout dire, et je ne suis pas de ceux qui ne savent donner que des éloges sans ombre : à l’École et parmi ses condisciples, il était plus admiré pour ses talents et son esprit que goûté pour son caractère ; l’homme aimable, que le monde développa depuis, n’était pas fait encore. […] Pendant des heures, Rigault, bien plutôt excité que contredit par les maîtres du camp, développa brillamment ses ressources et fit feu de toutes les pièces de son esprit.
Le drame va être ainsi une sorte de Bible historiée, le verset développé, paraphrasé, mis en action et en personnages. […] Fournel nous promet de développer un jour ce sujet qui lui est familier et qu’il a longuement mûri, dans un ouvrage à part.
Il s’était, depuis quelque vingt-cinq ou trente ans, créé ou développé une disposition théologique ou semi-théologique. […] Aux âmes simples, aux fidèles qui vivent rangés et soumis autour de la houlette pastorale, je ne conseillerai pas de le lire ; mais on sait que le nombre de ces fidèles et de ces humbles n’est pas infini ; et pour tous les autres, sceptiques, indifférents, hommes d’étude et d’examen, gens du monde, gens d’affaires, pour peu que vous ayez un coin sérieux de vacant et de libre en vous, je dirai avec confiance : Lisez et méditez, lisez et relisez ces beaux chapitres, Éducation de Jésus, Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus, Prédications du lac et apprenez le respect, l’amour et l’intelligence de ces choses religieuses auxquelles il n’est plus temps d’appliquer la raillerie et le sourire.
Il n’est jamais plus à l’aise que quand on le met en face d’une nature ou d’un art à développer et à exhiber. […] Un vrai couplet à mettre en musique par Mozart. — Théophile Gautier a dû à Grenade et à son ciel enchanté des heures de mélancolie, — « d’une mélancolie sereine bien différente de celle du nord. » Le poète plastique, tout occupé de « donner une fête à ses yeux », et leur recommandant de bien saisir chaque forme, chaque contour des tableaux qui se développaient devant eux et qu’ils ne reverraient peut-être plus, s’y révèle avec une vivacité de sentiment et d’émotion qui témoigne d’une organisation particulière.
L’idée que je voudrais développer ici sous forme historique et biographique est une idée plutôt morale que littéraire. […] Homme obscur, ignoré dans la république des lettres ; jeté, par cette force invisible qui maîtrise nos destinées, dans les agitations d’une vie errante et toujours malheureuse ; appelé, par un concours de circonstances extraordinaires, à des emplois redoutables, où le moment de la réflexion était sans cesse absorbé par la nécessité d’agir ; remplissant encore aujourd’hui des fonctions administratives, bien plus par l’amour de la justice et l’instinct du devoir que par la connaissance approfondie des principes sur lesquels nos grands maîtres ont établi l’art si difficile de l’administration publique ; demeuré, par une captivité longue et douloureuse, presque entièrement étranger aux nouveaux progrès que des savants recommandables ont fait faire à la science, mon premier devoir, Citoyens, est de faire ici l’aveu public de mon insuffisance, et de vous déclarer que tout ce que je puis offrir à cette Société respectable est l’hommage sincère, mais sans doute impuissant, de ma bonne volonté… » Et se voyant amené, par l’ordre des idées qu’il développait dans ce discours, à parler de la Révolution française, explosion et couronnement du xviiie siècle, de « cette Révolution à jamais étonnante qui, déplaçant tout, renversant tout, après des essais pénibles, souvent infructueux, quelquefois opposés, avait fini par tout remettre à sa véritable place », il s’écriait, cette fois avec le plein sentiment de son sujet et avec une véritable éloquence : « La Révolution !