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1372. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Goethe a le défaut de son pays. […] L’amour de l’Humanité à un haut degré et dans un large sens lui faisant défaut, et l’amour individuel se trouvant lui manquer aussi, en apparence par le simple effet d’un hasard, mais en réalité par l’imperfection des choses d’ici-bas, il tombe sous l’empire exclusif de ce sentiment d’artiste qu’il a pour la Nature.

1373. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

C’est cette éducation littéraire qui a fait défaut à votre Berlioz, comme un peu d’ailleurs toutes les éducations, je pense que vos compositeurs français aujourd’hui doivent tous la posséder ; chez nous on peut dire que tous les compositeurs sont des lettrés, et la modestie littéraire qui les empêche de faire eux-mêmes tout leur drame doit paraître d’autant plus regrettable. […] Le reste, ce qui est mauvais en Bellini, chacun de vos maîtres d’école de village peut le faire mieux ; cela est connu ; il est donc tout à fait hors de propos de se moquer de ces défauts ; si Bellini avait fait son apprentissage chez un maître d’école de village allemand, il aurait sans doute appris à le faire mieux ; mais il est bien à craindre qu’en même temps il n’eût désappris son chant.

1374. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Et le le meilleur moyen de les approcher de la perfection souhaitée, n’est-ce pas justement d’en connaître les défauts ; de même, le meilleur moyen d’en faire comprendre la magnificence extraordinaire, n’est-ce pas de dire toute la vérité ? […] Gura, sans qualités exceptionnelles, mais sans défauts gênants ; le cas de madame Vogl commence à inquiéter les spectateurs français.

1375. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Ceux qui combattent l’hérédité citent des faits qui leur semblent concluants : le fréquent défaut de ressemblance des parents et des enfants, la postérité des hommes de génie si souvent médiocre. […] Si cela était, la loi de conservation de l’énergie serait en défaut, puisqu’un mouvement aboutirait à quelque chose qui n’est ni un mouvement ni un mode de mouvement.

1376. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Elle a été sa maîtresse, après tout ; elle s’est donnée à lui, tandis qu’elle se vend aux autres ; elle lui a donné du plaisir, à défaut d’amour ; n’est-il pas son obligé et lui sied-il bien de brûler aujourd’hui ce qu’il adorait la veille ? […] Les défauts échappaient, dans le bruit et le rayonnement du premier succès, et il fallait de l’attention pour les découvrir.

1377. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

, je n’estime pas beaucoup meilleur le volume, mais je le regarde, ainsi que Mme Sand m’a appris à le considérer, comme un intéressant embryon de nos romans de plus tard, comme un premier livre, contenant très curieusement en germe, les qualités et les défauts de notre talent, lors de sa complète formation, — en un mot, comme une curiosité littéraire, qui peut être l’amusement et l’instruction de quelques-uns. […] Tous ces défauts, je suis le premier à les reconnaître, mais aussi que de manières de voir, de systèmes, d’idées en faveur, à l’heure présente, auprès de l’attention publique, commencent à prendre voix, à balbutier dans ce méchant petit volume.

1378. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Et ce n’est pas, dans son livre d’aujourd’hui, la seule chose qu’on puisse lui reprocher que ces distractions ou ces défauts de mémoire, impardonnables et déshonorants pour un historien ; il y a de plus ici le défaut d’appréciation, le manque de vue absolu, qui va jusqu’à la cécité.

1379. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Et cependant, malgré les défauts les plus graves que puisse avoir un livre d’histoire, écrit avec la prétention d’expliquer, par une loi supérieure, les faits qu’il retrace, c’est-à-dire, en d’autres termes, malgré le vice radical de la théorie et l’inconsistance des assertions, ce livre des Révolutions d’Italie se lit avec un intérêt singulier ; et le talent de l’auteur, qui, comme écrivain, est incontestable, et la prestidigitation d’une érudition très rusée, ne sont pas toute l’explication à donner de l’intérêt de cette lecture. […] Tel est le défaut de l’histoire de M. 

1380. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Ernest Feydeau est, selon nous, le défaut capital de son livre. […] Il avait publié Fanny, que je m’obstine à appeler, moi, malgré les défauts que j’y signalai, le meilleur de ses ouvrages, quoiqu’il fût son petit premier.

1381. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Sa vie publique, tout en dehors et pleine d’excitation, a, durant de longues années, fait sortir aux yeux de la France et du monde entier certains défauts et certaines dispositions intérieures, dont ses amis seuls avaient jusqu’alors le secret : toutes ses humeurs, ses splendeurs de bile et ses âcretés de sang si je puis dire, ont fait éruption.

1382. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Dübner avait de près ses travers et ses défauts que vous me faites observer mais ce qui demeure, ce sont les services effectifs rendus à la littérature grecque, services que commencent seulement à rendre aujourd’hui à leur tour les Thurot, Tournier, Pierron, etc.

1383. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Si je ne me trompe, il y aura un très prochain changement, et si mes forces physiques ne me font pas défaut, je ne résisterai pas à payer ce que je considère comme une dette et un devoir.

1384. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Les développements considérables que reçut Bug-Jargal sous sa dernière forme ont amené quelques défauts de proportion qui jurent avec l’encadrement primitif du récit, lequel, on ne doit pas l’oublier, se débite de vive voix, en cercle, à un bivouac.

1385. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Mais ici ce défaut réel disparaît et se fond presque dans l’ironie fine, légère, insensible et comme perpétuelle, qui s’insinue et qui pénètre.

1386. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Certes il n’était pas besoin d’entrer dans de telles particularités enfantines pour établir, ce qui est très-vrai, que Victorin Fabre, imbu des principes de 89, y resta constamment fidèle, et fut jusqu’à son dernier jour un patriote de ce temps-là ; pas plus qu’il n’était besoin, je pense, pour établir l’excellence de ses premières études, d’enregistrer ce propos mémorable d’un de ses maîtres : Enfin je ne lui connais d’autre défaut que celui de ronger ses ongles !

1387. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

A défaut de ces choix resserrés et éternels, il peut exister de poëte à poëte une mâle familiarité, à laquelle il est beau d’être admis, et dont l’impression franche dédommage sans peine des petits attroupements concertés.

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